1993-1998: Les galères
1993-1994
Départs,
arrivées et effectif
Le nouveau duo à la direction du club, Yves Guichard et Jean Michel
Larqué, veut monter rapidement une équipe compétitive. Il enrôle aussitôt
Laurent Blanc, passé par Nîmes au retour de son expérience napolitaine (ce
qui provoqua le départ de Kastendeuch, une erreur à mon humble avis), le
buteur du Bayern Roland Wolfarth et le jeune milieu international polonais Piotr
Swierczewski. Dans le même temps des joueurs de devoir quittèrent l'ASSE
(Gros, Tholot, Bouquet, Chaintreuil, Lambert). Les résultats ne furent pas à
la hauteur des espoirs.. Il y avait un potentiel certain dans cette équipe mais
jamais elle n'arriva à l'exprimer. La saison se termina par une décevante 11ème
place (37 points, 12 victoires, 13 nuls, 13 défaites, 38 buts marqués, 36
encaissés). L'attaque Titi Camara- Wolfarth n'avait pas eu l'efficacité
espérée. Quant à la Coupe de France, ce fut le fiasco avec l'élimination en
32èmes
face aux amateurs de Pau (1-1, 4-3 aux tab).
Yves Guichard, qui n'avait pas su renverser le cours des choses (incompétence?)
abandonna ses fonctions au terme de la saison, tout comme Santini, licencié en
juin 1994 et remplacé par son adjoint Elie Baup.
1994-1995
Départs,
arrivées et effectif
Michel Vernassa, un banquier, remplace Yves Guichard à la présidence.
JM Larqué quitte lui-aussi ses fonctions sur un échec, pour reprendre des
activités journalistiques sûrement plus sereines. Sur le plan sportif, Blanc
et Moravcik, les meneurs de jeu, sont restés mais l'équipe est affaiblie par
les départs de Bell, E.Mendy, Cuervo et Cyprien. La situation financière est
encore pire que l'année précédente, le passif s'élevant à 30 millions de
francs.
La saison fut donc catastrophique, alors que sur le papier le onze stéphanois
semblait avoir une certaine qualité, confirmée par un honnête début de
championnat, mais l'attaque manquait cruellement d'efficacité (le libéro Blanc
fut le meilleur buteur avec 13 buts) et le groupe était miné par des
problèmes extra-sportifs. De plus, pour renflouer les caisses, Passi et
Wolfarth vont être transférés respectivement au Japon et à Bochum, alors que
l'attaquant cannois Franck Priou sera recruté. Aucune victoire à l'extérieur,
seulement 9 victoires et 11 nuls, 45 buts pour, 55 contre et une 18ème
place, synonyme de relégation avec Caen et Sochaux. Mais les Verts sont sauvés
par .....l'OM auquel la DNCG va refuser à cause de problèmes de trésorerie
l'accession en D1 (l'OM avait été rélégué la saison précédente pour
corruption lors du fameux match contre Valenciennes).
Quant à la Coupe de France, élimination dès l'entrée en lice face à
Montpellier sur le score de 2 à 0, ce qui fit provoqua la colère des
supporters qui s'en prirent aux vitres du stade Geoffroy Guichard. En Coupe
de la Ligue même scénario avec une élimination face à Caen.
Malgré tous ses efforts, Elie Baup, qui se révèlera un grand entraîneur, n'a
pu enrayer cette irrémédiable descente qu'on pressentait déjà.
1995-1996
Départs,
arrivées et effectif
Cette saison voit arriver un nouveau directeur sportif: l'ex-Nantais
Maxime Bossis, ancien capitaine de l'équipe de France. L'effectif continue de
s'alléger: Blanc à Auxerre, Titi Camara à Lens, Swierczewski à Bastia,
Deguerville à Lyon. Les recrues ne sont que des joueurs de second plan
insuffisamment revanchardes pour donner un nouveau souffle à l'équipe de
Saint-Etienne.
Jamais l'ASSE ne quittera la 2ème
partie du classement, avant de rejoindre la zone des relégables au soir de la
28ème journée,
pour ne plus la quitter. Elie Baup va payer les pots cassés. Au lendemain d'une
défaite à Gueugnon le 23 février, il est limogé par le président Vernassa
et remplacé aussitôt par....un ancien Vert, Dominique Bathenay. Mais celui-ci
ne pourra rien face à la spirale de défaites qui conduit le club à la 19ème
place, c'est à dire en D2 avec Gueugnon
et Martigues: 6 victoires seulement, 16 nuls, 16 défaites, 36 buts pour, 59
contre. Le meilleur buteur Sandjak n'a inscrit que 8 buts. Néanmoins cette
saison aura révélé deux futurs très bons joueurs: le gardien Coupet et le
défenseur Sagnol, mais ils ne resteront pas longtemps à Saint-Etienne.
En Coupe de France, après une facile victoire sur Saintes par 5 à 0, ce fut
l'élimination face à Nîmes (N1), futur finaliste, sur le score de 3 à
1.
En Coupe de la Ligue, l'exploit contre Bordeaux (1-1 et 5-4 aux tab) fut suivi
d'une défaite devant l'OM, alors en D2, par 2 à 0.
L'ASSE était donc en D2. Où allait s'arrêter la chute?
1996-1997
Départs,
arrivées et effectif
Le président Vernassa est remplacé par un assureur Philippe Koëhl. La
situation est grave sur le plan sportif pour aborder cette saison en D2. Les
cadres Perez, Moreau, Moravcik ont émigré vers Bastia et à la trêve le
gardien Coupet est transféré à Lyon. Le recrutement n'a porté que sur des
joueurs en fin de carrière ou blessés tels Lagrange, Fichaux (Le Havre) et
Thomas (Rennes). D'autre part les Sagnol, Coupet, Sarr, Aulanier sont encore un
peu tendres. Le nouvel entraîneur, Pierre Mankowski, sûrement très
compétent, aura du mal à créer un véritable esprit d'équipe.
Sur le plan financier, c'est la catastrophe: une SAEMS (société d'économie
mixte à objet sportif) est constituée avec un capital de 10 millions de francs
en provenance surtout des collectivités locales. Bonne nouvelle dans e triste
panorama: le début des travaux de construction du Centre de formation de l'Etrat.
Comme prévu, la saison est difficile: Saint-Etienne obtient une peu
convaincante 17ème
place avec 51 points (12 victoires, 15 nuls, 15 défaites, 48 buts pour, 56
contre) soit 2 points de plus que le 1er
relégable Charleville. Samba n'Diaye s'est révélé un excellent buteur avec
19 réalisations.
En Coupe de France, l'ASSE est humiliée dès son entrée en lice, battue par
Aurillac (1-1, 4-2 aux tab), et en Coupe de la Ligue, ce n'est pas mieux:
défaite en 16ème
devant Strasbourg.
La morosité envahit le Forez et on ne voit pas comment l'ASSE pourra sortir de
cette spirale. Une note d'espoir pourtant: l'équipe des moins de 17 ans
devient Championne de France.
1997-1998
Départs,
arrivées et effectif
Philippe Koëhl opte pour un changement d'entraîneur et fait appel à un
duo d'anciens Verts: l'entraîneur sera Pierre Repellini et le manager général
Robert Herbin (Ils viennent tous deux du Red Star).
La saison ressemble exactement à la précédente. La première victoire n'est
obtenue qu'à la 13ème
journée. Les affaires de l'ASSE vont au plus mal sur le plan financier (passif
de 40 millions de francs).C'est alors qu'un repreneur se présente: le 12
décembre 1998, Alain Bompard, ancien maire de Megève, prend la direction du
club, assisté financièrement de 3 amis fidèles: Thomas Schmider d'Infogrames,
Guy Lavaud, directeur général de Darty et Julio Santos Domingo, homme
d'affaires colombien, très influent dans son pays et propriétaire de Radio
Latino en France.
Ces 6 premiers mois de présidence vont être un cauchemar. L'ASSE termine
encore à la 17ème
place, ne devançant le premier relégable que de 2 points. Jusqu'à la
dernière journée, on a tremblé. Les coupes furent à l'image du championnat:
élimination au 8ème
tour de la Coupe de France par Pau (1-0) et en 16ème
de la Coupe de la Ligue par Sochaux (1-1 et 4-2 aux tab).
Cette année-là cependant, l'ASSE remportait la Coupe Gambardella. Le salut
viendrait-il de la jeunesse?