Coupe UEFA : FC Bruges - ASSE : 1-1
Les Verts en 16èmes
Source : Site officiel de l'ASSE  

Jeudi 27 novembre 2008

Au cours d’un match ouvert et enlevé, les Stéphanois ont mérité ce qu’ils étaient venus chercher : le point de la qualification pour les 16èmes de finale. Parmi les autres satisfactions de la soirée : la solidité d’une défense encore inédite et le retour de Loïc Perrin

Le match

Intraitable en Coupe UEFA (4 victoires en autant de matches), l’ASSE retrouvait une compétition qui lui avait réussit. Avec six points à son compteur (victoire face à Copenhague et Rosenborg), elle avait fait le plus dur : il ne lui restait plus qu’à glaner un dernier point pour assurer sa qualification en 16ème de finale. C’était l’enjeu de ce rendez-vous brugeois, à défaut d’en être la priorité absolue. Car, tous les objectifs étaient tournés vers le championnat et le match de dimanche face à Nancy.

En attendant, les Verts n’avaient rien à perdre face à l’actuel leader du championnat belge. Ils avaient même beaucoup à gagner, notamment pour leur moral. Confronté à une hécatombe de forfaits défensifs, Alain Perrin avait innové en replaçant Matuidi, promu capitaine, sur le flanc gauche de la défense, à l’opposé d’Andreu qui, cinq jours après avoir réussi son baptême du feu en Ligue 1, fit donc ses grands débuts européens. En attaque, le coach stéphanois avait relancé Gigliotti et Matsui et misé sur Mirallas, surmotivé pour son retour au pays.

Les Verts dans le coup
Dans un Jan Breydel Stadion surchauffé par l’impressionnant cortège de plus de 2000 supporters stéphanois, les Verts s’appliquaient, d’abord, à bien quadriller le terrain. Mieux même ! Comme ils combinaient vite et bien, ils déployaient les premières menaces de la soirée. En quatre minutes, Gigliotti frappa à deux reprises tandis que Stijnen effectua son premier arrêt en bloquant une frappe trop molle de Machado (3e). L’ASSE tournait bien et une reprise de Gigliotti frisa encore le montant gauche du gardien international belge (8e). 

Dirar sur la transversale 
A cette entame stéphanoise prometteuse, Bruges répliqua par à coups vifs. Une sortie périlleuse mais décisive de Janot chipa un ballon brûlant dans les pieds d’Akpala (3e). Dix minutes plus tard, ce fut la transversale du gardien stéphanois qui repoussa un bolide de Dirar (13e). A la 23e minute, le spectacle gagna les tribunes du stade, qui, comme à chaque match de Bruges, rendit un hommage bruyant à son ancien n°23, François Sterchele, tragiquement décédé en mai dernier.

Gigliotti au meilleur moment
De quoi donner des ailes aux Bleus et Noirs qui firent trembler l’inédite défense stéphanoise sur deux coups de pied arrêtés chauds bouillants. Sommet de ce temps fort brugeois, Dirar se présenta seul devant Janot mais croisa trop sa frappe (28e). Petit à petit, les Verts reprenaient leur souffle et les initiatives. Décalé par Payet, Machado frappa au-dessus (33e), tout comme Benalouane qui avait jaillit sur un coup franc de Mirallas (37e). Mais, le meilleur vint au meilleur moment pour les Verts. Dans la dernière minute de la première mi-temps, Matsui glissa une passe dosée au millimètre à Gigliotti qui glissa le ballon hors de portée de Stijnen. Le coup parfait !

 
Vargas, étrangement seul 
Au retour des vestiaires, l’ASSE repartait à l’attaque et s’offrait même une balle de break mais la reprise du gauche de Gigliotti, idéalement démarqué par Machado, n’attrapa pas le cadre (46e). Les Stéphanois pouvaient nourrir d’autant plus de regrets que Bruges égalisa dans la foulée. Malgré le retour de Varrault, Vargas, étrangement seul à la retombée d’une chandelle, eut le temps de contrôler et de battre Janot (49e).

Les Verts encore menaçants
Tout était donc à refaire. Le danger basculait d’un camp à l’autre, sans retenue. Entreprenant, Matsui exécuta un centre quasi décisif pour Mirallas dont le coup de tête, lobé, alla mourir juste au-dessus (59e). Dix minutes plus tard, ce fut une reprise lointaine de Klukowski qui chatouilla le filet supérieur de Janot.

 
Loïc Perrin fait son retour 
On se rendait coup pour coup. Décalé par Mirallas, Payet accéléra, frappa mais Stijnen repoussa du pied (70e). Pour muscler l’entrejeu stéphanois, Loïc Perrin fit son grand retour à la compétition. Le danger restait mixte. Mirallas fut barré net par une sortie autoritaire de Stijnen (75e) tandis qu’Akpara se vit refuser un but pour une position de hors-jeu (75e). Les dernières minutes devenaient stressantes mais la défense verte les gérait sans s’affoler, malgré un dernier essai à côté de Simaeys (89e). Pour le plus grand bonheur de leurs supporters, les Verts préservaient leur précieux butin : la qualification pour les 16èmes de finale. Ils auraient même pu l’emballer par une victoire sans le double sauvetage de Stijnen devant Gomis et Ilan (92e)

Les réactions des coaches

Alain Perrin : «C’est une grande satisfaction compte tenu de tous nos malheurs en championnat et l’hécatombe de blessés. Les joueurs se sont bien battus dans un contexte difficile et face à une belle équipe de Bruges. Nous repartons avec ce que nous étions venus chercher : le point de la qualification pour les 16èmes de finale. Concernant la titularisation de Blaise Matuidi sur le flanc gauche de la défense, cette réflexion m’est venue tardivement. J’ai opté pour un gaucher. Tous les joueurs se sont bien battus. Ça ouvre donc des opportunités pour l’avenir. Les défenseurs centraux ont su faire face au défi physique. L’équipe est généreuse et veut produire du jeu. C’est très intéressant de travailler avec eux.
Nous sommes donc tout à notre joie. Nous étions venus chercher ici de la confiance. Nous savourons, ce soir, cette qualification qui et très important pour le club. Demain sera un autre jour. J’espère que la réussite en Coupe UEFA se transmettra désormais en championnat.»
 
Jacky Matthijssen (entraîneur de Bruges) : Mon équipe a oublié de marquer pendant ses temps forts. Quand nous avons été les plus forts, nous n’avons pas su concrétiser notamment quatre occasions nettes. Nous avons donc concédé un nul face à une équipe de qualité.»

Les réactions des joueurs

David Gigliotti : Pour nous qualifier, il ne fallait pas perdre. Nous avons bien attaqué la partie et avons marqué un premier but. Devant son public, Bruges a réagi et a poussé fort pour égaliser. Mais, nous avons réussir à tenir jusqu’au bout ce point du match nul qui nous qualifie. Nous restons invaincus en Coupe d’Europe. Nous n’avions rien à perdre, seulement un point à prendre. C’est chose faite. Au cours de ce match, il y a eu beaucoup d’espaces ce qui a provoqué beaucoup d’occasions. Dans l’ensemble, cela s’est bien passé pour nous. Au niveau personnel, je suis également satisfait mais ce qui m’importe avant tout, c’est la performance collective. Désormais, nous devons relever la tête en championnat, c'est-à-dire marquer des buts et gagner des matches. Nous ne sommes pas à notre place. C’est pour cela que nous allons remonter au classement. Alain Perrin a apporté sa méthode : les entraînement sont différents. Au fur et à mesure, ça va bien prendre avec lui.»
 
Jérémie Janot : «La qualification est acquise. C’est une bonne chose. Surtout que nous l’avons acquis dans un contexte difficile et une ambiance qui poussait son équipe. Nous avons réussi à faire de belles choses. Nous n’avons pas rompu. Nous avons été vigilants et au marquage. Nous avons répondu au défi physique. Nous sommes satisfaits de la manière et de l’état d’esprit. Nous avons fait un bon match, en jouant ensemble. On va d’ailleurs simplement savourer cette qualification en mangeant tous ensemble. C’est un résultat bénéfique pour notre mental. J’espère que cela se répercutera désormais en championnat et que cette qualification nous libérera. Il va falloir récidiver, dès dimanche, à Nancy. »

Alain Perrin, le coach fixe les objectifs

La manière et le résultat face à Bruges ont-ils changé quelque chose dans votre esprit et celui des joueurs ?
Alain Perrin : «J’attendais de ce match contre Bruges une confirmation dans les intentions de jeu, dans l’état d’esprit. Répondre présent dans le combat physique proposé par notre adversaire. J’étais aussi attentif sur le travail défensif de l’équipe et sur la qualité de notre jeu offensif. On a eu des éléments intéressants même si on a subi des pertes de balles qui nous ont mis en danger ».
 
Des garçons ont marqué des points, jeudi soir 
 
Ressentez-vous des progrès dans le jeu et dans la confiance de l’équipe ?
Alain Perrin : « On avait déjà de la confiance. Ce match contre Bruges est dans la continuité des nos derniers matches et de l’esprit manifesté par le groupe à l’entraînement. Il est vrai que ce match conforte cette confiance. Une qualification acquise à l’extérieur face à une équipe supérieure athlétiquement est très intéressante. Cela évolue bien ».
 
Ce match à Bruges peux-t-il modifié votre onze type ?
Alain Perrin : « Je n’ai pas de onze type et ce match-là me conforte dans cette idée. J’ai été assez séduit par la participation de certains joueurs comme Matsui qui se pose en challenger pour le match de dimanche. Des garçons ont marqué des points, jeudi soir ». 
 
Comment jugez-vous le positionnement de Matuidi en arrière gauche ?
Alain Perrin : « Vous avez pu le voir comme moi, c’était un bon choix. On perdait un milieu de terrain. On sait qu’il est important dans ce registre mais il contribuait à redonner un peu de la solidité sur le plan défensif. Avoir un pied dans ce couloir était intéressant. J’ai été satisfait de sa prestation. A moyen terme, il retrouvera sa place au milieu de terrain ».
 
Allez-vous garder la défense ?
Alain Perrin : « La charnière centrale a bien répondu présent dans le défi athlétique. C’est une tentation de reproduire la même défense. Se pose maintenant la réintégration de Loïc Perrin. Cela fait partie des bases de réflexions que j’ai actuellement ».
 
Comment transférer cette confiance en Coupe UEFA au championnat ?
Alain Perrin : « La confiance, on l’avait. Contre Nice, nous avons joué libéré et fait un bon match. La confiance est là. Il nous faut ce brin de réussite comme jeudi soir pour convertir nos occasions de but. On a réussi à trouver l’ouverture contre Bruges. Nous avons été dominés dans le domaine aérien sur les coups de pieds arrêtés. On a pourtant fait face grâce à des vertus de combats et aussi grâce à ce brin de réussite ».
 
Loic Perrin est-il capable de débuter un match ?
Alain Perrin : « Il aurait pu débuter le match à Bruges mais compte tenue de la proximité du match de Nancy, j’ai n’ai pas voulu qu’il enchaîne deux matches à la suite. C’était une mesure de précaution. Il pourra jouer contre Nancy ».
 
Le jeune Yoann Andreu peut-il enchaîner trois matches de suite ?
Alain Perrin : « Oui, il a l’enthousiasme de la jeunesse avec une capacité de récupération importante. Il a joué dans un contexte peu évident. Il a du faire face à un joueur remuant, compliqué. Il a assuré l’essentiel contre Bruges ».
 
Contre Nancy, êtes-vous dans l’obligation de réussir ?
Alain Perrin : « L’obligation ? On est à l’extérieur. Nancy est en pleine forme. Ils sont dans une très bonne série. C’est une équipe européenne qui a eu la chance de ne pas jouer, jeudi soir. Il faut prendre en compte ce paramètre. C’est une équipe combative qui a retrouvé ses valeurs de la saison dernières. Cela lui avait permis de réaliser une bonne saison. Ce sera un match où il faudra continuer de se battre. On fera le bilan à la fin du match. On s’attend à un match difficile ».
 
Que craignez-vous plus particulièrement dans cette équipe de Nancy ?
Alain Perrin : « Ils ont retrouvé des vertus défensives qui étaient leur principale force. Depuis quelques matches, ils n’encaissent plus de buts. Ils ont resserré les boulons en alliant une densité défensive et un harcèlement sur le porteur du ballon. C’est très difficile de s’exprimer offensivement face à cette équipe ».
 
Avez-vous fixé un défi en nombre de points à prendre d’ici la trêve hivernale ?
Alain Perrin : « Oui et non. On n’a pas parlé explicitement d’un nombre de points à prendre. Il est évident qu’il nous faut prendre des points. On ne peut pas se dire que l’on va atteindre la trêve avec 10 points au compteur. Il faut que l’on prenne le maximum de points. Il faudra prendre entre 7 à 10 points. On doit retrouver des victoires à domicile et grappiller des points à l’extérieur. Cela passe par de gros matches comme ce fut le cas à Bruges ».
 

Une première pour Blaise Matuidi
La qualification

Blaise Matuidi : Cette qualification est un beau rayon de soleil. Au niveau de l’état d’esprit, nous avons été irréprochables. Nous avons tous été solidaires. Nous nous sommes battus pour obtenir ce résultat positif face à une bonne équipe de Bruges. Nous savions que notre adversaire nous pousserait d’entrée mais que nous aurions également des occasions de marquer. En fin de match, nous aurions même pu l’emporter. Nous sommes vraiment très heureux de cette qualification, pour le club, les supporters et pour nous-mêmes.
 
Défenseur latéral gauche
Blaise Matuidi : «Ce poste de défenseur latéral gauche, c’était une première depuis que je suis à Saint-Etienne mais j’avais déjà dépanné à ce poste à Troyes. Quand on est habitué à jouer à un poste, les premiers repères ne sont pas faciles. Mais, j’ai essayé de faire de mon mieux.»
 
Capitaine d’un soir
Blaise Matuidi : «Ce brassard, c’était également une première en pro. Je ne l’avais plus enfilé depuis très longtemps. C’était, si je me rappelle bien, avec les 13 ans. Cela me procure énormément de plaisir. Surtout avec une équipe comme Saint-Etienne.»
 
Le rendez-vous à Nancy
Blaise Matuidi : «On espère que cette qualification sera bénéfique pour la suite et ainsi remonter au classement. C’est la priorité. Nous devons continuer sur cette lancée. Nous ne sommes pas à notre place. Nous allons, dès dimanche, essayer de rééditer ce genre de performance pour réussir un résultat à Nancy. Nous avons les qualités pour. Nous avons donc un gros match à faire pour sortir de cette mauvaise passe en championnat.»