Olympiakos - ASSE : 1-3
Un bel exploit !

 (16èmes de la Coupe UEFA)
Source : Site officiel de l'ASSE

Mercredi 18 février 2009

Fiche du match

On leur promettait l’enfer. Dans la fournaise du Karaiskakis Stadium, les Verts, héroïques d’un bout à l’autre, ont ajouté une nouvelle ligne à leurs exploits européens. En dominant l’Olympiakos chez lui, l’ASSE a pris une bonne option pour les 8èmes de finale. 

Le match

Les Verts y étaient. Dans une ambiance surchauffée, voire survoltée, le Georgios-Karaiskakis Stadium et ses 35000 passionnés était bien la fournaise annoncée. Après avoir victorieusement négocié les phases de poule (4 victoires et 2 nuls), l’ASSE s’attaquait aux choses sérieuses de la Coupe UEFA face à un adversaire taillé pour la Champions’ League. Le défi stéphanois était immense mais n’occultait pas la priorité absolue donnée au championnat. Mais, cette parenthèse provisoirement refermée, les Verts avaient là l’occasion de se sublimer face à l’Olympiakos, seul au monde en Grèce et déjà quasi sacré champion, qui avait clairement affiché ses ambitions continentales.
 Ilan, buteur né
Dans une organisation qui avait réservé une seule surprise – Gomis avait été laissé sur le banc – et une permutation en défense, - Dabo à droite et Varrault à gauche - , les Verts étaient vite dans le bain grec. Sur un long coup franc de Djordjevic, Torosidis tacla le ballon au fond des filets stéphanois mais l’arbitre annula le but pour une position de hors-jeu justifiée (3e). Mais, l’ASSE ne se laissait pas impressionner par la pression athénienne. Un joli mouvement Payet-Ilan fut terminé par une frappe trop aérienne de Dernis (9e). Si les Grecs poussaient, les Stéphanois ne s’affolaient pas. Mieux que ça, ils touchaient au but. Machado raffûta un mauvais renvoi de Domi.  Ilan, en embuscade, en profita pour glisser le ballon hors de portée de Nikopolidis (11e).
 
Les Verts bien dans le coup
 Galvanisés par ce scénario idéal, les Verts se sentaient pousser des ailes. Une frappe croisée de Mirallas fit se coucher Nikopolidis (13e). Trente secondes plus tard, le gardien grec repoussa une frappe violente de Dernis et Ilan, toujours à l’affut, croisa trop sa frappe. Face à une équipe stéphanoise qui quadrillait parfaitement le terrain, l’Olympiakos avait bien des difficultés à s’approcher du but stéphanois. La faute à des Verts mordants et entreprenants.
 
Dernis, la malice
 Payet accéléra mais écrasa trop sa frappe (26e). L’Olympiakos répliqua timidement. Une sortie périlleuse mais décisive de Janot barra la route à Diogo (27e). Pas de quoi refroidir les ardeurs stéphanoises. Payet percuta encore, centra pour Ilan qui manqua le ballon de quelques cheveux (32e). En revanche, le crane rasé de Djordjevic catapulta fort le ballon mais bien au-dessus. En bonne position, Galleti croisa trop sa frappe (41e). Les Verts pouvaient souffler et repartaient de plus belle. Sur un contre de Mirallas dont la frappe fut contrée, Dernis se décala, et exécuta une frappe du gauche qui fit trembler les filets grecs (43e). Ce but couronnait une première mi-temps de toute beauté.
 
L’Olympiakos sonne la révolte
 Au retour des vestiaires, Alain Perrin renouvela ses batteries offensives en lançant Gomis. L’ASSE repartait sur les mêmes bonnes bases. En face, l’Olympiakos ne ménageait pas les coups. En revanche, quand les Grecs pensaient à jouer, ils devenaient menaçants. Une frappe de Galletti sonna la révolte (53e). Puis, deux coups de tête de Dudu firent passer des sueurs froides à la défense stéphanoise : sur la première, Janot s’envola pour claquer le ballon en corner tandis que la seconde alla mourir au ras du montant droit (55e).
 
Djorjevic sur pénalty 
La pression grecque, certes contrariée par une reprise opportuniste de Gomis, était de plus en plus forte. Au second poteau, Antzas jaillit au second poteau mais ne cadra pas son coup de tête (60e). A force de pousser, l’Olympiacos était récompensé, certes aidé par la complicité de l’arbitre. Si la faute de Varrault sur Patsatzoglou était bien réelle, elle se situa à l’extérieur de la surface de réparation. M. Cardoso en décida autrement et désigna le point de penalty que Djorjevic convertit d’un parfait contre-pied (62e).
 
Les Verts s’accrochent 
Cette réduction du score eut le mérite de remettre l’ASSE dans le bon sens. Très en jambe, Payet s’accrocha, accéléra mais frappa au-dessus (72e). La bataille était toujours aussi rude. Victime d’un essuyage de crampons sur la cuisse, Tavlaridis fut contraint de quitter le terrain avant tout le monde. Dans le jeu, les Grecs reprenaient vite les initiatives mais les Stéphanois continuaient à s’accrocher, à batailler ferme. Une tête de Dudu fut dangereuse mais trop aérienne (82e). Les dernières minutes étaient bouillantes. Une reprise de Diogo fut contrée in extremis (86e).
 
Gomis couronne l’exploit 
Et comme dans un rêve, les Stéphanois bouclèrent ce match aller par un troisième but plein d’opportuniste. Gomis récupéra un long dégagement de Janot et sa frappe puissante et déviée trompa Nikopolidis. Dans l’enfer du stade Karaikakis, l’ASSE a écrit une nouvelle ligne à ses glorieux exploits européens.

Quel exploit !

Pour bien cerner l’ampleur de l’exploit des Verts face à l’Olympiakos au Georgios Stadium, voici au moins deux statistiques que l’ASSE a renversé :
En Coupe d’Europe, l’Olympiakos restait sur quatre victoires consécutives et neuf matches sans défaite dans son stade. La dernière défaite européenne remontait, en effet, au 26 octobre 2006 face à l’AS Roma (0-1) en Champion’s League. Olympiakos n’avait encaissé qu’un but lors de ses sept dernières réceptions européennes.

Les réactions
L'analyse d'Alain Perrin
Le coach stéphanois tire les enseignements de cette première manche…et n’oublie pas qu’il y a un match retour à disputer pour se qualifier.

Alain, peux-ton parler d’exploit ?
Alain Perrin : «On peut plutôt parler de très belle performance. Le score est un peu ample, flatteur peut-être, mais nous sommes seulement à la première mi-temps de cette confrontation. Je pense que l’Olympiakos est capable de fournir une belle prestation. Il faudra donc quand même batailler, jeudi prochain, au stade Geoffroy-Guichard.»
 
Le dispositif tactique mis en place a été payant ?
Alain Perrin : «On ne gagne pas avec un dispositif mais avec un état d’esprit, des qualités techniques…Ce sont donc les joueurs qui ont pris le match avec cœur avec le soupçon de réussite que nous n’avons pas en championnat. L’Olympiakos a eu de bonnes occasions mais nos défenseurs et notre gardien ont su faire face.»
 
Quelles furent, à vos yeux, les bases de ce succès ?
Alain Perrin : Nous avons joué avec nos qualités. Nous savions que l’Olympiakos était forte physiquement. Il nous fallait jouer vite techniquement, au sol. Cela s’est bien passé. Mais, c’est l’histoire d’un match. Cela aurait pu être différent si nous n’avions pas marqué ce premier but si important dans le déroulement d’un match.»

Avez-vous été inquiet en seconde mi-temps ?
Alain Perrin : «Nous n’avons pas réussi à tenir le ballon offensivement. Nous avons subi cette pression de l’Olympiakos parce que nous n’étions plus en mesure d’avoir la même mobilité, la même maîtrise technique pour pouvoir ressortir le ballon et créer le danger. A partir de là, l’Olympiakos a eu les moyens d’attaquer»
 
Critiquée ces derniers temps, la défense a tenu le choc ?
Alain Perrin : «Effectivement. Elle fut également bien aidée par son milieu de terrain. Tout le monde a fait le boulot de replacement, de cohésion. Cela a gêné l’Olympiakos dans la construction de ses attaques.»
 
Avec deux buts d’avance, votre équipe est désormais favorite pour la qualification ?
Alain Perrin : «Ce n’est pas pour me rassurer. Il faut être capable pour un jeune effectif de gérer cette situation. Ce que nous avons déjà eu du mal à faire en seconde mi-temps.»

Jérémie Janot :
«C’est une bonne chose de faite mais il reste un match retour. Nous ne nous enflammons donc pas. Il va falloir rester concentrés et humbles pour pouvoir valoriser la performance de ce soir. L’Olympiakos restait sur une série très impressionnante de victoires d’affilée à domicile. C’est donc un très grand soir pour nous et nos supporters. Je pense que ce match restera gravé dans nos mémoires et dans celles des supporters également.
Sur le match en lui-même, nous avons bien respecté le schéma tactique qui avait été établi. Nous avons été solidaires. Nous comptons sur nos supporters pour qu’ils montrent, au match retour, ce qu’est le Chaudron quand il bout. Il faudra que le stade Geoffroy-Guichard soit plein.»
 
Yohan Benalouane : «Je ne sais pas si on peut vraiment parler d’exploit. Nous avons fait le match qu’il fallait. Nous avons marqué très vite dans cette partie. Cette ouverture du score nous a libérés. En seconde mi-temps, quand les Grecs ont réduit le score, ils ont poussé. Nous avons bien résisté jusqu’au bout et Bafé (Gomis) nous a littéralement libérés en marquant ce troisième but. C’est très encourageant pour la suite. Nous avons ressenti beaucoup de tension dans les tribunes. Sur le terrain, nous sommes restés très concentrés. Au coup de sifflet final, dans le vestiaires, nous étions tous très contents mais nous savons qu’il reste une deuxième manche pour se qualifier.»

Le match vu par Dabo
Dabo, comment analyses-tu ce succès ?
Mouhamadou Dabo : «Nous sommes bien rentrés dans le match. Nous étions solides défensivement. Nous avons bien fait tourner le ballon et nous avons ouvert le score très rapidement. Ce premier but nous a fait du bien. On s’est lâché et nous avons bien construit notre jeu sans nous précipiter. Cela a renforcé notre confiance. Le second but juste avant la pause nous a encore libérés davantage.»

 
Quel fut le discours du coach pendant la mi-temps ?
Mouhamadou Dabo : «Il était satisfait mais nous a mis en garde. Il ne fallait pas que l’avantage au score nous fasse nous endormir.»
 
Comment as-tu vécu la seconde mi-temps ?
Mouhamadou Dabo : «Olympiakos a obtenu un pénalty alors que, je pense, la faute était située à l’extérieur de la surface. Ceci dit, nous n’avons pas lâché. On a toujours essayé de jouer avec l’entrée de Bafé qui a bien gardé le ballon devant. Il fut récompensé en marquant le troisième but qui l’a également libéré. C’est important pour la suite.»
 
Quels enseignements peux-tu retirer d’un tel match européen ?
Mouhamadou Dabo : «Quelque soit la compétition, tous les matches, on les joue à fond. Les matches européens donnent des enseignements pour le championnat car ce sont des matches de haut niveau. Cela nous permet donc d’emmagasiner de l’expérience pour ensuite appliquer cela en championnat.»
 
Comment qualifierais-tu l’ambiance du Karaiskakis Stadium ?
Mouhamadou Dabo : «C’est un autre monde. Les supporters grecs étaient vraiment excités surtout que nous avons mené au score. Mais, personnellement, je préfère l’ambiance de Geoffroy-Guichard. Ce soir, nos supporters ont également répondu présents. Ce fut important pour nous d’avoir ce 12e homme dans ce stade.»
 
As-tu le sentiment que l’ASSE a pris une bonne option pour le match retour ?
Mouhamadou Dabo : «On ne se focalise pas encore sur le match retour. On aura le temps d’en reparler. Nous nous concentrons désormais sur le match de dimanche face à Bordeaux qui est important.»

Revue de presse
Ouest-France
Les Verts font la bonne affaire

La Coupe de l'UEFA peut avoir diverses saveurs. Succulente pour des Verts, sans goût sur les pelouses de l'Hexagone et qui se sont régalés en Grèce. Dès la 12', Ilan signait sa quatrième réalisation européenne (1-0, 12'), avant que Dernis ne double la marque (2-0, 43'). Dominés, les Verts voyaient l'Olympiakos revenir par Djordjevic sur penalty. Mais l'ASSE version coupe d'Europe a de la ressource et Gomis, à la 90', donnait aux Stéphanois une marge confortable
http://www.ouest-france.fr

Le Dauphiné Libéré
Olympiakos 1 - Saint-Étienne 3 : les Verts aiment l'Europe
Saint-Etienne a fait un grand pas vers les 8e de finale de la Coupe de l'UEFA en donnant la leçon à l'Olympiakos Le Pirée (3-1) en Grèce hier, et poursuivi son bain de jouvence en restant invaincu en C3 cette saison, celle de son retour sur le continent 26 ans après.
A l'agonie en Ligue 1, où elle est repassée mardi soir sous la ligne de flottaison (18e) après la victoire de Valenciennes (17e) en match en retard, l'ASSE a encore une fois montré son meilleur visage en Coupe d'Europe, marquant par Ilan (12e) et Dernis (43e) en première période, avant que Gomis ne peaufine le score en toute fin de match (90e+1).
L'Olympiakos avait réduit la marque sur un penalty accordé pour une faute de Varrault pourtant commise hors de la surface de réparation, transformé par le capitaine, Djordjevic (64e).
Saint-Étienne a ouvert le score en bénéficiant d'un ballon perdu par le Français Domi, un geste strictement interdit à l'école de foot : un dribble plein axe pour sortir de sa propre surface, récupéré par Machado pour Ilan. Le Brésilien, à l'image de son club, semble garder le meilleur pour l'Europe (quatre buts en Coupe de l'UEFA, contre seulement deux en L1, un doublé contre Caen voilà dix jours).
Un souvenir des grandes heures
L'Olympiakos s'est réveillé en seconde période mais n'a pas pu revenir au score. Geoffroy-Guichard peut se prépare à revivre les grandes heures européennes pour le match retour, jeudi.
Ce beau succès ne vaut pas le 5-0 légendaire passé par les Verts de Platini à Hambourg (en 8e de finale de C3 1980-1981), mais il permet aux toujours fervents supporters verts de revivre un peu des émotions du passé, 33 ans après la finale malheureuse de Glasgow contre le Bayern Munich (0-1). Et d'envisager un somptueux 8e de finale contre l'AC Milan, si les Rossoneri éliminent le Werder Brême...
Les Verts cultivent le paradoxe
Le contraste est de plus en plus saisissant : pire défense de France - à part Le Havre, 43 buts - avec 35 buts encaissés, battu 14 fois en L1, Saint-Etienne a donné la leçon à l'hégémonique patron du football grec, champion onze fois ces douze dernières saisons et déjà largement en tête de l'édition actuelle (14 points d'avance sur le deuxième). Paradoxalement, reste l'impression que les Verts auraient pu réaliser une meilleure opération encore tant ils ont dominé la "Légende" ("Thrylos", en grec) et éteint le bouillant stade Karaiskakis pour ce 16e de finale aller.
http://www.ledauphine.com

L'Equipe
Le feu était vert

Réaliste et solidaire, Saint-Étienne a réussi hier au Pirée une étonnante et remarquable performance, à valider dans une semaine.
En dépit de regrettables incidents ayant émaillé l’avant match entre supporters stéphanois et grecs, l’AS Saint-Étienne gardera sans doute un très bon souvenir de son déplacement au Pirée, annoncé fort délicat. A-t-on vu trop beau le large leader du Championnat grec, souverain sur sa pelouse et aux individualités réputées ? L’Olympiakos, invaincu depuis plus de deux saisons à domicile en Coupe d’Europe, a en tout cas été logiquement surclassé hier par les Verts, dont la solidarité défensive, l’efficacité offensive et la vivacité en milieu de terrain ont séduit, malgré une nette baisse de régime en deuxième période. Encore une fois, certains s’interrogeront sur cette équipe stéphanoise capable du pire en Ligue 1, dont elle occupe la 18e place avant de recevoir Bordeaux dimanche, et du meilleur sur la scène européenne (cinq victoires et deux nuls), qui semble sinon la transcender, du moins lui permettre de jouer de manière totalement libérée.
Avec ce succès rendu très large par le troisième but de Gomis dans le temps additionnel, Saint-Étienne passe du statut d’outsider, revendiqué avant le match par Alain Perrin, à celui de favori avant le retour jeudi prochain à Geoffroy-Guichard.« Ce n’est pas pour me rassurer, notait hier soir l’entraîneur stéphanois. On a réussi une très belle performance, même si le score est un peu large, peut-être flatteur pour nous. L’Olympiakos voudra réagir, et il faudra batailler dans une semaine. J’ai un jeune effectif qui doit apprendre à gérer ce genre de situation, et on a vu qu’on a eu du mal en deuxième période. »
Avant de reculer dès la reprise de 20 mètres sous la pression adverse, hélas matérialisée à l’heure de jeu par un penalty réussi de Djordjevic sifflé pour une faute hors surface de Varrault, Saint-Étienne avait donc réussi 45 minutes presque idéales.
Domi complice involontaire
L’Olympiakos mit la pression pendant 600 secondes, se vit refuser un but hors-jeu avec raison, puis tomba dans le piège du 4-1-4-1 stéphanois, vif et technique. Et comme Domi se mua deux fois en complice involontaire, Ilan puis Dernis matérialisèrent cette emprise collective. Le public sifflait et râlait, très énervé de voir ses favoris multiplier les mauvais choix. « C’est ma pire soirée depuis que j’entraîne l’Olympiakos, estima Ernesto Valverde. La première période s’est très mal passée et on a encore mis vingt minutes ensuite avant de marquer. » Les Verts passèrent donc beaucoup de temps à subir après la pause, mais Janot et ses coéquipiers firent front, avec une belle générosité. « Tout le monde a fait un gros travail de replacement, ce qui a empêché l’Olympiakos de construire ses attaques, se félicitait Perrin, même si on n’a pas eu la même maîtrise technique et la tenue de ballon qu’en première période. »
Nullement euphoriques, les Verts savent qu’ils n’ont fait que « la moitié du chemin », comme le notait l’essentiel Blaise Matuidi, et que l’Olympiakos pourra difficilement reproduire pareille première période à Geoffroy-Guichard. « J’espère que le public sera là pour montrer ce qu’est le Chaudron, lance Jérémie Janot, qui a apprécié l’ambiance de Karaiskakis, réellement impressionnante, surtout vocalement. On a su tenir le choc dans un match à gros impact physique, mais le prochain objectif, c’est Bordeaux. » Retombé mardi dans la zone de relégation, Saint-Étienne continue en effet de faire le grand écart entre son rêve européen et son quotidien national, tout en sachant très bien où se situe la priorité pour l’avenir du club.
STÉPHANE KOHLER

« Un bel exploit »
Geoffrey Dernis et les Stéphanois savourent ce succès inattendu, mais pensent déjà à la réception de Bordeaux, dimanche.
Boitant bas après le coup au genou droit l’ayant contraint à sortir peu avant l’heure de jeu, Geoffrey Dernis a quitté hier le magnifique stade Georgios-Karaiskakis avec un non moins splendide trophée de « meilleur joueur du match » décerné par la presse grecque. « Pas mal en un peu plus d’une mi-temps, souriait le gaucher, plus heureux hier que samedi dernier au Parc des Princes, où il ne fut pas titularisé en dernière minute par Alain Perrin en raison d’une mystérieuse alerte musculaire qui ne semblait pourtant pas le gêner le lendemain au décrassage. On ne savait pas trop où on allait face à ces Grecs, mais on a réussi un bel exploit avec une très grosse première mi-temps. On les a calmés rapidement, alors que l’on pensait qu’ils allaient partir la fleur au fusil. Mais on a mis les deux premiers buts au bon moment. »
Refusant de mettre ce succès sur l’efficacité de son schéma en 4-1-4-1, Alain Perrin insistait d’abord sur « l’état d’esprit » de ses joueurs. Malheureux face au but en L 1, les Verts ont aussi été beaucoup plus efficaces hier. Mais s’ils veulent savourer ce match comme une possible « référence » comme Blaise Matuidi, ils savent que cette performance grecque demande confirmation. « C’est seulement la mi-temps », martelaient en choeur Perrin et Jérémie Janot. « Vous savez, on est une équipe un peu particulière, ajoutait Dernis. On a failli être rejoints au score en deuxième période… Mais il serait illogique qu’on ne se qualifie pas avec deux buts d’avance à l’extérieur. On va être archi favoris… »
Tout l’inverse du prochain rendez-vous face à Bordeaux, qui préoccupaient déjà les Stéphanois avant même de rejoindre leur avion hier soir. « On espère que ce type de match rejaillisse sur nos performances en Championnat, dit Matuidi. Comme au Parc des Princes, on a montré ici qu’on avait des qualités techniques et l’envie de bien faire. On a la capacité de garder le ballon, mais il faut être plus dangereux dans les derniers vingt-cinq mètres. » Et tous espèrent que la réussite qui les a escortés hier au Pirée ne les quitte pas d’ici la fin de la semaine. « En Coupe d’Europe, on arrive à passer à travers les gouttes, alors qu’en Championnat, on ramasse assez facilement », concluait d’une manière assez imagée Alain Perrin.

L'Est Républicain
Les Verts aiment l'Europe

Saint-Etienne a fait un grand pas vers les 8e de finale de la Coupe de l'UEFA en donnant la leçon à l'Olympiakos Le Pirée (3-1) en Grèce hier, et poursuivi son bain de jouvence en restant invaincu en C3 cette saison, celle de son retour sur le continent 26 ans après.
A l'agonie en Ligue 1, où elle est repassée mardi soir sous la ligne de flottaison (18e) après la victoire de Valenciennes (17e) en match en retard, l'ASSE a encore une fois montré son meilleur visage en Coupe d'Europe, marquant par Ilan (12') et Dernis (43') en première période, avant que Gomis ne peaufine le score en toute fin de match (90+1).
L'Olympiakos avait réduit la marque sur un penalty accordé pour une faute de Varrault pourtant commise hors de la surface de réparation, transformé par le capitaine, Djordjevic (64'). Saint-Etienne a ouvert le score en bénéficiant d'un ballon perdu par le Français Domi, un geste strictement interdit à l'école de foot : un dribble plein axe pour sortir de sa propre surface, récupéré par Machado pour Ilan.
Le Brésilien, à l'image de son club, semble garder le meilleur pour l'Europe (quatre buts en Coupe de l'UEFA, contre seulement deux en L1, un doublé contre Caen voilà dix jours). L'Olympiakos s'est réveillé en seconde période mais n'a pas pu revenir au score. Geoffroy-Guichard peut se prépare à revivre les grandes heures européennes pour le match retour, jeudi.
http://www.estrepublicain.fr

Libération
Saint-Etienne a plié proprement Le Pirée (3-1)

Il n'y a rien à faire. Dès que le vent homérique de la coupe d'Europe souffle, du côté du Chaudron ou de la mer Egée, les Verts se surpassent. Malmenés en championnat de France, de nouveau relégables, les Stéphanois s'en sont allés mercredi soir prendre d'assaut le port du Pirée, noyé de bleu sous le ciel grec, comme chantait Dalida. Le leader du championnat de Grèce, qui restait sur 16 victoires d'affilée, s'est fait danser la sirtaki sur le ventre par des Français qui ont gagné 3 buts à 1...
Les hommes d'Alain Perrin ont ouvert le score dès la 12e, sur un but d'Ilan qui bénéficiait-là d'un bon service de Paulo Machado. Replongé dans le frisson européen après un quart de siècle de sevrage, ils doublaient ensuite le score par Geoffrey Dernis (43e).En deuxième mi-temps, les Grecs réduisaient l'écart sur un penalty généreux, transformé par son capitaine Predrag Djordjevic (64e). Il y avait une faute français, mais en dehors de la surface de réparation. Les score se resserraient et les Grecs poussaient alors, obligeant le visiteur stéphanois a convoquer Thémistocle pour dresser les rempart face à l'assaut adverse.
Puis en fin de match, l'assez démoniaque Bafetimbi Gomis enlevait finalement définitivement la victoire en terre hellène, d'un superbe tir perçant la lucarne du pauvre gardien grec.
Olivier BERTRAND
http://www.libelyon.fr