En
marquant un but par mi-temps - Dimitri Payet puis Pascal Feindouno -, l’ASSE
avait concrétisé sa supériorité pendant les trois-quarts de la partie.
Mais, en poussant fort vers la fin, l’Hapoel a réduit le score
Le match
On y était. 4 novembre 1982 – 18 septembre 2008 : vingt-six après
sa dernière campagne européenne, l’ASSE repartait à l’assaut du vieux
continent. Evidemment, cette (re)naissance en Coupe UEFA était chargée de
valeurs historiques. A commencer par ce maillot à bandes verticales vertes
et blanches, clairement inspirée de la genèse européenne de l’ASSE en
Coupe Latine en 1957. Ensuite, Laurent Roussey, acteur du dernier match
européen des Verts face aux Bohémians de Prague, représentait un
formidable trait d’union. Enfin, les 200 supporters stéphanois, qui
avaient fait le long déplacement jusqu’en Israël, incarnaient l’irréductible
passion verte.
Dans la fournaise rouge vif de Bloomfield aux trois quarts pleins, la fièvre
verte n’avait cessé de grimper. Le kop stéphanois était à la hauteur
de l’évènement. Aux Verts de les imiter sur le terrain. Tout en prévenant
du danger israélien, Laurent Roussey avait aligné, dans son organisation fétiche,
son onze-type. Celui qui, à une exception près – Monsoreau – avait décroché,
il y a quatre mois, le précieuse sésame européen.
Payet débloque son compteur au meilleur moment
Les cinq premières minutes, agressives et offensives, des Rouges
suffirent à illustrer l’enjeu européen des débats. Face aux assauts
israéliens, l’ASSE résistait de façon ordonnée. Un plan de bataille
qu’elle bonifia de la plus belle des façons. La première combinaison
offensive stéphanoise fut payante.

Feindouno lança Payet qui accéléra, résista et décocha une frappe croisée
gagnante (7
e). L’ailier stéphanois avait, au meilleur moment,
enfin débloqué son compteur but sous le maillot vert.
Les Verts plus menaçants
Galvanisée par ce scénario idéal, l’équipe stéphanoise
continuait d’appuyer là où ça faisait mal, sur le côté droit où un
centre brûlant de Payet fit encore trembler la défense de l’Hapoel (15e).
Petit à petit, les attaquants israéliens étaient privés de munitions :
frappe imprécise de Zahavi (16e), retour de Tavlaridis sur ce même
Zahavi (30e), sortie au sol de Viviani devant Vermouth (35e)…ce
fut tout. En face, les Verts osaient, se lâchaient et un missile de
Feindouno fut repoussé comme il put par Enyeama (19e) avant que
Gomis, en bonne position, ne manque sa frappe (26e). Libéré,
Payet insistait, frappa dans un angle excentré mais le gardien adverse fut
vigilant avant de voir filer à quelques centimètres une frappe vicieuse de
Dernis (31e). Clairement, les Verts étaient plus menaçants. Une
volée de Landrin s’envola pour quelques centimètres (39e),
tout comme celle de Feindouno (40e).
L’ASSE repart à l’attaque
Au retour des vestiaires, la blessure de Tavlaridis réorganisa la défense
stéphanoise, Perrin glissa dans l’axe et Varrault prit sa place sur le côté
droit. Ces permutations ne perturbèrent pas l’équipe stéphanoise qui
repartait vite à l’attaque. Un raid de Landrin fut terminé par une
frappe détournée dans le petit filet (47e). Un tir de Feindouno
dans les gants de Enyeama (49e), un déboulé de Dernis (51e)
illustraient la supériorité technique stéphanoise.
Feindouno sur un service de Gomis
Les minutes défilaient sans gros stress pour les Stéphanois. Il ne
manquait que le réalisme offensif. Il ne tarda pas à frapper.

Après que Payet, seul devant Enyeama, fit le mauvais choix en privilégiant
l’option collective (59
e), Gomis adressa un centre parfait pour
Feindouno qui glissa le ballon hors de portée du gardien israélien (60
e).
Les arrêts de Viviani
La réaction des Rouges fut immédiate. Viviani bloqua, d’abord, une
frappe trop molle d’Abutbul (64e) avant de réussir deux arrêts
de grande classe pour repousser une tête à bout portant de Srur (70e)
puis une reprise acrobatique de Lala (77e).
L’Hapoel réduit le score
Quatre minutes plus tard, Bloomfield se leva d’un bon mais le but de
Enyeama fut logiquement refusé pour hors-jeu. Les Verts n’eurent pas le
temps de souffler qu’une pichenette de Enyeama flirta avec la
transversale.

L’ASSE
souffrait et craquait quand Lala loba Viviani (86
e). Les dernières
minutes furent stressantes mais les Verts, qui auraient pu reprendre le
large par Feindouno (92
e) préservaient leur avance : un
coup d’avance avant le retour, dans quinze jours, au stade
Geoffroy-Guichard
Les réactions de
Laurent Roussey
Retour gagnant
Laurent Roussey : «Tel-Aviv restera donc un bon
souvenir pour ma première en Coupe d’Europe. Je suis satisfait. On a
validé la première étape. Il nous reste à valider cette qualification au
match retour. C’est une belle victoire pour ce retour à l’UEFA. C’est
un beau retour. Nous avons de quoi être satisfait et d’être heureux. Vu
les circonstances, j’aurais préféré que notre succès soit un peu plus
large pour pouvoir gérer plus sereinement le match retour. Face à notre
calendrier, cela nous aurait permis de pouvoir faire souffler certains garçons.
Nous avons eu beaucoup d’occasions. On aurait aimé marquer davantage. Une
victoire est une victoire et j’espère qu’elle en appellera d’autres.
Méfiance au retour
Laurent Roussey : «Malgré notre victoire, nous
devons continuer de prendre notre adversaire au sérieux. Au retour, nous
devrons être appliqués pour finaliser ce premier succès par une
qualification et ainsi faire en sorte que Geoffroy Guichard soit en fête.
La fatigue
Laurent Roussey : «Avec la température qui nous a
posés problème, nous avons terminé le match difficilement. Les joueurs
sont allés au bout d’eux-mêmes et ont fini vidés. Ce sera un handicap
de rejouer dans trois jours face à Paris même si on dit que la victoire élimine
la fatigue. On a des joueurs frais comme David Gigliotti et Ilan qui
devraient donc débuter.
Payet buteur
Laurent Roussey : «Dimitri Payet attendait ce but
depuis longtemps. Par moments, il avait quelque peu déjoué car il était
obnubilé par cette envie de marquer. C’est fait. J’espère qu’il sera
désormais beaucoup plus libéré. J’espère que ce but en appellera
d’autres pour lui.
La sortie de Tavlaridis
Laurent Roussey : «Statis Tavlardis souffre d’une
contracture aux ischio-jambiers. Par prévention, il est donc sorti à la
mi-temps.
La présence des supporters à Tel-Aviv
Laurent Roussey : «Ce fut un élément important dans
notre préparation et je tiens à remercier tous ceux qui sont fidèles à
Saint-Étienne d’avoir fait le voyage. C’est un long et pénible périple.
Je pense, qu’eux aussi, vont repartir heureux.»
Autres
réactions
Jody Viviani :
«Heureux, bien sûr. C’est un bon résultat. Nous avons pris une
bonne option à l’extérieur. Nous avons inscrit deux buts. Nous aurions
peut-être pu en ajouter un autre. Nous avons été bien présents défensivement.
Nous avons également su bien ressortir le ballon. En attaque, on a aussi été
réaliste. C’est positif. Désormais, nous devons nous concentrer sur le
rendez-vous de dimanche face à Paris. Pour cela, nous devons, d’abord,
bien récupérer. Enchainer des matches tous les trois jours, c’est
costaud. »
Blaise Matuidi :
«Nous étions à l’extérieur dans un contexte difficile Ceci dit, nous
sommes bien rentrés dans la partie en nous procurant des opportunités et
en marquant rapidement. En face, nous avions affaire à une bonne équipe
d’Hapoël qui joue vraiment bien au ballon. Nous savions que cette équipe
était joueuse et nous n’avons donc pas été surpris. Nous avons
bien su garder le ballon et marquer au bon moment. On progresse beaucoup grâce
à ces confrontations internationales où on affronte un autre football.
C’est de bon augure pour la suite. Mais, nous ne devons pas nous enflammer
car il y a un match retour. Mais, avant tout, nous ne devons penser qu’au
rendez-vous face au PSG. Ce sera très important pour nous.»
Bafé Gomis :
«L’essentiel a été fait : il fallait venir s’imposer à
l’extérieur. Ce fut loin d’être facile à accomplir. Désormais, nous
avons cet avantage d’un but avant de recevoir. A nous de faire du match
retour une belle fête pour notre public. Ce soir, nous avons eu la
confirmation que les joueurs israéliens étaient des joueurs très
techniques, qui jouent bien au ballon. Ce succès à l’extérieur est de
bon augure pour la suite. Mais, face au PSG, il faudra élever notre niveau
car, compte tenu de l’opposition, ce sera plus difficile.»
Roland Romeyer :
«Nous avons gagné la première manche mais il y a le match retour.
Nous avons vu qu’à 2-1, cet adversaire pouvait y croire. C’est une équipe
rugueuse et qui attaque. Nous avons eu les moyens de tuer le match. Je garde
toujours une très grande admiration pour nos supporters qui ont fait un
effort considérable, notamment financier, pour se déplacer et nous
encourager à Tel-Aviv. C’est ce que j’ai répété aux joueurs :
cela fait plus d’un quart de siècle que nous attendions ce rendez-vous
européen et maintenant que nous y sommes, vous devez vous défoncer et leur
ramener la victoire. Les joueurs l’ont fait. Ils sont donc à féliciter.»