Feindouno et Nivaldo au Qatar
Source : Site officiel de l'ASSE

Vendredi 26 septembre 2008

Depuis plusieurs mois, Pascal Feindouno alimentait les chroniques des transferts, et son départ de l'ASSE a été maintes fois annoncé. Pourtant, au 31 aoùut dernier, il faisait encore bel et bien partie de l'effectif de l'ASSE. Mais il avait son esprit ailleurs. Laurent Roussey ne le retint pas dans le onze titulaire pour affronter le Paris SG, et, dès la fin du match, ses paroles ne laissèrent plus l'ombre d'un doute : le Zidane black allait quitter l'ASSE. Pour un grand club européen auquel son immense talent semblait le destiner. Non, pour un club qatarie, Al-Sadd, pour la facilité donc, mais surtout pour les millions d'euros que l'ASSE ne peut lui proposer ! Triste image du football, football ou plutôt coulisses d'un autre temps. L'amour des euros se substitue à l'amour du maillot. Tchao, Pascal, on t'aimait bien quand même, pour ta bonne humeur, ta joie de vivre communicative, pour ta classe, tes gestes extraordinaires qui resteront dans nos mémoires. Mais on a quand même mal !
Pour compléter le package, Nivaldo prend lui aussi le même chemin, afin d'atténuer, par un montage financier, la somme que l'ASSE devrait verser à Bordeaux par rapport à la plus value faite sur le transfert de Feindouno. Le Brésilien sera facilement oublié, même s'il laissera le souvenir d'un joueur qui ne posait pas de problème.

Le feuilleton du transfert

Lundi 22 septembre (site de l'équipe)
Pascal Feindouno ne sera pas - sauf revirement de dernière minute - le seul joueur stéphanois à rejoindre le club qatari d'Al-Saad aux dernières heures du marché des transferts local. Il sera accompagné du défenseur Nivaldo, l'une des grandes déceptions du marché des transferts de la saison dernière.
Peu utilisé en 2007-2008 (14 matches de L1), le Brésilien jouait les utilités cette saison. Le transfert combiné des deux hommes va rapporter 7 millions d'euros à l'AS Saint-Etienne, une somme non négligeable pour un club qui s'est renforcé cet été à titre onéreux et a consenti de substantielles prolongations. Aucune source stéphanoise ne souhaitait confirmer cette information lundi soir, mais le site officiel du club d'Al-Saad ne s'embarrasse pas de précautions: il annonce lui-même l'arrivée des deux hommes, photos à l'appui.
Le tour de la question
Des deux transferts, celui de Feindouno est évidemment celui qui laissera le plus grand vide à Geoffroy-Guichard. Certes, l'intérêt de ces clubs exotiques et richissimes avait à rendre décevant le début de saison du Guinéen (1 but en L1, 1 en C3). Celui-ci n'était pas titulaire lors des deux précédents matches de Saint-Etienne en L1, à Caen (0-2) et devant le Paris-SG (1-0). Mais son talent exceptionnel lui permettait souvent de débloquer des matches à lui tout seul. C'est en replaçant Feindouno dans un rôle de milieu axial en soutien de Bafé Gomis, l'an passé, que Laurent Roussey avait trouvé l'équilibre de son équipe. Son départ pourrait précipiter le retour en grâce d'Ilan, dans un rôle comparable, mais avec des qualités totalement différentes.
A vingt-sept ans, après avoir laissé filer, plus ou moins de son plein gré, des offres d'Al-Hilal (Arabie Saoudite) ou Al-Aïn (Emirats Arabes Unis), Feindouno a décidé d'accepter les pétrodollars qui lui étaient présentés. Le 16 août dernier, il déclarait à L'Equipe, comme prémonitoire: «Ce n'est pas une question d'âge. J'ai tout vu en France. La Coupe d'Europe ? Bien sûr que ça va être motivant mais je l'ai déjà jouée avec Bordeaux.» Feindouno devrait faire ses débuts sous ses nouvelles couleurs samedi, contre Al-Garafah (5e journée).

Jeudi 25 septembre (site de l'équipe)
L'état-major de l'ASSE a beau réclamer son retour immédiat, Pascal Feindouno ne portera plus le maillot vert. L'international guinéen s'est engagé pour trois saisons avec le club d'Al-Saad, au Qatar. Jeudi matin, le joueur accompagné de son agent, était en train d'achever les dernières formalités bancaires dans le cadre de son transfert, estimé à 7 ME. «C'est fait. Pascal a signé 3 ans. Tout est en règle, jubilait Amadou Diaby. Nous avons à disposition tous les documents nécessaires. Dans cette affaire, je laisse maintenant parler ceux qui disent que j'ai gonflé la tête du joueur. Je ne répondrai pas. J'ai beaucoup de respect pour les dirigeants stéphanois et le club en général. Pascal y aura passé quatre excellentes saisons. Tout ce que je veux dire aujourd'hui, c'est que Pascal est une personne responsable. Il a une famille. La décision, c'est lui qui l'a pris, et personne d'autre». Avant d'ajouter : «là, il est plus qu'heureux. La manière dont il a été reçu a été formidable ! Il va être très bien ici».
Après 138 matches de championnat à l'ASSE (34 buts), le «Zidane black» comme il est surnommé, n'aura pas connu le grand retour de la coupe d'Europe à Geoffroy-Guichard, après y avoir grandement contribué la saison dernière... Laurent Roussey a conscience de perdre l'un de ses atouts majeurs sur le plan offensif. Un artiste intermittent dont il a été souvent dit à St-Etienne qu'il était le fils spirituel de Bernard Caïazzo. Pourtant, le Guinéen a bel et bien choisi de couper les ponts, comme il l'avait fait avec Bordeaux, il y a 4 ans : sans se retourner.

Vendredi 26 septembre (site de l'équipe)
C'est enfin officiel. Pascal Feindouno et Nivaldo sont transférés de Saint-Etienne au club d'Al-Sadd (Qatar). Les Verts ont reçu en début d'après-midi les garanties financières pour la transaction, qui tourne autour de 8 millions d'euros. Le club styéphanois a confirmé l'information via un communiqué publié sur son site internet.

Les Présidents s'expliquent

Les deux présidents de l’ASSE, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, expliquent, en détails, les raisons et les circonstances du départ de Pascal Feindouno.  

A quand remontent vos premiers contacts avec les clubs du Golfe ?
Roland Romeyer :
«Des dirigeants sont venus me voir, en juillet, pour un partenariat avec l’ASSE. A la fin de l’entretien, ils ont évoqué, avec moi, le cas de Pascal, qui s’est, en réalité, révélé être la vraie raison de leur visite. Je leur ai dit qu’il était hors de question que Pascal parte. Ils avaient pris le prétexte d’un partenariat car ils savaient que jamais je ne les aurais reçus pour évoquer le transfert de Pascal.»  

Que s’est-il, ensuite, passé ?
Bernard Caïazzo : «Les dirigeants qataris ont fait un travail considérable auprès de Pascal avec des promesses de salaires mirobolants et une commission hors norme à son agent. Ils ont même envoyé des émissaires à Saint-Etienne pour mettre la pression sur Pascal.
Depuis deux mois ils ont mené un combat permanent pour convaincre Pascal et lui tourner la tête avec la complicité de son agent.»
 
 
Cela peut-il expliquer les performances moyennes de Pascal Feindouno depuis le début de saison ?
Roland Romeyer : «Bien évidemment, ce «bourrage de crâne» n’a pas favorisé l’implication sportive de Pascal. Nous avons même d’ailleurs des statistiques qui le prouvent : comme par exemple, le match contre Lyon où Pascal a fait moins de 30% de courses sur le terrain par rapport à ses habitudes. Contre Caen, quand Pascal entre à trente minutes de la fin, nous sommes menés 1 à 0. Je n’ai pas vu Pascal se mobiliser vraiment. Depuis le début de la saison, ce n’est pas le vrai Pascal. C’est un Pascal Feindouno sous mauvaise influence. Pourquoi à votre avis, Pascal n’a pas joué contre le PSG ?»
 
 
Pourquoi, alors, avoir fini par accepter ce que vous refusiez il y a quelques semaines ?
Bernard Caïazzo : «L’ASSE n’aurait jamais lâché le grand Pascal Feindouno, celui qui est capable de gagner un match à lui tout seul. Cependant, chaque fois que je croisais Pascal à Saint-Etienne ces dernières semaines, il me parlait d’argent. Comment voulez-vous que l’ASSE verse à Pascal ce qu’il va toucher au Qatar ? Au Qatar, Pascal va gagner 2,5 millions d’euros net. Pascal n’était plus le même, cela nous faisait mal pour lui. Nous avons bien réfléchi à cette situation à l’intérieur du club. A l’unanimité, nous sommes tombés d’accord.


On dit que Bernard Caïazzo n’était pas favorable au départ de Pascal ?
Bernard Caïazzo :
«Personne n’était favorable à ce départ. Compte-tenu de l’attitude de Pascal qui n’adhérait plus au projet sportif de l’ASSE, Roland s’est entretenu avec lui. Pascal lui a précisé qu’il était prêt à rester au club si on lui proposait les mêmes conditions financières. Avant le match face à Paris, Laurent Roussey a parlé avec Pascal. Ce dernier lui a expliqué, qu’à 28 ans, il ne pouvait refuser une telle proposition financière. Sa tête était déjà au Qatar… Lundi, après le départ de Pascal entraîné par son agent, sans notre autorisation, nous avons tous conclu que nous ne pouvions tolérer plus longtemps ces errements.  

Il se dit aussi que l’ASSE a fini par céder car le club connaît des problèmes financiers ?
Roland Romeyer : «C’est n’importe quoi. L’ASSE, d’après le magazine l’EXPANSION, est considéré comme un des clubs français le mieux géré et le plus sain. L’ASSE ne fait pas une bonne opération financière avec le transfert de Pascal au 26 septembre. En août, nous aurions pu obtenir des sommes beaucoup plus importantes. Sous la pression, il n’y a jamais de bonnes situations financières. La bonne affaire financière est surtout pour les agents.
Par exemple, la date de fin de transfert au Qatar selon la FIFA est fixée au 13 septembre. Comment explique-t-on un transfert au 26 septembre ? La pression sur Pascal n’a pas duré jusqu’au 31 août, ni jusqu’au 13 septembre mais encore après. Jusqu’où serions-nous allés ?
 
Dans cette affaire l’ASSE est-elle déçue ?
Bernard Caïazzo : «Bien sûr, Laurent a dit, après Lyon, qu’il espérait que la fin des transferts au 31 août allait apporter la sérénité. Au 20 septembre, où était la sérénité avec la pression sur Pascal ? Jamais Pascal ne serait parti sans cela. Pour nous, c’est un crève-cœur sur le plan sentimental. Si Pascal est heureux tant mieux. J’espère que dans quelques semaines, il ne regrettera pas de s’être fait «embrigader» dans cette affaire car l’argent ne fait pas tout dans la vie. Le grand Pascal Feindouno nous manquera. A nous, de nous mobiliser, avec nos attaquants pour faire face.
 
Pourquoi le départ de Nivaldo ?
Roland Romeyer : «Les qataris voulaient un 2ème joueur pour compléter leur effectif. Nous ne comptions pas vraiment sur Nivaldo. Il a le profil pour jouer au Qatar. C’était dans l’intérêt du club ainsi que celui du joueur de le transférer.»

Le transfert vu par "Les Dernières Nouvelles de Guinée"
L’affaire agite depuis quelques jours le milieu du football guinéen et international, le transfert rocambolesque du capitaine du Syli et ex pensionnaire des verts de Saint Etienne, l'international guinéen Pascal Feindouno. En effet, et selon le bouillant manager Amadou Diaby qui a rondement mené l'affaire "Pascal Feindouno a bel et bien signé un contrat de 3 ans renouvelable avec le club qatari Al Sadd qui appartient à un des princes du petit Émirat du golfe persique".

Le contrat paraphé par le métronome du Syli est de l'ordre de 8 millions d'euros et non 7 contrairement à ce qui se dit et se lit sur la presse dit le manager du joueur. Amadou Diaby, joint au téléphone depuis le Quatar où il se trouve en compagnie de son poulain, précise que 'Pascal Feindouno est désormais lié pour 3 ans au club champion du Qatar percevra un salaire, net d’impôt, de 2 millions 850 mille euros par an...Soit, à peu près, 280 mille euros de salaire mensuel, nonobstant les bonus et autres primes de matches.

Rien qu' en signant le contrat avec Al Sadd, le Guinéen a reçu une "prime de signature de 1.500.000 euros " auxquels s'ajoutent les avantages en accueil, hébergement, voyages et assurance personnelle et famille. Le milieu guinéen portera le numéro 10 dans son nouveau club, Al Sadd. Il jouera d'ailleurs, ce samedi son premier match dans le derby chaud contre son rival de la capitale qatari.

En somme, un contrat de soupape de sécurité pour un garçon de 27 ans qui a passé l’essentiel de sa carrière en France et particulièrement à Saint Etienne, où pendant quatre ans, il était le chouchou du public du Chaudron qu'il quitte avec déchirement. Pasqualito comme on l'appelait affectueusement à Saint Etienne, en dépit de ses fantasques, était aimé et choyé dans le forez. Le club, Saint Etienne (des présidents Caiazzo et Romeyer) a eu du mal à se séparer de son meneur de jeu, surtout en ce début de championnat de Ligue 1.

L'affaire a suscité des remous surtout que saint Etienne avait voulu mettre dans le paquet du transfert le Brésilien Nivaldo abonné au banc à Saint Etienne. Ce qui a failli faire capoter le dossier. Dans le forez, on est encore retourné à l'idée d'être sevré par le métronome et artiste Feindouno qui a décidé de 'tourner la page du club' afin de donner d'autres couleurs à sa carrière et s'assurer une sécurité financière, le carrière de footballeur étant aléatoire.

On n'est jamais à l’abri de blessures et de baisse de régime Pascal Feindouno joint au téléphone se dit 'très heureux de son choix, je me sens bien dans mon nouveau club où j'ai été l'objet d'un accueil enthousiaste. Je saurai les répondre sur le terrain par ma prestation' nous confiera un Pascal apparemment très heureux de son choix.

En définitive, le manager agent Fifa qui a ficelé ce dossier est clair 'Pascal est désormais lié a Al Sadd du Qatar, Saint Etienne c'est du passé'. A préciser que Pascal Feindouno n'est pas le premier grand joueur à tenter l'expérience des pays du Golfe. Des grandes stars comme Figo, Anderson, Kader Keita, Adriano et autres y sont passés avant de faire un « come back » réussi en Europe.

On ne peut que souhaiter une excellente carrière au Guinéen pion central du onze national.

Une dépêche d’Ibrahima Ahmed Barry,

Le transfert vu par l'Equipe

Feindouno-Nivaldo, fin du feuilleton

Le transfert des deux Stéphanois au Qatar a été finalisé hier. Après cinq jours d’incertitude et divers ultimatums non suivis d’effet, Saint-Étienne a confirmé hier le transfert de Pascal Feindouno et Nivaldo vers le club qatarien d’Al-Saad. L’ASSE a reçu en fin de matinée les garanties bancaires correspondant à une indemnité globale de 8M€. Rassurée par sa banque, l’ASSE a donc envoyé les lettres de sortie des deux joueurs, et Feindouno devrait débuter aujourd’hui face à Al-Gharafa. Le Guinéen, qui aurait touché une prime à la signature de plus d’un million d’euros et gagnera 2,5 M€ de salaire net annuel sur trois saisons, n’a pas souhaité s’exprimer avant de jouer. Il a pourtant les oreilles qui sifflent. Très remonté contre certains dirigeants stéphanois, qui mettent en cause l’appétence de Feindouno pour les décrassages nocturnes et son influence sur de jeunes coéquipiers, son agent Amadou Diaby assure que le double transfert a tardé à être entériné uniquement à cause du cas Nivaldo : « Cette histoire de garanties bancaires qui tardaient à venir, c’est de la fantaisie. »

Diaby et l’appât du gain du joueur sont mis en cause par les coprésidents stéphanois qui ont réservé leurs impressions au site de l’ASSE, où ils évoquent néanmoins « un crève-coeur sentimental ». « Les dirigeants qatariens ont fait un travail considérable auprès de Pascal avec des promesses de salaires mirobolants et une commission hors norme à son agent, explique Bernard Caïazzo. (…) Depuis deux mois, ils ont mené un combat permanent pour convaincre Pascal et lui tourner la tête avec la complicité de son agent.(…) L’ASSE n’aurait jamais lâché le grand Feindouno, celui qui est capable de gagner un match à lui tout seul. Cependant, chaquefois que le je croisais ces dernières semaines, il me parlait d’argent. » Romeyer abonde : « Ce bourrage de crâne n’a pas favorisé l’implication sportive de Pascal. (…) C’est un Feindouno sous mauvaise influence. »

Non retenu par l’entraîneur d’Al-Saad, Nivaldo, recruté il y a un an pour 3M€ par l’ASSE et qui« a le profil pour jouer au Qatar », selon Romeyer, devrait être prêté dans les prochaines heures à Al-Ahly (L 2 qatarienne), ce qui intriguera peut-être les dirigeants bordelais. Ceux-ci doivent en effet toucher 50 %de la plus-value réalisée sur le transfert de Feindouno. Mais comment l’estimer dans une transaction globale de 8 M€ incluant aussi Nivaldo ? « On va faire valoir nos droits, indique Jean-Louis Triaud, le président des Girondins. Il serait difficile de faire croire à quelqu’un que le plus cher des deux joueurs est celui qui va être prêté en L 2. » Quand Romeyer parle finances, démentant tout besoin de céder des joueurs pour combler les dépenses de l’été, il n’évoque pas le Brésilien : « L’ASSE ne fait pas une bonne opération financière avec le transfert de Pascal au 26 septembre. En août, nous aurions pu obtenir des sommes beaucoup plus importantes. (…) La bonne affaire financière est surtout pour les agents. »