1982-1993: Hauts et bas
1982-1983
Départs,
arrivées et effectif
Coupe
de l'UEFA
L'ASSE va faire plus parler d'elle par la crise qui la secoue que par les
résultats sportifs. On découvre que les comptes bancaires du club sont dans le
rouge. Rocher a versé des dessous de table à des joueurs. Herbin et Garonnaire
s'opposent à lui dans une lutte sans concession qui va diviser la ville en 2.
Finalement Rocher va être incarcéré (Paul Bressy lui succède), Herbin
licencié en janvier 1983 (remplacé par son adjoint Guy Briet) et Garonnaire
forcé à démissionner.
Sur le plan sportif, Platini a quitté le club pour la Juventus de Turin, imité
par Lopez (Toulouse), Millot, Nogues et Nielsen. Battiston traîne sa blessure
du Mundial espagnol. Certes le recrutement semblait de qualité (Mahut, Moizan,
Christensen et Genghini, tous internationaux). En championnat, les Verts
obtiennent une pâle 14ème place
mais sont éliminés en 16ème
de finale de la Coupe de l'UEFA, battus par les Bohémians de Prague (0-0 et
4-0) et de la Coupe de France, évincés par Martigues (0-3, 3-0 et 4 tab à 3).
1983-1984
Départs, arrivées et effectif
André Laurent, patron d'une boulonnerie, accède à la présidence le 3
mai 1983 et il choisit un entraîneur qui fut un excellent joueur, Jean
Djorkaeff. La masse salariale ayant dû être allégée, Battiston, Janvion,
Genghini, Roussey, Paganelli, Rep ont quitté le club. Des jeunes vont donc
être intégrés (Ribar, Primard, Ferri, Daniel, Peycelon, Clavelloux) ainsi
qu'une modeste recrue venue du Paraguay, Carlos Diarte et un Polonais Kupcewicz.
Les Verts ne peuvent éviter la 18ème
place, synonyme de barrages contre le RC Paris opérant en D2. Après un 0-0
plein d'espoir à Paris, c'est la défaite 2-0 à Geoffroy Guichard. Après 22
ans de D1, les Verts sont rétrogradés.
1984-1985
Départs,
arrivées et effectif
Mais le Président Laurent est tenace: il va arrêter la chute,
stabiliser le club. Il engage comme entraîneur un modèle de sérieux et de
compétence: le Polonais Henri Kasperczak, ex-entraîneur de Metz. La principale
recrue est le Camerounais , ancien ballon d'or africain Roger Milla. Avec
quelques joueurs expérimentés (Castaneda, Oleksiak), les Verts, après un
début de championnat hésitant, alignent 24 matches sans défaite et terminent
à 1 point du champion Nice. Les points d'orgue de cette saison seront les belles victoires face au Puy et surtout un
5-1 à Lyon, alors entraîné par.... Herbin. En barrage, sur un match, ils échouent, à
Geoffroy Guichard contre Rennes. Ils resteront un an de plus en D2. Mais ce fut
une saison pleine d'espoir, témoin cette accession en quart de finale de la
Coupe de France contre Lille (1-0 et 0-2): la jeunesse stéphanoise semblait
prometteuse.
1985-1986
Départs,
arrivées et effectif
Cette saison fut celle de la remontée en D1 (18 victoires, 11 nuls, 7
défaites). L'équipe de cette année-là
était un amalgame de jeunes (Ferri, Ribar, Daniel) encadrés par des joueurs
d'expérience tels l'inusable Milla, Oleksiak, Primard et les recrues Tony
Kurbos (Metz), Bernard Pardo (Metz), Jurgen Milewski (Cologne) et Philippe
Redon. Le purgatoire avait été finalement assez court et l'espoir renaissait.
1986-1987
Départs,
arrivées et effectif
C'est le retour en D1. Roger Milla a quitté le club ainsi que Bellus,
Oleksiak, Pardo, Milewski, Ceccarelli. Dans le même temps sont arrivés Jacques
(PSG), Bénedet (Toulon), Krimau (Le Havre), Françoise (Nice), Lemasson (Red
Star) et 2 internationaux bulgares Dimitrov et Slavkov. L'ASSE termine le
championnat à la 16ème place,
assurant son maintien grâce à une solide défense.
1987-1988
Départs,
arrivées et effectif
Herbin (après des passages à Lyon, en Arabie Saoudite et Strasbourg) et
Garonnaire sont revenus au club. Le recrutement a été de qualité: un bon
meneur de jeu (El Haddaoui venu de Lausanne), une paire d'attaquants efficaces
(29 buts à eux deux): Garande (Nantes mais formé à l'ASSE) et Tibeuf
(Monaco), un solide défenseur John Sivebaek venu de Manchester. L'ASSE termine
à une excellente 4ème
place à 10 points du champion Monaco.
1988-1989
Départs,
arrivées et effectif
La bonne saison précédente laisse beaucoup d'espoirs d'autant plus que
le recrutement semble de qualité: Laurent Fournier (Lyon), le Suisse Alain
Geiger (Neuchâtel), le Marocain Mohamed Chaouch rejoignent les Verts. Le début
du championnat est pourtant catastrophique: la 1ère
victoire est obtenue lors de la 14ème
journée. Mais Saint-Étienne se ressaisit et obtient 40 points lors des 23
dernières journées pour seulement 8 points lors des 15 premières. Le
classement final voit l'ASSE pointer en 14ème
position avec 48 points. L'arrivée
en cours de saison de Pierre Morice s'est avérée positive. En Coupe de France,
c'est l'élimination dès les 32èmes
face à Nice (1-0 ap).
1989-1990
Départs,
arrivées et effectif
Encore une fois, vu la fin de saison précédente, cette saison débute
avec de grosses ambitions, d'autant plus qu'un international hollandais de
l'Ajax Amsterdam, Rob Witschge a rejoint l'ASSE avec Yvon Pouliquen, un milieu
de terrain de Laval et Ceccarelli de retour de Bastia. Dans le même temps, le
club a subi des pertes non négligeables: Castaneda, Françoise, Morice
et Garande sont partis. Les matches aller se terminent par une 8ème
place pour 20 points. Mais les matches
retour sont décevants et Saint-Etienne termine en 15ème
position (34 points). Décidément, l'ASSE stagne et n'arrive pas à retrouver
un rang plus enviable. Le parcours en Coupe de France sera satisfaisant, avec
une place en demi-finale face à Montpellier qui s'impose 1-0 à Geoffroy
Guichard avant de battre en finale le RP1.
1990-1991 Départs,
arrivées et effectif
L'équipe semble avoir été renforcée avec les arrivées du
Tchèque Moravcik, de Kastendeuch, Cyprien, Laurey et la confirmation de jeunes
tels Deguerville, Gros, Cuervo, des frères Etienne et Bernard Mendy. Robert
Herbin a quitté son poste d'entraîneur, remplacé par son adjoint Sarramagna.
Le début de saison est encore une fois difficile et Saint-Etienne se retrouve
en 16ème position avec 16 points à la fin
des matches aller. Le directeur sportif Bernard Bosquier est licencié et
Witschge quitte le club en janvier. Les matches retour ne sont pas meilleurs
avec notamment une défaite 4-1 à domicile contre Toulouse. Heureusement les
Verts gagnent les 3 derniers matches pour terminer à la 13ème
place avec 35 points. En Coupe de France, après une facile victoire 6-0 face à
Mandelieu, Saint-Étienne s'incline en 16ème
à Auxerre sur le score de 1 à 0.
Ce fut une année difficile pour le président Laurent remis en cause et
critiqué dans sa politique sportive par Yves Guichard, gérant-associé de
Casino. Il dut rendre des comptes mais semblait cependant solide à son poste.
1991-1992
Départs,
arrivées et effectif
Cette saison, l'ASSE devra se passer de son attaquant Etienne Mendy,
longtemps blessé, qui ne rejouera qu'en fin de saison, mais marquera tout de
même 7 buts.Le secteur défensif est renforcé avec l'arrivée de Joseph
Antoine Bell, l'emblématique gardien camerounais. En attaque Didier Tholot
remplace Tibeuf, gravement blessé. Bouquet, milieu de terrain brestois,
arrivera en novembre. Ce fut une tranquille saison, sans éclat, si ce n'est sur
le plan des faits divers avec notamment l'affaire de la canette reçue par
Papin: le match que l'ASSE avait gagné 1-0 contre l'OM sera rejoué et se
terminera sur le score de 1-1, Deguerville égalisant à l'ultime minute. Les
Verts termineront ce championnat à une modeste 10ème
place (37 points).
En Coupe, après des victoires sur Noisy le Sec (4-0) et Dunkerque (3-0) ce sera
une nouvelle élimination au stade des 8èmes
de finale à Ajaccio (1-2). La finale ne sera pas disputée cette année-là, à
cause de la catastrophe de Furiani, où une tribune s'est effondrée avant la
demi-finale Bastia-OM.
Décidément, malgré tous ses efforts de recrutement, l'ASSE n'arrive toujours
pas à franchir ce pallier qui la ramènerait au-devant de la scène.
1992-1993
Départs,
arrivées et effectif
L'ASSE a un nouvel entraîneur, Jacques
Santini, encore un ancien Vert, venu de Lille. Encore une fois, le recrutement
semble bon avec des joueurs confirmés comme les internationaux Despeyroux
(Toulouse), Gérald Passi (Monaco), le Danois Molnar du Servette de Genève et
le Tchèque Luhovy arrivé à la trêve hivernale. Ce fut une bonne saison dans
l'ensemble: une 7ème
place ex-aequo avec Auxerre (43 points, 13 victoires, 17 nuls, 8 défaites, 2ème
défense, 15ème
attaque). La base défensive était solide, l'animation en milieu excellente
avec le duo Moravcik-Passi, mais l'attaque, malheureusement , manquait
d'efficacité.
La Coupe de France apporta des satisfactions. Après de difficiles victoires sur
Evry (3-1), Epinal (1-1 6-5 aux tab), Pau (2-0 ap), les Verts, en quarts,
éliminèrent l'OM (2-1 ap) avec un remarquable but de Passi., un OM qui allait
remporter la Coupe des clubs champions! Mais la demi-finale à Geoffroy Guichard
face à Nantes se solda par une amère désillusion: défaite par 1 à 0.
Cette année-là l'activité en coulisses était intense. Le président
Laurent, dont la gestion ne faisait pas l'unanimité,
se trouvait sur la sellette, boudé par Casino, le principal commanditaire du
club et par la Mairie de Saint-Etienne. Une interview de JM Larqué, lors du télé-foot
dominical, juste avant cette demi-finale, acheva de le déstabiliser: il fut
contraint à démissionner, laissant derrière lui un déficit estimé à 9
millions de francs. Yves Guichard accéda à la présidence et nomma
comme directeur sportif......JM Larqué. Avec l'appoint financier de Casino, la
science de l'ex-stratège des années 70, l'ASSE allait retrouver les sommets:
c'était sûr, enfin... promis. Tous les fans des Verts se prenaient à rêver,
tout en ayant une profonde gratitude (justifiée) pour le président Laurent .