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L'international
ivoirien Siaka Tiéné à l'ASSE |
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Mardi 23 août 2005 |
«Tiéné est un très bon joueur qui n’a pas
encore eu la chance de jouer en Europe. Je pense que cela va venir car, grâce
à la sélection nationale, il va taper dans l’oeil des dirigeants.» Didier
Zokora avait raison quand, en début de semaine dernière, il nous avait présenté
les Eléphants ivoiriens retenus face à la France. Titulaire face aux Bleus,
Siaka Tiéné, milieu de terrain gaucher âgé de 23 ans (né le 22 février
1982), a convaincu Elie Baup et les dirigeants stéphanois qui avaient fait le
déplacement jusqu’à Montpellier pour le superviser. Après avoir satisfait
à la traditionnelle visite médicale, celui qu’on surnomme «Chico» en Côte
d’Ivoire, s’est engagé en faveur de l’ASSE pour les quatre prochaines
saisons. Tiéné Siaka «Chico» L'interview
de Siaka Tiéné Tiéné, qu’est ce qui a motivé ton choix de
rejoindre Saint-Étienne ? As-tu eu d’autres contacts ? Quelles sont tes ambitions personnelles en
rejoignant l’ASSE ? Peux-tu nous parler de Didier Zokora ? Qu’as-tu pensé du match face à Toulouse ? Qu’as-tu appris pendant ton exil en Afrique du
Sud pendant deux saisons à Mamelodi Sundowns ? Quels souvenirs gardes-tu du match de mercredi
dernier face à la France ? Siaka
Tiéné vu par la presse africaine (8 avril 2005)
Formé à Abidjan à l’académie de l'ASEC Mimosas dirigée par Jean-Marc
Guillou, Tiéné, très à l’aise balle au pied, doté d’une belle
technique et d’une bonne frappe, évoluait depuis deux saisons en Afrique du
Sud à Johannesburg à Mamelodi Sundows. Un exil gagnant qu lui a permis d’étoffer
son jeu et de se forger un mental de compétiteur comme n’a pas manqué de
le souligner la presse ivoirienne. «Son départ en
Afrique du Sud est certainement à la base de sa métamorphose. Il lui a donné
une plus grande assurance dans le jeu.» Sous le maillot de
Mamelodi Sundows, Tiéné a inscrit 14 buts en 46 matches. Des statistiques
qui ont également séduits Henri Michel qui en a fait un titulaire dans sa sélection
de Côte d’Ivoire au détriment de l’auxerrois, Akalé Kanga.
Né le 22 février 1982 à Abidjan en Côte d’Ivoire
Milieu de terrain-attaquant : 1,76m ; 72kg
International ivoirien
Formé à l’ASEC Mimosas
2003-2005 : Mamelodi Sundowns (Afrique du Sud) 46
matches, 14 buts
Vainqueur de la Charity Cup avec Mamelodi Sundowns en
2003 et 2004
Il portera le n°7
Batterie d’examens médicaux, signature de son nouveau contrat, visite des
installations du club, séance de photos sur la pelouse du stade
Geoffroy-Guichard…Mardi, Siaka Tiéné a fait ses premiers pas en terres stéphanoises.
Avant de rejoindre ses nouveaux coéquipiers, la 4e recrue stéphanoise de
l’intersaison (après Damien Perquis, Sébastien Mazure et Jody Viviani)
nous a confié ses premières impressions. Souriant, «Chico», (
«c’est le surnom qu’on m’a donné à l’époque de l’Académie
Jean-Marc Guillou en référence au football brésilien qui inspirait notre
jeu d’équipe» ) parle un français quasiment impeccable.
Siaka Tiéné : «Chaque fois que je retrouvais Didier Zokora avec la sélection
nationale, il me disait toujours beaucoup de bien de Saint-Étienne, tant au
niveau des structures du club, que de l’ambiance au sein de l’équipe et
de l’engouement du public. La semaine dernière, j’ai rencontré Omar Da
Fonseca (Ndlr. : directeur sportif de l’ASSE) dans le cadre du match France
– Côte d’Ivoire. J’ai été séduit par son discours car l'ASSE est un
club ambitieux. Je veux partager les ambitions de ce club.»
Siaka Tiéné : «Depuis plusieurs semaines, j’avais reçu des propositions
d’autres clubs. Mais, l’ASSE est le seul club qui s’est déplacé pour
me rencontrer directement. C’est un geste qui m’a touché. C’est la
preuve que ce club croit en moi. Cela a donc également pesé dans ma décision.»
Siaka Tiéné : «Mon ambition est d’apporter à ce club et de rendre la
confiance que m’ont accordée ses dirigeants.»
Siaka Tiéné : «Didier, c’est comme un frère. Nous avons été formés
ensemble, pendant 7 ans, à l’Académie Jean-Marc Guillou. Ensuite, nous
avons joué en équipe première avec l’ASEC Abidjan dans le championnat
ivoirien. Avec Dindane, Kolo Touré, Didier, nous sommes tous frères. Didier
a donc compté dans ma décision. Il m’a dit que si je rejoignais l’ASSE,
j’allais pouvoir me régaler. Je ne découvre pas, aujourd’hui, Saint-Étienne.
J’ai pu me rendre compte de l’engouement des fans lors des matches télévisés.
Tout joueur aime être encouragé par son public. C’est une source de
motivation supplémentaire.
Siaka Tiéné : «Malheureusement, je n’ai pu voir que la seconde mi-temps.
Le groupe est solide et combatif. Les joueurs se sont beaucoup battus sur le
terrain. L’équipe a les moyens de réussir de belles choses.»
Siaka Tiéné : «Je pense avoir beaucoup gagné et progressé sur le plan
physique. Après ma formation à l’académie Jean-Marc Guillou, j’avais
poursuivi avec l’ASEC Abidjan. Partir en Afrique du Sud m’a permis de
franchir un palier. Dans mon esprit, c’était en tremplin pour rejoindre, un
jour, un club européen. J’ai beaucoup travaillé pour atteindre,
aujourd’hui, cet objectif. C’est une forme de récompense».
Siaka Tiéné : «Depuis longtemps, nous rêvions de jouer face à la France.
Ce fut une très bonne expérience. Nous avons affronté des phénomènes tels
Zidane, Henry, Makélélé.
Son " exil " sud-africain lui a donné une plus grande
assurance dans le jeu. Tiéné Siaka dit Chico n’est plus ce latéral gauche
qui, par moments, se souciait très peu des tâches défensives de son équipe.
Il a, en tout cas, développé un très gros volume de jeu face
au Bénin. Très présent dans l’entre jeu des Eléphants, actif également
dans le couloir gauche, pour sa première sortie en sélection sous l’ère
Henri Michel, Chico n’a vraiment pas mis du temps pour trouver ses repères.
Il a séduit les supporters des Eléphants, qui avaient effectué massivement le
déplacement au stade Félix Houphouët-Boigny pour ce match contre les
Ecureuils du Bénin. Positionné par Henri Michel en milieu aile gauche, il a démontré
tout son savoir-faire, en donnant libre court à ses inspirations offensives.
Chico a vraiment réussi un retour triomphant. Il a été à l’origine du
troisième but inscrit au second poteau par Didier Drogba. Très à l’aise
balle au pied, doté d’une belle technique et d’une frappe magistrale sur
balle arrêtée, l’ex-latéral gauche des Mimos a, sans doute, signé un long
bail avec Henri Michel. A vrai dire, le technicien français des Eléphants qui
le découvrait pour la première fois, a été émerveillé par les qualités
techniques du joueur de Mamelodi Sundowns, au point de le titulariser d’entrée.
Au détriment du milieu aile gauche d’Auxerre, Akalé Kanga, laissé sur le
banc de touche. Chico n’a pas trahi la confiance de son entraîneur. Il
s’est montré à la hauteur de la tâche. Il a livré un match propre. Il a
tissé une belle complicité sur le côté gauche, avec le défenseur de
Strasbourg, Boka Arthur. Henri Michel a certainement dû apprécier, à juste
titre, l’entente parfaite entre ses deux hommes du couloir gauche. Il peut, en
tout cas, se frotter les mains. D’autant plus que l’intégration de Chico
lui permet d’enrichir considérablement son potentiel et de disposer d’une
belle pièce de rechange au cas ou... Le " petit " Chico est donc
devenu grand. Il a énormément progressé dans le jeu. Il n’est plus ce
joueur qui, par moments, connaissait des périodes de flottement dans le jeu. Ou
encore, qui donnait l’impression de n’être pas concerné par les débats,
quand il évoluait à l’Asec mimosas. On lui a souvent reproché beaucoup de
choses durant les quatre saisons qu’il a passées chez les mimos, après sa
formation à l’académie Mimosifcom avec Jean-Marc Guillou. Pour certains, le
problème de Chico était plutôt moral. Car, ni son talent, ni sa valeur
intrinsèque, n’était mis en cause. Son départ en Afrique du Sud, grâce à
l’ex-entraîneur argentin des Mimos, Luis Oscar Fullone, est certainement à
la base de sa métamorphose.