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Loïc
Perrin, l'avenir verdoyant |
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Lundi 3 Octobre 2005 |
Après Saint-Étienne - Le Mans (3-0).
Seul "Stéphanois" de l'effectif, le jeune milieu récupérateur a éclaboussé
la rencontre de sa classe.
Même si l'on cultive volontairement la discrétion dans la louange à Saint-Étienne,
les compliments issus de la maison verte n'ont pas manqué le lendemain de la
belle victoire sur Le Mans, lors du décrassage collectif à l'Étrat. A
l'attention de Loïc Perrin, surtout!
Formé au patronage de Saint-Charles - La Vigilante, âgé aujourd'hui de 20
ans, il puise son étonnante résistance de ses premières amours sportives vouées
à l'athlétisme.
Élie Baup, habituellement si nuancé sur les cas individuels, se lâche:
"Je savais qu'il ferait son match, car ça fait déjà un moment qu'il vit
avec nous. Il avait été bon à Lille. Il a été excellent contre Le Mans.
Mais ce qui m'a positivement étonné chez lui qui possède déjà une belle
frappe, une jolie technique et un bon jeu de tête, c'est sa capacité à poser
ou à accélérer le jeu. Il a acquis une dimension qui n'a pas échappé à
Zokora. Didier a vu quel match a sorti le gamin! Ça va le titiller et mettre de
la concurrence".
Gérard Fernandez, l'adjoint de Baup, est de cet avis. "Les compliments ne
risquent pas de lui monter à la tête. Loïc est un garçon intelligent et très
équilibré, issu d'une famille de sportifs où on a le sens de la mesure. On
l'a déjà vu en Espoirs au festival de Toulon. Mais je crois qu'il ne va pas
s'arrêter là. Il a un bel avenir devant lui".
Pour Jean-Philippe Primard, ex-stoppeur de l'ASSE et entraîneur des moins de 18
ans nationaux, qui l'a eu dans ses rangs, "Loïc a tout simplifié contre
Le Mans, c'est la marque des grands! C'était déjà un très bon joueur,
solide, avec nous. Là, je crois qu'il va facilement tracer son sillon chez les
pros, parce qu'en plus de sa qualité de footballeur, de son souffle inépuisable,
il a vraiment la tête sur les épaules".
Jérémie Janot est également sous le charme. "Après deux défaites,
poursuit le gardien stéphanois, nous sommes repartis de l'avant grâce aux
jeunes, et à Loïc Perrin surtout. Lui et Dabo ont fait oublier Zokora et
Feindouno, ce n'est pas rien! Je suis très heureux pour eux."
Quant au président Caiazzo, il n'y va pas par quatre chemins: "Loïc
Perrin n'est pas loin d'avoir été le meilleur homme de la rencontre de samedi.
On recueille là un sacré dividende de notre investissement sur les jeunes.
C'est forcément très encourageant pour accentuer notre politique de
formation".
Loïc, avec sa tête brune bien faite et bien pleine, chose pas si courante dans
le milieu, ne déroge pas à ses habitudes simples. Hier matin, étonnamment
plein de jus après sa débauche d'énergie de la veille, il disputait âprement
un tennis-ballon à l'Étrat avec ses collègues Hellebuyck, Perquis, Houri,
Moulin et Viviani.
"L'équipe avait besoin de monde pour ce match contre Le Mans,
affirme-t-il. Il fallait donc répondre présent. Disons que je me suis senti à
mon aise parce qu'on m'a demandé d'évoluer en tant que milieu axial, la place
où je me sens le mieux. Sur mon but, je ne me suis pas posé de question. Je
n'ai fait que respecter les consignes du coach". A ce tarif-là, Élie Baup
risque de souvent lui demander de respecter les consignes...
Ce qui ne sera pas pour déplaire à son père qui pratique le football du côté
de Périgneux dans les monts du Forez.