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Julien
Perrin, un Lyonnais chez les Verts
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Mardi 26 avril 2005 |
UNE ERREUR DE JEUNESSE QUI COÛTE CHER
L’histoire est belle. Voilà un peu plus d’un an, en décembre 2003, l’intéressé se faisait “virer” de l’OL pour une sombre histoire de vol de portable dans les vestiaires: «On m’en avait déjà volé quatre, j’ai fait la bêtise d’en voler un à mon tour. On m’a dénoncé. J’assume ce qui s’est passé. Je ne suis pas un gars comme ça, ce n’est pas mon style. C’est une erreur de jeunesse, une “connerie” que je regrette bien évidemment». A 18 ans, alors qu’il avait un contrat espoir longue durée (5 ans) et tout l’avenir devant lui, il était mis à la porte de son club formateur, son club de cœur: «J’allais à tous les matchs». L’horizon s’assombrissait sérieusement pour celui qui avait commencé le foot à 6 ans à Saint-Maurice-de-Gourdans dans l’Ain, qui avait poursuivi sur Paris (au Stade Olympique) avant d’atterrir à l’OL un jour de janvier 95: «J’avais 10 ans. J’ai fait un essai, quatre ou cinq entraînements. A l’origine, je jouais gardien ou arrière droit. Ils m’ont mis attaquant au bout de douze mois et pour mon premier match à ce poste j’ai marqué trois buts. Les saisons suivantes, j’ai toujours terminé meilleur buteur de mon équipe, voire du championnat. En 17 ans, nous avons été demi-finalistes de la Coupe Gambardella et finalistes du championnat de France. C’était la génération des Berthod, Clément, Touré....».
«GEOFFROY-GUICHARD, C’EST MAGIQUE»
Son aventure lyonnaise s’est arrêtée nette six mois plus tard dans la douleur: «On m’a licencié, ce fut une vraie cassure. Avec moi, les dirigeants de l’OL ont voulu donner un exemple. Aujourd’hui, la page est complètement et définitivement tournée». Il est allé rebondir chez le voisin stéphanois après deux essais à Auxerre et Gueugnon: «Fleury Di Nallo mon agent a proposé mes services à Gérard Fernandez. Au bout de deux semaines d’entraînement, l’affaire était conclue. Je n’ai pas pu signer tout de suite. J’ai dû patienter jusqu’en juillet pour décrocher un contrat stagiaire d’un an.
18 MINUTES CONTRE NICE
En attendant, j’étais au chômage, je m’entraînais avec la CFA et je jouais avec les 18 ans». Il lui a fallu se remettre à niveau, rattraper le temps perdu: «Je suis arrivé avec cinq kilos en trop. Gérard Fernandez m’a toujours poussé. Parfois, je lui en voulais terriblement, aujourd’hui je le remercie. Il m’a fait franchir un palier». La récompense est venue beaucoup plus tôt que prévu. Quelques apparitions en CFA dans un premier temps (2 buts à son actif) et Julien a fait directement le grand saut. Gomis prêté, Le Tallec reparti d’où il venait, Compan et Sakho blessés, l’opportunité était belle à saisir: «C’est malheureux pour Lilian». L’attaque décapitée, Élie Baup a puisé dans les réserves et sorti Julien Perrin de sa casquette: «Début mars, après un entraînement, il m’a dit “tu restes avec nous jusqu’à nouvel ordre”». Il fut 17e homme contre Ajaccio puis dans les seize pour la réception du LOSC, le lendemain de ses 20 ans: «C’est magique, extraordinaire de se retrouver sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. J’en avais mal au ventre, même le lendemain. C’est du stress, de la tension».
EN FIN DE CONTRAT
Le grand frisson, les premiers pas parmi l’élite, ce fut une semaine plus tard au Stade du Ray: «Il y avait 2-0, j’étais le seul attaquant sur le banc. Au fond de moi, je me disais “tu vas peut-être faire tes débuts en L1 sous le maillot mythique de l’ASSE”. Le coach a fait appel à moi. J’étais très fier. Je me suis lâché». Aujourd’hui, le Lyonnais est l’inattendue doublure de Frédéric Piquionne chez les pros, l’avant-centre attitré de la réserve. Tout va bien. Il savoure mais pas complètement. En fait, Julien aimerait juste être fixé sur son avenir: «J’y pense, ça me trotte dans la tête». En fin de contrat, il aspire à poursuivre l’aventure dans le Forez: «Je souhaite de tout cœur signer professionnel et réussir ici. Ce serait le top». Le gone s’est mis au vert.