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Eric
Fages répond à Mireille Rossi |
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Vendredi 28 février 2004 |
Si on en croit la plume, mouillée d’acide, de Madame Mireille Rossi
journaliste (?) du Dauphiné Valence, chargée de faire un papier d’ambiance
au lendemain du match Valence-ASSE, les supporters de l’AS Saint-Etienne
sont des alcooliques, des idiots braillards, dont la passion a des relents de
friture, «d’excellents Français», «d’excellents soldats» qui aiment
le «fouteballe».
C’est cela, à ses yeux, la Passion selon Saint-Étienne.
Allez Madame Rossi, on ne vous en veut pas ! Votre article, de commande
apparemment, vous a gâché votre week-end. Votre papier, aussi bête que méchant,
qui se veux drôle à la mode «Almanach Vermot » affiche un mépris pour les
gens, un dédain qu’on trouve le plus souvent chez les dames patronnesses,
plus habituées au réunion «Tupperware» qu’à se frotter au peuple d’en
bas…
Oui Madame, nos supporters (et ceux qui supportent Valence à moins
qu’ils ne soient soumis à un microclimat bienfaisant) ne boivent (hélas)
pas que du thé ou de la camomille, portent des écharpes vertes en laine qui
ne proviennent pas de chez Hermès Paris, chantent en cœur et avec leurs
tripes pendant 90 minutes, se déplacent en groupe (je n’ai pas écrit en
troupeau) et mangent des cornets de frites à défaut de trouver, aux abord
des stades, des sandwichs au foie gras…Oui, ils sont heureux, surtout
lorsque leur équipe a gagné avec panache, comme ce fut le cas à Valence.
Allez Madame Rossi, on ne vous en veut pas mais on vous plaint vraiment. On
vous plaint de ne pas comprendre la joie et la fierté de ces jeunes qui
suivent leur équipe partout en France et même à Valence alors qu’ils rêvent
de Monaco; des jeunes qui croient en quelque chose, même de couleur verte,
alors que la société fait tout pour qu’ils ne croient en rien; qui bâtissent
de solides amitiés et de surprenants souvenirs en parcourant notre beau pays.
Oui Madame, puisque c’est une découverte pour vous, le football est un
sport po-pu-laire, le sport le plus aimé au monde de Rio à Douala, de
Lorient à Saint-Etienne. Oui Madame, il y a une vie après le théâtre et
l’opéra. A ce sujet, moi qui fréquente beaucoup ces nobles endroits,
j’en ai entendu à l’entracte des conneries proférées par des intellos
cravatés et des vieilles emperlousées ! Comme quoi, Madame Rossi…
Allez Madame, venez chanter avec nous, venez vibrer avec les Verts, venez
comprendre ce qui fait la passion de milliers de supporters de l’ASSE dans
toute la France, venez vous mêler aux ste-pha-nois un instant… Ils vous le
rendront bien !
Allez les Verts !
Eric FAGES