Données de juillet 2010

Jérôme ALONZO

Né le 20/11/72 A Menton (Alpes Maritimes)
Taille: 1,85 m Poids: 83 kg Nationalité: Français

Poste

Gardien

Est arrivé à l'ASSE en: juillet 1997
Premier match en D1:
9 mars 1995:Nice-Lyon: 1-2
Clubs précédents:
Nice (1988-1995),
                                 
Marseille (1995-1997)
Palmarès:
Champion de France de D2 (1994 et 1999)
Nombre de matches en D1: 105 
Buts:
 
Quitte l'ASSE en juin 2001 (Paris SG)
Alonzo est un garçon à l'état d'esprit exemplaire. Très athlétique, il se montre excellent dans les duels avec les attaquants, mais il est moins efficace dans ses sorties aériennes et dans son jeu au pied. Lorsque l'ASSE est remontée en D1, il n'avait disputé qu'une seule rencontre de D1: il est en effet le spécialiste des remontées. Il a évolué dans 3 clubs historiques: Nice, Marseille et Saint-Etienne alors qu'ils étaient en D2 et il a participé à leur accession. En concurrence avec Janot et Levytsky pour cette saison 2000-2001, il a du mal à s'imposer comme titulaire mais se montre toujours d'une grande correction. En juin 2001, il rejoint le ParisSG, échangé avec Dominique Casagrande.
Saison Club Joués Buts
90-91 
Nice  (D1)
91-92 
Nice (D2) 
92-93 
Nice (D2) 
93-94 
Nice (D2) 
94-95 
Nice  (D1)
95-96 
Marseille (D2) 
42 
96-97 
Marseille (D1) 
97-98 
Saint-Etienne (D2) 
41 
98-99 
Saint-Etienne (D2) 
29 

99-00

Saint-Etienne (D1)

25

0

00-01

Saint-Etienne (D1)

5

0

01-02

Paris SG (D1)

6

0

02-03

Paris SG (D1)

12

0

03-04

Paris SG (L1)

34

0

04-05

Paris SG (L1)

6

0

05-06

Paris SG (L1)

13

0

06-07

Paris SG (L1)

0

0

07-08

Paris SG (L1)

0

0

08-09

Nantes (L1)

27

0

09-10

Nantes (L2)

4

0

été 2010

fin de carrière    

Article lu sur le site psgmag (avril 2011)

S’il est un joueur qui ne pouvait faire autrement que de passer par le Paris Saint-Germain, c’est bien Jérôme Alonzo. Son père, Pierre Alonzo était en effet dans le staff technique du PSG de 1975 à 1980. Tantôt entraîneur des jeunes, tantôt adjoint, voire même entraîneur principal de l’équipe première par intérim — une fois en duo avec Ilja Pantelic, une fois avec Camille Choquier, et une fois tout seul —, Pierre Alonzo a été un homme important du PSG de la fin des années 1970, et Jérôme, alors enfant, a vu cela de près.

Alonzo ne tarde pas à se mettre au football, et profite du passage de son père dans l’encadrement de l’OGC Nice pour rejoindre le centre de formation du club azuréen. Dans le groupe professionnel dès ses 18 ans, il passe cinq saisons en ne jouant que sept matches, dont un seul en D1. En effet, devant lui se trouve un autre jeune gardien très prometteur, qui deviendra un ami : Lionel Letizi. Ainsi barré, Alonzo choisit en 1995 de tenter l’aventure marseillaise en devenant le portier de l’équipe olympienne, toujours bloquée en D2. Il est le gardien de la remontée, mais une fois en D1, l’OM veut vite renouer avec ses grandes ambitions et recrute l’international allemand Andreas Köpke. Alonzo passe une nouvelle saison sur le banc, et rebondit en rejoignant un autre grand club français qui végète en D2, l’AS Saint-Étienne.

Il joue la quasi-intégralité de la première saison, reste titulaire lors de la deuxième — année de la remontée —, mais se blesse en cours d’exercice et manque un bon tiers des rencontres. Il revient ensuite fort pour le grand retour des Verts en D1, où il fait une bonne saison ; son style efficace et pas toujours académique surprend toutefois déjà. L’année d’après, avec le départ de Nouzaret, il devient remplaçant au profit du faux-grec Levytsky puis du débutant Jérémie Janot. Saint-Étienne redescend en deuxième division, et Jérôme Alonzo, après quatre années dans le Forez, veut voir ailleurs.

L’ASSE recrute Dominique Casagrande au PSG, et il est proposé à Alonzo de faire le chemin inverse. À Paris, l’entraîneur se nomme Luis Fernandez, l’homme qui de 1994 à 2001 a eu pour adjoint… Pierre Alonzo [1]. Le gardien titulaire est l’ami du centre de formation, Lionel Letizi — Alonzo dira d’ailleurs qu’il s’agissait du seul joueur dont il pouvait accepter d’être la doublure. Enfin au PSG arrivent avec lui ses coéquipiers stéphanois Potillon, Aloisio et Alex. Bref, c’est en terrain connu qu’Alonzo signe au PSG.

L’entente entre Alonzo et Letizi est très bénéfique au club. Les deux joueurs acceptent chacun leur situation, et quand l’un prend la place de l’autre, sur méforme ou pépin physique, il n’y a aucune jalousie entre les deux hommes. Alonzo joue sa première rencontre de championnat en octobre à Sedan, puis effectue une série de cinq matches en janvier-févier. C’est à cette période-là qu’il marque le public parisien, en étant le héros d’un PSG-OM en coupe de France : Alonzo arrête un penalty en cours de rencontre, et trois tirs au but dans la séance qui départage les deux équipes. Alonzo qualifie Paris et sa cote ne cesse de grandir. Son exubérance et son style explosif plaisent, autant que son franc-parler en interview, le tout contrastant avec le calme de Letizi.

Pour sa deuxième saison, Alonzo repart remplaçant, mais il finit titulaire : Letizi se blesse en effet au dos et manque toute la fin de saison. Alonzo a l’occasion de prouver sur la durée. Il alterne les exploits et les inspirations moins bien senties. Il dispute l’intégralité du parcours parisien en coupe de France — défaite en finale —, et joue deux matches marquants en championnat : la réception de Troyes, où Alonzo avoue avoir eu peur pour sa sécurité en entrant sur le terrain [2], et la victoire historique 0-3 à Marseille.

En attendant que Letizi revienne de blessure, Alonzo débute la saison suivante, sous les ordres de Vahid Halilhodzic. En septembre, il regagne sa place sur le banc, mais Letizi ne parvient pas à revenir à son meilleur niveau et, trois journées plus tard, Alonzo est pour la première fois officiellement le numéro 1 de l’équipe, alors que Letizi est disponible. Lors de la réception d’Auxerre, il réalise un arrêt décisif contre Sirieix et sauve son équipe. Les journées suivantes, lors de déplacements à Sochaux, à Nantes ou à Rennes, il multiplie les exploits, dans un mélange de baraka et d’arrêts réflexes étonnants. Alonzo semble aimanter les ballons, et bon nombre d’attaquants se cassent les dents sur lui et sa défense héroïque. Fort de cette sécurité défensive, Paris monte petit à petit au classement, et s’installe dans la lutte à la Ligue des champions.

En fin de saison, lors d’un déplacement à Nice, Paris est mené un but à zéro quand Christophe Meslin file seul au but. Alonzo, en dehors de sa surface, se fait dribbler, mais fauche volontairement l’attaquant niçois. Il empêche le second but mais se fait expulser. Son sacrifice est salutaire puisque Paris s’imposera ensuite, et ira chercher ensuite la seconde place en championnat. En fin de saison, Alonzo fait partie des quatre joueurs nommés au trophée de meilleur gardien de L1, et certaines folles rumeurs l’envoient en équipe de France, en tant que troisième gardien. Seul regret pour Alonzo : le turn-over a fait qu’il n’a pas joué la coupe de France, compétition dont il rêvait, remportée par le PSG.

Alonzo repart titulaire en 2004/2005, mais les débuts parisiens sont mauvais. Le portier du PSG a moins de réussite, et Letizi semble être cette fois totalement remis. À partir du mois de septembre, l’ancien Stéphanois doit donc redevenir une doublure. Comme toujours, la passation de pouvoir se déroule bien, et Alonzo attend patiemment son tour. Paris se fait sortir assez vite en coupes, et Alonzo ne jouera en tout et pour tout que six rencontres de championnat. Sous Laurent Fournier, son statut ne change pas ; il doit en fait attendre 2006 et l’arrivée de Guy Lacombe pour retrouver un temps de jeu régulier. Le nouvel entraîneur parisien considère en effet que son équipe manque d’aboyeurs, et décide qu’Alonzo ferait parfaitement l’affaire. Mais pour son match de retour contre Saint-Étienne, Alonzo réalise une grosse faute de main — peu aidé par un ballon Nike absolument honteux, qui ne fera qu’une seule apparition sur les pelouses de L1. L’effet de son retour dans les cages est donc clairement atténué, mais Alonzo continue à garder les cages parisiennes.

Une blessure l’éloigne toutefois des terrains pendant cinq rencontres, mais il joue les trois dernières rencontres de L1. Et encore une fois, cette place de titulaire en L1 le prive de la coupe de France, à nouveau remportée par Paris avec Letizi dans les cages. 2006 marque la fin de sa collaboration avec son ami du centre de formation de Nice, celui-ci partant aux Rangers. Alonzo accepte de rester à Paris, et devient la doublure de la recrue Mickaël Landreau. Ce dernier n’a pas de pépins physiques réguliers comme Letizi, et Alonzo ne rentre donc jamais en L1. Il peut toutefois jouer deux rencontres de coupe de la Ligue, mais Paris est éliminé en huitièmes de finale.

En janvier, Paul Le Guen arrive au club, et l’entraîneur breton n’est pas friand du turn-over des gardiens en coupes. Landreau joue ainsi toutes les rencontres de toutes les compétitions, pendant qu’Alonzo reste invariablement assis sur le banc. Ainsi, d’octobre 2006 à avril 2008, il ne jouera aucune rencontre officielle — sur ses deux dernières saisons parisiennes, il n’aura joué aucune rencontre de L1. Il ne revient qu’au printemps 2008, lorsque le PSG joue le maintien : Le Guen fait tourner la quasi-intégralité de son équipe, gardien compris, en coupe de France. Entouré de jeunes parisiens, Alonzo se plaît dans ce rôle de guide. Il est de l’équipe qui bat Carquefou puis Amiens, et se qualifie pour la finale contre Lyon. Le match au Stade de France sera sa dernière apparition parisienne : après un bon match, le PSG va en prolongations et s’incline sur un but de Sydney Govou.

En fin de contrat à Paris, Alonzo n’est pas conservé — suite à sa bonne saison en 2004, il avait été revalorisé et possédait un salaire important pour une doublure — et quitte son club, après sept riches années. Il rejoint alors le FC Nantes, qui revient tout juste en L1. Mais il trouve en Loire-Atlantique une équipe encore moins sereine que le PSG, et s’il joue toute la saison en tant que titulaire, il voit sa formation se faire reléguer après une multiplication des conflits avec les supporters. Il prend finalement sa retraite sportive à 37 ans, après une saison 2009/2010 lors de laquelle il est devenu remplaçant. Depuis, on voit régulièrement Alonzo sur différents plateaux de télévision, son franc-parler en faisant un bon client.

 

L'ancien portier des Verts Jérôme Alonzo évoque son passage en vert et sa vision romantique du football dans un entretien paru le 4 avril 2016 sur le site Planète PSG. Extraits.

 "L'ASSE et le PSG, ce sont deux clubs populaires. Il faut arrêter de dire que le PSG est bourgeois, ce n'est pas vrai. Il a une histoire, il a gagné une Coupe d'Europe. J'aime ce côté patrimoine du football français, que ce soit à Saint-Etienne ou à Paris. Après, avec l'âge, j'ai beaucoup de supporters marseillais qui me disent qu'ils ne m'ont pas oublié. Je suis lié à vie à l'OM tant que le club sera en Ligue 1, puisque j'étais dans l'équipe qui l'a remonté. Avec du recul, j'ai quand même fait Sainté, Paris et l'OM. Je suis le seul gardien à avoir enchaîné les trois.

 J'ai été touché par la fin de ma période stéphanoise, surtout dans ces conditions. C'est toujours difficile de quitter un club que tu as aimé quand ça se termine bizarrement. Je suis parti à l'époque des faux-passeports, tout le monde s'en rappelle. Il y avait des problèmes d'argent, le club a été rétrogradé. On nous a fait comprendre que ce serait pas mal que les quelques cadres trouvent une porte de sortie. Au départ, c'est presque pour rendre service au club que je suis parti. Malheureusement, ce n'était pas comme ça que je voulais que se termine l'histoire.

 J'étais l'un des derniers romantiques du football. Comme Grégory Coupet, je me suis beaucoup attaché aux clubs. J'ai bien cette définition de romantique du football. D'ailleurs, à chaque fois que je suis parti d'un club, c'était pour gagner moins. Je ne sais pas d'où vient cette sensibilité, je suis né comme ça. D'ailleurs, j'y crois moins depuis quelques années. J'ai un côté un peu désenchanté. Peut-être parce que je trouve qu'il y a une forme de romantisme qui a disparu. Après, je ne dirais jamais que c'était mieux avant, c'était seulement différent.

 Aujourd'hui, qui change quatre fois de club pour gagner moins ? Donc oui, on peut dire que c'est une forme de romantisme. Je suis très heureux aujourd'hui. Mon seul bonheur, c'est d'avoir mon appartement avec vue sur la mer. Je ne vis pas dans un château, je n'ai pas des revenus importants mais je m'en fous (sic) parce que je suis heureux. Je n'ai pas beaucoup mais ce que j'ai, c'est à moi. J'ai assez d'argent pour aller jouer au golf et ça me va très bien. Le golf est une maîtresse très exigeante !

 Que tu gagnes ou que tu perdes, quelque part, les supporters s'en branlent. Ce qu'ils veulent, c'est que tu leur ressembles, mais tu ne peux pas faire semblant. Il n'y a pas de secret, j'étais comme eux. Moi aussi j'étais supporter quand j'étais gamin, moi aussi j'insultais l'arbitre quand j'allais voir un match. Ce qui compte, c'est la proximité avec les gens. J'ai toujours eu ça, du coup, les supporters le savent. Quand tu as gagné leur amitié, leur amour, leur confiance, ça t'aide énormément."

Jérôme Alonzo aime les émotions du chaudron (Source : Poteaux Carrés 31 mars 2017)

Jérôme Alonzo, qui sera à Lyon ce week-end pour commenter la finale de Coupe de la Ligue, parle avec émotion du Chaudron dans la dernière édition du Progrès. Extraits.

 "Mon plus beau souvenir dans les matches de Coupe de la Ligue que j'ai commentés ? On pourrait penser que c’est démago, mais ce n’est pas le cas : le Saint-Étienne - PSG qui se termine aux tirs au but, il était beau. Cette demi-finale à Geoffroy-Guichard [ndp2 : il 'agissait en fait d'un quart de finale], c’était quelque chose, avec les gens qui envahissent le terrain. Ce sont mes deux équipes de cœur, c’était un match super à commenter. Voir Geoffroy-Guichard vibrer, c’est plus sympa que de voir le Stade de France.

 Évidemment, j’étais ravi que les Verts gagnent la finale. Tout le monde sait que je suis plus proche de Sainté que de Rennes. Mais j’ai plus vibré lors de la demi-finale face au PSG. Au Stade de France, j’ai connu des malheurs, même en tant que commentateur j’ai du mal à vibrer là-bas. C’est un stade un peu maudit pour moi. Tout le monde sait le rapport que j’ai avec Geoffroy-Guichard. Au niveau de mes émotions d’homme, j’ai préféré la demi-finale. C’est dur pour moi de commenter les Verts à Geoffroy-Guichard. Il faut que je prenne sur moi pour ne pas avoir l’air patriote."

Jérôme Alonzo encense Galtier et Ruffier (Source : Poteaux Carrés 30 mars 2017)

Dans la dernière édition du Progrès, Jérôme Alonzo parle évidemment des Verts. Extraits.

 "Christophe Galtier a appris le métier dans l’ombre et c'est aujourd’hui l’un des coaches les plus expérimentés de Ligue 1. Il y aura un virage le jour où il partira, il ne faudra pas le rater. Ça va être un moment important. Je suis qui pour dire s’il est temps pour lui de partir ? Dans son cœur, il a la réponse. Mais je ne pense pas qu’il fasse encore trois saisons ici.

 Comme tous les supporters, je suis un petit peu déçu par la saison de l'ASSE. Il y a des confirmations, des déceptions. Les tauliers sont là : Stéphane Ruffier, Loïc Perrin. J’aime bien comment Florentin Pogba et Kévin Monnet-Paquet progressent. Il manque peut-être deux ou trois joueurs de niveau supérieur pour passer de la 5e ou 6e place à la 3e ou 4e place.

 Stéphane Ruffier, c'est du très haut niveau. Il revient de blessure, mais il est encore là. J’aime bien son attitude, ce qu’il dégage sur le terrain. Il forme un super trio avec Jessy Moulin et Fabrice Grange. Si Stéph est aussi bon, c’est aussi grâce aux deux autres. Il est devenu monstrueux et l’est de plus en plus. J’aime voir un match quand il est sur le terrain."

Jérôme Alonzo donne son avis sur l'entraîneur et le gardien des Verts dans un entretien paru hier sur le site Foot sur 7.  

"Comme les saisons précédentes, les Verts ont du mal à passer la vitesse supérieure. Mais que voulez-vous faire avec le salary cap ? Dans le foot, si on ne casse pas la tirelire, c'est compliqué... Je connais très bien Christophe Galtier. Peut-être qu'il est arrivé au bout de l'aventure dans sa tête. Si on fait attention aux signaux qu'il envoie, entre les lignes, on peut commencer à envisager son départ. C'est un phénomène d'usure naturelle. Il a probablement envie d'aller voir plus haut.

Stéphane Ruffier serait l'idole du Vélodrome. Mais Saint-Étienne ne le vendra jamais à un concurrent direct. Chez les Bleus, il estime qu'il perd son temps en étant numéro 3. Aujourd'hui, si l'on juge sur les qualités intrinsèques, c'est le numéro 2 au poste de gardien de but en équipe de France, sachant que Steve Mandanda est blessé. Stéphane Ruffier est un taiseux. Il souffre de son image de joueur un peu bourru, mais c'est un mec respecté, il bosse comme un damné."

Les souvenirs de derby de Jérôme Alonzo (19 janvier 2019)

Ancien gardien de but de Saint-Etienne, Jérôme Alonzo raconte son premier derby sur la chaîne de l'Equipe. Extraits :

"Mon premier derby c'est forcément un moment important de ma carrière et même de ma vie. Il faut vraiment comprendre quand un footballeur vous dit "ça me prend aux tripes", ce n'est pas simplement des mots que l'on dit pour faire beau en conférence de presse. C'est vraiment quelque chose de diffcilement descriptible avec des mots. Saint-Etienne, on vient de remonter en D1. C'est mon premier derby, on est à Geoffroy-Guichard. L'échauffement, on a l'impression que ce n'est pas encore réel. C'est juste un échauffement. Alors il y a les Lyonnais font du bruit, nos supporters évidemment aussi. Mais tu prends vraiment conscience quand tu rentres aux vestiaires, ces dix minutes entre l'échauffement et le coup d'envoi. Là, tu es dans le vestiaire. Il n'y a pas un bruit. Et tu entends les tribunes. Ça tape. Bom ! Bom ! Bom !

Saint-Etienne - Lyon, j'ai toujours dit, toujours, qu'il n'y a rien au-dessus. Et là je m'habille, je me rappellerai toujours, j'étais tout en noir. Je mets le maillot, le short, les gants. Je mets les chaussures. Et là tu te lèves, et honnêtement tu as un moment où tu n'es pas bien. Tu as un moment où tu te dis "et si je foire tout, là ?". Tu as attendu ça toute ta vie. Parce qu'il y a la montée en D1, et on a failli descendre deux ans avant en National. C'est ça qui est incroyable dans ce derby-là ! Gardien tu te dis : "si je fais une boulette aujourd'hui, c'est chaud !". Et puis c'est marrant, après tu rentres sur le terrain et ça passe. Les deux kops à Saint-Etienne sont très, très proches. Les Magic Fans et les Green Angels sont super près de toi, et moi j'étais déjà super proche d'eux.

La vidéo est disponible ici