Michel Platini |
Ce que j'ai énormément apprécié en
arrivant à Saint-Etienne, c'est la chaleur des gens. La mentalité
stéphanoise est différente. Si tu demandes ton chemin à quelqu'un, il
va t'amener jusqu'à ta destination. |
Les Verts... Glasgow, Kiev, Split, Eindhoven, le Chaudron, les maillots siglés MF Manufrance, la pipe de Roger Rocher, la tignasse rousse de l'entraîneur Robert Herbin, les perruques vertes des supporters. Et surtout Curko le gardien, Piazza le stoppeur argentin, Larqué le capitaine, Rocheteau l'Ange vert. "Qui c'est les plus forts ? Evidemment, c'est les Verts..." Une couleur, un espoir, le premier mythe moderne du football français.
Michel Platini lui-même a succombé à cette fièvre venue du Forez. Encore militaire au bataillon de Joinville, il avait suivi toute l'épopée des Stéphanois en direct de la salle à manger de son chef Guy Briet, et aussi par procuration en posant de nombreuses questions à son copain Dominique Bathenay. "Michel voulait tout savoir : comment se passait un déplacement en Coupe d'Europe, quels joueurs m'avaient le plus impressionné, etc."
Surpris et touché par tant de curiosité, le milieu de terrain forézien avait offert à Platoche l'un des ses maillots verts au liseré bleu-blanc-rouge frappé du numéro 6. Et c'est avec cette relique si précieuse sur le dos que le petit nouveau de Michel Hidalgo avait disputé son premier entraînement avec l'équipe de France, la veille du match contre la Tchécoslovaquie.
Bien avant de réclamer un million de francs net à Roger Rocher, Michel Platini a donc été comme des millions de Français un simple supporter de l'ASSE. "Les Verts, c'était le début de l'histoire moderne du football en France" analysera-t-il plus tard. "Saint-Etienne représentait quelques chose d'exceptionnel, qui a fait rêver des millions de gosses à travers le pays".
Biographie "Platoche, gloire et déboires d'un héros français" parue le 18 mai 2016 aux Editions Flammarion par Jean-Philippe Leclaire.