Données de juillet 2017

Mustapha BAYAL SALL

Né le  30/11/1985 A Dakar (Sénégal)
Taille: 1,94 m Poids: 90 kg Nationalité: Sénégalais

Poste

Milieu de terrain ou défenseur central

Au club depuis:  26 août 2006 (contrat de 3 ans, prolongé de 2 ans, puis encore de 2 ans en juillet 2009, soit jusqu'en 2013). Le 14 août 2012, son contrat est prolongé jusqu'en 2015. Le 19 février 2014 son contrat est prolongé jusqu'en 2017.
Premier match en L1: Lyon - ASSE : 2-1 le 14 octobre 2006
Clubs précédents: 
US Gorée (Sénégal),  
Palmarès: 
Coupe du Sénégal 2005
Nombre de matches en L1: 190
Buts:
 7
Sélections : International sénégalais
Prêté à l'AS Nancy le 4 janvier 2012
Quitte l'ASSE le 7 août 2016 et signe pour 2 ans au club d'Al Arabi(Qatar)
Lire : Que faire de Bayal Sall ? (août 2012)
          Contrat renégocié et prolongé pour Bayal Sall (Août 2012)

       Contrat prolongé jusqu'en 2017 (le 19 février 2014) 
          Bayal Sall Vert jusqu'en 2017 (Qatar)   
          Bayal Sall transféré à Al Arabi Doha (Qatar)

Depuis février 2006, Bayal Sall est au-devant de la scène sénégalaise parce qu’il est l’objet de convoitise de la part de grosses cylindrées des championnats européens. Arsenal, Fc Bruges, PSG, l'AS Rome pour ne citer que les candidats les plus sérieux qui s’alignent pour décrocher cette perle rare, un monstre du milieu. Mais également un garçon serein, bien dans sa tête et surtout plein de vie. Finalement, après un essai à Marseille, c'est à Saint-Etienne que Bayal Sall posera ses valises le 26 août 2006 après un essai d'une semaine qui a convaincu le coach Ivan Hasek. 
Il a débuté dans un club de Dakar, Police. Il y a fait ses premières gammes de footballeur avant de rejoindre l’US Gorée avec qui il a accédé à la première division. Il a ensuite été prêté à l'US Douanes avec qui il a remporté la Coupe du Sénégal
Ce jeune milieu de terrain au gabarit impressionnant peut également évoluer en défense centrale. Il compte déjà (au 26 août 2006) deux sélections en équipe A du Sénégal et vient d'être convoqué par Henri Kasperczak, le sélectionneur des Lions de la Teranga, pour le premier match des éliminatoires de la CAN 2008 Sénégal – Mozambique (2 septembre 2006).
La saison 2007-2008 verra Mustapha Sall devenir une pièce essentielle de la défense centrale stéphanoise, même si son poste de prédilection est milieu défensif. En cette fin de saison 2007-2008, après une belle 5ème place donnant accès à la Coupe de l'UEFA, on apprend que Sall, quelque temps avant de signer à Saint-Etienne, avait paraphé un contrat avec le club norvégien de l’IK Start. Cette erreur lui vaudra une suspension de quatre mois par la Fifa, sanction confirmée par le tribunal arbitral du sport. Il retrouvera la compétition le 9 décembre 2009, mais jouera peu durant la saison 2009-2010. La saison 2010-2011 lui permettra de retrouver un peu de temps de jeu, mais sans devenir titulaire indiscutable. Lors de la saison 2011-2012 il est déclaré "indésirable" par les dirigeants de l'ASSE qui cherchent à le vendre lors du mercato d'été. N'ayant pas trouvé de point de chute il doit s'entraîner à part du groupe professionnel avec notamment Sylvain Monsoreau et Boubacar Sanogo. Les gros salaires dont ils jouissent posent problèmes aux acquéreurs potentiels. Finalement Bayal sera prêté le 4 janvier 2012 à l'AS Nancy, jusqu'à la fin de la saison 2011-2012.
De retour à l'ASSE durant l'été 2012, il accepte une renégociation de son salaire (divisé par 3 selon certaines sources) en même temps qu'une prolongation de 2 ans.
De 2012 à 2016, il deviendra un pilier de la défense centrale stéphanoise.
Après 10 ans passé au club, il demandera à partir et sera transféré au club qatari d'Al Arabi Doha, un an avant la fin de son contrat.

Saison Club Joués Buts Coupes Europe
2003-2004 US Gorée (Sénégal)        
2004-2005 AS Douanes (Sénégal)        
2005-2006 US Gorée (Sénégal)        
2006-2007 ASSE (L1)     4 0    
2007-2008 ASSE (L1)     31 0    
2008-2009 ASSE (L1)     19 2   C3 : 4 m
2009-2010 ASSE (L1)     9 0    
2010-2011 ASSE (L1)     19 0    
2011-2012 ASSE (L1)    --> dec 2011 0 0    
janv 2012 --> Nancy(L1)     2 0    
2012-2013 ASSE (L1)        23 0 7 m, 0 but  
2013-2014 ASSE (L1)        32 1 2 m, 0 but C3 : 3 m
2014-2015 ASSE (L1)        23 1 3 m, 0 but C3 : 7 m, 1b
2015-2016 ASSE (L1)        28 3 1 m, 0 but C3 : 9 m, 3b
2016-2017 Al Arabi Doha (L1 Qatar)        15 0 1m, 0b  
2017-2018 Royal Antwerp (L1 Belgique)       .... ... .....  

Sur le plateau de TL7, Moustapha Bayal Sall a rendu le 27 avril 2016 un nouvel hommage à son capitaine Loïc Perrin.

 "Finir à la deuxième place, c'est possible. On fait le maximum pour gagner les trois matches qui restent. C'est important car rien n'est fait, à part Paris. On va tout faire pour être le plus haut possible. Avoir plus de vacances, c'est motivant. Si on finit à la quatrième place, on est qualifié directement pour l'Europa League donc on aura plus de vacances que les saisons précédentes. Le match aller à Toulouse est un mauvais souvenir pour nous mais on va l'effacer, je pense que samedi on va gagner ce match.

 Loïc Perrin à l'Euro ? Pour moi oui, pourquoi pas ? C'est un bon défenseur, il n'a pas encore joué en équipe nationale mais il est souvent appelé. Il a beaucoup de qualités, et j'estime que les joueurs évoluant actuellement à son poste en équipe de France ne sont pas meilleurs que lui. Pour moi il a sa place. Loïc mérite une statue devant le stade Geoffroy-Guichard. Il a tout fait ici. J'ai du respect pour lui. J'ai progressé à son contact. C'est en le regardant, en le copiant, que je me suis amélioré. Il a un bon timing. C'est en l'imitant que j'arrive à marquer des buts.

 Cela fait dix ans que je suis au club, je me sens bien ici. L'ASSE est un peu ma deuxième maison. Ce club m'a tout donné, est venu jusqu'au Sénégal pour me récupérer. C'est cette saison que j'ai le plus marqué. Le but qui m'a le plus marqué, c'est celui que j'ai mis à Bâle. Pendant le match, j'ai dit à Jérémy que j'allais marquer. Je marque en fin de match, je me dis: "Voilà, c'est fini". J'étais dans une autre planète. C'était le plus beau… et le pire vu ce qui s'est passé après. C'était pourtant le but le plus important… Je me suis dit que c'était fini, que Bâle ne pouvait plus marquer. C'était triste à la fin et très difficile de rentrer à la maison."

Un portrait de Moustapha Bayal Sall sur le site SoFoot (1er décembre 2016)

Bayal Sall : 31 ans et presque toutes ses dents

Il avait séché la reprise de l’entraînement à Saint-Étienne début juillet. Moustapha Bayal Sall s’est finalement engagé avec Al-Arabi au Qatar. Geoffroy-Guichard n’assistera donc plus aux découpages en règle du roc aux gros cuissots ni à ses duels verbaux avec de grands attaquants suédois. Peut-être aussi parce que Bayal Sall, solide défenseur à la culture de battant inculquée sur son île natale de Gorée, a eu trente et un ans ce mercredi. Et ouais.

Il n’y a qu’une manière de rallier Gorée, confetti de terre qui émerge de l’océan Atlantique à quelques kilomètres au large de Dakar : le bateau. Et pour 99% des Sénégalais et touristes, c’est la chaloupe qui les déposera sur cette île de trois kilomètres de long, découverte par le navigateur portugais Dias en 1444 et tristement connue pour son passé esclavagiste. Loin des cales putrides et des biscuits secs de l’époque, les voyageurs embarquent aujourd’hui dans le moderne port de Dakar, où la salle d’attente du ferry sent la crème solaire et mélange expatriés européens, familles de la classe moyenne sénégalaise, insulaires et touristes occidentaux. Cette chaloupe est chevillée à la carrière de Moustapha Bayal Sall, comme d’autres ont le centre de formation de leur adolescence gravé dans la peau. Né à Gorée, le futur ex-défenseur de l’AS Saint-Étienne a commencé sa vie de footballeur à bord du ferry. Il l’a emprunté matin et soir pour se rendre à l’entraînement sur le continent. « Quand je jouais à l’US Gorée en juniors, je prenais tout le temps le bateau, alors que les autres utilisaient des moyens de transport classiques, raconte Sall. C’est comme ça qu’ils ont tous commencé à me surnommer "loupecha", chaloupe en verlan. Quand j’ai des amis sénégalais au téléphone, ils continuent à m’appeler comme ça. » Même si le défenseur des Lions de la Téranga a ensuite pris l’habitude de rejoindre L’Étrat, le centre d’entraînement de l’ASSE, à bord d’une Porsche rutilante, jantes rouge et noir jusqu’aux vitres teintées.

Des tours de l’île à la nage

Si Bayal Sall tient indirectement son surnom du fait d’être né sur une île, il doit aussi à Gorée son physique de déménageur. «Je nageais beaucoup et bien. On avait un maître-nageur qui, l’été, supervisait la petite plage de l’île, juste à côté de l’embarcadère. Pendant les vacances, c’est lui qui nous apprenait entre les deux quais à nager. On faisait des petites compétitions autour de l’île. Je nageais le crawl, la brasse. Mais je n’ai jamais fait la traversée Gorée-Dakar comme certains de mes amis » , dit-il. Pas moins physique, son autre passe-temps quand il ne tapait pas la balle a longtemps été la pêche. «Avec mon meilleur ami, Ibou, on partait à la mosquée à six heures du matin et quand on avait fini, on allait chercher les poissons. On plaçait les filets le soir et on les relevait le matin. On allait aussi pêcher loin en mer, avec nos cannes sur une barque.» À la dure, son enfance a poli la musculature du défenseur stéphanois. De ses pectoraux à ses cuissots. «On avait même un préparateur physique qui s'occupait spécialement de Bayal, raconte Maguette Dia, son ex-équipier à l’US Gorée. À l'époque, il avait déjà des muscles énormes, et il fallait bien les chauffer avant l'entraînement ou les matchs. On prenait soin de lui..» Au sujet de son tour de cuisse de son désormais ancien défenseur, Christophe Galtier, l’entraîneur stéphanois, se marre : «C’est vrai qu’ils ont toujours pris soin de ses cuisses ici, il y a de la surface en même temps !» La plupart de ses frères sont grands ou costauds. Lui cumule les deux : « Je suis né costaud. Les gens pensaient que je faisais de la musculation, mais non, pas de pompes, rien du tout, juste des abdos. Sur l’île, des gamins m’appelaient même "yuruba", le nom des gardes bien costauds au Nigeria.»

Sa puissance naturelle a agi comme un coup de pouce pour percer dans le football sénégalais. Alors qu’il observe derrière ses épaisses lunettes aux verres fumés un match amical entre vétérans de l’île, Cheick Diallo, demi-frère de Bayal – né de la même mère – se souvient : «Lors d'un de nos premiers tournois, on perdait deux-zéro et le coach avait mis Moustapha sur le banc. Il l'a finalement fait entrer et il a marqué deux buts tout de suite sur deux frappes lointaines. C'est son premier petit exploit à Gorée. On a tous gardé en tête ses frappes de 25 mètres qu'il décochait parfois en match.» De son torse bombé, le jeune Moustapha a survolé les Navétanes, ces traditionnels championnats de quartier disputés l’été où il a aussi fait parler ses talents de tireur de coups francs. «Je frappais en force, pas en finesse, clarifie-t-il. Au Sénégal, ils me demandaient pourquoi je n’en tirais pas en arrivant en Europe. "Ils ne savent pas que tu en as déjà marqué du rond central !" me disaient-ils. Mais je ne suis pas là pour marquer, juste pour faire mon job.» Son job, justement, s’est précisé avec le temps. Des juniors de Gorée à l’US Douanes, un autre club de Dakar où il s’est retrouvé prêté. Concentré sur son activité de récupération et de relance, le milieu a vite réalisé qu’il préférait passer que marquer. Se sacrifier plutôt que s’illustrer. «J’aimais la course, le combat, les duels, tout le temps tacler, tacler... repète Bayal Sall. Comme il y avait toujours beaucoup de sable, on essayait techniquement de bien contrôler la balle pour éviter de se mettre en difficulté.»

«Même l’entraîneur, je l’ai agressé»

La joie des tacles sur moins de sable, Bayal Sall l’expérimente à l’été 2006, à son arrivée dans le Forez. Son âge à l’époque : vingt ans. «Mon premier entraînement, c’était sur le terrain Aimé Jacquet, et je taclais tout le monde. Je m’en souviens bien, après un circuit pour travailler la technique et l’endurance, on avait fait un toro, et j’étais dans l’équipe de Julien Sablé. J’ai commencé trois jours, et l’entraîneur (Ivan Hasek, ndlr) a voulu me prolonger d’une semaine. Je m’entraînais avec les pros, il a vu que j’étais là et que je ne lâchais rien. Si je n’avais pas le ballon, j’agressais tout le monde. Même l’entraîneur, je l’ai agressé. Voilà, après il a sauté (rires).» La Ligue 1 a fait sa connaissance le 6 octobre 2007, lors d’un choc entre les Verts et l’OM. Bayal Sall est dans le onze depuis quelques matchs, les habituels titulaires, Tavlaridis et Nivaldo étant blessés ou suspendus. «On joue Marseille, on gagne 1-0 avec un but à la 95e. En face de moi, il y avait Mamadou Niang et Djibril Cissé que j’ai bien tenu, alors qu’il était chaud à ce moment-là. Ce match-là, il m’a fait basculer derrière, direct.» C’est à son issue qu’il gagne d’ailleurs un (autre) surnom, le roc.

Un petit nom éprouvé et approuvé par l’attaquant le plus connu que la Ligue 1 ait jamais compté : Zlatan Ibrahimović. Automne 2012, au Parc, les deux hommes s’échangent des coups virils et quelques bons mots. Capté par les caméras, le «I fuck you toi aussi» de Bayal Sall reste encore mythique. «J’ai fait mon match tranquillement, je ne l’ai pas calculé, commente-t-il sobrement. Moi, avant ce match, je ne le connaissais pas trop. Je le voyais en Italie, mais je n’avais jamais joué contre lui. Il m’a d’abord insulté en suédois, puis en anglais, j’ai juste répondu ! Sur le terrain, c’est le football. Quand il est devant moi, il a beau être costaud, technique et faire peur à tout le monde, moi j’ai dit non, je me fous de Zlatan ! Il vient au combat, je vais au combat.» De la surprise de sa réaction, Bayal Sall tire assurément le respect de Zlatan, dont ont disposé assez peu de footballeurs du championnat de France. Car derrière les chambrages, l’international scandinave a fait passer ses compliments, par l’intermédiaire de Blaise Matuidi, qui, l’année dernière, a proposé au défenseur stéphanois, alors blessé, de rentrer dans le vestiaire sacré du PSG. «Zlatan est venu vers moi, et puis il m’a attendu les bras en croix, en me disant "Ça va mon ami ?" Ça fait toujours plaisir d’échanger en dehors du terrain.»

La prière de 5h du matin

Mais le défenseur stéphanois n’est pas qu’un Hercule triomphant de l’adversité par la force. Il a aussi construit sa carrière avec sa tête. C’est elle qui lui a permis de supplanter la concurrence. À Gorée, Bayal Sall a grandi aux côtés d’Ibou Ndione. Son meilleur ami, son complice dans toutes les équipes de jeunes de l’île, et l’autre diamant de la paire infernale qui a hissé l’US Gorée en Ligue 1 sénégalaise. «Il me disait toujours: quand un jour tu partiras en Europe, je viendrai avec toi, raconte le défenseur stéphanois. On priait aussi ensemble. Lui respectait bien l’horaire de la mosquée. Il me réveillait à 5h du matin, alors que moi, j’avais un peu plus de mal avec les horaires des prières.» Finalement, Ndione s’est échoué au Maroc, puis à Oman. À l’opposé, Bayal Sall a patienté pour réaliser ses rêves d’Europe avant de rejoindre aujourd’hui le Qatar pour la fin de sa carrière. Mais si la carrière du défenseur sénégalais a plusieurs fois tenu à un fil pendant ses neuf années chez les Verts, il s’est accroché avec ses tripes. Jusqu’à s’imposer dans l’historique vestiaire, devenant capitaine en l’absence de son pote Loïc Perrin. « C'était à la fois un gagneur, un mec sympa et un leader, mais c’est sur le dernier point qu'il a le plus évolué, je pense» , décrypte son ancien partenaire aux Douanes, Vito Badiane.

Depuis toujours, Bayal Sall sait où il veut aller. S’éloigner des filles et des bars ont été ses premiers sacrifices de jeunesse. «Quand mes amis rentraient de boîte à six heures du matin, moi j’allais courir» , relate-t-il. « Même quand il n'avait pas d'argent, il s'achetait de l'eau minérale. Car si tu bois l'eau du robinet, c'est mauvais pour le corps ici. Il avait déjà un mode de vie de pro dans sa jeunesse » , ajoute Pape Omar Ngala Ndoye, ex-coéquipier de Sall à l’US Gorée, et toujours dans l’équipe aujourd’hui. La détermination du défenseur stéphanois nous ramène encore à l’embarcadère du ferry, que le déjà grand Bayal Sall a souvent manqué, à force de prolonger les entraînements matinaux sur le continent. «On courait, on prenait des raccourcis pour l’avoir. Parmi les gens qui nous voyaient passer, certains pensaient même parfois qu’on avait volé quelque chose. Au bout d’un moment, j’ai dit : "C’est bon, si je loupe la chaloupe de 12h30, je prends l’autre." Alors j’ai commencé à payer le deuxième gardien du club pour frapper des coups francs, faire des frappes de loin...»

Un maillot préparé par le marabout

Plutôt famille que clubbeur, «Mouss» a aussi ses superstitions. À son arrivée en prêt aux Douanes, elles ont failli lui jouer un bien mauvais tour. Habitué à jouer avec le numéro 12, Bayal Sall avait d’abord négocié pour le garder au sein de sa nouvelle formation, jusqu’à ce qu’un équipier ne tente de lui reprendre juste avant le premier match de la saison. «Mais mon marabout avait préparé le maillot, et quand tu l’enfiles, il ne faut plus l’enlever, coupe l’intéressé. Alors j’étais prêt à me battre avec lui. Je lui avais dit que je l’allais le défoncer si je n’étais pas son partenaire.» Sans les poings, Bayal Sall a finalement gardé son numéro. Ses rituels, eux, ont disparu saison après saison, sans qu’il ne délaisse pour autant sa croyance. Loin de son île, l’ex-Stéphanois a toujours gardé en lui ses racines. Et veille à les inculquer à ses enfants, qu’il a renvoyés au pays pour qu’ils aient conscience de leur identité. «Pour leur bien, je les avais d’abord amené en France quand ils étaient petits, mais j’ai vu que quelque chose leur manquait quand je les emmenais dehors, justifie-t-il. Et puis j’ai vu les enfants d’autres joueurs africains être mal éduqués ici. Ils insultent leur mère et oublient leurs racines.»

Quand il revient au pays lors des périodes de vacances, le défenseur stéphanois n’oublie pas de faire un crochet sur l’île. Son «père adoptif» , c’est Augustin Senghor, maire de Gorée, président du club de foot local et surtout patron de la Fédération sénégalaise. C’est aussi le conseiller de Bayal Sall depuis ses débuts. «Au-delà de ce qu’il porte comme titre, c’est un avocat, le président de la Fédération sénégalaise, le maire de l’île... C’est un homme bien. Il m’a bien éduqué. Quand je me suis marié, c’est à lui que je l’ai annoncé en premier. C’est aussi lui qui m’a conseillé pour la maison que j’ai acheté à ma mère, les immeubles que j’ai achetés à Dakar. Après, je fais ce que je veux, mais il nous donne des idées. C’est quelqu’un qui m’aide beaucoup et qui m’a beaucoup aidé.» Et Mustapha le lui rend bien. «C'est un vrai modèle pour les jeunes, c'est important qu'il garde le contact, débite Augustin Senghor, en épongeant la sueur qui coule à torrent sur son front au sortir d’un amical entre vétérans de l’île de Gorée. Ici, on se bat pour garder la tradition sportive historique de l'île, et l'US Gorée est le deuxième plus vieux club du Sénégal.»

«J’achète cent maillots et je les ramène ici»

Outre ses déjeuners avec Augustin, quand il débarque sur l’île du haut de son mètre 94, «La chaloupe» distribue les cadeaux. «Parfois, j’achète cent maillots en France et je les ramène ici, glisse Bayal Sall. Fredo, (l’intendant du club stéphanois, ndlr) peut te le dire. C’est 80 euros le maillot. J’ai payé jusqu’à 10 000 euros de maillots en rentrant avec le maximum de valises autorisées en soute. Je donne beaucoup, car je sais d’où je viens. Pendant l’été, on organise aussi des tournois. Je sais qu’un autre petit sortira un jour de Gorée et deviendra professionnel. Et à son tour, il fera pareil. Il achètera des maillots, des chaussures, en se rappelant d’où il vient.» Et ils sont plusieurs jeunes Goréens à marcher dans les traces de leur idole en espérant eux aussi rejoindre un jour cette Europe lointaine. Assane notamment. À dix-huit ans, ce jeune espoir de l’US Gorée a joué quelques bouts de match en Ligue 1 sénégalaise. Il est le seul natif de l’île parmi les jeunes. «Bayal Sall, c’est mon modèle. Il a montré qu’un îlien pouvait réussir, partir en Europe et jouer avec les Lions. Je rêve de rejoindre la France comme lui.»

Les raisons du départ de Moustapha Bayal Sall  (4 juillet 2017)

Dans un entretien diffusé aujourd'hui par la télévision sénégalaise 2StV, Moustapha Bayal Sall explique pourquoi il a quitté l'ASSE pour Al-Arabi (Qatar).

 "Tous les joueurs qui jouent, je pense qu'ils jouent pour l'argent. Y'a personne qui joue pour gratuit. Le foot c'est l'argent, c'est pas une question de prendre du plaisir. Tu peux prendre du plaisir mais tu viens pour gagner de l'argent, pour fêter ta famille, ton entourage, tes amis.  Et aussi pour investir pour toi-même, car le foot ne dure pas éternellement. C'est juste 15 à 20 ans de carrière. Mais après, c'est fini ! Derrière, si t'as pas réalisé, pour toi, ça va être très, très, très, très, très difficile ! Je suis parti au Qatar pour gagner de l'argent. Mes projets ? Je construis des immeubles. Moi mon rêve c'est ça et je suis en train de le faire. Investir dans le bâtiment. Pour moi et ma famille, c'est ça le plus important. Acheter des maisons, des terrains, faire construire. On m'a beaucoup conseillé l'immobilier pour assurer mes arrières. Parce qu'après le foot, c'est pas le même salaire qui va rentrer !"

Ca va mal pour Moustapha Bayal Sall  (6 avril 2018)

Selon la dernière édition du quotidien Gazet van Antwerpen, Bayal Sall est sur le point de résilier son contrat avec Anvers. Loin de son niveau stéphanois, le colosse sénégalais de 32 ans n'a démarré sa saison qu'en octobre suite à des problèmes administratifs et physiques (surpoids). S'il a profité de la blessure de Dino Arslanagic pour disputer 11 matches en Pro League, l'ex-acolyte de Loïc Perrin n'a plus joué depuis sa piètre prestation du 23 février dernier sur le terrain de Genk (défaite 4-0). Blessé au poignet, l'ancien défenseur d'Al-Arabi (Qatar) est resté à la maison après la stage de son équipe en Espagne et n'a pas été convoqué pour le premier match (contre Ostende) de la phase des play-offs qualificatifs pour l'Europa League

Ca va toujours mal pour Moustapha Bayal Sall  (18 avril 2018)

En novembre 2017, Moustapha Bayal Sall avait expliqué à la presse belge ne pas avoir eu le choix lors de sa venue à Anvers ("de toute façon, quand ils veulent te prêter, ils te prêtent où ils veulent. Toi, tu ne décides pas. Si je me sens libre ? Tu n’es pas libre quand tu joues au football. Tu dépends du club, tu fonctionnes sur ses obligations. Si mon club veut me mettre quelque part, je suis obligé de partir. Ils m’ont dit : ’Tu vas à l’Antwerp’ et je suis venu. Après, on m’a bien accueilli, vraiment. Je ne sais pas, c’est Al-Arabi qui m’a prêté ici, avec option d’achat. Le Sheikh, qui est propriétaire du club, a un ou deux mecs qui s’occupent de ça et ils m’ont ramené ici. J’étais revenu au Qatar pour faire la préparation là-bas et on m’a dit que le Sheikh allait arrêter, donc qu’on allait me prêter.")

Depuis, apparu à 11 reprises, il avait permis à Antwerp de faire une belle saison pour son retour en Jupiler League. Mais il ne jouait plus depuis fin février, et a résilié la semaine dernière à l'amiable son contrat avec le club belge.

Moustapha Bayal Sall à La Duchère (SC Lyon) (9 juillet 2019)

Pisté par l'AS Lyon DuchèreMoustapha Bayal Sall (33 ans) s'est engagé pour une saison avec ce club de la banlieue ! Il retrouve Laurent Roussey qui a su séduire le colosse Sénégalais : "Après une saison sans jouer suite au décès de mon père qui m’a beaucoup touché, je souhaitais reprendre cette saison. J’ai croisé Laurent Roussey lors de sa signature au club et on a beaucoup parlé et notamment du projet du club qui m’a paru très séduisant. Laurent Roussey a fait beaucoup pour moi puisque c’est lui qui m’a lancé en 2006, c’est donc un plaisir de le retrouver et aussi de rejoindre ce projet ambitieux. Ce sont deux choses qui ont compté dans ma décision. J’espère pouvoir aider le club à atteindre ses objectifs."

Le Progrès du 10 juillet revient sur la récente signature de Moustapha Bayal Sall à Lyon-Duchère (N1), où il a retrouvé Laurent Roussey. Extraits : "Le président duchèrois savoure aussi les valeurs de sa nouvelle recrue : "Bayal a l’air d’être un garçon de valeur, qui nous rejoint parce qu’il adhère au projet mais aussi car il veut rendre à Laurent Roussey ce que ce dernier a pu lui apporter à ses débuts à Saint-Etienne. La preuve, il ne nous coûte pas si cher en concédant un vrai sacrifice financier pour venir ici. Il n’est pas venu à La Duchère pour prendre un dernier billet."
Bayal Sall sort en d’une année blanche loin du football, après la perte de son père au printemps 2018 qui l’avait poussé à rompre son contrat avec le Royal Antwerp, club de l’élite belge. Il avait repris le contact avec les terrains en début d’année 2019 justement à L’Etrat, avec la réserve dirigée par Laurent Batlles. C’est là-bas que Laurent Roussey a retrouvé sa trace : "C’était en avril dernier. J’avais trouvé Bayal très “fit” compte tenu de ces mois passés sans jouer. Je lui ai présenté notre projet ambitieux (montée en L2 d’ici 2021 et en L1 d’ici 2024) parce qu’on a évidemment un lien particulier qui nous unit. Et ça a sans doute joué dans sa décision… Mais on ne le prend pas juste pour lui rendre service, on sait qu’il peut nous tenir une défense en National, rassurer nos jeunes par son expérience et marquer les adversaires avec son sacré physique."

Moustapha Bayal Sall parle des Verts (3 septembre 2019)

Dans une interview à paraître demain dans l'édition rhodanienne du Progrès, le défenseur de Lyon Duchère (3e de N1) Moustapha Bayal Sall parle évidemment des Verts.

"Après avoir zappé le foot pendant un an suite au décès de mon père, j’ai appelé le président Romeyer, et je lui ai demandé poliment si je pouvais venir m’entraîner un mois avec la réserve, pour me remettre dedans et retrouver le rythme, l’envie. J’étais avec les jeunes et Laurent Batlles et c’était dur les premières semaines. J’avais perdu pas mal de choses. Mais moralement, ça m’a fait du bien, j’ai retrouvé du plaisir. Et j’ai revu mes amis au club, comme Loïc, Romain, la Ruf’, le doc Tarak.

J’aurais aimé un nouveau contrat à l'ASSE. On m’aurait proposé d’être 3e ou 4e défenseur, j’aurais accepté. Sainté reste mon club de cœur et personne ne pourra changer ça. C’est à ce moment-là que j’ai recroisé Laurent Roussey à l’Etrat, qui m’a vite parlé de son projet à la Duchère. Il avait juste à me proposer pour que j’accepte, j’avais envie de retrouver un club. C’est quelqu’un que j’aime bien déjà par son style de communication. Même si c’est négatif, il te conseille tranquillement, d’homme à homme, jamais en te prenant à partie. Ça n’avait rien à voir avec Christophe Galtier par exemple, qui pouvait nous fracasser."

Moustapha Bayal Sall toujours Vert (4 octobre 2019)

Bien que pensionnaire du club banleiusard de Lyon-Duchère, Moustapha Bayal Sall reste Stéphanois de coeur comme il l'a confié à France Bleu.

Bayal sera présent dimanche soir à Geoffroy Guichard : "c'est obligé, pour supporter mon équipe préférée, mon club de coeur.

C'est incroyable, il y a beaucoup d'enjeu et ça va redonner la confiance au club qui gagne, ce serait bien que Sainté gagne pour qu'il puisse oublier beaucoup de choses."

Le colosse sénégalais évoque le derby et ses propres souvenirs : "ça manque un peu un Moustapha Bayal Sall derrière. Il faut que les joueurs soient prêts à tout donner, parce que les supporters aiment ce club et pour le match du derby, ils lâchent leur vie dans les tribunes."

Il rappelle aussi qu'il n'est " pas chez les Lyonnais, je suis à Lyon-Duchère."

Il s'est entrainé avec la réserve des Verts à son retour en France, mais n'a pu rester, faute de proposition de contrat : "Mais si Saint-Étienne m'avait proposé  je reviens jouer, parce c'est mon club de coeur, c'est le club où je veux finir ma carrière".

Il termine avec un pronostic : victoire 2-1 pour l'ASSE dans le derby de dimanche soir.