Données de janvier 2018

Yann M'VILA

Né le  29/06/1990 A Amiens
Taille: 1,82 m Poids: 80 kg Nationalité: Français

Poste

Milieu de terrain défensif

Au club depuis:  12 janvier 2018 (contrat de 1 an et demi, prolongé de 3 ans, jusqu'en 2022 le 30 juillet 2018) 
Premier match en L1: 
 Nice-Rennes  : 1-1 le 16/08/2009
Clubs précédents: Entente Sains-Saint-Fuscien, Amiens SC, FC Mantes la Jolie, Stade Rennais, FK Rubin Kazan, Inter Milan (prêt), Rubin Kazan, Sunderland (prêt), Rubin Kazan
Palmarès: 
   Champion de France U17 2007 (Rennes)
                Coupe Gambardella 2008 (Rennes)
                   Membre équipe type L1 saison 2010-2011
                                          
Nombre de matches en L1:  126 
Buts en L1 :
2
A lire :   Yann M'Vila signe à l'ASSE    
               Laurent Huard et Nicolas Dyon donnent leur avis sur Yann M'Vila   
               Yann M'Vila prolonge son contrat (30 juillet 2018)

 
Sélections :
U16 (2), U17 (14), U18 (10), U19 (18), Espoirs (8), France A : 22 sélections
La famille de Yann M'Vila est originaire de la République du Congo. Son père, également footballeur, y a joué avant d'arriver en France en 1983 et de s'installer à Amiens. Il y exerce le métier d'agent de surveillance de la voie publique puis d'employé dans une usine, alors que sa mère est sans emploi. Yohan, le frère aîné de Yann M'Vila, est également footballeur professionnel, et a choisi de représenter les couleurs du Congo au niveau international. Il a également deux petites sœurs. Enfin, Yann M'Vila est devenu père à l'âge de 18 ans d'un petit garçon nommé Kellil avant d'avoir un second enfant en août 2010.

Ses débuts
Yann M'Vila débute la pratique du football à l'âge de six ans à l'Entente Sains-Saint-Fuscien tout près d'Amiens. Trois ans plus tard, il rejoint l'Amiens SC où il reste durant cinq saisons. En 2004, il quitte Amiens et s'installe chez ses grands-parents à Mantes-la-Jolie, et évolue pendant quelques mois au FC Mantes. Il est alors repéré par un recruteur du Stade rennais, dont il intègre le centre de formation en novembre 2004.

En Bretagne, il s'impose rapidement comme l'un des meilleurs espoirs de sa génération. Il y remporte des titres, étant sacré champion de France des 18 ans en 2007 puis remportant la Coupe Gambardella en 2008. En finale face à Bordeaux, M'Vila marque d'ailleurs l'un des buts de son équipe, d'une frappe des 25 mètres.

Stade Rennais (2008-2013)
Le 1er juillet 2008 , Yann M'Vila signe un premier contrat professionnel de trois ans avec le Stade rennais. Il passe toute la saison 2008-2009 en CFA avec la réserve du club, n'intégrant que ponctuellement le groupe pro sans entrer en jeu.

Le 16 août 2009, il fait finalement ses débuts en Ligue 1 au Stade du Ray face à l'OGC Nice, remplaçant en cours de jeu Ismaël Bangoura. Il est le premier néo-professionnel lancé en Ligue 1 par Frédéric Antonetti au Stade rennais. Il joue son premier match comme titulaire une semaine plus tard, contre Marseille, au stade de la route de Lorient. Il ne rate pas sa première, certains médias saluant sa performance après le match. Gagnant la confiance de son entraîneur, il est titularisé à trente-trois reprises en Ligue 1 lors de cette première saison.

Le 15 janvier 2011 , il marque son premier but en championnat, lors du match opposant Rennes à l'équipe d'Arles-Avignon (4-0). Il inscrit le quatrième et dernier but de son équipe sur penalty à la 90e minute. Le 23 mai 2011 il prolonge son contrat avec le Stade rennais jusqu'en 2015. Le 18 septembre 2011 , à la suite d'une blessure de Kader Mangane et de la mise au repos de Romain Danzé, Yann M'Vila reçoit pour la première fois depuis ses débuts professionnels le brassard de capitaine à domicile face à Nancy (1-1), en Ligue 1.

FK Rubin Kazan (2013-2018)

Le 23 janvier 2013 , il est transféré au FK Rubin Kazan, club du championnat russe et signe un contrat de quatre ans, sans que le Stade rennais ou son nouveau club ne dévoilent le montant de son indemnité de transfert. La presse évoque néanmoins des sommes allant de 12 à 18 millions d'euros. L'acclimatation à la Russie est difficile puisque le joueur peine à convaincre son entraîneur et en deux saisons M'Vila ne fait qu'une vingtaine d'apparitions.

De retour à Kazan, il retrouve le championnat russe pendant l'automne 2016 et la concurrence du Camerounais Alexandre Song. Fin décembre, il prolonge son contrat jusqu'à l'été 2020. Il est libéré par son club le 12 janvier 2018, quelques heures plus tard, Yann M'Vila s'engage avec Saint-Etienne.

Inter Milan (2014-2015)
Désireux d'avoir plus de visibilité et d'évoluer dans un grand nom européen, le joueur rebondit à l'Inter Milan où il est prêté avec option d'achat par le Rubin Kazan. Toutefois l'aventure tourne court en Italie puisqu'à l'image de son équipe le joueur se montre décevant, et son entraîneur Walter Mazzarri en fait d'avantage un joker qu'un titulaire. Après huit apparitions en championnat en six mois, le joueur décide de résilier son prêt.

Sunderland (20015-2016)
Le 6 août 2015, Yann M'Vila est officiellement prêté jusqu'en juin 2016 au club de Sunderland, évoluant en première division anglaise. Il effectue une bonne saison, dispute près de 37 matchs de championnat, mais en dépit de ses désirs de rester, le club des black cats ne conserve pas le joueur.

Retour en France, à l'ASSE (12 janvier 2018)
Le 12 janvier 2018, le joueur est donc libéré par son club, le Rubin Kazan. Quelques heures plus tard, Yann M'Vila s'engage avec Saint-Étienne pour un an et demi. Dans une vidéo de présentation, son arrivée est annoncée : M'Vila portera le numéro six avec le club du Forez.

Sélections nationales (2006-2012)
Sélections jeunes (2006-2012)

S'il n'est pas membre de l'équipe de France des moins de 16 ans, il rejoint en 2006 l'équipe de France des moins de 17 ans et ne quittera plus les sélections françaises de jeunes.

Il devient un titulaire indiscutable, disputant l'Euro, puis la Coupe du monde des moins de 17 ans en 2007.

Deux ans plus tard, il est le capitaine de l'équipe de France lors de l'Euro des moins de 19 ans en juillet 2009, mais doit assister, suspendu, à l'élimination de son équipe en demi-finale de la compétition.

Dans la foulée, il est appelé en équipe de France espoirs, avec qui il obtient sa première cape le 12 août 2009 lors d'un match amical face à la Pologne, et cumule huit sélections à ce niveau au cours de la saison 2009-2010.

Le 4 octobre 2012 , après avoir évolué pendant deux ans avec les A et avoir participé à l'Euro 2012, il est rappelé avec les espoirs par Erick Mombaerts en vue des barrages à l'Euro espoirs 2013 face à la Norvège. Le 18 octobre 2012, il est convoqué par la commission de discipline de la fédération française de football en compagnie de Chris Mavinga, Antoine Griezmann, Wissam Ben Yedder et M'Baye Niang, après une virée nocturne dans une boîte de nuit parisienne, trois jours avant un match décisif pour la qualifications de l'équipe de France espoirs pour l'euro 2013. Ce match contre la Norvège est perdu (3-5) et entraîne la non-qualification de l'équipe de France pour l'Euro espoirs 2013. Le 8 novembre 2012, il est suspendu de toutes sélections en équipes nationales à compter du 12 novembre 2012 jusqu'au 30 juin 2014.

Équipe de France (2010-2012)

Le 11 mai 2010 , il fait partie d'une liste de trente joueurs présélectionnés par Raymond Domenech en vue de la Coupe du monde 2010, mais il en est écarté six jours plus tard, de même que ses coéquipiers Jimmy Briand et Rod Fanni.

Au mois d'août 2010, le nouveau sélectionneur Laurent Blanc le convoque à son tour chez les Bleus, à l'occasion d'un match amical disputé le 11 août 2010 en Norvège. Yann M'Vila connaît alors sa première cape internationale en étant titularisé au milieu du terrain. Auteur d'une performance remarquée, il est de nouveau appelé quelques semaines plus tard par Laurent Blanc, obtient une seconde titularisation aux dépens d'Alou Diarra et se met de nouveau en valeur.

Le 25 mars 2011 , Yann M'Vila réussit 124 passes sur 134 (92,5 %) contre le Luxembourg (0-2), un record en équipe de France depuis 2006. En Ligue 1, le Rennais détient déjà la meilleure performance de la saison en la matière avec 100 passes réussies face à Valenciennes.

Le 2 septembre 2011 , à Tirana, il marque son premier but en bleu face à l'Albanie sur une passe décisive de Karim Benzema.

En mai 2012, il fait partie des joueurs sélectionnés par Laurent Blanc pour disputer l'Euro. Pour son deuxième match de préparation contre la Serbie, il est titulaire mais se blesse à la cheville, victime d'une entorse après une minute de jeu. Il est remplacé par Alou Diarra. Yann cède sa place en larmes à sa sortie. Le milieu défensif des Bleus souffre d'une entorse "moyennement grave" et sera du voyage en Ukraine et en Pologne. Forfait pour le premier match de poule face à l'Angleterre (1-1), il fait son retour contre l'Ukraine en remplaçant Yohan Cabaye à la 68e minute de jeu. Les Français décrochent leur première victoire (0-2). Cependant, les Bleus s'inclinent 2-0 en quart de finale face à l'Espagne, Champions d'Europe et du Monde en titre. 

Le nom de Mvila est régulièrement cité, avec ceux de Nasri, Ben Arfa et Ménez, pour être sanctionné par la FFF pour leurs écarts divers de conduite lors de l'Euro 2012. Il est notamment critiqué pour avoir été remplacé lors du quart de finale contre l'Espagne sans saluer son entraîneur, ni son remplaçant, Olivier Giroud. Finalement il ne sera pas sanctionné.

En août 2012, il est absent de la liste des joueurs retenus pour le match amical face à l'Uruguay, le 15 août au Havre par le nouveau sélectionneur Didier Deschamps. Cependant, Il fait son retour en Espoirs deux mois plus tard. L'Equipe de France Espoirs affrontera la Norvège au Havre en match aller des barrages de l'Euro 2013, dont la phase finale est organisée en Israël.  Vainqueurs (1-0) en barrage aller, les Bleuets sont éliminés lors de la phase retour, disputée à Drammen. Les Scandinaves (5-3), se qualifient pour la phase finale, programmée à l'été 2013. Entre ses deux matches, une polémique se crée dont cinq Bleuets feraient une virée nocturne à Paris en plein rassemblement de l'équipe de France Espoirs de la nuit du 13 au 14 octobre, au lendemain de la victoire.

La commission de discipline de la Fédération (FFF) suspend ses joueurs et Yann de sélection en équipe nationale et qui s'applique aussi avec l'équipe nationale A. Ce qui lui fera manquer la Coupe du monde 2014.

Il n'a plus été sélectionné chez les Bleus depuis 2012.

Saison Club Joués Buts Coupes Europe
1996-1999 Entente Sains-Saint-Fuscien (jeunes)        
1999-2004 Amiens SC (jeunes)        
juin-nov 2004 Mantes la Jolie (jeunes)        
nov 2004-2007 Stade Rennais (Formation)        
2007-2008 Stade Rennais (CFA) 13 0    
2008-2009 Stade Rennais (CFA) 19 0    
2009-2010 Stade Rennais (L1) 35 0 4m, 0b  
2010-2011 Stade Rennais (L1) 37 2 4m, 1b  
2011-2012 Stade Rennais (L1) 38 0 5m, 0b C3 : 7m, 1b
2012-2013 Stade Rennais (L1) 16 0 4m, 0b  
23/01/2013 : Rubin Kazan (L1 Russie) 5 0    
2013-2014 Rubin Kazan (L1 Russie) 19 0   C3 : 13m, 0b
2014-2015 Inter Milan (L1 Italie) prêt avec OA 8 0   C3 : 6m, 0b
janv 2015 : Rubin Kazan (L1 Russie) 0 0    
2015-2016 Sunderland (L1 Angleterre) prêt 37 1 3m, 0b  
2016-2017 Rubin Kazan (L1 Russie) 21 1 2m,0b  
2017-2018  Rubin Kazan (L1 Russie) 19 2 1m,0b  
12 janvier 2018 : ASSE (L1) ... ... .... ....
2018-2019 ASSE (L1) ... ...    
2019-2020 ASSE (L1) ... ...   C3 : m, b

SES DÉBUTS DANS LE FOOTBALL À... 3 ANS

« Je débute le football à l’Entente Sportive de Sains-Saint-Fuscien, dans la région d’Amiens. Mon père y joue et y entraîne. C’est lui qui me pousse à tenter ma chance, alors que je n’ai que 3 ans. A l’époque, je joue avec mon grand-frère, qui a deux ans de plus que moi. Je le suis partout dès lors qu’il a le ballon entre les pieds ! Nous avons été baignés dans le football à la maison. Mon père est originaire du Congo Brazzaville et nous avons grandi dans une vraie double culture. Il nous a transmis les valeurs africaines de la famille et du partage mais il tenait, par exemple, à ce que nous parlions tous le français entre nous. Il m’a appris à aimer le football, aimer le regarder et aimer y jouer. Il pouvait être dur, exigeant avec moi. C’était mon premier supporter et mon premier entraîneur à la fois. Mon père, c’était tout pour moi. »

SA RELATION AVEC JEAN-LOUIS GASSET

« Nous avons une relation très forte. Il m’a toujours accordé sa confiance depuis que l’on s’est rencontré en équipe de France. Je n’oublie pas que, sur mes 22 sélections, j’ai débuté 19 fois en tant que titulaire. Avec Laurent Blanc, ils ont beaucoup cru en moi. Quand il m’a appelé pour venir à Saint-Etienne, forcément, j’y ai repensé. J’ai foncé. Il me conseille beaucoup, me parle. Ce que j’apprécie le plus chez lui ? Sa franchise. Si je ne suis pas bon, il me le dira. Avec lui, tout est simple, Fluide. »

Sur RMC, Yann M'Vila a rappelé le 6 avril 2018 que Jean-Louis Gasset l'a fait venir à Saint-Etienne : "A la base, je n’avais pas envie de revenir en France. Quand un entraîneur comme Jean-Louis Gasset que j’ai connu pendant deux ans en équipe de France t’appelle, tu réfléchis un peu plus. Et après, tu essaies de monter tout un ensemble de choses pour que ça se réalise. J’ai confiance en lui. Quand il me dit quelque chose, c’est vrai. Il m’avait dit de revenir pour aider l’équipe. Pour l’instant, ça se passe bien pour Saint-Etienne comme pour moi. Je suis content et épanoui. Pourquoi partir quand tu es bien dans un club ? Même une prolongation de contrat, on n’en a pas discuté. Je pense que ce n’est pas le moment. Le plus important, c’est le 19 mai, savoir ce que l’on fait, ce qui se passe. C’est vraiment à ce moment-là que l’on va commencer à prendre une décision. Je suis très bien ici, dieu merci !"

Laurent Huard et Nicolas Dyon donnent leur avis sur Yann M'Vila (Source : Poteaux Carrés le 14/09/2018)

Entretiens avec 2 anciens Verts par le site Poteaux Carrés

Laurent Huard     La fiche de Laurent Huard
Tu entraînes depuis l’an dernier les U17 nationaux du QSG. C’est dans cette catégorie d’âge que tu as entraîné Yann M’Vila, qui vient de passer sa visite médicale à l’ASSE et n’attend plus que le feu vert de la FIFA pour signer chez les Verts.
Oui, quand j’entraînais les 16 ans du Stade Rennais, j’ai eu Yann M’Vila comme Kévin Théophile-Catherine d’ailleurs. Vincent Pajot est arrivé après. Je les ai retrouvé ensuite en Gambardella et avec la réserve. J’ai donc entraîné Yann deux ou trois ans.

Es-tu resté en contacts avec lui depuis qu’il a quitté Rennes en 2013 ? (Parasar, Marée Verte)
Oui, on s'est croisé quelques fois, notamment à Rennes quand il revenait voir des matchs.

"Comme tous les joueurs de classe, Yann a un petit quelque chose en plus. Ça ne s'explique pas" avait déclaré Anto en octobre 2011 dans Le Parisien (Anto) M’Vila, il a ce je n'sais quoi, que d'autres n'ont pas, qui nous met dans un drôle d'état ? (Poteau gauche)
(Rires) Je le connaissais, on a joué et gagné la Gambard’. Il m'a mis un but en finale de Gambardella contre Bordeaux sur une frappe lointaine. Une superbe frappe. Moi, j'étais dans tous mes états parce que ça nous permettait de gagner et de prendre un avantage certain sur la finale. Je me souviens aussi du premier match qu'il joue en réserve titulaire, j'avais quelques pros et tout. Mais bon, à un moment donné, il méritait tellement de jouer parce qu’il était impressionnant. Je l'ai même fait jouer son premier match latéral droit, alors que son poste est le milieu de terrain où il a toujours joué. Et il a été l'homme du match. C’est te dire le niveau du joueur. Alors qu'il avait très peu joué mis à part quelques entraînements à ce poste-là, il il avait été capable d'être l'homme du match. Donc ça vous donne un peu l'envergure de ce joueur. Il avait 17 ans à l'époque.

Qu’est-ce qu’il avait en plus que les autres ? (Barre transversale)
Il avait déjà une maturité dans l'intelligence de jeu, dans la créativité, dans la qualité de passe, disons du jeu. Il avait un rythme de passe, c'est Fred Antonetti qui l'avait bien dit, au-delà du reste, il avait une passe « Ligue des champions ». Des passes qui surprennent, que lui a vu mais que, voilà, sur le côté on a pas vu forcément. Il est très agressif à la récupération du ballon, il n’a pas peur du duel. Ça a toujours été un homme pour moi, Yann. Il a toujours eu une maturité de jeu. C'est à dire que ce n'est pas une maturité athlétique, parce qu'il n'était pas forcément plus vite que les autres. Mais il avait une agressivité saine.

"A son poste, il y a peu de joueurs de sa qualité en Europe. Il possède la compréhension du jeu de Claude Makelele, la force de percussion de Patrick Vieira et la qualité de passe de Yaya Touré !" avait déclaré Anto dans l'interview susmentionnée. Il ne s’est pas un peu enflammé notre Fredo ? (José)
Non, Yann a tout ça. La qualité il l'a. Fred ne s'est pas trompé. La seule chose que Yann n’a pas su maîtriser, c'est peut-être tout ce qui est venu à ce moment-là, toute la gestion médiatique, toute la gestion de ce nouveau statut. Si on prend uniquement Yann sur le terrain, il a toutes ses qualités-là. Après, il lui a manqué certaines choses pour passer la marche dans un grand club.

C’est dû à des mauvais choix de carrière ? (Aloisio)
Ses choix ont pu jouer, mais il ne les a pas toujours maîtrisés. Quand le Stade Rennais a une proposition du Real de Madrid, qui est énorme, mais que le club est en train de grandir et décide de ne pas le vendre, voilà. C'est ça aussi. Ce sont des choses qu'il maîtrise pas. Après, les événements qui ont entraîné sa suspension en équipe de France, c'est lui qui en est responsable

Il a le sens du but de Vincent Pajot et le sens du placement de Cheikh Mbengue ? (Poteau gauche)
Bon, c’est sûr que ce n’est pas un grand buteur même s'il a marqué en Gambardella, Yann ne frappe pas souvent au but. Il est dans le lancement de jeu, dans les décalages, mais pas à la finition, on ne va pas se mentir. Après, tu taquines Vincent Pajot sur ce point, mais regarde le nombre d'occases, le nombre de courses qu'il fait, c'est peut-être un peu normal qu'il soit moins lucide devant le but. Lui, au moins, il arrive devant le but. Alors que vous avez des attaquants qui n'y vont même pas (rires).

Vincent a mis un super but contre Nantes. Ça t’a surpris ? Nous aussi (Parasar)
Son dernier but était une superbe frappe. Ça m'a surpris, il va plus souvent couper des trajectoires devant le but. Alors souvent, quand il vient de loin et qu'il fait beaucoup de courses, malheureusement, alors qu'il a un très bon jeu de tête offensif, il n’est parfois pas lucide, je l'accorde, devant le but. Parce que c'est un joueur qui fait beaucoup, beaucoup de courses. Mais il ne triche pas. Est-ce qu'il faudrait qu'il triche un peu plus pour faire comme certains joueurs et faire que des stats, en marquant des buts que pour les stats ? Ce n'est pas la mentalité ni l'état d'esprit de Vincent.

Yann marque très peu de buts (6 en 261 matchs) est-ce que plus jeune il prenait sa chance et avait un meilleur ratio (The Smiths)
Nan, il n’a jamais été dans l'attaque du but. Il est capable de transpercer par la passe, ça va être un joueur puissant, mais devant le but, il est plus dans le décalage, à trouver la meilleure solution.

Pourquoi ne marque-t-il pas plus ? Lié à son positionnement sur le terrain ou à de la maladresse face aux buts ? (Marée verte)
C’est lié à son positionnement et à son style de jeu. Ce n’est pas de la maladresse, parce que Yann est un joueur juste.

Yann M’Vila a-t-il la vitesse de Yann Synaeghel et le physique de Yann Dobo ? (Poteau droit)
Yann n’est pas un joueur rapide, c’est plutôt un moteur, il dégage de la puissance. Ce n'est pas un monstre non plus, il a un bon jeu de tête. Mais il dégage de la puissance, sans être le plus rapide. Lui, il n’a peut-être pas forcément beaucoup de qualités athlétiques au-dessus de la moyenne, par contre, il voit tout plus vite, il un jeu de passes au pied que beaucoup n'ont pas. Il est très bon dans le jeu court et le jeu long. Il faut que certains supporters stéphanois dubitatifs quant à sa plus-value revoient les matchs qu'il faisait en équipe de France il y a quelques années. Ils verront quel type de joueur c'est. C'était y a cinq ou six ans, mais bon, ce n’est pas rien !

"Il joue comme s'il avait dix ans de plus" Cette phrase prononcée en octobre 2011 par Anto est-elle toujours d’actualité ? Si c’est le cas ce serait flippant de récupérer un joueur de 37 ans, non ? (Poteau Gauche)
Il est toujours au niveau. Je pense que c'est bien aussi pour Saint-Etienne de faire preuve un peu d'humilité. En parlant de niveau, ce que je vois cette année n'est pas forcément très très haut. Donc je ne pense pas que vous soyez en position pour chambrer sur ces choses-là !

Quel est le point fort du joueur et à contrario son axe d'amélioration principal ? (Marée verte)
Le principal point fort de Yann, c’est son sens du jeu : son orientation du jeu, sa qualité de passe. C’est aussi le leadership qu’il peut dégager dans une équipe. C’est un joueur qui sait prendre des responsabilités. Son axe d’amélioration principal, c’est peut-être sa présence dans les derniers mètres, dans l’attaque du but.

A quel poste est-il le meilleur ? (Le Cantalou, Sempre Sainté) 6 ou 8 ? (Parasar)
Pour moi, Yann est une pure sentinelle. Quand il joue seul en 6, il excelle, avec deux joueurs un peu plus haut, deux relayeurs. Yann est davantage un 6 qu’un 8.

M'Vila tu le vois plus devant une défense à 4 classique ou devant 3 défenseurs centraux ? (la buse)
Il a les qualités pour évoluer dans ces deux systèmes, en fonction du choix de l’entraîneur. Il peut couper les trajectoires défensives si les latéraux jouent haut.

Tu estimes qu’il excelle en sentinelle mais est-il à l’aise également avec un autre défensif. Et pour ce dernier cas il préfère être à droite ou à gauche voire carrément en relayeur devant un mec comme Selnaes ? (la buse)
Yann peut effectivement être associé à un autre milieu défensif. En Gambardella, je le faisais d’ailleurs jouer aux côtés de Vincent Pajot.

Comment organiserais-tu le milieu de terrain de Sainté avec les joueurs actuels et Yann M'Vila pour profiter au mieux de ses qualités et optimiser les complémentarités avec nos joueurs actuels ? (the snake)
Je connais bien Jean-Louis Gasset car j’ai travaillé avec lui quand j’entraînais l’équipe réserve du PSG. J’ai pu ainsi apprécier ses grandes qualités et sa richesse d’analyse. Fort de son expérience et de sa grande connaissance du football, il saura bien sûr trouver les meilleures associations. Dans l’entrejeu, il a des profils différents. Yann M’Vila peut apporter sa très grande qualité de passe. On peut l’associer à Vincent Pajot, qui se projette vite vers l’avant et a un gros volume de jeu, et à un numéro 10, un joueur comme Rémy Cabella, qui est un peu plus dans la créativité. Sur ce que j’ai vu, Hernani semble également avoir cette finesse technique toujours appréciable et utile dans l’entrejeu.

Est-ce judicieux dans le contexte stéphanois de recruter Yann à un poste ou l'effectif est déjà fourni en nombre (Selnaes, Pajot, Dabo, Hernani, Maïga, Diousse), et moins faible en qualité que ce qui se raconte un peu partout ? Le rapport qualité en plus/prix te semble suffisant pour son arrivée, au détriment sans doute d'autres postes où des renforts seraient plus utiles ? (Faiseur de Tresses)
Yann M’Vila est un grand joueur, il peut vraiment apporter un plus à l’entrejeu stéphanois. J’ai le sentiment qu’un Ole Selnaes par exemple manque de puissance et de vitesse d’exécution même s’il a une certaine qualité de passe. Jean-Louis connaît très bien Yann. Il l’a entraîné et vu à l’œuvre une bonne vingtaine de fois en équipe de France. Manifestement, c'est lui qui a œuvré pour qu'il vienne à Sainté. Jean-Louis a sans doute avec Yann un rapport qui dépasse le cadre du terrain, il y a un feeling entre eux depuis qu’ils ont travaillé ensemble avec les Bleus. Jean-Louis sait que Yann peut apporter quelque chose de plus que les autres milieux de terrain stéphanois. Faire signer un joueur de ce standing, ça reste une belle opportunité pour l’ASSE. Jean-Louis a des conceptions de jeu et des conceptions humaines qui collent avec Yann. Maintenant, il n’y a jamais de certitudes dans le football...

Est-ce que Jean-Louis Gasset saura en tirer le maximum ? Il a apparemment pesé dans le fait qu'il vienne à Sainté.
Si tous les deux ont envie de travailler ensemble ce n'est pas pour rien. On connaît Jean-Louis, le passionné, l'amoureux du foot, le fin technicien qu'il peut être. Ça te donne l'image de ce que peut être Yann. Qui se ressemble s’assemble dit-on. Yann est déjà arrivé à Sainté pour passer la visite médicale, je pense qu'il a vraiment envie de rebondir là, à l'ASSE.

Quand tu as récupéré Yann M’Vila en équipe réserve avec Chris Mavinga après leur sanction en 2012 suite à l'affaire des Bleuets, as-tu senti chez lui une remise en question, quel a été son état d'esprit avec les jeunes joueurs que tu entraînais ? Etait-il un guide pour eux, un leader ? (Manu63)
Yann a assumé cette sanction. Il savait qu’il avait déconné et il a fait profil bas. Yann a toujours eu un contact très facile avec les jeunes. Il a toujours été entouré de beaucoup de monde, il a beaucoup d’amis. Même quand il jouait avec les pros, il n’avait jamais coupé le cordon avec les jeunes de la réserve et plus largement du centre de la formation. C’est aussi pour ça qu’il était apprécié au Stade Rennais.

« Partout où il passera, il sera important. Il a un destin international et je ne vois pas qui peut lui prendre sa place en équipe de France » (Anto, Le Parisien, novembre 2011). Qu’est-ce qui s’est passé ? Il n’a pas pu empêcher la relégation de Sunderland en D2, il ne s’est pas imposé à l’Inter de Milan et joue dans un relatif anonymat à Rubin Kazan. Et on ne l’a plus revu en Bleu depuis 2012… (Greenwood, Robby76)
Je pense que Yann s’est mis un peu dans un mauvais tourbillon. Il n’est pas parti au bon moment, il n’était pas dans les meilleures dispositions quand il a quitté Rennes. Peut-être que le club a eu à un moment donné de la déception ou des regrets de ne pas avoir accepté l’offre du Real Madrid qui proposait pourtant beaucoup d’argent. Quand il est parti en Russie, il sortait de blessure. Il a fait son dernier match à Rennes en janvier 2013 et n’a rejoué que fin avril, avec son nouveau club Rubin Kazan, 8 jours après la finale de la Coupe de la Ligue entre Sainté et Rennes…C’est vrai qu’il ne s’est pas imposé lors de son prêt à l’Inter, mais ce n’est jamais évidemment là-bas, ce club était réputé à l’époque pour son instabilité et ses très nombreux mouvements de joueurs. Mais Yann a fait une bonne saison à Sunderland. Ce club voulait le garder, d’autres clubs anglais avaient manifesté de l’intérêt. Je ne sais pas pourquoi il n’est pas resté en Premier League.

Spontanément, j'ai beaucoup de doutes sur la mentalité de ce joueur, sur sa motivation à s'investir totalement dans un club de football, comme le nécessite une arrivée à Sainté, surtout en cette période. Peux-tu me rassurer en quelques phrases ? (Dissident)
Oui, je peux te rassurer. Yann adore le foot. Ça a toujours été un gamin qui adore jouer au foot. C’est un passionné. Sur les à-côtés, il n’a pas été bon mais je pense que ça lui a servi de leçon. A 27 ans, il a emmagasiné de l’expérience tout en ayant encore de belles saisons devant lui. Même s’il gagne très bien sa vie, Yann n’a pas joué au foot pour gagner de l’argent. Pour lui ça reste avant tout un jeu. C’est la passion qui le guide. Même pour faire les saisons qu’il a faites à Rubin Kazan, il faut aimer le foot. Il s’est retrouvé tout seul là-bas. Même quand t’as un beau salaire, ça ne suffit pas. Au bout de trois ou six mois là-bas, t’as envie de rentrer. Mais lui, mine de rien, y est quand même resté assez longtemps. Presque trois saisons.

M'Vila a fait parler dans les médias pour ses frasques extra-sportives : il s'était fait détrousser par une prostituée qu'il avait troussée à Montpellier, il était de la virée nocturne à Paris la veille d'un match décisif avec les Bleuets, il aurait saccagé son appart à Moscou. Yann est-il un mauvais garçon ? (Poteau droit)
Son premier abord, son faciès, ses yeux peuvent un peu faire peur. Yann peut faire peur, c'est juste une façade. L'intérieur c'est un mec très charmant, un mec qui adore le foot. Oui, c'est un charmant garçon. Il a fait des conneries et il est le premier à les assumer, mais en aucun cas, il y a de la méchanceté. Il peut être en réaction parfois quand on lui a voulu du mal, mais ce n'est pas quelqu'un qui attaque, au contraire. C'est vrai qu'il donne l'image de quelqu'un de féroce, mais c'est un agneau et les joueurs avec lesquels il a vécu dans des groupes l'adorent.

On évoque un contrat de deux ans et demi. Penses-tu qu'il puisse s'inscrire dans la durée avec Saint-Etienne ? Ne va-t-il pas être là juste pour six mois, histoire de se faire voir, pour chercher un autre club dans la foulée dans l'optique d'aller encore plus haut, car on imagine qu'il est ambitieux à 27 ans. Saint-Etienne ne serait-il pas qu'un tremplin pour lui ? (Le Cantalou, Greenwood)
Non, non, l'objectif c'est que tout le monde s'y retrouve, il n'est pas dans cet état d'esprit là : si lui repart sur une bonne dynamique, obligatoirement, tout le monde sera gagnant. Comme tout gamin il avait un rêve. Si tout le monde se remet à flot, et que lui a une bonne opportunité, ce ne serait pas illogique car ce joueur a un tel niveau…

A-t-il le même niveau qu’il y a six ans ? (Le Cantalou)
En tout cas il était très au-dessus du niveau Ligue 1. Même s'il avait perdu un petit peu son niveau de 2012, je pense qu’il sera largement au niveau.

Mentalement, le penses-tu capable de profiter de la pression populaire à Sainté (légèrement différente de celle de Rennes) ou peut-il facilement partir en vrille ? Nous sommes lourdement sanctionnés cette année par les hommes en noirs et si l'on veut un guerrier technique, on a aussi besoin de quelqu'un apportant beaucoup de sérénité (hcatteau)
C'est quelqu'un qui a de la maturité et qui n'a peur de rien. Au contraire, si les Stéphanois reviennent complètement derrière leur club, ce sera encore une force supplémentaire. Yann est un milieu défensif qui a pris assez peu de cartons depuis le début de sa carrière. Je crois qu’il ne s’est fait expulser qu’une seule fois, contre le Celtic à Glasgow en Europa League. Encore que.. non il a pris également un rouge à Bollaert.

Penses-tu que ce joueur, semble-t-il pétri de talent, pourrait donner sa pleine mesure physique, technique et mentale dans un club de la dimension de Sainté. Pourrait-il devenir au milieu le top joueur que nous attendons tous pour franchir un palier ? (Moufles)
Tout le monde a envie de retrouver un peu de continuité, et, lui, va en amener de la continuité. Il a toujours été fidèle jusqu'à ce que Rubin Kazan ne le paie plus. Même à Rennes, il a été fidèle. A un moment donné, il y a eu une grosse proposition du Real Madrid. Le club a refusé, il n'est pas entré en conflit avec le club. Il était d'accord pour faire encore un an de plus.

Penses-tu qu'il a encore un avenir en bleu si justement il arrive à rebondir ? (dronchau)
Il y a plusieurs étapes à franchir avant ça, il en est conscient. Il faut faire les choses en ordre : se poser, apporter un plus à Saint-Etienne, et, dans un an et demi, s'il fait de bonnes saisons avec Sainté, il pourra peut-être avoir un club plus huppé, et, là, on pourra peut-être reparler de la sélection, mais je pense qu'il faut aller piano piano.

Comment va sa cheville ? (Parasar)
T’as peur qu’il vous fasse une Mitrovic ? (rires) Je ne lui ai pas fait passer de visite médicale récemment. Mais ce que je sais, c'est que c'était une machine quand je l'ai connu à Rennes. Il n'était jamais blessé.

Est-ce qu'il a le sang chaud M'Vila ? (Aloisio)
Oui, c'est un passionné, et, comme tout passionné, il a le sang chaud.

Est-ce qu’il bastonne M’Vila ?
Non, non, ce n’est pas un violent. Il n'aime pas l'injustice comme tout le monde, c'est tout.

Est-ce que M’Vila aime la vie ?
Oui, il aime la vie, il est très famille. Il aime partager, il est entier. Il est capable de faire vivre un vestiaire.

Quelle villa pour M’Vila ?
Je lui conseillerais une villa dans la plaine. Moi, j'étais très bien à Andrézieux-Bouthéon.

Est-ce que M’Vila aime les vilains ?
(Rires) Je ne sais pas. Étant un ex-international, il a connu des Lyonnais en sélections de jeunes ou en A. C'est d'ailleurs Benzema qui lui a fait la passe décisive sur le seul but qu'il a marqué en 22 sélections en équipe de France A. Il va se faire aux us et coutumes du club et saura répondre présent lors du prochain derby pour aider les Verts à prendre leur revanche après l’humiliation du match aller.

Après KTC, Pajot et probablement M’Vila, quel sera le prochain vainqueur de la Coupe Gambardella à signer à Sainté ? Brahimi peut succéder à Rémi ? Le Marchand peut venir en courant ? (José)
En tout cas ce sont de bons profils. Yacine jouait en numéro 10 en Gambardella. Cela permettrait de reconstituer à Sainté le milieu de terrain que j’avais aligné quand on a gagné la compétition en 2008 : M’Vila-Pajot-Brahimi. Quant à Maxime, il fait une très belle saison à Nice au poste de latéral gauche. Il y a aussi un joueur qui joue un petit peu moins, qui jouait arrière gauche à Dijon, c'est Samuel Souprayen qui peut vous aider dans l'opération maintien. Par contre, le bémol pour lui, c'est qu'il est d'Oullins, donc Lyonnais ! (rires)

Cette tare n’est pas rédhibitoire, comme l’a prouvé Patrice Garande. Tu touches des commissions lorsqu'un ancien Rennais signe ? (Aloisio)
Non mais je vais finir par postuler à l’ASSE ! (Rires) Plus sérieusement, c’est un clin d’œil sympa.

Nicolas Dyon      La fiche de Nicolas Dyon

Travaillant actuellement à Lugano (L1 suisse) après deux saisons passées au Grasshopper Zurich, l'ancien préparateur physique des Verts et du Stade Rennais Nicolas Dyon nous dit pourquoi il aime'Vila.

Nico, te souviens-tu des débuts en pro de Yann M’Vila ?
Comme si c’était hier ! Je suis arrivé au Stade Rennais avec Frédéric Antonetti en juin 2009. Alors que nous étions en stage de pré-saison à Carnac, Pierre Dréossi a annoncé à Fred que Yann, qui venait tout juste d’avoir 19 ans, allait être prêté en Ligue 2 pour s’aguerrir. Nous avons joué l’après-midi en match amical et Fred a demandé dans la foulée à ce que Yann reste cinq jours de plus. Passé ce délai, Fred a refusé que Yann soit prêté. Lors de la deuxième journée, on jouait à Nice. Notre numéro 6, le Japonais Inamoto, s’est fait expulser, du coup Yann a joué le dernier quart d’heure. Il n’est plus sorti de l’équipe. Il a alors enchaîné trois saisons avec nous devant la défense, avec le succès que l’on connaît…

Comment décrirais-tu Yann ?
Déjà il faut souligner que Yann est un joueur qui aime fondamentalement le football. Yann aime le jeu. Yann aime l’entraînement. Je ne l’ai jamais vu râler ou se plaindre de l’entraînement. C’est un joueur qui a beaucoup de qualités, à commencer par ses fameuses passes. La passe « Ligue des champions » comme aimait à le dire Fred. Yann voit des angles de passe que les autres joueurs ne voient pas. Il voit avant les autres et mieux que les autres ! C’est qui fait sa force. Il excelle en sentinelle et sait être un relais parfait entre la défense et l’attaque.

Physiquement, quel regard d’expert portes-tu sur Yann ?
C’est l’un de ses atouts. Yann est fort physiquement aussi quand il est en forme ... Et ça je ne peux pas l'affirmer aujourd’hui car je ne connais pas son niveau de forme depuis 2013. Au Stade Rennais, en tout cas, c’était un athlète fort dans les duels et dans l'impact. On l’a vu aussi en équipe de France où il s’est notamment illustré lors des victoires contre l’Angleterre à Wembley, contre le Brésil au Stade de France ou encore contre l’Allemagne à Brême… Dans les tests musculaires, je me souviens qu’il était toujours dans le top 3 au Stade Rennais. Yann a un bon niveau d’endurance. Mais il a besoin de beaucoup s'entraîner pour atteindre son poids de forme.

Humainement, il était apprécié au Stade Rennais ?
Oui, c’était un formidable partenaire très apprécié car toujours positif. J’ai le souvenir d’un garçon souriant, travailleur. Il était encore jeune, je pense qu’il est plus mature aujourd’hui. A mon sens, il a compris ce que voulait dire le haut niveau et ses exigences. Avec son potentiel, il aurait dû jouer dans un grand club européen. Mais il a raté sa chance. Il a joué à l’Inter de Milan, il devrait y être encore. Au fond de lui-même, il sait qu’il devrait évoluer dans un gros club européen, même s’il reste discret sur le sujet. A-t-il fait des mauvais choix de carrière ? S’est-il un peu perdu en allant en Russie ? C’est à lui de répondre à ces questions. Des erreurs de comportement extra-sportif ont sans doute perturbé sa progression.

Que t'inspire son retour en Ligue 1, à Sainté en particulier ?
Là pour le coup ça me semble un très bon choix sportif. Yann a besoin de repères. C’est un affectif. Sa rencontre avec Fred a été le déclencheur de sa carrière, ça c’est sûr ! Il a besoin d’évoluer sous la houlette d’un entraîneur qui le connaît bien. A Sainté, il va retrouver Jean-Louis Gasset. Manifestement, les deux hommes se connaissent bien et s’apprécient depuis qu’ils se sont côtoyés en équipe de France. Le fait de connaître le coach va faciliter la tâche. Yann va également retrouver Kévin Théophile-Catherine et Vincent Pajot, ça va l’aider à s’adapter rapidement à son nouvel environnement.

Yann va être très attendu à Saint-Etienne vu la situation délicate du club…
Quand bien même l’ASSE devrait jouer le maintien jusqu’à la fin du championnat, ça ne posera pas de problème. Yann a une forte personnalité et le stress n'existe pas chez lui. La seule chose qui m'inquiète un peu, c’est la blessure. Chez nous, il n’a jamais été blessé plus de cinq jours en trois ans. Mais l’intégrer de suite avec peu de préparation post-Noël pour un joueur qui retrouve la Ligue 1 et son intensité, ce n’est pas simple. Je pense qu’il arrivera à se mettre dans le bain et apportera une plus-value à l’ASSE. Progressivement, oui. Mais un club qui joue le maintien n’a pas le temps…

Yann a joué vingt matches cette saison avec le Rubin Kazan. Il n’a plus joué depuis cinq semaines mais devrait quand même être très vite opérationnel. A 27 ans, il est dans la force de l'âge !
Exactement, je lui souhaite vraiment d’être rapidement performant pour aider Sainté à remonter. C‘est ce que je lui ai dit cette semaine au téléphone. Yann m'a questionné également sur le club. Il connaît et apprécie le public stéphanois pour y être venu plusieurs fois avec le Stade Rennais. Je lui ai juste dit : « fonce, tu vas te régaler chez les Verts ! »

Yann M'Vila fait son mea-culpa (Source : Poteaux Carrés le 25/02/2018)

Dans un reportage diffusé en fin de matinée sur TF1 lors de l'émission Téléfoot, Yann M'Vila a évoqué le derby avant de faire son mea culpa.

 "Tout simplement j’ai eu le coach Gasset au téléphone. Il a eu un très bon discours, un très bon projet aussi. Je l’ai eu deux ans en équipe de France. J’avais la chance de le retrouver donc je n’ai pas hésité. Le fait que ce soit Saint-Etienne, un grand club français avec une histoire, bien sûr ça a joué aussi. On a eu de la chance de visiter le musée. Quand on vient à Saint-Etienne et qu’on ne connaît pas spécialement le club, je pense qu’on se doit d’aller dans ce musée pour vraiment découvrir ce qui s’est passé. On m’a expliqué l’importance du derby, bien sûr ! Sur les réseaux sociaux ça parle beaucoup aussi. Je sais que ça va être un très gros match, surtout avec ce qui s’est passé au match aller. C’est à nous de gagner ce match, tout simplement !

 Mon parcours est mitigé. Je sais que je n’ai pas fait le parcours que je devais avoir. Mais voilà, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. L’un des plus gros regrets dans ma carrière c’est de ne pas avoir écouté le coach Antonetti dès le début. Il m’avait prévenu : « Attention Yann, tu vas te brûler ! Attention, attention ! » Mais moi j’étais jeune, j’étais beau, j’étais fort. Je ne faisais pas très attention à ce qu’il disait. Il s’avère qu’il a eu raison. J’ai quelques regrets en ce qui concerne les faits divers qui ont émaillé ma carrière. Pour ma famille et plus tard pour mes enfants. Il y a énormément de choses qui sont fausses. Je n’ai pas démenti, je n’ai pas le temps pour ça.

 Dieu seul sait ce qui s’est passé, pour moi c’est le plus important. Certains disent que je suis ingérable ? Ce mot-là est très fort. Oui, parfois, de temps en temps, je suis une petite tête de mule mais pas ingérable, c’est impossible. Quand on me dit quelque chose, je sais quand il faut la fermer, quand il faut répondre aussi, mais toujours avec respect. Ma femme m’a super bien canalisé. J’ai quatre enfants. Ma petite princesse, la dernière, elle m’a encore plus canalisé. Je suis un homme heureux, droit dans mes bottes aujourd’hui. Je ne peux penser qu’au football.

 L’équipe de France, bien sûr que j’y crois encore ! Après, voilà, je suis réaliste. Je sais très bien qu’aujourd’hui il y a de très bons jeunes, de très bons joueurs. Je ne me prends pas spécialement la tête par rapport à ça m’est sûr que c’est toujours dans un coin de ma tête. Cela me manque, bien sûr ! J’ai eu des contacts avec Didier Deschamps dès qu’il a pris la tête de l’équipe de France. Il m’a appelé, on s’était parlé comme des hommes. Il comptait sur moi mais c’est moi qui ai déconné. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Si j’avais un message à lui faire passer, je lui demanderais de regarder les matches de Saint-Etienne. Ce serait pas mal ! (rires)"

Portrait de Yann M'Vila sur la chaîne Onzéo (le 26/03/2018)    La video

Dans une interview à ASSE TV sur Onzeo, le milieu de terrain raconte les grandes étapes de sa carrière. De ses débuts en banlieue d'Amiens à l'ASSE, en passant par la Russie et l'Équipe de France, il offre un oeil critique sur ses propres expériences.

Pièce maîtresse du dispositif de Jean-Louis Gasset depuis son arrivée, Yann M’Vila retrouve petit à petit son meilleur niveau. Il revient sur plusieurs épisodes marquants de sa vie de footballeur.

En premier lieu, il explique comment son père, joueur et entraineur de l’Entente Sportive de Sains Saint-Fuscien en banlieue d’Amiens, a fait naître chez lui une vraie passion : «J’ai commencé le foot à 3 ans, et je jouais avec l’équipe de mon grand-frère que je suivais partout. Mon père était dur pour que je puisse être fort mentalement dans ma carrière de footballeur. C’est ce qui a fait l’homme que je suis aujourd’hui.»

Yann M’Vila revient ensuite sur ses débuts avec le Stade Rennais en 2008 et sa relation avec Frédéric Antonnetti, entraineur du club breton à l’époque. «Mon premier match en Ligue 1 ? C’était compliqué ! J’ai fait ma première apparition à Nice, alors qu’il ne restait que 10 minutes de jeu et nous étions à 10 contre 11. C’était un risque pour l’équipe, mais aussi pour moi», reconnait-il.
 
Très tôt, ses performances remarquables font émerger des rumeurs le menant dans de grands clubs en Europe. De très grands clubs même, pour lesquels les rumeurs sont fondées. «À 17 ans, le Real Madrid m’a appelé. Ils voulaient que je joue avec l’équipe réserve. Les journaux en ont parlé un peu plus tard. J’étais content, mais il ne faut pas y prêter beaucoup d’attention.»
 
Lorsqu’il quitte le Stade Rennais pour le Rubin Kazan, son acclimatation en Russie est difficile. Il est rapidement prêté à l’Inter Milan, sans grande réussite. «Quand je regarde par où je suis passé, je sais faire la part des choses entre les réussites et les échecs : l’Inter, c’était un échec.» En Angleterre en revanche, Yann M’Vila a brillé sous les couleurs de Sunderland, où les fans du club l’ont élu Joueur du mois à plusieurs reprises. En Russie, de retour au Rubin Kazan, il s’est vu porté à plusieurs reprise le brassard de capitaine : «Je ne parlais que quelques mots de russe. Je ne pouvais pas tenir une conversation en russe avec un joueur, et pourtant, on m’a donné le brassard.». C’est après cette expérience valorisante qu’il a ensuite rejoint l’AS Saint-Étienne.
 
Il évoque enfin ses retrouvailles avec l'entraineur stéphanois, qu’il a connu comme adjoint sous l’ère Laurent Blanc en équipe de France : «Ce qui me plait avec ce coach, c’est la relation très franche que nous avons. Si j’ai fait un bon match, il me félicite. Si je n’ai pas été au niveau, il n’hésite pas à me le dire non plus.»
 
Le joueur de 27 ans conclut que le choix de rejoindre les Verts s’avère être le bon. Optimiste, il voit l’équipe progresser et terminer la saison de belle manière.

Yann M'Vila sur SFR Sports (le 16/04/2018)

Yann M'Vila a accepté de passer au grill des questions de Mohamed Bouhafsi ce soir sur SFR Sports. Extraits.

 "Je suis rarement dans les médias car je suis ici pour jouer au foot. J'ai commencé ça très jeune. A la base je suis concentré sur le football et je n'aime pas trop m'exprimer. Avec Saint-Etienne, on a atteint un premier objectif. Maintenant on va essayer d'aller chercher une place en Europe, on ne va pas se le cacher. Il faut être réaliste et on va tout faire pour. L'ambiance dans le Chaudron est tout simplement exceptionnelle ! Cela ma rappelle énormément Sunderland, vraiment une ambiance de folie. Ils nous accompagnent tout le temps, le seul bémol c'est que parfois ils sont suspendus, ils n'ont pas pu nous accompagner par exemple à Nantes. L'ambiance lors du dernier match contre Parus était extraordinaire.

 Je me sens épanoui à Sainté car je bénéficie de la confiance du staff. Dans un premier temps la confiance du coach mais vraiment la confiance du staff, que ce soit Ghislain Printant ou Julien Sablé. Après, sincèrement, l'ambiance du vestiaire est extraordinaire. Il n'y a rien à dire là-dessus, on rigole tous les jours. Je pense que c'est ça qui amène aujourd'hui notre bon état d'esprit. Je ne pense pas être encore à 100%. Je sais que je peux faire mieux. Mais malheureusement j'ai eu quelques petites douleurs de temps en temps. J'ai beaucoup été ménagé ces dernières semaines. Quand je vais vraiment pouvoir m'entraîner toute la semaine, je pense que je serai vraiment à 100%.

 En toute franchise, c'est vraiment pour Jean-Louis Gasset que j'ai signé à Saint-Etienne. Clairement, quand il m'a appelé, j'ai réfléchi mais je n'ai pas hésité. J'ai énormément confiance en lui, il a énormément confiance en moi. Quand deux personnes se font confiance mutuellement comme ça, ça ne peut que fonctionner. C'est pour ça que je suis venu. S'il y avait eu le même projet mais sans Jean-Louis Gasset, je ne sais pas si j'aurais signé. Avant de signer dans un club, je regarde vraiment ce que me dit le coach, ce qu'il me propose. Jean-Louis Gasset, je l'avais connu déjà deux ans en équipe de France. C'est pour ça que j'ai accepté et que j'ai foncé. Le coach me donne une telle confiance que j'essaie de la lui rendre sur le terrain.

 Mathieu Debuchy peut largement prétendre à un retour en équipe de France. Au-delà de ses quatre buts, il fait des prestations extraordinaires. En plus, c'est un très grand professionnel, sur le terrain comme en dehors. Il mérité sa place, dans les 23 déjà. Est-ce qu'un club comme l'OM peut me faire rêver ? L'OM, c'est un très grand club, là-dessus il n'y a rien à dire. Après, moi je suis à Saint-Etienne, je suis bien là-bas. J'ai un contrat avec l'ASSE donc je n'ai pas envie de parler d'autres clubs. Pour l'instant Marseille est un très grand club, tout simplement, c'est juste ça que je peux dire. Mon papa et mon deuxième fils aiment l'OM. Mais mon premier garçon est pour Paris.

 Je voudrais être plus décisif. Faire des passes décisives ou tout simplement marquer des buts. Je pars beaucoup de derrière, j'essaie de donner de la technique. A 27 ans, je suis plus proche de la retraite que du début. 27 ans, c'est l'âge de la réflexion, de la maturité. Je suis en plein de dedans. Je vais essayer de continuer ce que je suis en train de produire sur le terrain et de faire mon mieux à chaque match. L'équipe de France me manque, j'ai passé deux ans extraordinaires avec les Bleus. J'ai pu connaître un Euro. Retrouver l'équipe de France n'est pas nécessairement un objectif mais c'est dans un coin de ma tête. Ce n'est pas une obsession. Je suis revenu en France avec une mission, maintenir le club avec les collègues en igue 1. C'est chose faite. Maintenant on va essayer d'accrocher l'Europe, c'est aujourd'hui la chose la plus importante à mes yeux.

 Un retour en Premier League ? Pourquoi pas. Je n'ai que 27 ans, j'ai signé à Saint-Etienne jusqu'en juin 2019. Je suis très bien là-bas, tout se passe bien. Moi je ne pense qu'au foot, qu'au terrain. Mon agent est là pour le reste. Mais c'est dans un coin de ma tête, bien sûr ! J'ai passé un an extraordinaire à Sunderland, pour moi c'est le meilleur championnat au monde. Revenir en Angleterre, pourquoi pas, mais il faut savoir où. Serai-je encore Stéphanois la saison prochaine ? Dieu seul sait. Pour l'instant, on n'en a pas discuté, que ce soit avec les dirigeants ou avec le coach. On a un objectif, on rêve d'accrocher l'Europe. C'est le 19 mai qu'on pourra s'asseoir autour d'une table et discuter."

Yann M'Vila évoque son avenir (le 18/04/2018)

Yann M'Vila évoque son avenir aujourd'hui dans la dernière édition du Progrès. Extraits.

 "J’ai été étonné par l'ASSE dans le bon sens du terme. Par l’ambiance du vestiaire d’abord où j’ai rencontré des mecs adorables. Par les supporters, ensuite, qui sont toujours derrière nous. Je le savais déjà un petit peu mais je ne pensais pas que c’était aussi grand, aussi fort. Je suis vraiment heureux d’être ici. La ville, ses environs, ça me plaît parce qu’au moins, tu n’es focalisé que sur le foot. Quand tu es footballeur, tu rentres à la maison après l’entraînement, les matchs et tu te reposes. C’est très bien pour la récupération.

 La présence de Jean-Louis Gasset m'a carrément convaincu de rejoindre l'ASSE. Quand on a commencé à parler de moi à Saint-Etienne, tout le monde savait que ça allait passer par le coach. Il m’a demandé de l’aider. Je suis venu avant tout pour lui. Je lui devais bien ça. Avant de parler de quoi que ce soit, il y a l’aspect humain. De 2010 à 2012, en équipe de France, il m’a fait progresser avec Laurent Blanc. J’ai eu 22 sélections dont 19 titularisations. C’est la preuve d’une énorme confiance. Jean-Louis m’a donné la sienne. Il a eu un grand rôle.

 Comment je vois mon avenir ? Pour l’instant, je ne vois rien du tout. Je vois juste que je suis là à Saint-Etienne. Les supporters ont peur de me voir partir parce que ça marche super bien. Tout le monde aimerait la saison prochaine qu’il y ait les mêmes joueurs. Même nous, on en discute. Mais ce n’est pas nous qui décidons. J’ai signé jusqu’en juin 2019. Donc, pour l’instant, mon avenir est ici. Ce qui pourrait m'inciter à rester ? Les ambitions du club, savoir ce qu’ils veulent faire. Mais ça, on ne peut pas en discuter maintenant. Il reste des matchs. On peut faire quelque chose de très grand. Un exploit même !"

Chris Mavinga content pour Yann M'Vila (le 29/04/2018)

Ancien coéquipier de Yann M'Vila à Rennes, chez les Bleuets et au Rubin Kazan, le défenseur de Toronto Chris Mavinga se réjouit dans Onze-Mondial des succès de son pote à Sainté. 

"Je suis content pour lui. Franchement, je ne pensais pas qu’il allait rentrer en France. Quand il me parlait, je n’avais pas l’impression qu’il était super chaud. Il a dû longuement réfléchir avant de faire ce choix. Il devait se sentir prêt. Je pense qu’il avait aussi besoin de se racheter auprès du public français. Il a fait un bon choix. Il est dans un bon club. Tout se passe bien pour lui. Tant mieux. Le retrouver la saison prochaine à Saint-Etienne ? Tout ça n’est pas d’actualité pour moi. Oui, j’ai envie de revenir en Europe, mais peut-être pas maintenant. Ce n’est pas comme si j’avais faim tout de suite d’Europe, tu comprends ? Je ne veux pas me prendre la tête avec tout ça. Quand je reviendrai, je serai à bloc, à 200% pour faire les matchs qu’il faut."

Yann M'Vila aime les Etats-Unis (le 06/06/2018)

Dans la dernière édition du Progrès, le milieu de terrain stéphanois Yann M'Vila parle de son attirance pour les Etats-Unis. Extraits.

 "Je suis un amateur de rap, français et américain aussi. J’en écoute énormément. Je n’écoute que ça pratiquement. Le rap, pour moi, c’est comme le foot. J’essaie toujours de découvrir de nouveaux talents. Devenir Producteur ? Oui si j’avais été américain. En France, tu n’es pas sûr de pouvoir récupérer l’argent que tu mets dedans... Les Etats-Unis, c’est un pays qui me fait rêver. J’aime bien la culture américaine. Et puis, là-bas, les gens ne sont pas toujours à regarder ce que tu fais.

 Je m' rends rend régulièrement pour les vacances. Franchir le pas et y vivre pour de bon ? Bien sûr. Largement ! J’aime beaucoup la région de Los Angeles. Romain Alessandrini est très bien là-bas. J’ai mon pote Chris Mavinga qui joue au Canada, à Toronto. Il me dit que c’est super bon. Il kiffe. Il vient même de prolonger. Je ne ferme pas la porte à une aventure aux States dans quelques années. J’ai lu que David Beckham allait bientôt avoir sa franchise à Miami. Pourquoi pas si je peux toujours courir et que je suis en bonne santé !"

Yann M'Vila aime Saint-Etienne (Poteaux Carrés, le 15/12/2018)

Avant d'affronter les Aiglons demain, 16 décembre 2018, à l'Allianz Riviera, Yann M'Vila s'est confié au Parisien. Extraits.

"Saint-Etienne est une ville qui vit au même rythme que son équipe. Un endroit où le foot est l’une des choses les plus importantes de la ville. Dès que tu nais, tu es pour l’ASSE. Je sais que ça peut être pareil dans d’autres villes mais ici, c’est encore plus fort. À Saint-Étienne, je sais ce que veut dire avoir un peuple derrière soi. Quand tu perds, les gens te disent qu’ils sont tristes mais en te soutenant. Ce n’est jamais méchant. Ça vient du cœur. C’est de l’amour.

Mon plus gros regret : c’est de ne pas avoir écouté Frédéric Antonetti à Rennes. Il m’avait dit : "attention, tu vas te brûler les ailes." Moi, à l’époque, je rigolais : tout se passait bien. J’étais jeune et en équipe de France. Mais c’est lui qui avait raison. Il ne faut pas se croire le plus beau. Mais j’ai su rebondir. Aujourd’hui, je suis beaucoup plus fort mentalement. C’est la clé pour faire une carrière.

J’aime conseiller. Ici, il y a des jeunes milieux de talent comme Assane Diousse ou Mahdi Camara, qui deviendront très forts s’ils écoutent les bons conseils. Arnaud Nordin, qui revient bien. Pierre-Yves Polomat, qui a aussi connu des problèmes, a du potentiel. S’il y a quelqu’un qui sait que la vie est plus forte que les erreurs de jeunesse, c’est bien moi. Tomber, ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est de se relever.

A mon palmarès, j'ai juste une coupe Gambardella à Rennes. Quand j’étais plus jeune, je m’imaginais un destin sans problème avec un parcours qui m’emmènerait en Ligue des champions. Peut-être que je jouerai un jour en Ligue des champions mais aujourd’hui, j’aimerais tellement gagner une coupe avec Saint-Etienne. Ramener la Coupe de France ici, cela doit être magnifique. Il me reste, j’espère, au moins six bonnes années devant moi. Ça laisse du temps pour ramasser des trophées.

Je regarde les matchs des U19 de Saint-Etienne. J’aime bien observer les jeunes. Cela me rappelle de bons souvenirs. Plus tard, j’aimerais entraîner des jeunes. J’ai le regard qu’il faut. Une de mes qualités, c’est de savoir analyser des matchs. Je me fiche des actions, j’observe les choses. Parfois, je ne regarde qu’un seul joueur et ses déplacements. D’ailleurs, sur le terrain, je ne joue pas pour le jeu mais pour disséquer les déplacements des joueurs de mon équipe et de l’autre. J’adore photographier en quelques secondes les déplacements adverses pour les anticiper. Le foot, ce n’est pas juste un jeu. C’est une stratégie permanente."