Données de juillet 2017

Benoît ASSOU-EKOTTO

Né le  24/03/1984 A Arras (Pas de Calais)
Taille: 1,80 m Poids: 70 kg Nationalité: Français/Camerounais

Poste

Défenseur latéral gauche 

Au club depuis:  30 juin 2015 (Contrat de 1 an)
Quitte l'ASSE en juin 2016 et signe au FC Metz le 16 août 2016
Premier match en L1: 
Lens-Paris SG : (1-0) le 28/03/2004
Clubs précédents: 
ASPTT Arras, RC Lens, Tottenham, Queens Park Rangers 
Palmarès: 
Coupe Intertoto 2005 (RC Lens) 
                Finaliste Coupe Ligue anglaise 2009 (avec Tottenham)                  
                               
Nombre de matches en L1:
104     en Premier League : 155  (4 buts)  
Buts en L1 :
 0     
Sélections : Cameroun : 24
A lire :   L'arrivée de Benoît Assou-Ekotto à l'ASSE   Son départ de l'ASSE
              
Les débuts
Benoît Assou-Ekotto naît à Arras, dans le Pas-de-Calais au nord de la France, d'un père camerounais et d'une mère française. Son frère Mathieu est également footballeur.

Il débute le football à l'ASPTT Arras, à l'âge de 11 ans il rejoint son frère Mathieu au  RC Lens.

RC Lens

Arrivé au RC Lens, il intègre le centre de formation de La Gaillette à 14 ans, puis l'équipe réserve à 17 ans.
Le , à 20 ans, il fait sa première apparition en Ligue 1 face au Paris Saint-Germain pour le compte de la 30e journée. Il dispute l'intégralité de la rencontre en tant que titulaire et le club lensois remporte le match sur le score d'1 à 0 grâce à un but de Charles-Édouard Coridon. Par la suite, il rejouera en tant que titulaire les deux dernières journées de championnat face à l'AC Ajaccio (victoire 2-0) et Le Mans UC 72 (défaite 3-0) faisant ainsi 3 apparitions cette saison.
La saison suivante, il démarre en tant que remplaçant de Yoann Lachor au poste d'arrière gauche, le seul autre joueur formé au club au sein de l'effectif professionnel. Mais Yoann Lachor se blesse avant la rencontre face au Paris Saint-Germain comptant pour la 7e journée, et Benoît Assou-Ekotto est encore titularisé face au club parisien (match nul 2-2). À la suite de ce match, le jeune défenseur ne quittera plus la place de titulaire et disputera 29 rencontres de championnat durant la saison.
Benoît Assou-Ekotto dispute une troisième saison en tant que titulaire au RC Lens. En début, d'exercice il remporte la coupe Intertoto face aux Roumains du CFR Cluj. Il réclame une revalorisation salariale en fin de saison qui lui est refusée, il demande donc à son agent de lui trouver un club en Angleterre estimant qu'il tourne en rond en France : « Rester en France pour tourner en rond, ça ne m'intéressait pas ! En France tu joues quatre gros matchs par an : Lyon, Marseille, Paris puis le derby face à Lille. » dira-t-i le 29 juillet 2009.

Tottenham Hotspur
Le club de Tottenham Hotspur, qui a pour manager Damien Comolli, recrute beaucoup de joueurs francophones parmi lesquels Dorian Dervite, Didier Zokora et Pascal Chimbonda. Benoît Assou-Ekotto vient rejoindre la colonie francophone fraîchement arrivée lors du mercato d'été de 2006.

Il démarre en tant que titulaire au poste d'arrière gauche, devant Lee Young-pyo, grâce à ses bonnes performances en période de préparation. Le 19 août 2006, il débute en Premier League lors de la première journée face aux Bolton Wanderers (défaite 2-0). Mais il enchaîne les blessures et se retrouve remplaçant du Coréen jusqu'à la fin de la saison
Par la suite, il se blesse gravement au genou et ne jouera que deux matches lors de la saison 2007-2008. Le gaucher retourne en France pendant dix mois afin d'effectuer sa rééducation. Il a notamment eu peur que sa carrière s'arrête à la suite de cette blessure et estime que cette épreuve l'a fait mûrir : « Quand le chirurgien vous dit que vous ne pourrez peut-être plus rejouer au football, beaucoup de choses changent dans votre esprit. Tant que vous êtes blessé, le salaire tombe tous les mois, mais quand on envisage la fin de sa carrière à 22 ou 23 ans... C'est peut-être cela qui m'a fait réfléchir. »
Il revient par la suite sur les terrains mais a des relations compliquées avec l'entraîneur Juande Ramos, ce dernier lui reproche son agressivité à l'entraînement ce à quoi le Camerounais lui rétorque : « Hey mon pote, on joue au foot pas au tennis. Tu te crois en Espagne mais on est en Angleterre ici ! » Mais après n'avoir pris que deux points en huit matches et avoir été sorti de la coupe UEFA par l'Udinese Calcio, soit le pire démarrage du club depuis 1912, le technicien espagnol est limogé et remplacé par Harry Redknapp. Ce départ permet au défenseur de se relancer, il devient titulaire, est élu most improved player par les supporters de Tottenham à l'issue de l'exercice et impressionne Harry Redknapp tout au long de la saison. Le point d'orgue de cette saison reste la finale de la coupe de la ligue face à Manchester United où il contient parfaitement Cristiano Ronaldo et l'empêche de s'exprimer sur son côté droit. Si l'on louait auparavant son apport offensif sur le terrain, on lui reprochait ses sautes de concentration en défense, après ce match il fait taire les critiques à ce sujet.
Benoît Assou-Ekotto inscrit son premier but professionnel lors du match d'ouverture de la saison suivante de Premier League face à Liverpool. À la suite de ce match, le joueur signe un nouveau contrat de quatre ans avec Tottenham. Il s'agit du but du 1-0, grâce à une frappe du pied gauche d'une trentaine de mètres, lors de la victoire 2 à 1 de Tottenham. Cette saison est une réussite pour le club du nord de Londres, Tottenham finit en effet à la quatrième place du championnat, synonyme de qualification pour la prochaine ligue des champions, et atteint la demi-finale de la coupe d'Angleterre (défaite 0-2 face à Portsmouth). C'est la première fois depuis Everton en 2005 qu'un club autre que Manchester United, Liverpool, Chelsea et Arsenal parvient à finir dans les quatre premiers. À titre personnel, il perd sa place de titulaire quelque temps au cours de la saison, à la suite d'une blessure, au profit du jeune Gareth Bale mais la retrouve après que Harry Redknapp ne repositionne le Gallois au poste d'ailier gauche.
La saison suivante est également une réussite, le club termine à la cinquième place du championnat et atteint les quarts-de-finale de la ligue des champions (défaite face au Real Madrid). Le Camerounais n'hésite pas à dire que lui et ses coéquipiers sont « en train d'écrire une page historique pour le club ». Bien que déçu des circonstances de l'élimination, l'ancien Lensois estime que le club londonien a pris une nouvelle dimension grâce à la coupe d'Europe :
« Même un nul à l'extérieur ne nous satisfait plus. [...] En attendant, le minimum, c'est le top 4. Que ce soit les supporters, les joueurs et le staff technique, je ne suis pas sûr que ça les fasse bander de jouer la Ligue Europa contre des clubs hongrois... »
Gareth Bale brille au cours de cette campagne européenne, Benoît Assou-Ekotto déclare notamment que c'est son travail défensif qui libère le Gallois et qui lui permet d'évoluer à ce niveau. Leur complémentarité et leur entente sur le terrain apparaît aux yeux de tous, le gaucher l'explique ainsi : « Je pense qu’il sait comment il doit jouer avec moi, car il a commencé par jouer à mon poste. Il sait que j’ai besoin d’aide, il sait comment m’aider à défendre. C’est facile de jouer avec lui. On est bien tous les deux. »

La saison 2011-2012 démarre très mal avec deux cinglantes défaites 3-0 face à Manchester United et 1-5 face à Manchester City, mais le club enchaîne les succès par la suite et pointe à la troisième place à la mi-saison. Le 11 janvier 2012, il inscrit le deuxième but de sa carrière face à Everton d'une frappe croisée de 35 mètres lors de la victoire 2 à 0 de Tottenham. Le 11 février 2012, il participe au festival offensif de son équipe lors de la victoire 5 à 0 face à Newcastle United, grâce à un bon travail d'Emmanuel Adebayor dans la surface il conclut l'action en envoyant le ballon dans les cages vides. Après un trou au mois de mars, ce qui correspond à la rumeur désignant Harry Redknapp comme futur sélectionneur de l'Angleterre, Tottenham perd du terrain et termine la saison quatrième. Or après la victoire de Chelsea en ligue des champions, les Spurs perdent leur qualification pour la future édition de l'épreuve reine européenne.
Le 3 juillet 2012, André Villas-Boas est nommé manager de Tottenham à la suite du départ d'Harry Redknapp. Il garde la confiance du nouvel entraîneur en début de saison avant de se blesser pour un mois à la suite d'une blessure au genou contractée face à Reading (victoire 3-1). Son remplaçant au poste d'arrière gauche, Kyle Naughton, se blesse également et le technicien portugais décide donc d'aligner Jan Vertonghen, défenseur central de formation, afin de le suppléer durant la période de son indisponibilité. Seulement, le défenseur belge donne entière satisfaction et demeure le titulaire à ce poste à la suite du retour de Benoît Assou-Ekotto. En , une polémique éclate lorsque le Camerounais publie sur Twitter : « Salut tout le monde ! Il faut être fort et positif au travail ! Même si tu détestes ton patron lol ». Afin d'éteindre la polémique, il déclare par la suite qu'il parlait du patron de ses followers et non du sien. 

Prêté aux QPR par Tottenham en 2013/14, Benoît Assou-Ekotto ne retrouvera jamais la forme qui était la sienne à Tottenham… Il retrouve son mentor Redknapp là-bas et lui-même en convient. 

Au printemps 2014, il sera suspendu 5 matches pour avoir soutenu sur Twitter le geste de la «  quenelle  » effectué par Nicolas Anelka. Assou-Ekotto a-t-il réagi pour défendre son ami ou bien par conviction ? Il s’est défendu de toute idée antisémite par la suite :
«  Je tiens à rassurer les fans de Tottenham et QPR, et  la communauté du football en général. Je condamne la discrimination et le racisme sous toutes ses formes.  Au cours de mes sept ans en tant que joueur à Tottenham, j’ai beaucoup  travaillé avec la communauté locale diversifiée et ma position forte contre le racisme  parle pour elle-même.  Je suis fier du  travail entrepris par ma fondation dans l’éducation des jeunes qui a pour pierre angulaire l’inclusion et le respect de la diversité.  »
En 2014/15, Assou-Ekotto effectue une saison blanche et négocie une résiliation de contrat le 2 février 2015…
Le 30 juin, l'ASSE le recrute pour remplacer Franck Tabanou parti à Swansea. La question se pose de savoir quel sera son état de forme physique après 1 an sans jouer. 
Après une saison mi-figue mi-raisin, durant laquelle il effectue 21 matchs officiels, son contrat n'est pas prolongé et il s'engage avec le FC Metz. 

En sélection
Jamais appelé chez les espoirs français par René Girard qui lui préfère Jérémy Mathieu, Jérémy Berthod ou encore Gaël Clichy, Benoît Assou-Ekotto fait très tôt le choix de jouer pour le Cameroun, se sentant plus camerounais que français et évoquant une concurrence moindre en sélection. Plus jeune, il refuse notamment d'évoluer parmi l'équipe de France des moins de 16 ans.
Convoqué par Artur Jorge pour jouer avec les Lions indomptables en mars 2005, il refuse tout d'abord de partir avec la sélection. La presse camerounaise estime dans un premier temps qu'il espère un jour évoluer sous les couleurs de l'équipe de France, mais le joueur tient à expliquer que ce n'est que pour des raisons personnelles qu'il ne participe pas au rassemblement et qu'il a bel et bien choisi d'endosser le maillot du Cameroun.

Après avoir repoussé pendant plusieurs années sa première sélection, Benoît Assou-Ekotto accepte en février 2009 de revêtir le maillot camerounais. Le Cameroun avait grandement besoin d'un arrière gauche après la blessure de Timothée Atouba et la mise à l'écart de Pierre Womé. Le 11 février 2009 , il dispute donc sa première rencontre internationale, sous les ordres d'Otto Pfister, en tant que titulaire face à la Guinée en match amical. Les Lions indomptables remportent le match sur le score de 3 à 1.

Il participe par la suite à la campagne de qualification du Cameroun pour la coupe d'Afrique des nations et la coupe du monde 2010. Mais, alors qu'il est titulaire sur le flanc gauche de la défense, il ne peut répondre à la convocation de Paul Le Guen en vue de la coupe d'Afrique des nations. En effet, le 28 décembre 2009, il sort sur blessure du derby face à West Ham United et doit donc déclarer forfait pour la compétition.

Quelques mois plus tard, il est de nouveau convoqué pour participer à la coupe du monde. Il est titulaire durant tous les matches de préparation et du mondial, mais cela s'avère être un fiasco pour les Lions indomptables. Les trois rencontres face au Japon, au Danemark et aux Pays-Bas se soldent en effet par trois défaites et le Cameroun est la première nation éliminée du mondial. De plus un climat délétère semble s'être installé au sein de la sélection et le sélectionneur est lâché par certains joueurs. Benoît Assou-Ekotto est également pointé du doigt pour son manque d'implication, il est en effet fautif sur la plupart des buts concédés par le Cameroun. Paul Le Guen est viré et remplacé par Javier Clemente, mais le Cameroun échoue également à la campagne de qualifications pour la coupe d'Afrique des nations 2012. Benoît Assou-Ekotto pointe du doigt les problèmes d'égo et les guerres intestines au sein du vestiaire camerounais et estime donc que le malaise de la sélection est plus mental que technique. « Sur le papier, le Cameroun n’a jamais été aussi fort, le constat est là. Tous ses joueurs évoluent en Europe, beaucoup disputent la Ligue des champions. L’équipe de 2010 et celle d’aujourd’hui n’a rien à envier aux Lions de 1990. Mais à cette époque, ils avaient plus à cœur de prouver au peuple camerounais qu’ils pouvaient répondre à leurs attentes. Il n’y avait pas de problèmes d’ego. Maintenant chacun joue dans un grand ou un "pseudo" grand club et arrive en sélection en se disant qu’il est quelqu’un. Le problème est uniquement mental, il n’est pas technique car le talent est là. »

Jugé responsable de ces guerres intestines par Javier Clemente et son staff, au même titre qu'Alexandre Song ou Achille Emana, il est mis à l'écart de la sélection. À la suite du licenciement de l'entraîneur espagnol, son successeur Denis Lavagne ne veut pas non-plus de l'arrière gauche de Tottenham, il lui préfère Henri Bedimo et Gaëtan Bong. Mais le 9 novembre 2011, à la suite de la blessure de Georges Mandjeck, le nouveau sélectionneur fait appel à Benoît Assou-Ekotto afin de le remplacer. Ce dernier refuse de revenir en sélection considérant que sa mise à l'écart était un « affront » et que le « mal des Lions va au-delà d'un simple changement de l'encadrement technique ». Il est par la suite traduit en conseil de discipline pour ce refus mais il ne s'y présente et envoie un courrier dans lequel il réclame un changement de dirigeants ; il en profite pour soutenir ses camarades, qui ont refusé de se présenter au rassemblement avant le match face à l'Algérie, et clamer son envie de vêtir à nouveau le maillot camerounais. Tout d'abord condamné à une amende de 1 000 000 de francs CFA, environ 1 525 euros, la sanction est annulée par la suite.

Style de jeu
Formé en tant que milieu gauche, Benoît Assou-Ekotto est un arrière latéral gauche très offensif, doté d'une technique sûre, rapide, endurant, solide et intelligent dans le placement. Le gaucher peut également évoluer en tant que milieu défensif et à tous les postes sur le côté gauche. Plus jeune il espérait notamment évoluer à l'avenir plus haut sur le terrain.

Vie extrasportive et personnalité

Benoît Assou-Ekotto est considéré par certains comme étant un « mercenaire » après avoir déclaré à la BBC en 2011 : « Oui, c’est juste un boulot, quand je jouais en France, tu sais, j’étais avec ma mère, mes potes, bref, j’étais chez moi. Pourquoi je serais venu en Angleterre, alors que je ne parlais pas un mot d’anglais, si ce n’était pas pour un simple boulot ? [...] Moi, mon job, je le fais pour gagner de l’argent. Comme toutes les personnes sur terre. Je ne comprends pas ceux qui ne comprennent pas. Ce que les gens aiment, le footballeur l’aime aussi. Le footballeur aime l’argent. » 
Pour d'autres il s'agit tout simplement d'un franc-parler qui tranche avec la langue de bois en vigueur dans le milieu du football. Le Camerounais tranche également avec ses pairs en n'hésitant pas à emprunter le métro pour circuler dans Londres.
Il est par ailleurs ambassadeur des Nations unies.

Saison Club Joués Buts Coupes Europe
1995 ASPTT Arras (jeunes)        
1995-2003 RC Lens (jeunes)        
2003-2004 RC Lens (L1) 3      
2004-2005 RC Lens (L1) 29   5m  
2005-2006 RC Lens (L1) 34   3m Intertoto /C3 : 2m/7m
2006-2007 Tottenham (Premier League) 16   4m C3 : 6m
2007-2008 Tottenham (Premier League) 1     C3 : 1m
2008-2009 Tottenham (Premier League) 29   5m C3 : 2m
2009-2010 Tottenham (Premier League) 30 1 4m  
2010-2011 Tottenham (Premier League) 30   3m C1 : 12m
2011-2012 Tottenham (Premier League) 34 2 3m C3 : 3m
2012-2013 Tottenham (Premier League) 15 1 2m C3 : 5m
2013-2014 Tottenham (Premier League)        
Queens Park Rangers (Premier L) 31   1m  
2014-2015 Tottenham (Premier League)        
2015-2016 ASSE (L1) 20   1m C3 : 7m
2016-2017 FC Metz (L1) 18   2m  
2017-2018 FC Metz (L1) ....   ....  

Benoît Assou-Ekotto vu par Pape Sarr (son ancien coéquipier à Lens) Source : Poteaux Carrés

Vivant désormais à Arras, ville natale de Benoît Assou-Ekotto, Pape Sarr nous présente la deuxième recrue du mercato estival stéphanois.

Tu connais bien Benoît pour l'avoir côtoyé plusieurs saisons à Lens.
Effectivement, Benoît c'était mon petit frère. Je l'ai vu grandir à Lens. Quand j'ai quitté les Verts pour les Sang et Or en 2001, on parlait déjà de lui au club comme étant un jeune très prometteur. Je crois qu'il a toujours été surclassé. Il a joué avec la réserve à 17 ans avant de s'entraîner avec le groupe pro. J'ai joué à ses côtés lors de sa première apparition en L1, contre le PSG, lors de la saison 2003-2004. On avait gagné 1-0 grâce à un but de Charles-Edouard Coridon. Dès la saison suivante, il s'est imposé durablement au poste de titulaire sur le côté gauche de la défense. Mais nos chemins se sont séparés lors de l'hiver 2005. Comme je manquais de temps de jeu, j'ai quitté Lens pour le Deportivo Alavès. Lui est resté à Lens jusqu'à l'été 2006.

 Quels souvenirs gardes-tu de ce joueur ?
Quand j'ai joué avec lui, il avait vingt ans. Benoît était donc au commencement de sa carrière. Comme je jouais milieu gauche, on évoluait sur le même côté. On combinait bien ensemble. J'ai le souvenir d'un joueur plein de fougue mais aussi paradoxalement avec beaucoup de calme. Benoît lit bien le jeu, c'est l'une de ses principales qualités. Sa détermination aussi m'avait frappé. Benoît savait ce qu'il voulait, je m'en suis rendu compte dès qu'il est venu s'entraîner avec le groupe pro. Il affichait beaucoup d'envie et a vite démontré qu'il avait une bonne patte gauche.

 Quelles sont ses points forts ?
C'est un latéral gauche complet, qui ne se contente pas de défendre. Benoît sait délivrer des passes décisives. Il est précis dans ces centres et il joue juste. Il sait faire des passes dans les intervalles, dans l'espace. C'est ce qui m'a frappé chez lui le premier jour où je l'ai vu à l'œuvre. Benoît aime également créer le danger en distillant de bons centres au cordeau. Il sait monter à bon escient et n'hésite pas à prendre son couloir gauche. Il a aussi cette capacité à répéter les efforts, comme Benoît Trémoulinas. Il peut délivrer cinq ou six centres par mi-temps sans oublier pour autant ses bases défensives. Il est dur sur l'homme. Sa seule petite faiblesse, c'est son pied droit, qui n'est pas terrible. Mais Benoît se débrouille pour n'avoir à utiliser que son pied gauche ! (rires)

 Benoît est réputé pour avoir un fort caractère. Tu confirmes ?
Oui, c'est un garçon qui ne se laisse pas faire. Il a beaucoup de caractère. Je me souviens d'ailleurs qu'on s'était un peu embrouillé. Benoît est chaud, il a ça dans le sang et éprouve parfois le besoin d'intervenir de façon un peu vive quand quelque chose ne lui plaît pas. Quand il pense qu'il y a du laisser-aller, il est capable de bousculer tout le monde ! (rires) Mais ce n'est pas un mauvais gars. On s'est un peu chauffé mais ensuite on s'est réconcilié. Même à l'entraînement il ne veut pas perdre et se donne à fond, c'est pour ça qu'il a déjà eu quelques prises de bec dans sa carrière. Rien de bien méchant… Il a un sacré caractère mais pour moi ce n'est pas un défaut, au contraire !

 C'est son fort caractère qui lui a permis de s'imposer en Premier League ?
Oui, j'ai d'ailleurs suivi avec attention sa carrière. Je l'ai vu jouer de très bons matches avec Tottenham. Il a réussi à être titulaire près de cinq ans dans ce club, ce n'était pas donné ! Quand il est parti en Angleterre, il n'avait que 22 ans. Il n'avait que deux saisons pleines en L1 à son actif. Il a réussi à s'imposer dans l'un des meilleurs championnats du monde. C'est grâce à ses qualités intrinsèques mais aussi grâce à son fort caractère qu'il a pu s'affirmer. Il a progressé en affrontant régulièrement des attaquants de haut niveau. Pour moi il a vraiment réussi sa carrière car Tottenham est un bon club de Premier League. Ceci étant, sa carrière est loin d'être finie. A 31 ans, Benoît a encore quelques belles années devant lui à mon avis.

 Il n'y a pas qu'avec toi que Benoît s'est pris la tête. Il n'a pas hésité à critiquer publiquement ses dirigeants à Tottenham et il s'est aussi distingué lors de la dernière coupe du monde en mettant un coup de boule à son coéquipier de la sélection camerounaise Benjamin Moukandjo. Du coup certains supporters des Verts se demandent s'il va arriver à se fondre dans le moule stéphanois sans faire de vagues. Benoit Assou est toqué ?
Non, il n'est pas fou ! (rires) Ce qui me frappe chez lui c'est qu'il ne craint pas de dire les choses. Il y en a qui le prennent mal, d'autres qui le prennent bien. C'est sa nature, il arrive à dire des trucs à n'importe qui. Benoît n'a peur de rien ! (rires)  Mais je pense qu'il ne faut pas attacher trop d'importance aux quelques anicroches qu'il a pu avoir dans sa carrière, que ce soit en club ou en sélection. Certains ne voient en lui que le côté fou-fou mais en réalité Benoît est intelligent. Il sait très bien qu'il arrive dans un club comportant un noyau dur de joueurs cadres qui évoluent ensemble avec succès depuis plusieurs saisons. Je pense qu'il va s'intégrer dans le groupe sans problème, d'autant plus que Christophe Galtier lui fait confiance. L'entraîneur des Verts est réputé pour son management des joueurs, il sait gérer et intégrer les recrues. Moi je ne me fais aucun souci pour Benoît, qui arrive dans un club à l'esprit familial, un peu comme Lens.

 Considères-tu qu'il est le successeur idéal de Franck Tabanou ?
En tout cas je pense que Sainté ne perd vraiment pas au change. Reconverti arrière gauche, Franck Tabanou a fait une bonne saison mais il est moins expérimenté. Je pense que Benoît peut apporter plus. C'est un vrai spécialiste du poste, qui a un vécu important en Premier League. Il était assez coté dans le championnat anglais. Benoît a aussi une expérience conséquente en Coupe d'Europe. Avec Lens et surtout avec Tottenham, il a dû jouer en tout près d'une quarantaine de matches européens. A l'ASSE, aucun autre joueur ne peut se targuer d'avoir une telle expérience européenne.

 Seul hic, cela fait plus d'un an que Benoît Assou-Ekotto ne joue pas…
Oui, je sais que ce point-là inquiète aussi certains supporters stéphanois. Bien sûr, ça va être un peu compliqué pour Benoît au début mais sincèrement je ne me fais pas trop de souci pour lui. Même s'il n'a pas joué depuis un an, il ne s'est pas laissé aller et a continué de s'entretenir physiquement.  Il avait déjà une hygiène de vie magnifique quand je l'ai connu à Lens, je pense qu'il l'a conservée. En plus l'ASSE a un bon préparateur physique. Benoît s'est engagé avec Sainté dès la reprise de l'entraînement, du coup il va faire toute la préparation avec le groupe pour être prêt dès la reprise de la compétition. A titre de comparaison, il y a trois ans, un gars comme Brandao avait signé à l'ASSE à la mi-août. Comme il avait pris le train en marche, il avait dû attendre le mois d'octobre pour retrouver son niveau et être titularisé. Benoît sera probablement armé physiquement pour être opérationnel dès le tour préliminaire de l'Europa League du 30 juillet. Quand il aura retrouvé le rythme de la compétition, je pense qu'il ne mettra pas trop de temps à être à son top.

 Benoît a signé un contrat d'un an avec l'ASSE. Penses-tu qu'il ne fera qu'un court passage dans le Forez ou le vois-tu s'inscrire dans la durée à Sainté ?
Si ça se passe bien pour lui, je pense qu'il va essayer de rester plus longtemps qu'une année. Saint-Etienne, ça ne se refuse pas. C'est un grand club, qui s'est installé dans le top 5 de la L1 depuis trois ans. Benoît a l'occasion de se relancer dans un club attractif, ambitieux, qui évolue dans un environnement sain et passionné. Il ne pourra qu'apprécier la ferveur du public stéphanois. Je sais de quoi je parle, les Verts c'est dans mon sang. Je continue de les suivre, de regarder leurs matches. Je suis content pour Benoît. Il va se faire plaisir et retrouver la Coupe d'Europe. Je pense qu'il va faire une belle saison. En connaissant l'homme, je pense qu'il a une grosse envie. Cela fait un an qu'il n'a pas joué, il doit vraiment avoir faim. Il a les dents qui sortent ! (rires)

 Merci à Pape pour sa disponibilité

Benoît Assou-Ekotto se livre (Source : L'Equipe du 1er mars 2016)

L'Equipe a publié, mercredi 1er mars, un long entretien de Benoît Assou-Ekotto. Extraits.

 "Après avoir passé dix ans en Angleterre, tu vois la France différemment. Niveau club, c'est nettement moins business et vachement plus humain. Même si je le savais et que je le concevais comme ça, c'est ce que j'avais oublié dans le football. Le jour ou j'ai signé à Saint-Etienne, le président était là. Pareil quand on est allé faire une séance de dédicaces dans un géant Casino. A Tottenham il a toujours été absent. C'est l'autre face de l'iceberg qu'un supporter ne voit pas et qui fait qu'il ne peut pas comprendre quand un joueur n'est pas content. J'ai d'ailleurs rarement été compris.

 J'ai déclaré : "Mon job de footballeur, je le fais pour gagner de l'argent". En Angleterre, les gens ont adhéré à mon discours. "Enfin un joueur réaliste et honnête !" Pour ça, c’est pro. En France, ils n’étaient pas prêts à entendre ça. C’est plutôt du genre : "Les footballeurs sont trop payés !" C’est ce que dit un collègue de ma mère qui œuvre avec elle dans une association aidant les migrants à parler français. Elle lui a répondu : "Pourquoi tes fils ne jouent pas au foot ?" Il croit quoi, lui ? Qu’on a un bac -4 et que des gens au-dessus de nos têtes sont assez stupides pour nous payer à perte ? Non. Le mec, il met ses billes dans le sport pour les récupérer et gagner du fric.

 J'ai été suspendu trois matches et j'ai pris une grosse amende pour avoir soutenu Nicolas Anelka dans l'affaire de la quenelle. Je l’ai félicité sur Twitter pour son geste anti-establishment. Si son geste était, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, antisémite, je ne l’aurais pas fait. En Angleterre, ils ont des spécialistes anglais d’un problème français… Si j’étais quelqu’un de mauvais, j’aurais dit : "J’assume. Ne me donnez pas à manger." Mais je ne le suis pas. Pas plus que raciste. Je ne regrette donc pas mon soutien car Nicolas Anelka n’a pas fait un geste antisémite. Aujourd’hui, avec la mondialisation, on a des amis de toutes les races et de toutes les religions. C’est encore plus con d’être raciste.

 J'ai refusé de porter un brassard noir en hommage aux victimes des attentats de Paris. Un peu avant, il y a eu un attentat dans le nord du Cameroun et on m’a refusé le droit de porter un brassard noir pour un match de Ligue Europa. Je connais le principe du "mort au kilomètre" : un assassin qui tue deux personnes dans le 16e arrondissement de Paris fera plus de bruit que s’il en tue cent à l’autre bout du monde. Mais comme je suis quelqu’un de très droit, je ne vois pas pourquoi je devrais porter un brassard pour des morts à Paris et pas au Cameroun. Je ne suis ni blanc ni noir, à part ma couleur de peau. Pour moi, il n’y a pas de morts VIP.

 Si je n'avais pas été footballeur, j'aurais aimé travailler dans le septième art. Pour jouer la comédie. Quoique, on la joue déjà plus ou moins tous les jours. Quand tu vois ton patron, tu ne l'aimes pas et, pourtant, tu lui lâches un sourire. Quand la police t'arrête, c'est "Oui, monsieur." Après, moi je rigole de mes blagues, même quand elles sont nulles. Ce n'est pas comme Alain Chabat ou Franck Dubosc. Eux ce sont de vrais acteurs, ils arrivent à sortir des blagues en gardant un visage de marbre.

 Pourquoi je suis devenu ambassadeur de bonne volonté pour l'ONU ? On m'a forcé, avec un gun sur la tempe. L'avantage d'être métis, c'est que tu dois aller en Afrique. En Europe, tu as des problèmes qui te paraissent de premier ordre, comme de changer ta voiture alors qu'elle peut encore rouler 200 000 km. Une fois là-bas, tu te dis : "Comment faire pour sortir de ce pays si t'as pas le sou ?" C'est déjà un problème monstrueux. Un jour, en Tanzanie, je croise un enfant de quatre ans et je lui offre une glace, il ne savait pas ce que c'était. Il la glisse dans sa poche en me faisant un sourire jusqu'aux oreilles. L'une d'elles était bandée, souvenir d'un coup de machette reçu pour avoir volé un truc sur un étal. Alors quand je reviens, un frigo plein, un canapé, la télé et ma fille suffisent à mon bonheur.
 

J'ai conscience de passer pour une grande gueule. J'ai conscience que ça ne va pas m'aider dans ma vie et surtout d'être un des rares honnêtes. Ce qui m'inquiète, c'est la majorité de ceux qui ne le sont pas. C'est pour ça que je ne pourrai jamais commenter un match ou être sur un plateau télé pour ne pas parler de tel joueur car c'est un ami ou à l'inverse démonter des joueurs pour faire mon buzz de journaliste.

 Je ne resterai pas dans le milieu du foot après ma carrière, je suis trop honnête pour ça. Et puis les mentalités évoluent et je ne veux pas y adhérer. Tenez, par exemple, je ne conçois pas les crêtes sur la tête. Cristiano Ronaldo se fait un trait sur le coin de la tête, et, le lendemain, tout le monde l'imite. Mes coupes de cheveux ne répondent pas à un effet de mode. C'est ça le truc. L'afro, c'est une coiffure culte. Pareil pour les dreadlocks."

Benoît Assou-Ekotto dans Luis attaque (Source : Poteaux Carrés le 2 mars 2016)

Vous avez raté le passage de Benoît Assou-Ekotto à Luis Attaque hier soir sur RMC ? Poteaux Carrés vous a retranscrit les propos du latéral gauche des Verts !

 "Si c'était écrit qu'on pouvait battre tout le monde, on le ferait. Quand on a joué contre Caen, les joueurs étaient peut-être un peu fatigués du match de la semaine.  Caen n'a pas eu de match en semaine. Ce n'est pas l'excuse derrière laquelle on va se cacher mais il y a des paramètres qui font que les uns et les autres sont en forme à un moment ou à un autre. C'est le sport. Tu gagnes les deux prochains matches, tu te retrouves troisième. C'est tellement serré dans cette Ligue 1. Certes, ça ne fait pas plaisir de perdre contre Caen mais il n'y a rien d'inquiétant, on est dans un mouchoir de poche.

 La L1 est plus fermée qu'en Angleterre, je préfère le jeu anglais. Dans l'intensité, dans les contacts, ici ils y font beaucoup plus attention. C'est plus haché, il y a des fautes plus souvent. Il y a une culture différente en Angleterre. Là-bas les joueurs peuvent arriver trois heures avant un match, il n'y a pas de souci. Ici en France, ils aiment bien aller à l'hôtel, c'est la culture d'ici. Dans une saison, il y a des hauts et des bas. Là on est peut-être dans le dur mais ça va passer. Il faut que ça passe, on n'a pas le choix. Je ne suis pas inquiet.

 Quand je ne joue pas, je regarde Saint-Etienne mais sinon je ne m'intéresse pas plus que ça aux matches. Le foot c'est une passion avec les amis le dimanche matin mais pour le reste c'est un boulot. C'est pareil pour tout le monde. Si certains n'ont pas le courage de le dire, c'est leur problème. Moi je suis droit dans mes bottes. Ici j'ai rencontré un groupe, j'ai fait des choses avec lui que je n'ai pas faites en neuf ans en Angleterre. Mais dans mon rapport avec le foot, je considère qu'on te paye pour gagner des matches.

 Le jour où tu ne seras plus bon, on ne voudra plus de toi. Le retour de Franck Tabanou, je n'ai pas à le prendre dans un sens ou dans un autre. Je ne pense pas être arrivé à Saint-Etienne pour découvrir la concurrence. J'avais une concurrence super sérieuse à Tottenham. Ça ne me dérangeait pas, ça ne me dérange pas à Saint-Etienne. Plus on est de fous, plus on rit. Et plus on est de fous, plus ça pousser les joueurs à être bons pour ne pas être sur le banc.

 J'ai une vision très réaliste du monde foot. Après ma carrière, j'espère pouvoir vivre sans y rester. Après, si ça paye les factures, j'irai ! L'affaire Serge Aurier ? Tout le monde fait des erreurs. Si Serge Aurier avait dit : "Il n’y a pas assez de joueurs de couleurs au PSG", cela aurait fait un énorme scandale. Or, il y a bien des éducateurs qui ont parlé des gens de couleurs, et on leur a pardonné. On aime bien juger les gens, et on aime bien juger certaines personnes, et sur certaines personnes il y a un jugement à deux vitesses. La prochaine fois, il apprendra à utiliser Periscope et il ne fera plus cette erreur."

Les vérités de Benoît Assou-Ekotto (Source : Poteaux Carrés le 12 octobre 2016)

Si les interventions de Benoît Assou-Ekoto dans les médias sont rares, elles ont souvent le mérite d'être croustillante. Celle paru ce matin dans Le Républicain Lorrain ne déroge pas à la règle.

 Il y revient tout d'abord peu longuement sur son expérience stéphanoise pour souligner le "groupe fantastique" avec lequel il a pu travailler malgré son peu d'intérêt pour les amitiés de vestiaire.

 Maintenant, je n’ai plus besoin de connaître des gens dans le vestiaire. Si personne ne me parle, ça ne me dérange pas plus que ça

 Il est également revenu sur la mentalité de travail anglaise en la comparant à la française, avec un refrain que l'on commence fort à connaître, mais toujours avec sa patte, en s'expliquant.

 En Angleterre, les clubs ont 30-40 joueurs. La bagarre est rude pour avoir sa place. Tu es toujours dans l’agressivité, l’engagement à l’entraînement. Cet état d’esprit, j’en ai mangé pendant dix ans. En France, question de mœurs, tu joues avec un frein. Tu peux moins aller au tampon, les arbitres sont plus à cran, ils n’ont pas la même approche.

 Il en a également profité pour envoyer une pique à l'ambiance dans le stade des Sardines.

 Vous voulez que je vous dise que c’est une ambiance fantastique ? Bah, il ne m’a pas inspiré plus que ça. C’est un stade comme un autre, avec peut-être un peu plus de bruit.

Benoît Assou-Ekotto revient sur les circonstances de son départ (Source : Poteaux Carrés le 27 mars 2017)

Invité ce soir de Team Duga sur RMC, Benoît Assou-Ekotto est revenu sur les circonstances de son départ de Saint-Etienne.

 "Si tout le monde se comportait bien et correctement dans le monde du football, je ne serais peut-être pas à Metz.Dans les grosses lignes, à 48 heures de la reprise de l’entraînement, ils ont fini par me dire qu’ils comptaient prendre un latéral gauche de haut niveau et qu’il serait capable de jouer les 38 journées de championnat. J’aurais préféré qu’on ne me dise pas un mois avant la fin du championnat "nous, on veut te garder" et blablabla, alors que je ne leur avais rien demandé. Je ne suis pas venu vers eux pour leur dire "alors qu’est-ce qu’on fait ?". C’est le coach qui est venu me voir. C'est le monde du football, je ne suis pas surpris. Je sais juste que 48 heures avant la reprise de l’entraînement, on était encore en train de négocier... J'ai fait dix ans en Angleterre, dans l’un des meilleurs clubs du pays. Comment je pourrais m’attarder sur Christophe Galtier. Je respecte beaucoup l’être humain, son intelligence et sa bêtise aussi. Je suis sorti de cette situation avec le sourire."

Benoît Assou-Ekotto insiste sur les circonstances de son départ (Source : Poteaux Carrés le 29 mai 2017)

Deux mois après avoir taclé Galette à Team Duga sur RMC, Benoît Assou-Ekotto en a remis une grosse couche ce soir dans la même émission.

 "Est-ce qu'un retour à Saint-Etienne pourrait se faire ? Je pense que les gens incompétents qui y étaient il y a un an y sont toujours, à part un... Donc je pense que non ! (rires) Est-ce que j'en veux à Galtier ? Non, moi ça ne me dérange pas qu'il soit incompétent mais je ne retravaillerai pas avec lui. On ne m'aime pas trop dans le monde du foot car je suis honnête. Quand quelque chose ne me plaît pas, je le dis droit dans les yeux, que ça plaise ou pas. On a fait une réunion pour savoir les raisons du retournement de situation. Quand j'ai signé dans ce club-là, quand l'entraîneur te regarde droit dans les yeux et te dit : "Tu sais Benoît, moi je suis comme toi. Quand il y en a un qui me casse les couilles, je le lui dis les yeux dans les yeux, au moins c'est dit. Et on avance." Un an après, le mec il me dit : "Moi je veux te garder". Un mois et demi après, à la reprise de l'entraînement, je n'ai plus de son, plus de lumière du Monsieur. Il n'a pas été foutu de m'appeler pour me dire "tu sais quoi, finalement, Benoît, à 48 heures de la reprise de l'entraînement on préfère ne pas te prendre même si on a dit qu'on allait te prendre et qu'on était en train de négocier pour finaliser." Travailler avec un serpent moi ça ne m'intéresse pas."

Benoît Assou-Ekotto fait le bilan de sa saison messine et livre ses vérités sur le foot français (Source : Poteaux Carrés le 11 mai 2018)

Interviewé en fin de semaine dernière par le Républicain Lorrain, le toujours (d)étonnant Benoît Assou-Ekotto (13 matchs cette saison) fait le bilan de sa saison messine et livre quelques vérités sur le foot français :
"À partir du moment où tu as deux orteils en Ligue 2, c’est une saison de merde. Cela m’embête dans le sens où un mec a fait confiance à un groupe de joueurs et on ne la lui a pas rendue. C’est le président qui fait l’équipe, du moins, ce sont ses billes. C’est plus ça qui me fait chier. Mes coéquipiers, c’est dommage pour eux, mais ils sont responsables. Autant que moi. Je ne peux pas avoir la même peine pour eux que pour le président. Leur vie ne va pas beaucoup changer. Ils vont avoir une réduction de salaire ou alors ils trouveront un autre club. Le président, il reste, lui.

On aurait pu le faire plus d’une fois, le maintien. Sur les cinq derniers matches, déjà. Mais quand tu ne quittes jamais la dernière place, c’est dur. Souvent, le poteau est sortant pour toi, pas rentrant. Le problème, c’est de sortir de la spirale, mentalement déjà. Et si on a mis du temps à en sortir, c’est aussi parce que les choses n’ont peut-être pas été bien faites plus haut. On veut bien prendre nos responsabilités, mais c’est comme un chef : si tu ne mets pas les bons ingrédients pour que la soupe soit bonne… On peut remettre en question les ingrédients, mais c’est aussi la faute du chef…
Depuis que je suis rentré en France, certaines choses m'ont marqué, oui. L’arbitrage de merde. Trouver un supporter à dix mètres de la porte du vestiaire après l’entraînement. Je n’ai jamais vu ça à Tottenham, grand club, très professionnel. À part quatre clubs en France, je pense que le reste n’est pas très professionnel, même si je ne suis pas allé partout. Mais quand tu dis ça, tu passes pour un vieux con. Alors tu t’y fais, tu regardes et tu souris. Tu vis mieux comme ça.
Je vais courir pendant mes vacances. Si ça va, on continue. Parce que le foot est un super métier. Tant que tu as la santé, tu cours pour que l’on te paie."

Benoît Assou-Ekotto : anecdotes (Source : Poteaux Carrés le 10 septembre 2018)

Sans club depuis sa peu concluante expérience sous le maillot grenat, l'ancien latéral stéphanois Benoît Assou-Ekotto évoque son avenir dans un entretien à paraître dans France Football.

 "Je n’ai pas joué depuis janvier à cause d’un œdème osseux. Mais ça va, je peux rejouer. Je suis à un âge, trente-quatre ans, où je peux arrêter. Moi, la retraite, je pense que c’est un privilège, alors, si ça vient, c’est cool. Mais si je peux encore rendre service, je suis dispo. Dans quel genre de club ? Pas dans une ville de 250 habitants. Aujourd’hui, je privilégie le cadre de vie. L’enrichissement culturel. Maintenant, c’est cet enrichissement-là qui m’intéresse. Je ne suis pas dans le truc de me dire: “Putain, merde, j’ai rien.” No stress. Si je peux faire une dernière année, ça me va, sinon, pas de problème. Comme d’hab, il y a des magiciens qui te trouvent de super destinations. On m’a proposé la Slovénie, le Kosovo. Super ! Moi je privilégie plutôt l’Asie. Un truc au Laos, un pays comme ça, ça m’irait bien. Pour le dépaysement. Vous me demandez si ce n’est pas vexant de ne pas avoir plus d’offres quand on a joué avec Bale et Modric ? C’est Bale et Modric qui ont joué avec moi, pas l’inverse !"

Peter Crouch, l'un des personnages les plus attachants du football anglais, sort un livre truffé d'anecdotes croustillantes tirées de sa carrière. RMC Sports nous en livre quelques unes au sujet de Benoît Assou-Ekotto qu'il a côtoyé à Tottenham. 

L'attaquant anglais était très étonné par les repas d'avant-match d'Assou-Ekotto. «Aujourd'hui, aucun d'entre nous ne prend de risque. C'est des pâtes, du poulet, pas de sauce, et c'est pareil depuis vingt ans. Benoit ouvrait son sac Tesco (Le nom d'un supermarché anglais, ndlr) contenant toujours les quatre même choses à chaque fois : un croissant, un chocolat chaud, un coca et un paquet de chips. 

Le croissant, je comprenais comme il est franco-camerounais, poursuit-il. Le chocolat chaud, c’est la même histoire culturelle. Il plongeait le premier dans le second. Mais les chips et le Coca, c’était comme deux repas qui n’avaient rien à voir, l’un qui correspondait à un Parisien d’âge moyen et l’autre à un enfant de 12 ans. Mais ça marchait. Il était toujours en pleine forme et rarement blessé. Nous l’avons accepté avec toutes ses autres bizarreries comme ses voitures qui changeaient à chaque entraînement - un coup une Smart, puis celui d’après une Lamborghini - ou la façon dont il refusait les bains de glace pour la récupération au motif que c’était trop froid."