Données de septembre 2014

Araujo ILAN D'Alligna

Né le  18/09/1980 A Curitiba
Taille: 1,81 m Poids: 70 kg Nationalité: Brésilien/Italien

Poste

Attaquant

Au club depuis:  11 juillet 2006 (contrat de 4 ans)
Premier match en D1: 
Sochaux-Auxerre (21/08/04)
Clubs précédents: 
Parana Clube, Sao Paulo, Atletico Paranaense, Sochaux 
Palmarès: 
Coupe Rio Sao Paulo, Championnat du Brésil: 2001, Super championnat de l'état du Parana: 2002
Nombre de matches en L1: 239 
Buts:
 58
Sélections : 5 (Brésil) 
Quitte l'ASSE le 18 janvier 2010 (rupture de contrat à l'amiable)    voir l'info
Ilan de passage à Saint-Etienne (février 2011)    Les buts d'Ilan en Vert
On a longtemps cru que l'attaquant chargé d'épauler Frédéric Piquionne serait Luyindula. Mais devant les atermoiements du Marseillais, les dirigeants stéphanois se sont tournés vers l'attaquant brésilien du FC Sochaux, Araujo Ilan, que Bordeaux et le Paris SG convoitaient.
Sa carrière :
De Paraná à Geoffroy-Guichard. (Merci à Gustav du site poteaux carrés.com)
Ilan Araújo Dall'Igna, dit Ilan, est né le 18.09.1980 à Curitiba (PR), au Brésil. Située à 900 m d’altitude, sa ville natale connaît les hivers rigoureux. Dés son plus jeune âge il suit les traces de son père William d'origine italienne, ancien joueur reconverti entraîneur des juniors au Paraná Clube. Il passe ainsi par toutes les catégories de jeunes dans ce club. Cantonné quelques temps à l'équipe réserve, Márcio Araújo, l'entraîneur de l'équipe pro, ne tarde pas à lui donne sa chance. A 18 ans, il est recruté pour jouer dans l'équipe principale de Paraná en 1999. Auteur de quatre buts avec l'Atletico Paranaense, il est immédiatement vu comme un grand espoir.

En 2001, il signe à São Paulo et gagne, après une demi-finale d'anthologie contre le Fluminense, son premier titre pro : la coupe Rio-Sao Paulo. A la mi-saison, il retourne à l'Atletico Paranaense qui participe et gagne le Championnat Brésilien. Il reste remplaçant jusqu'à ce que Kléberson, buteur titulaire et idole locale, se blesse. Il participe ainsi à la victoire 4-2 contre San Caetano en ouvrant la marque, victoire qui octroie le titre de Champion du brésil à l'Atletico Paranaense. En 2002, son opportunisme et sa technique lui permettent de marquer quelques jolis buts pour l'équipe, sur le chemin du titre de Champion de la province du Paraná cette saison là, jusqu'à ce qu'il doive quitter les pelouses durant six mois suite à une grave blessure.

Il revient en grande forme la saison suivante. En mai 2003 il effectue un triplé contre le Flamengo, offrant la victoire à son club par 4 à 1. Ce fait d'arme le propulse buteur titulaire. Le mois suivant, Carlos Alberto Parreira, le sélectionneur des auriverde, le convoque pour la Coupe des Confédérations en France, en compagnie de Kléberson et d'Adriano en attaque. Il joue les trois matchs de la sélecao (contre la Turquie, le Cameroun et les USA). A son retour, il inscrit de nouveau un triplé en juillet face aux Corinthians. En octobre, il donne la victoire aux rouges et noirs par une exceptionnelle bicyclette à l'Atletiba. Avec 24 réalisations, il finit meilleur buteur du club de la saison 2003. En 2004, reculant un peu de sa position en pointe, il réarticule son jeu en décrochant, allant chercher les ballons plus bas.

En Août 2004, il rejoint la France et le FC Sochaux Montbéliard. Il s'acclimate très rapidement à la culture et au foot français. Auteur de 16 buts, dont 4 en coupe de l'Uefa, il conquiert son entraîneur Guy Lacombe. « L'homme est particulièrement censé et brillant dans la vie. On ne met pas longtemps pour voir que c'est un garçon très intelligent. En huit mois, il a appris notre langue, alors que certains étrangers mettent des années à aligner deux mots. Ilan est un garçon qui sait ce qu'il veut, on sent qu'il a le désir profond de réussir en France ou en Europe et qu'il mettra tout en œuvre pour y arriver. Le voir avec déjà autant de buts en L1, alors qu'il n'a été opérationnel que mi-septembre et qu'il a été absent presque deux mois cet hiver, est très convainquant. C'est un buteur qui n'aime pas tellement rester dans la surface, il aime descendre assez bas pour venir chercher les ballons. Mais c'est aussi un « tueur » qui possède beaucoup de sang-froid face aux buts. » (Interview de Lacombe dans France-Football, avril 2005).

A l'intersaison, le club doubiste laisse partir de nombreux cadres : Santos son complice dans l'attaque franc-comtoise est transféré au TFC, Oruma accélérateur et dispensateur de balles de buts s'en va à l'OM, la défense est amputée dans l'axe de Monsoreau (OL) et du latéral Mathieu (TFC). Dans cette équipe sabotée, qui n'est plus animée d'aucune consistance collective, sa présence apparaît indispensable tant le jeu des Lionceaux, insipide en son absence, reprend des couleurs lorsqu'il pèse sur les défenses adverses. Auteur de 10 buts dans ces conditions difficiles, il est l'un des principaux artisans du maintien de Sochaux. Déçu de son isolement, du manque d'ambition des dirigeants sochaliens et du départ au PSG de Guy Lacombe qu'il ressent comme une trahison et critique sévèrement, il exprime de manière de plus en plus pressante ses velléités de transferts. Ajourné au mercato hivernal, son transfert apparaît inéluctable en juin. Pressenti au PSG, à Toulouse et à Bordeaux, il aura finalement opté pour le challenge stéphanois.

Le joueur.
L'attaquant est assurément doté de la marque de fabrique brésilienne : une technique et un touché de balle exceptionnels. Il apprécie décrocher dans les intervalles pour participer à l'élaboration du jeu et déséquilibrer la défense adverse en s'appuyant sur un pivot en attaque ou en utilisant son dribble et son accélération sur courte distance. Son bon sens du jeu lui permet de jouer ce rôle de "neuf et demi" mais également de renifler les bons coups devant les cages adverses. D'un bon gabarit (1m81), il sait bien se placé sur les centres. Doté d'un grand sang-froid, il gagne souvent ses duels. Adroits des deux pieds, ses frappes en mouvement ou sur coup-franc sont redoutables.

Comme le revers d'une médaille, son aisance technique l'amène parfois à trop conserver la balle, ralentissant le jeu par ce manque d'altruisme et de jeu à une touche de balle qui fait pourtant l'honneur du jeu brésilien. Ni très rapide sur distance moyenne, ni puissant, Ilan prend rarement les espaces dans le dos des défenses.

Ambitieux et/mais sérieux, Ilan donne toujours le meilleur de lui-même sur le terrain. Dans une équipe de Sochaux à la dérive où il ne sentait plus très à l'aise, cette qualité lui aura permis de ne pas complètement sombrer cette saison.

La plus grande lacune d'Ilan est sa fragilité physique. Régulièrement blessé aux adducteurs, il n’a que rarement joué une saison complète. Très pro, il revient toujours très affûté de ses blessures, prenant au sérieux la rééducation.

En 05-06, Ilan est 8ème (à égalité avec 6 autres joueurs) au classement des buteurs de L1 avec 10 buts. Son ratio de 0.37 buts par match est aussi le 8ème en L1. La saison précédente, la meilleure qualité de l'équipe sochalienne, lui avait permit d'inscrire toutes compétition confondues, 16 buts et de terminer avec l'intéressant ratio de 0.49 buts par match, dont 12 buts et un ratio de 0.45 en L1.

Son départ de l'ASSE le 18 janvier 2010

A l'image du joueur dans le civil, sans faire de bruit, Ilan quitte donc l'AS Saint-Etienne. L'attaquant a fait ses adieux au groupe professionnel dans un petit discours prononcé dans l'intimité du vestiaire ce mardi. "Le groupe était très ému. Il nous a souhaité de nous sortir du bas du classement. Nous lui avons souhaité bonne chance pour la suite" témoigne Pape Diakhaté.
Le club et le joueur ont donc trouvé un accord pour se séparer à l'amiable alors que son contrat prenait fin en juin prochain. Il aura fait son dernier déplacement pour la victoire à Grenoble ce samedi mais il n'était pas entré en jeu. Il faut bien dire que depuis le début de la saison, le Brésilien n'entrait pas dans les plans de ses entraîneurs. Que ce soit Alain Perrin ou Christophe Galtier, Ilan devait se contenter très souvent du banc depuis le mois d'août dernier. Cette saison, il avait douze matches de L1 au compteur pour 2 petits buts. "Ilan est venu me voir il y a quelques jours pour me parler de sa situation. J'ai respecté sa décision de départ d'autant que j'ai besoin actuellement de joueurs qui soient à 100%  dans cette opération maintien" explique Christophe Galtier. Et d'ajouter : "je lui souhaite vraiment bonne chance car Ilan est un joueur et un homme honnête."

Mais il ne faut surtout pas résumer sa carrière stéphanoise aux six derniers mois. Car Ilan a fait les beaux jours des Verts. Personne n'a oublié ce début de saison 2006-2007 où son entente avec Piquionne avait fait merveille et le magnifique but marqué au Parc des Princes. Un retourné qui restera dans les mémoires pour avoir été désigné "plus beau but de la saison 2006-2007". Arrivé en juin 2006 de Sochaux, le Brésilien aura marqué 26 buts en championnat de L1 en trois saisons et demi. Il a également marqué de son empreinte le parcours européen des Verts en 2008 en marquant 5 buts en six rencontres d'Europa League. Il aura été également un des hommes clés du maintien de l'ASSE durant la difficile saison 2008-2009.
Pour les observateurs de l'ASSE, Ilan restera comme un joueur posé et réfléchi, un garçon distant mais agréable.
Le 1er février 2010, après avoir été annoncé à Sochaux, Marseille, Toulouse, Al Rayan, Ilan s'engage pour 6 mois avec les anglais de West Ham, un club qui lutte pour éviter la relégation. A l'issue de ces 6 mois, il ne sera pas conservé et le 24 août, retournera au pays, dans le club de l'International Porto Alegre. Son contrat est résilié le 24 décembre 2010. Ilan passe 6 mois sans trouver de club, et revient vivre à Saint-Etienne. Le 27 juillet 2011, il s'engage avec l'AC Ajaccio, nouveau promu en L1.

 

Saison Club Joués Buts Coupes Europe
1999 Atletico Paranaense (D1 Brésil)   12 2    
2000 Sao Paulo (D1 Brésil) 12 1    
2001 Atletico Paranaense (D1 Brésil)  15 3    
2002 Atletico Paranaense (D1 Brésil)  1      
2003 Atletico Paranaense (D1 Brésil) 30 16    
2004 Atletico Paranaense (D1 Brésil) 18 3    
2004-2005 Sochaux (L1)   27 12 2m, 1b C3 : 6 m, 4 buts
2005-2006 Sochaux (L1)     27 10 3m, 0b  
2006-2007 ASSE (L1)     33 9 1m, 0b  
2007-2008 ASSE (L1)     31 6 2m, 0b  
2008-2009 ASSE (L1)     31 9 1m, 0b C3 : 6 m, 5 buts
2009- jan 2010 ASSE (L1)     12 2    
Fev 2010-2010 West Ham (L1 anglaise)     11 4    
2010-dec 2010 International Porto Alegre (L1 Brésil)    4 0 0  
dec 2010 - 2011 sans club        
2011 - 2012 AC Ajaccio (L1) 25 6 1m, 0b  
2012 - 2013 Bastia (L1) 22 3 2m, 0b  
2013 - 2014 Bastia (L1) 30 1 3m, 2b  
2014 - 2015 ...... .... .... .....  

Ilan a envie d'entraîner (novembre 2017)

Ilan s'est confié au nouveau bimestriel Journal du Sport. Extraits.

 "Christophe Galtier a fait un boulot extraordinaire mais personne n'est irremplaçable, il convenait lui-même qu'il arrivait en fin de cycle. Le changement de philosophie a fait du bien pour régénérer le club, s'ouvirc à d'autres cultures, à d'autres horizons. Beaucoup de coachs étrangers sont en France, c'est une bonne chose car ça ouvre le football français à d'autres approches. Alors que c'est un football plutôt défensif, ça le pousse à aller vers des schémas de jeu différents.

 Je ne connaissais pas Oscar Garcia, je l'ai découvert à travers les vidéos que nous avons regardées au moment de superviser quelques clubs autrichiens dans le cadre de mon travail dans la cellule de recrutement. Il aime travailler avec les jeunes et il prône un jeu attractif, offensif, avec beaucoup de vitesse, de mouvements, un jeu à l'espagnole ! Moi qui suis originaire du Brésil, j'adhère complètement à cette vision des choses, où on considère que la meilleure défense est l'attaque.

 Je travaille sur le recrutement, ça me plaît car le club est sur le bon chemin. Il nous faut anticiper tous les mercatos, avoir un oeil sur tout ce qui se passe en France ou à l'étranger. Nous n'avons pas des millions à dépenser donc il nous faut voir les joueurs avant les autres. L'ASSE ne doit plus être dépendante des seules indications données par des agents qui n'ont pas toujours l'objectivité nécessaire, qui pensent plus à eux et à leurs joueurs qu'au club.

 Je mentirais si je vous disais que ça ne m'attire pas d'entraîner. Je ne sais pas ce que l'avenir me réservera. Je côtoie d'anciens coéquipiers qui y sont en plein, comme Sablé ou Batlles. A voir..."

Ilan se remémore ses vertes années (août 2018)

Dans un long entretien paru hier sur le site Foot d'Avant, Ilan est revenu ses vertes années. Extraits.

 "Quand je suis arrivé à Sainté, je vivais dans un hôtel en banlieue et j’ai eu une mauvaise impression. Je me suis dit : « oulala qu’est-ce que je fais ici ». Mais les premières impressions peuvent être trompeuses car au club, ça se passait très, très bien. Le centre d’entraînement était superbe, l’équipe était vraiment de qualité. Je m’entendais tellement bien sur le terrain avec Fréderic Piquionne. Avec lui, c’était vraiment facile de se trouver. Je ne me suis jamais aussi bien entendu avec un autre attaquant. Il y avait aussi Blaise Matuidi, Dimitri Payet, Jérémie Janot. Avec cette très belle équipe, on aurait pu faire beaucoup mieux. C’est rageant qu'on n'ait pas réussi à accrocher une place sur le podium. Saint-Étienne avait tout ce qu’il fallait pour viser très haut. Mais à l’époque, le championnat de France n’était pas d’un bon niveau technique avec des équipes très défensives comme Nancy par exemple. Quand tu avais besoin de gagner en produisant du jeu, c’était très, très compliqué. A Saint-Étienne, j’ai retrouvé la même ferveur qu’au Brésil. Le public est très chaud. Mais contrairement au Brésil, les supporters stéphanois sont plus respectueux. Même quand ils venaient nous voir au centre d’entraînement pour exprimer leur mécontentement, ça restait toujours cordial. Sinon, j’ai aimé jouer au Stade Geoffroy-Guichard car le public ne lâche jamais son équipe. Je me suis toujours bien senti dans ce stade.

Mon retourné acrobatique au Parc des Princes, en fait, c’était un pari que j’avais fait avec mon agent Mathias Pires. Je lui avais dit : « tu vas voir, je vais marquer un but d’une bicyclette dans la lunette cette saison ». J’en avais déjà marqués plusieurs comme ça au Brésil. A la fin des entraînements, on s’amusait un peu et je tentais pas mal de retournés. Et lors de ce match à Paris, ce geste est venu vraiment naturellement. Le ballon est arrivé côté gauche. Pascal Feindouno centre, Bafé Gomis me la remet et c’était écrit dans ma tête. J’étais dans une position bizarre, de travers, un peu en diagonale et je me suis dit : « je vais la lever et faire un ciseau, peut-être que le gardien va être surpris ». C’est ce qui est arrivé. Après ce but, à chaque fois que j’allais à Paris, des supporters parisiens me disaient : « viens jouer au PSG ! ». Même à Lyon, ça s’est toujours bien passé pour moi. J’y allais souvent le lundi car c’était le jour de congés. Je ne me suis jamais fait insulter là-bas.

 Je me rappelle très bien mon but contre Rosenborg. Geoffrey Dernis me donne un ballon un peu en arrière et je fais un enroulé à la Thierry Henry. Ce but était important pour Saint-Étienne car il nous assurait la qualification pour le tour suivant. En plus, je revenais d’une opération des sinus et j’avais perdu beaucoup de poids. J’ai adoré jouer la Ligue Europa. En plus, ça faisait plus de vingt ans que Saint-Étienne ne jouait plus la Coupe d’Europe. Contre Valence, j’ai aussi inscrit un doublé alors que le terrain était enneigé. Sans oublier mon but contre l’Olympiakos. Pour moi, ce parcours en Coupe d’Europe avec Saint-Étienne est l’un des meilleurs moments de ma carrière. Quand tu joues cette compétition, le monde entier te voit. Même mes parents me regardaient à la télé au Brésil. C’est dans ce genre de compétition que tu savoures ton métier de footballeur.

 Malheureusement cette saison-là, Saint-Étienne était très mal classé en championnat et le club a préféré mette de côté la Coupe d’Europe alors que vous faisiez un superbe parcours. s’est fait éliminer par le Werder Brême. Alain Perrin ne m’a pas laissé jouer ni là-bas, ni à Geoffroy-Guichard. J’étais fou de rage de ne pas jouer ces deux matchs de Coupe d’Europe. Il y avait un tel contraste entre l’équipe du championnat de France et celle de la Ligue Europa. J’avais l’impression que l’équipe était lassée du championnat. Mais dès qu’on jouait la Coupe d’Europe, il y avait d’autres joueurs sur le terrain. Au final, Saint-Étienne a été éliminé de la Ligue Europa par le finaliste de la compétition. Heureusement, j’ai participé au maintien de Saint-Étienne en Ligue 1 lors du dernier match de la saison contre Valenciennes. Je me souviens de la mise au vert d’avant-match, je voyais Roland Romeyer préoccupé. J’étais le capitaine des Verts à cette époque. Je lui ai mis la main sur l’épaule et je lui ai dit : "Comptez sur nous, on va gagner largement le match de demain et on ne va pas tomber en Ligue 2"

J’ai ressenti une rage immense quand j’ai ouvert le score. Je voulais que toute l’équipe s’imprègne de cette rage. Avant mon passage à Saint-Étienne, je ne m’étais jamais battu à l’entraînement. Mais la semaine qui a précédé ce match face à Valenciennes, j’ai eu une altercation avec Yohan Benalouane. Il me tacle avec les deux pieds décollés. Alain Perrin n’arrête pas la séance. Je dis à Yohan Benalouane : « mais t’es malade, on a besoin de gagner demain ». Quelques secondes plus tard, c’est moi qui le tacle. On se relève et on se bagarre. Je me suis excusé dans le vestiaire et j’ai dit au groupe : « il faut qu’on se bagarre comme ça demain contre Valenciennes. Il faut qu’on les mange dès les premières minutes ». D’entrée de jeu, Valenciennes n’a pas respiré et c’est pour ça que j’ai marqué très tôt. Quand je trouve le chemin des filets, les images de l’entraînement de la veille me reviennent en tête. Ensuite, on marque le deuxième, le troisième et le quatrième but. A la fin du match, Christophe Galtier a dit dans le vestiaire : « c’est bon Ilan, tu nous as bien aidés, tu n’as pas besoin de venir au décrassage demain, tu as mérité de repartir en vacances au Brésil dès ce soir ». Je suis parti de Saint-Etienne parce que j’en avais un peu marre. J’avais fait un peu le tour. L’ambiance dans le vestiaire n’était pas super bonne. Je ne comprenais pas pourquoi Sainté n’avait pas l’ambition de jouer les cinq premières places."

Ilan et l'élection de Bolsonaro (octobre 2018)

Dans la dernière édition du Progrès, l'ancien attaquant stéphanois Araujo Ilan se réjouit de l'élection de Jair Bolsonaro à la présidence de la république fédérative du Brésil. Extraits.

"C’était le seul des candidats qui n’était pas corrompu. Or, les gens en ont ras le bol de la corruption. Le Parti des travailleurs a été au pouvoir pendant neuf ans et ses dirigeants ont détourné des milliards. Pas des millions, hein, mais bien des milliards. Les Brésiliens n’en pouvaient plus. Personnellement, je pense que c’est une très bonne chose pour le pays qu'il ait été élu. J’espère qu’il aura le pouvoir de changer les choses.Le pays est tellement vaste qu’il faudrait deux ou trois présidents pour le gouverner…

Certains donnent de lui l'image de quelqu'un de raciste, misogyne, homophobe mais ça ne correspond pas à la réalité. Il sera sans doute rigide mais c’est ce que les gens veulent. Imaginez  : il y a une quinzaine de meurtres chaque week-end dans les grandes villes ! Les Brésiliens veulent davantage de sécurité et c’est le seul qui peut l’apporter. Maintenant, attention : on n’a pas besoin d’une dictature. On a surtout besoin d’améliorer l’accès aux soins et à l’éducation. Car l’un des problèmes majeurs du Brésil, c’est l’ignorance. Il faut que les gens soient davantage éduqués pour pouvoir discuter et débattre."

Les souvenirs d'Ilan (1er décembre 2019)

Tuant aujourd'hui le temps en rénovant une ancienne ferme à Saint-Just-Saint-Rambert après avoir été scout de l'ASSE au Brésil et consultant sur TL7 et Canal Plus, Ilan évoque à plusieurs reprises les Verts dans la dernière édition de l'Equipe. Extraits.

"Le joueur le plus drôle que j'ai connu dans ma carrière, c'est Geoffrey Dernis, capable de faire tout et n'importe quoi. De mettre tes couverts dans la mayonnaise, de te pousser depuis le bord de la piscine, comme de te piquer les clés de ta voiture pour aller la garer à des kilomètres.
Le plus déconcertant ? Fabien Boudarène. Un jour, à Sochaux, il arrive en retard à l'entraînement, avec les mains bousillées. Il nous dit : "Je me suis battu." Santos m'a ensuite raconté que, en vérité, il était rentré tellement soûl chez lui qu'il s'était raclé les mains en s'appuyant contre les murs.
Le plus chambreur ? Pascal Feindouno. Il faisait mal à l'adversaire en le chambrant. Ce n'était pas méchant. Juste pour lui montrer ce qu'il savait faire avec un ballon. 
Le plus fou ? Souleymane Diawara. Jérémie Janot était aussi un bon fou gentil. C'était une autre époque. On ne trouve plus ce type de joueurs.
Le joueur que j'ai perdu de vue et que j'aimerais revoir ?Santos. Il y a aussi Sylvain Monsoreau. Il jouait propre, avec un super caractère. Les gens ne l'ont pas épargné à Saint-Étienne alors qu'ils ne savaient pas pourquoi il faisait une grosse déprime.
Mon plus beau but ? Sans me vanter, comme j'étais un attaquant technique, j'en ai mis des beaux. Je vais dire celui au Parc des Princes lors de Paris-SG - Saint-Étienne, car l'action et mon retourné acrobatique sont magnifiques. De plus, c'était contre Mickaël Landreau. Je l'ai chambré, quand on s'est retrouvés à Bastia.
Mon but le plus important ? L'ouverture du score contre Valenciennes. Saint-Étienne était à deux doigts de tomber en D2 et, grâce à cette victoire, on s'est maintenus. Le meilleur souvenir de ma carrière ? Ma venue en France. Ça reste une réussite. À part à l'adducteur, je ne me suis pas blessé et j'y ai rencontré ma femme lors de ma deuxième saison à Saint-Étienne, où mes deux filles sont nées."