Bernard Pivot
(critique littéraire)

Le football s'est glissé dans ma vie et j'en suis venu à préférer l'équipe des Verts sans pour autant dédaigner les autres. Le voudrait-on qu'on ne peut lutter contre son enfance.
                             In  "Le football en Vert"

Inutile de vous dire que, comme d'autres, j'ai été désespéré de les voir si longtemps en D2, incapables de retrouver le plus haut niveau du football français.
Le plus important reste que les Verts pratiquent un beau football séduisant, sans cesse tourné vers l'offensive.

          
Interview parue dans But Saint-Etienne  N° 3  (Octobre 1999)

 

Né à Lyon mais resté supporter de l'ASSE, Bernard Pivot (81 ans) montre qu'il est toujours vert dans Le Journal du Dimanche du 19 juin 2016.

 "Jeudi, les Verts d'Irlande ont enlevé aux Verts de Saint-Etienne la primeur de faire triompher au Parc OL la couleur honnie des Lyonnais."

A 81 ans, Bernard Pivot est toujours vert ! Le mythique présentateur d'Apostrophes le fait savoir dans l'Equipe du 12 mars 2017.

 "Dans mon dernier livre, le chapitre consacré au foot s'intitule : "Né à Lyon, supporter des Verts"… C’est à la fois une fierté et une malédiction. Mais j’aime beaucoup Lyon aussi. Je pensais qu’il ne pouvait y avoir de football que dans les villes populaires, comme Saint-Étienne, Lens, Turin, Marseille. C’était une erreur. Il y a beaucoup d’ouvriers dans la région lyonnaise et les bourgeois sont aussi fervents supporters que les ouvriers ou les employés.

 J'ai pris l'avion pour aller voir la finale des Verts contre le Bayern le 12 mai 1976, à Glasgow… Ça a été un bordel pas croyable après le match, on est partis à 3 ou 4 heures du matin. J’étais évidemment très chagrin, mais au lieu de ressasser la douleur et les tirs sur la barre transversale, je lisais un livre pour l’émission suivante. C’était un livre de Paul Guimard qui s’intitulait "Le Mauvais Temps"... À Glasgow, le bruit courait que les Allemands avaient priorité sur nous pour partir. On était absolument fous furieux. Je n’étais pas très germanophile ce soir-là !

Je ne suivais pas exclusivement les matches des Verts. Quand je me baladais en voiture dans la région parisienne, que je longeais une route où il y avait un match de foot, des rouges contre des blancs, sans savoir même qui était sur le terrain, je m’arrêtais et je regardais. J’aime voir tous les matches. Comme quelqu’un qui est mordu par le foot."

Toujours vert à 82 ans, Bernard Pivot évoque son club de coeur dans la dernière édition de l'hebdomadaire chrétien Pèlerin. (26 mars 2017) 

"La mémoire n’est pas ma qualité première. Vous me dites que mes souvenirs sont d’une précision implacable et que le titre de mon dernier livre "La mémoire n’en fait qu’à sa tête", c’est une blague ? Pas du tout ! Je me souviens parfaitement des êtres et des émotions ressenties. Jamais des lieux. Je pourrais vous décrire le but du Bayern Munich contre Saint-Étienne, lors de la finale de la Coupe d’Europe, en 1976, à Glasgow, vous dire les tirs contre la barre, l’entrée de Rocheteau dix minutes avant la fin, l’espoir de gagner qui s’envole. Mais ne me demandez pas de vous parler du stade ni de la ville ; j’ai un blanc. Si j’avais su fixer les décors, je serais devenu romancier !"