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ASSE - Nancy :
4-0 |
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Samedi 16 février 2008 |
Avec brio et panache, les Verts, très inspirés offensivement, ont repris leurs bonnes habitudes à domicile. Au cours d’un match qu’ils ont maîtrisé d’un bout à l’autre, ils ont terrassé la meilleure défense du championnat et offert un joli récital dans un Chaudron réchauffé.
Le match
La victoire sinon rien ! Plus que jamais, la mobilisation avait été générale et tournée vers une priorité immédiate : les trois points. Dans un contexte médiatique enflammé, les Verts n’avaient plus de temps à perdre. Sur le terrain, la victoire était impérative pour sortir de sa mauvaise passe et s’extirper de la zone dangereuse au classement.
Face à une équipe nancéenne parfait outsider en haut du classement, la défense stéphanoise avait été remaniée aux trois-quarts avec les retours de Perrin et Dabo sur les côtés ainsi que Sall associé à Tavlaridis en défense centrale. Dans l’entrejeu, Landrin, qui fêtait son 200e match en Ligue 1, retrouvait également une place de titulaire, tout comme Feindouno chargé de dynamiser le secteur offensif.
Dia sur le poteau
La réaction lorraine fut timide et vite étouffée par un Viviani,
autoritaire dans ses sorties aériennes, et impeccable sur un tir rasant de
Dia (22e). Et quand le gardien de but stéphanois fut battu, un
petit coup de pouce du destin fut (enfin !) favorable aux Verts. Ainsi,
le montant gauche renvoya un joli coup de patte de Dia (29e).
Gomis fait le break
L’ASSE ne s’affolait pas. En restant compact et solidaire, le bloc stéphanois
repoussait les assauts nancéens, uniquement dangereux sur coups de pied
arrêtés. Et les Verts jouaient tous les coups offensifs à fond. Avec
brio.
Ainsi Feindouno mit sur orbite Gomis, qui devança la sortie de
Bracigliano pour lui glisser le ballon sous le ventre (42e). Le
coup parfait !
Feindouno – Gomis, ticket gagnant
Au retour des vestiaires, les Verts réenclenchaient leur belle mécanique
par un coup de canon. Après un petit lob sur son adversaire, Feindouno
expédia un missile de peu à-côté (46e). En panne de
mouvement général, Nancy manquait d’inspiration offensive. Correa
renouvela ses batteries en lançant Kim et Zerka. Mais la défense verte
continuait de faire bonne garde. Dabo coupa net la route à Fortune
(58e).
En face, l’organisation stéphanoise était fluide. Les combinaisons
fonctionnaient toujours aussi bien. Dans tous les bons coups, Feindouno décala
habilement Payet qui fut fauché par Bracigliano.
L’arbitre M. Moulin
n’hésita pas et désigna le point de penalty. Feindouno logea le ballon
dans la lucarne (70e).
Le récital continue
La différence était définitive. Ce qui n’empêchait pas les
Verts, complètement libérés, de continuer leur récital offensif. Une
volée de Dernis fut trop aérienne (73e) puis Bracigliano
repoussa du bout des gants un coup de tête de Gomis (76e).
Il n’y avait plus qu’une équipe sur le terrain. Une standing
ovation accompagna la sortie de Feindouno et Viviani put serrer les
poings. Il tenait bon son premier succès en championnat sous le maillot
vert. Il est vrai que ses coéquipiers y avaient mis la plus belle des
manières !
Le commentaire de l'Equipe
Au pied du mur après sa défaite à Strasbourg (3-0), Saint-Etienne a bien
réagi, samedi soir, en s'imposant (4-0) face à la meilleure défense du
championnat ! Un large succès qui donne de l'air à tous les joueurs, chahutés
par le public avant la rencontre, mais aussi à Laurent Roussey dont
l'avenir apparaissait on ne peut plus incertain avant le coup d'envoi. «Vous
savez, si le club manque un peu de sérénité, ce n'est pas le cas du staff
ni des joueurs», a affirmé l'entraîneur stéphanois au coup de sifflet
final. «Ce soir, on a montré une fois de plus que l'on reste l'une des
meilleures formations de Ligue 1 à domicile. Reste maintenant à prendre des
points à l'extérieur, histoire de se donner un peu plus d'ambition pour la
fin de saison».
Un discours relayé par Loïc Perrin, l'un des buteurs de la soirée :
«C'est le genre de match qui peut nous faire du bien pour la suite. Il
faut tout faire pour rééditer ce genre de performance collective à l'extérieur.
Ce soir, on a affiché un bel état d'esprit». Gare cependant à tout excès
de confiance, comme le rappelle Geoffrey Dernis, très tranchant sur
son flanc gauche : «Il ne faut pas tomber dans l'euphorie, ne pas
s'enflammer. C'est le piège. Avant le match, on avait la pression et l'on a
bien réagi. On était au pied du mur et l'on a su rester soudé. Je suis
content aussi pour le coach qui vit des moments difficiles. Nous voulons tous
continuer à travailler avec lui (...) Le fait de marquer rapidement nous a
libérés. Dans cette équipe, on a tellement de bons joueurs que lorsqu'on
s'y met tous, on est capable de faire de grandes choses». De grandes
choses, c'est ce qu'à fait Pascal Feindouno, replacé dans l'axe derrière
l'attaquant, et auteur d'un but et de deux passes décisives. «On connaît
ses qualités exceptionnelles, a expliqué Laurent Roussey. C'est un
leader de vestiaire, mais aussi un leader technique sur lequel on peut
s'appuyer. Ce soir, il nous a montré la voie».
Les commentaires
Blaise Matuidi : «C’était une victoire importante vis-à-vis de nous-mêmes, du coach, des supporters et des dirigeants. Nous avions à cœur de réussir un gros match face à la meilleure défense du championnat. Nous devons désormais confirmer. Nous sommes conscients de nos difficultés à l’extérieur. Ce soir, nos attaquants ont réussi un très grand match. Quand on joue de cette manière à Geoffroy-Guichard, il n’y a pas trop d’équipes qui peuvent nous battre. Le doute s’est installé quand on évolue à l’extérieur, on va essayer de l’enlever, et ce, dès samedi prochain.»
Loïc Perrin : «Ce soir, nous savions que nous n’avions qu’une issue : la victoire. Nous y avons ajouté la manière et les buts. Nous devons continuer sur cette lancée et aller prendre des points à l’extérieur, dès samedi, à Caen, pour se replacer au classement et vivre une belle fin de saison. Ce qui a fait la différence ? : c’est toujours l’envie. Nous sommes entrés dans le match avec beaucoup de détermination. Nous avions insisté là-dessus. La chance a aussi tourné car Nancy touche le poteau. C’était important de gagner pour nous, pour le coach, pour le staff, pour le club et ses supporters. On est soulagé en ayant le sentiment du travail accompli. Nous sommes capables de tout, du meilleur comme du pire. Ce soir, ce fut le meilleur et nous devons insister dans cette voie-là pour la fin de saison. Nous devons désormais enchaîner pour enclencher une belle série. Sur le but, je chipe le ballon que protège Dia. Dans la surface où il n’y a pas grand monde, je décide de frapper et le ballon se loge juste où il faut. C’était un match de reprise. Je manquais logiquement d’un peu de repères mais cela s’est bien passé.»Geoffrey Dernis : «Nous ne devons pas nous enflammer car ce n’est pas le moment. Au contraire, nous devons nous servir de ce match pour finir la saison en boulet de canon. Nous sommes une équipe en réaction, comme si nous avions besoin de pression, pour trouver un état d’esprit. C’est un soulagement mais nous ne devons pas tomber dans l’euphorie. Une victoire 4 à 0 ne doit pas commencer à nous griser. Nous devons rester cohérent dans notre jeu et garder cet état d’esprit jusqu’à la fin de saison. Nous avons un tel grand potentiel que lorsqu’on décide de jouer les uns pour les autres, ça se passe forcément bien. Nous avons des joueurs qui font la différence devant tout en restant costauds derrière. Nous devons jouer à l’extérieur comme à domicile c'est-à-dire pour aller gagner les matches. Le coach a vraiment trouvé les bons mots, il a su être derrière nous pour nous protéger. Cette victoire est aussi la sienne.»
Pablo Correa (entraîneur de Nancy) : «Généralement, pour assister à un tel match, il faut une bonne et une mauvaise équipe. Nancy était dans la peau de la mauvaise équipe. Quelque part, cette défaite est pour moi mais je ne veux pas m’exprimer sur ce sujet. Ça nous était déjà arrivé d’encaisser quatre buts. Mais, j’espère que ce sera la dernière. Le football est une histoire de soirées. Ce soir, nous n’étions pas là et en grande partie, je le répète, c’est de ma faute. Je ne peux pas accabler mon équipe.»