Le nouveau Président Henri Grange s'exprime dans Le Progrès |
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Jeudi 15 mai 2003 |
Henri Grange, première
question que se posent tous les supporters du club, comment devient-on président
de l'ASSE ?
« Ce n'était pas du tout prémédité. Alain Bompard l'a bien expliqué.
J'avais décidé de devenir actionnaire puis on a réfléchi ensemble en se
disant que c'était peut-être la meilleure solution pour le club. Alain l'a
bien compris. Mais si on devient président, c'est d'abord parce que les
actionnaires le veulent. Ce sont eux qui décident. »
Par contre, c'est bien vous qui avez décidé
de devenir actionnaire ?
« Oui. Didier Degraeuwe m'a d'abord parlé de ses réflexions sur le club
avant de m'interroger «Est-ce que ça ne vous tenterait pas» ? Si j'ai réalisé
la vente de deux entreprises, ce qui représente vingt-six ans de ma vie
professionnelle, je n'ai pas des moyens exceptionnels pour autant et je n'ai
pas envie de faire n'importe quoi. Mais j'ai estimé que ce club mérite des
efforts et quelques années de ma vie. Il fait partie de l'histoire de la région
et donc de cette partie de la Haute-Loire plus tournée vers Saint-Etienne que
de l'autre côté du département. Je me suis dit, « Pourquoi laisser partir
ce club, pourquoi refaire une révolution et n'importe quoi ». Ici, tout le
monde a besoin de l'ASSE. »
Et vous avez alors accepté d'investir ?
« Oui, mais je vais vous raconter une petite histoire personnelle et vous
allez un peu plus comprendre. Tout a un peu commencé avec un stage en
entreprise que devait faire mon fils Jérôme qui a aujourd'hui 18 ans et
demi. J'étais sponsor et j'avais alors demandé s'il y avait une possibilité
qu'il le fasse au club avec Éric Fages car il s'intéresse à la
communication.
Lorsqu'il eut terminé son stage, il m'expliqua combien il avait été bien
accueilli et que ce qu'on disait à l'extérieur sur l'ASSE, c'était
n'importe quoi. Ca a créé quelque chose et quand il m'a lancé ensuite que
son rêve serait de faire quelque chose pour ce club, je lui ai proposé de
tout tenter pour le réaliser. Ce n'était pas des paroles vraiment fondées
mais tout est parti de là. J'ai proposé à mon fils de suivre tout le
cheminement du projet, d'assister à toutes les réunions ; c'est ainsi qu'il
était présent samedi. Pour moi, la famille, c'est quelque chose de très
important. C'est ma base de fonctionnement, la famille et les amis. »
Jusqu'à présent, le football c'était quoi
pour vous ?
« J'étais supporter bien sûr puis j'ai été sponsor de l'ASSE. J'ai aussi
joué à Riotord de 10 à 34 ans ou même plus mais je n'ai jamais été
dirigeant. A Riotord, le club tient d'abord par Jean Trouiller. C'est le président
et il est très formateur. Que la vie serait belle s'il n'y avait que des gens
comme ça. Il ne faut pas oublier tous ces hommes de l'ombre. Moi, j'ai été
président du tennis mais c'est normal. Quand on vit dans un microcosme comme
Riotord, on est forcément amené à participer un peu à tout. Riotord, j'y
suis né, mon père y est né. Alors »
Quelle est votre première impression sur le
football professionnel ?
« Je suis sur un nuage, je vis un rêve. On m'en a tellement dit sur ce monde
En fait, ma première impression est très favorable et sincèrement, Alain a
un comportement plein de gentillesse et de respect avec moi. Il n'est pas du
tout comme on me l'avait décrit. Il faut arrêter avec sa réputation. Il
n'est pas du tout mégalo. »
Quel a été votre parcours jusqu'à
aujourd'hui ?
« J'ai commencé à 21 ans et j'ai connu une belle réussite, voilà.
L'important, c'est que je viens d'ouvrir une nouvelle boîte dans un segment
qui va, je l'espère, connaître une très forte évolution. J'ai réussi ma
vie professionnelle tout en étant un patron respecté et je n'ai jamais oublié
qu'il n'y a pas de bon patron sans bons ouvriers. J'aimerais créer ici la même
osmose, que tout le monde aille dans le même sens. Quand les gens travaillent
les uns contre les autres, ça ne marche pas. J'ai dû employer plus de deux
cents personnes dans ma vie. Je ne pense pas n'avoir laissé que de mauvais
souvenirs. »
Quelle sera votre politique générale dans la
direction du club ?
« Retenez bien ce que je vous dis. On va travailler avec Alain qui connaît
très bien le milieu et qui a réalisé de très belles choses. On va essayer
de vraiment tourner la page. Je n'ai pas la prétention de m'incruster de
rester dix ans mais je voudrais arriver à construire. »
Henri Grange, un gestionnaire avisé
Le nom de Henri Grange est, depuis samedi, sur bien des lèvres.
Il en va ainsi dès qu'on touche de près le maillot vert. Mais même s'il était
moins médiatisé hier qu'il ne le sera demain, cet homme né un 14 juillet et
qui fêtera ses quarante-huit printemps cet été n'en est pas à sa première
révolution ou évolution, terme qui semble mieux coller au caractère du
personnage.
Henri Grange n'est pas un inconnu pour tout le monde et en particulier pour
les habitants de la Haute-Loire.
Nos confrères de L'Éveil dressaient ainsi un portrait de lui dans une édition
récente, dans un dossier sur l'industrie du plastique. «Henri Grange fait
figure d'industriel aux doigts d'or sur le plateau sigolénois» y lisait-on.
«Ce gestionnaire avisé, président du syndicat national des films plastiques
et entrepreneur de premier ordre se veut un patron à la culture collégiale,
plus que patrimoniale.»
Pdg et propriétaire de J & M. Coumpound, une entreprise basée à
Saint-Romain-Lachalm, et également actionnaire de la société Leygatech dont
il est le créateur.
Il est aussi directeur général pour trois ans encore de la société J &
M. Plast, basée à Beauzac, cédée à SP Métal, premier fabriquant
d'emballages ménagers en Europe.
Ses mérites ont été reconnus bien au delà du département puisqu'il est président
du syndicat national des films plastiques.
Aujourd'hui, il milite pour une évolution de la plasturgie pour que les
emballages «deviennent des produits de développement durable.»
Jacques Barrot: «Nous devons tous le soutenir»
La nouvelle de la prise de présidence de l'ASSE par Henri Grange, industriel
de la Haute-Loire, a fait son petit effet dans le landerneau local où le
personnage est bien apprécié de ses homologues du milieu industriel de l'est
du département. Lundi à Monistrol-sur-Loire, Henri Grange, jovial et débonnaire,
était à l'inauguration de l'antenne de la CCI, occasion de recueillir à
chaud quelques impressions et d'abord celle de Jocelyne Duplain, la présidente
de la CCI, nullement surprise de cette accession à la tête de l'ASSE. «Il
est difficile de m'exprimer car Henri Grange est avant tout un ami, mais je
suis heureuse que quelqu'un soit prêt à mettre les moyens financiers et de
la disponibilité dans une affaire comme le club de l'ASSE avec la fantastique
image qu'il véhicule. De toute façon, on se sent ici très proches de la
Loire. Il n'y a pas de frontières et on a la même culture. Alors, le fait
qu'un industriel de chez nous préside à la destinée du club me paraît
somme toute naturelle».
Pour sa part, Jacques Barrot se disait également heureux de cet événement,
«Je suis rassuré que ce soit un chef d'entreprise valeureux qui ait pris les
rênes de l'ASSE. Henri Grange est un homme qui a fait ses preuves, avec un
parcours marqué par l'efficacité. Nous devons tous le soutenir. L'ASSE
devient un peu un club haut-ligérien, mais on sait bien que la Haute-Loire a
toujours su fournir des bataillons pour soutenir cette équipe.».