Le match
Intraitable en Coupe UEFA (4 victoires en autant de matches), l’ASSE
retrouvait une compétition qui lui avait réussit. Avec six points à son
compteur (victoire face à Copenhague et Rosenborg), elle avait fait le plus
dur : il ne lui restait plus qu’à glaner un dernier point pour assurer
sa qualification en 16ème de finale. C’était l’enjeu de ce
rendez-vous brugeois, à défaut d’en être la priorité absolue. Car, tous
les objectifs étaient tournés vers le championnat et le match de dimanche
face à Nancy.
En attendant, les Verts n’avaient rien à perdre face à l’actuel
leader du championnat belge. Ils avaient même beaucoup à gagner,
notamment pour leur moral. Confronté à une hécatombe de forfaits défensifs,
Alain Perrin avait innové en replaçant Matuidi, promu capitaine, sur le
flanc gauche de la défense, à l’opposé d’Andreu qui, cinq jours après
avoir réussi son baptême du feu en Ligue 1, fit donc ses grands débuts
européens. En attaque, le coach stéphanois avait relancé Gigliotti et
Matsui et misé sur Mirallas, surmotivé pour son retour au pays.
Les Verts dans le coup
Dans un Jan Breydel Stadion surchauffé par l’impressionnant
cortège de plus de 2000 supporters stéphanois, les Verts
s’appliquaient, d’abord, à bien quadriller le terrain. Mieux même !
Comme ils combinaient vite et bien, ils déployaient les premières
menaces de la soirée. En quatre minutes, Gigliotti frappa à deux
reprises tandis que Stijnen effectua son premier arrêt en bloquant une
frappe trop molle de Machado (3e). L’ASSE tournait bien et
une reprise de Gigliotti frisa encore le montant gauche du gardien
international belge (8e).
Dirar sur la transversale
A cette entame stéphanoise prometteuse, Bruges répliqua par à coups
vifs. Une sortie périlleuse mais décisive de Janot chipa un ballon brûlant
dans les pieds d’Akpala (3
e). Dix minutes plus tard, ce fut
la transversale du gardien stéphanois qui repoussa un bolide de Dirar (13
e).
A la 23
e minute, le spectacle gagna les tribunes du stade, qui,
comme à chaque match de Bruges, rendit un hommage bruyant à son ancien n°23,
François Sterchele, tragiquement décédé en mai dernier.
Gigliotti au meilleur moment
De quoi donner des ailes aux Bleus et Noirs qui firent trembler
l’inédite défense stéphanoise sur deux coups de pied arrêtés
chauds bouillants. Sommet de ce temps fort brugeois, Dirar se présenta
seul devant Janot mais croisa trop sa frappe (28e). Petit à
petit, les Verts reprenaient leur souffle et les initiatives. Décalé
par Payet, Machado frappa au-dessus (33e), tout comme
Benalouane qui avait jaillit sur un coup franc de Mirallas (37e).
Mais, le meilleur vint au meilleur moment pour les Verts.
Dans la dernière minute de la première mi-temps, Matsui glissa une
passe dosée au millimètre à Gigliotti qui glissa le ballon hors de
portée de Stijnen. Le coup parfait !
Vargas, étrangement seul
Au retour des vestiaires, l’ASSE repartait à l’attaque et
s’offrait même une balle de break mais la reprise du gauche de
Gigliotti, idéalement démarqué par Machado, n’attrapa pas le cadre
(46
e). Les Stéphanois pouvaient nourrir d’autant plus de
regrets que Bruges égalisa dans la foulée.

Malgré le retour de Varrault, Vargas, étrangement seul à la retombée
d’une chandelle, eut le temps de contrôler et de battre Janot (49
e).
Les Verts encore menaçants
Tout était donc à refaire. Le danger basculait d’un camp
à l’autre, sans retenue. Entreprenant, Matsui exécuta un centre
quasi décisif pour Mirallas dont le coup de tête, lobé, alla mourir
juste au-dessus (59e). Dix minutes plus tard, ce fut une
reprise lointaine de Klukowski qui chatouilla le filet supérieur de
Janot.
Loïc Perrin fait son retour
On se rendait coup pour coup. Décalé par Mirallas, Payet accéléra,
frappa mais Stijnen repoussa du pied (70
e). Pour muscler
l’entrejeu stéphanois, Loïc Perrin fit son grand retour à la compétition.
Le danger restait mixte. Mirallas fut barré net par une sortie
autoritaire de Stijnen (75
e) tandis qu’Akpara se vit
refuser un but pour une position de hors-jeu (75
e). Les
dernières minutes devenaient stressantes mais la défense verte les gérait
sans s’affoler, malgré un dernier essai à côté de Simaeys (89
e).
Pour le plus grand bonheur de leurs supporters, les Verts préservaient
leur précieux butin : la qualification pour les 16èmes de
finale. Ils auraient même pu l’emballer par une victoire sans le
double sauvetage de Stijnen devant Gomis et Ilan (92
e)
Les réactions des
coaches
Alain Perrin : «C’est une grande satisfaction
compte tenu de tous nos malheurs en championnat et l’hécatombe de
blessés. Les joueurs se sont bien battus dans un contexte difficile et
face à une belle équipe de Bruges. Nous repartons avec ce que nous étions
venus chercher : le point de la qualification pour les 16èmes de
finale. Concernant la titularisation de Blaise Matuidi sur le flanc
gauche de la défense, cette réflexion m’est venue tardivement.
J’ai opté pour un gaucher. Tous les joueurs se sont bien battus. Ça
ouvre donc des opportunités pour l’avenir. Les défenseurs centraux
ont su faire face au défi physique. L’équipe est généreuse et veut
produire du jeu. C’est très intéressant de travailler avec eux.
Nous sommes donc tout à notre joie. Nous étions venus chercher ici de
la confiance. Nous savourons, ce soir, cette qualification qui et très
important pour le club. Demain sera un autre jour. J’espère que
la réussite en Coupe UEFA se transmettra désormais en championnat.»
Jacky Matthijssen (entraîneur de Bruges) : Mon équipe
a oublié de marquer pendant ses temps forts. Quand nous avons été les
plus forts, nous n’avons pas su concrétiser notamment quatre
occasions nettes. Nous avons donc concédé un nul face à une équipe
de qualité.»
Les réactions des joueurs
Jérémie Janot : «La qualification est acquise.
C’est une bonne chose. Surtout que nous l’avons acquis dans un contexte
difficile et une ambiance qui poussait son équipe. Nous avons réussi à
faire de belles choses. Nous n’avons pas rompu. Nous avons été vigilants
et au marquage. Nous avons répondu au défi physique. Nous sommes
satisfaits de la manière et de l’état d’esprit. Nous avons fait un bon
match, en jouant ensemble. On va d’ailleurs simplement savourer cette
qualification en mangeant tous ensemble. C’est un résultat bénéfique
pour notre mental. J’espère que cela se répercutera désormais en
championnat et que cette qualification nous libérera. Il va falloir récidiver,
dès dimanche, à Nancy. »
Alain Perrin, le coach fixe
les objectifs
La manière et le résultat face à Bruges ont-ils changé quelque
chose dans votre esprit et celui des joueurs ?
Alain Perrin : «J’attendais
de ce match contre Bruges une confirmation dans les intentions de
jeu, dans l’état d’esprit. Répondre présent dans le combat physique
proposé par notre adversaire. J’étais aussi attentif sur le travail défensif
de l’équipe et sur la qualité de notre jeu offensif. On a eu des éléments
intéressants même si on a subi des pertes de balles qui nous ont mis en
danger ».
Des
garçons ont marqué des points, jeudi soir
Ressentez-vous des progrès dans le jeu et dans la confiance
de l’équipe ?
Alain Perrin : « On
avait déjà de la confiance. Ce match contre Bruges est dans la continuité
des nos derniers matches et de l’esprit manifesté par le groupe à
l’entraînement. Il est vrai que ce match conforte cette confiance. Une
qualification acquise à l’extérieur face à une équipe supérieure
athlétiquement est très intéressante. Cela évolue bien ».
Ce match à Bruges peux-t-il modifié votre onze type ?
Alain Perrin : « Je
n’ai pas de onze type et ce match-là me conforte dans cette idée.
J’ai été assez séduit par la participation de certains joueurs comme
Matsui qui se pose en challenger pour le match de dimanche. Des garçons
ont marqué des points, jeudi soir ».
Comment jugez-vous le positionnement de Matuidi en arrière gauche ?
Alain Perrin : « Vous
avez pu le voir comme moi, c’était un bon choix. On perdait un milieu
de terrain. On sait qu’il est important dans ce registre mais il
contribuait à redonner un peu de la solidité sur le plan défensif.
Avoir un pied dans ce couloir était intéressant. J’ai été satisfait
de sa prestation. A moyen terme, il retrouvera sa place au milieu de
terrain ».
Allez-vous garder la défense ?
Alain Perrin : « La
charnière centrale a bien répondu présent dans le défi athlétique.
C’est une tentation de reproduire la même défense. Se pose maintenant
la réintégration de Loïc Perrin. Cela fait partie des bases de réflexions
que j’ai actuellement ».
Comment transférer cette confiance en Coupe UEFA au championnat ?
Alain Perrin : « La
confiance, on l’avait. Contre Nice, nous avons joué libéré et fait un
bon match. La confiance est là. Il nous faut ce brin de réussite comme
jeudi soir pour convertir nos occasions de but. On a réussi à trouver
l’ouverture contre Bruges. Nous avons été dominés dans le domaine aérien
sur les coups de pieds arrêtés. On a pourtant fait face grâce à
des vertus de combats et aussi grâce à ce brin de réussite ».
Loic Perrin est-il capable de débuter un match ?
Alain Perrin : « Il
aurait pu débuter le match à Bruges mais compte tenue de la
proximité du match de Nancy, j’ai n’ai pas voulu qu’il enchaîne
deux matches à la suite. C’était une mesure de précaution. Il pourra
jouer contre Nancy ».
Le jeune Yoann Andreu peut-il enchaîner trois matches de suite ?
Alain Perrin : « Oui,
il a l’enthousiasme de la jeunesse avec une capacité de récupération
importante. Il a joué dans un contexte peu évident. Il a du faire face
à un joueur remuant, compliqué. Il a assuré l’essentiel contre Bruges ».
Contre Nancy, êtes-vous dans l’obligation de réussir ?
Alain Perrin : « L’obligation ?
On est à l’extérieur. Nancy est en pleine forme. Ils sont dans une très
bonne série. C’est une équipe européenne qui a eu la chance de ne pas
jouer, jeudi soir. Il faut prendre en compte ce paramètre. C’est une équipe
combative qui a retrouvé ses valeurs de la saison dernières. Cela lui
avait permis de réaliser une bonne saison. Ce sera un match où il faudra
continuer de se battre. On fera le bilan à la fin du match. On s’attend
à un match difficile ».
Que craignez-vous plus particulièrement dans cette équipe de
Nancy ?
Alain Perrin : « Ils
ont retrouvé des vertus défensives qui étaient leur principale force.
Depuis quelques matches, ils n’encaissent plus de buts. Ils ont resserré
les boulons en alliant une densité défensive et un harcèlement sur le
porteur du ballon. C’est très difficile de s’exprimer offensivement
face à cette équipe ».
Avez-vous fixé un défi en nombre de points à prendre d’ici la
trêve hivernale ?
Alain Perrin : « Oui
et non. On n’a pas parlé explicitement d’un nombre de points à
prendre. Il est évident qu’il nous faut prendre des points. On ne peut
pas se dire que l’on va atteindre la trêve avec 10 points au compteur.
Il faut que l’on prenne le maximum de points. Il faudra prendre entre 7
à 10 points. On doit retrouver des victoires à domicile et grappiller
des points à l’extérieur. Cela passe par de gros matches comme ce fut
le cas à Bruges ».
Une première pour
Blaise Matuidi
La qualification
Blaise Matuidi :
Cette qualification est un beau rayon de soleil. Au niveau de l’état
d’esprit, nous avons été irréprochables. Nous avons tous été
solidaires. Nous nous sommes battus pour obtenir ce résultat positif
face à une bonne équipe de Bruges. Nous savions que notre adversaire
nous pousserait d’entrée mais que nous aurions également des
occasions de marquer. En fin de match, nous aurions même pu
l’emporter. Nous sommes vraiment très heureux de cette qualification,
pour le club, les supporters et pour nous-mêmes.
Défenseur latéral gauche
Blaise Matuidi : «Ce
poste de défenseur latéral gauche, c’était une première depuis que
je suis à Saint-Etienne mais j’avais déjà dépanné à ce poste à
Troyes. Quand on est habitué à jouer à un poste, les premiers repères
ne sont pas faciles. Mais, j’ai essayé de faire de mon mieux.»
Capitaine d’un soir
Blaise Matuidi : «Ce
brassard, c’était également une première en pro. Je ne l’avais
plus enfilé depuis très longtemps. C’était, si je me rappelle bien,
avec les 13 ans. Cela me procure énormément de plaisir. Surtout avec
une équipe comme Saint-Etienne.»
Le rendez-vous à Nancy
Blaise Matuidi : «On
espère que cette qualification sera bénéfique pour la suite et ainsi
remonter au classement. C’est la priorité. Nous devons continuer sur
cette lancée. Nous ne sommes pas à notre place. Nous allons, dès
dimanche, essayer de rééditer ce genre de performance pour réussir un
résultat à Nancy. Nous avons les qualités pour. Nous avons donc un
gros match à faire pour sortir de cette mauvaise passe en championnat.»