François Bégaudeau
(écrivain, critique, scénariste, comédien, chanteur)

François Bégaudeau n'aimait pas trop les Verts. Il a fait son mea culpa sur le site Artefact.
"Comme je suis vendéen, à la fin des années 1970, j’étais pro Nantes et donc totalement anti Saint-Etienne. C’était l’ennemi absolu. Je me souviens qu’en 1977 quand les Verts ont rencontré Liverpool en quarts de finale de la Coupe d’Europe, j’étais même à fond pour les Anglais. C’est 15 ans après, quand je me suis défait de cette saloperie de chauvinisme à la con, que j’ai considéré ce qu’avait été l’épopée des Verts, ce club issu d’une ville communiste  ouvrière. Et là je me suis mis à l’adorer en me disant que j’avais raté quelque chose. 
Pendant qu'Arnaud Meunier travaillait à la mise en scène de ma première pièce, Le Problème, il est devenu directeur de la Comédie de Saint-Etienne. Je l'ai suivi. C'est à ce titre que je me suis mis à venir une dizaine de fois par an à Sainté. Il y a une part de folklore dans la rivalité entre Lyon et Saint-Etienne. Elle est très largement surjouée comme toutes les rivalités. Elle ne repose sur rien en fait... et en même temps, si ! Elle repose sur un vieil antagonisme de classes : Lyon la bourgeoise, Saint-Etienne l'ouvrière. C'est de moins en moins vrai car Saint-Etienne se gentrifie. Lyon a des quartiers populaires. Et en même temps, il y a encore quelque chose comme une arrogance lyonnaise et il y a encore quelque chose comme une humilité stéphanoise."