Piquionne s'exprime 
Source : Site du Progrès

Mardi 16 janvier 2007

Aulas nous l'avait promis. Piquionne allait parler. Calimero avait raison. Piquionne a parlé, et à 2 quotidiens : l'Equipe et Le Progrès.

Préparez-vous donc à lire l'interview d'un esclave à qui l'ASSE a fait signer un contrat, le pistolet sur la tempe, d'un esclave dont l'ASSE ne veut pas revaloriser le salaire qui équivaut à combien de SMIC, dites-moi. Enfin, circonstances atténuantes, je vois derrière ces propos la main malfaisante du président d'outre A47.. 

Le Progrès
L'orage semble éclater du côté de Saint-Etienne. Frédéric Piquionne menace même d'arrêter sa carrière s'estimant victime de la rivalité entre les Verts et l'OL
>> Vous avez rencontré Roland Romeyer (co-président de l'ASSE) ce lundi avec vos agents. Comment s'est passée cette entrevue ?
Pas très bien. Dimanche après le match, ils ont dit qu'ils étaient des hommes, qu'ils avaient de l'honneur et de la fierté. J'ai pu le vérifier et j'ai vu qu'ils n'avaient pas de cœur. Ils m'ont pris pour un moins que rien. Ils m'ont dit que je n'avais pas mon mot à dire, que c'était comme ça, que j'étais sous contrat, alors que j'étais l'esclave du club
 
>> Ils ont eu le même discours que la veille donc ?
Ils m'ont répété que ce sont eux qui décidaient de mon avenir, qu'ils pouvaient tout faire, soit m'envoyer en CFA, soit autre chose. Et cette autre chose, on ne sait pas ce que c'est aujourd'hui. Moi, ça ne me fait pas peur. Ce que je n'ai pas apprécié, c'est le manque de respect du club.
>> Quel était votre souhait au départ ? Jouer à Lyon ?
Pas forcément jouer à l'OL. Je suis un compétiteur, tout le monde le sait, tout le monde l'a vu. Je suis resté l'année dernière pour ça, pour prouver que je voulais gagner et que je pouvais jouer dans un grand club. Aujourd'hui, Saint-Étienne, ce n'est que du conditionnel et je suis en contact avec des grands clubs qui ont la certitude de jouer la Ligue des champions, de faire des grands matches. On m'enlève ça parce que je suis otage de deux clubs qui sont rivaux

>> Vous pouvez aussi comprendre que l'offre faite n'a pas été suffisante aux yeux des dirigeants ?

Je comprends. Dans un cas comme ça, il faut que le club soit content et le joueur aussi. Si Saint-Étienne juge l'offre insuffisante, et bien on en discute, mais pas à travers la presse et derrière mon dos.
>> Que pensez-vous faire ? Aller au conflit, au clash ?

Après la discussion ce matin, j'ai dit au coach de ne plus compter sur moi parce que je pense que je mettrai un terme à ma carrière et c'est la vérité. Je suis dans le flou complet.
>> Vraiment ?
Je suis très sérieux. Quand je vois le manque de respect des dirigeants Lorsque je parlais à Roland Romeyer, il n'en avait rien à faire de ce que je lui disais. Lui son avenir est tout tracé, il est milliardaire. Moi, je ne suis pas encore ça. Ce à quoi j'aspirais, c'est avoir quelque chose pour vivre après. Là, ils m'ont tellement dégoûté que j'ai dit à mes conseillers que si c'est la seule solution, je suis prêt à tout arrêter. Je préfère décider de mon avenir plutôt que les dirigeants décident pour moi.
>> Et si demain le club ouvre la porte, se dit prêt à revaloriser votre contrat ?
Non, il n'y a pas de si. Ils ne veulent pas. Il n'y aura rien du tout, ni départ pour un grand club, ni revalorisation. Je suis victime d'une rage entre Saint-Étienne et Lyon. Selon moi, si cela avait été un autre club, ça ne se serait pas passé comme cela.
>> Les dirigeants ont laissé entendre qu'ils pourraient vous laisser un peu de repos
Non, je ne pense pas. Je vais appeler le coach ce mardi. Je vais lui demander de me laisser du temps pour réfléchir, rediscuter avec lui pour ne pas faire une grosse bêtise mais c'est moi qui déciderai de mon avenir. Il faut encore que je réfléchisse.
« Je n'ai plus confiance en mes dirigeants »
>> La blessure, elle était bien réelle ?
Je n'ai pas apprécié non plus au cours de la réunion de lundi qu'on doute de mon honnêteté. Je pense que j'ai été correct depuis le début de cette affaire. Je n'ai pas fait de bruit, pas parlé à la presse. Cette blessure n'est pas un coup du hasard.
>> Et par rapport au public ?
Je suis un joueur professionnel. Ce n'est pas mon problème. Je suis là pour faire mon métier du mieux possible. Quand je suis dans un club, je donne le meilleur. L'OL et l'ASSE sont des rivaux, ce n'est pas de ma faute. C'est comme ça, je suis désolé, c'est la vie.
>> Il se murmure que vous avez eu Gérard Houllier ou Jean-Michel Aulas au téléphone ?
Je n'ai jamais eu personne au téléphone et je n'aurai jamais personne tant que ce n'est pas fait. Dire que les dirigeants stéphanois n'ont pas été contactés dans les règles, ce n'est pas vrai. Ça aussi ça me fout en rogne. Aujourd'hui, je n'ai plus aucune confiance en mes dirigeants et s'ils continuent à me traiter comme un esclave, je ne me laisserai pas faire. On arrêtera tout à l'amiable et je retournerai en Martinique. Ils ne m'ont pas respecté en tant qu'homme. Je suis peut-être noir mais je ne suis pas un esclave.