Grâce à ses deux meilleurs buteurs – Frédéric Piquionne et Pascal
Feindouno-, l’ASSE avait fait le break en moins de dix minutes en première
mi-temps. Malgré la menace niçoise, les Verts ont préservé leur butin
jusqu’au bout pour s’offrir un quatrième succès consécutif à domicile.
Le match
Après avoir grappillé, samedi dernier, un point aux Canaris nantais, les Verts
partaient à la chasse des Aiglons niçois. Pour voler encore plus haut au
classement, Julien Sablé et ses coéquipiers avaient bien l’intention de
confirmer et poursuivre leur éclatante série à domicile de trois succès consécutifs.
Malgré un net déséquilibre sur le papier et un gros déficit de points en déplacement
pour l’OGCN, les Stéphanois avaient tout intérêt de se méfier. Le hold-up
azuréen dans le Chaudron au mois de février dernier résonnait comme un signal
d’alerte. Ni blessé, excepté Loïc Perrin en phase active de reprise, ni
suspendu, Ivan Hasek pouvait compter sur tout son monde. Du coup, le coach stéphanois
avait aligné un onze de départ sans surprise.
«Ce soir, on est gonflé à bloc» : les Green Angels avaient fait déferler
sur le kop sud un océan de ballons gonflables. La seconde attraction de la soirée
fut la belle ovation qui accompagna Lubomir Moravcik, génial maître à jouer
de l’ASSE de 1990 à 1996, invité à donner le coup d’envoi. De quoi
inspirer les Verts et les attirer vers l’avant. Un joli mouvement Ilan-Dernis
démarqua Sablé qui prit sa chance à l’entrée de la surface de réparation
et obligea Lloris à une belle claquette (4e). En face, les Niçois n’étaient
pas venus pour faire de la figuration et misaient sur la vivacité de leurs
attaquants. Idéalement lancé par Bellon, Koné fut stoppé net par un retour
oh combien décisif de Diatta (7e), qui avait ainsi fait oublier une première
intervention approximative (1e).
Piquionne débloque la situation
Entre deux équipes enclines à l’offensive, on ne s’ennuyait pas. Avec
autorité, Ilunga barra la route à Bellion (14e). Face à ce nouvel
avertissement sans dommage, les Verts apportèrent la meilleure des solutions.
Sur une longue ouverture de Landrin, Piquionne réussit un contrôle orienté de
toute beauté qui effaça Abardonado avant d’aller battre, avec sang froid et
d’une frappe du coup de pied, Lloris (19e).
Feindouno feinte et marque
Vexés et piqués au vif, les Aiglons réagirent aussitôt. Koné lança Bellion
qui, en duel avec Janot, croisa trop sa tentative.
En revanche, les Verts étaient d’une redoutable efficacité dans les derniers
gestes. Dernis servit Feindouno qui fit un petit festival. Une feinte et un
large crochet mirent les défenseurs niçois dans le vent. L’international
guinéen termina son travail d’une frappe croisée imparable (27e).
Rool sur coup franc
A 2-0 en moins d’une demi-heure, l’ASSE était lancée sur des bases idéales.
Sonné, Nice avait des difficultés à retrouver ses esprits. Libérés, les Stéphanois
continuaient d’appuyer là ou cela faisait mal. Dernis s’essaya à une
frappe lointaine trop aérienne (43e). Nice n’avait pas abdiqué.
Dans les arrêts de jeu, les visiteurs jetèrent un coup de froid dans le
Chaudron. Un coup franc de Rool dévié par le mur stéphanois prit Janot à
contre-pied.
Le danger d’un camp à l’autre
Au retour des vestiaires, l’ASSE repartait à l’attaque. Feindouno enchaîna
les dribbles pour démarquer Piquionne repris de justesse (48e). Nice répliqua
dans la foulée mais Ederson ne trouva pas le cadre. Le danger basculait d’un
camp à l’autre. Piquionne remisa de la tête pour Sablé dont la frappe écrasée
fut imprécise. Celle de Feindouno l’était mais Lloris maîtrisa le ballon en
deux temps. En face, la prise de balle de Janot fut impeccable sur un tir d’Echouafni
(60e).
L’ASSE préserve son avance
La partie s’emballa encore. Sablé servit astucieusement Piquionne qui perdit
son duel avec Lloris. L’attaquant stéphanois s’arracha pourtant, redressa
un bon centre qui ne profita ni à Dernis, ni à Sablé. Trois minutes plus
tard, le capitaine stéphanois écarta, sur sa propre ligne, un ballon brûlant.
La menace azuréenne était toujours aussi pressante. Balmont frappa violemment
mais Janot repoussa (77e).
Les dernières minutes étaient stressantes. Mais, l’ASSE, à grands coups de
solidarité et de vaillance, fit bloc jusqu’au bout. Janot détourna même sur
son poteau un missile de Vahirua. Au coup de sifflet final, la délivrance fut
à la hauteur de l’ovation des 27000 spectateurs : énorme !
Les réactions
Julien Sablé : «Nous avons encore livré un gros match sur le plan
mental. Nous nous sommes vraiment sortis les tripes. Nice, qui n’est pas à
sa place, fut l’une des équipes qui nous a posé le plus de problèmes dans
le jeu. Nous avons réussi à les contrer grâce à Frédéric Piquionne et à
un autre exploit fabuleux de Pascal Feindouno. En fin de match, Jérémie a
encore réussi à nous sauver. Il faut souligner le gros travail du collectif
et tirer un grand coup de chapeau à l’ensemble du groupe. Ceux, qui ne
jouent pas, nous poussent à nous élever et à nous remettre en question,
chaque matin.»
Laurent Roussey : «Nous devons rester calmes et sereins. Notre début
de championnat est satisfaisant mais nous savons que la saison sera longue.
Prenons les matches les uns après les autres. Notre prochain challenge,
c’est Bordeaux. Nous devons rester ambitieux. Nous montrons des signes d’équipe
conquérante. C’est très intéressant.»
Frédéric Piquionne : «Nous avions vraiment envie de gagner pour
rester en haut du classement et nous l’avons fait. Nous aurions pu être
rapidement menés au score mais nous avons été les plus réalistes et
efficaces. Nous nous sommes fait peur car le but niçois juste avant la pause
nous a fait mal. J’ai eu un ballon de 3-1 que je ne concrétise pas. Jérémie
nous sort encore un gros arrêt sur la frappe de Vahirua.»
Hérita Ilunga : «Nice nous a mis en difficultés en entrant mieux que
nous dans le match. Le premier but nous a libérés et nous avons réussi à
enchaîner avec un second but. Ce fut le bon scénario même si nous nous
sommes fait peur en encaissant un but dans les arrêts de jeu de la première
mi-temps. La victoire, c’est le plus important car nous restons accrochés
au bon wagon. Très souvent, nous reculons en fin de match et nous devons le
rectifier pour garder nos ambitions. Ce soir, il faut encore saluer les arrêts
décisifs de Jérémie qui nous sauve encore la mise.»
Zoumana Camara : «Vaincre dans la difficulté, c’est toujours bien
pour le mental. Nous avons su rester solides jusqu’au bout. Les Niçois ont
prouvé qu’ils relevaient bien la tête.»
Christophe Landrin : «Nous étions prévenus que le match serait très
difficile. Nice nous a posé beaucoup de problèmes par son engagement et ses
qualités techniques. Mais, le plus important, ce sont les trois points de la
victoire. Nous confirmons ainsi le résultat positif récolté à Nantes tout
en continuant notre série d’invincibilité à domicile.»
Frédéric Antonetti (entraîneur de Nice) : «Je suis très déçu
pour mes joueurs qui méritaient mieux. Dans le premier quart d’heure, nous
avons eu les meilleures situations mais, grâce à deux exploits individuels
de Piquionne et Feindouno dont tout le monde connaît la qualité, l’ASSE mène
2-0. Le football est parfois très cruel car nous avions l’emprise sur la
partie. Nous avons réduit le score sur un but heureux avant de tout faire,
après la pause, pour recoller. Nous avons manqué de lucidité et de
confiance. Comme souvent à domicile, Jérémie Janot a fait les deux ou trois
arrêts décisifs qu’il faut. Bien que la frustration dure depuis pas mal de
temps, je pense que nous sommes dans le vrai.»