Menés
au score, à l’heure de jeu, après avoir vaillamment combattu, les Verts se
sont donné les moyens d’égaliser. Ils ont mieux fini sans être récompensés,
la transversale a même renvoyé un coup de tête de Sanogo.
Le match
Le défi stéphanois était grand. Revigorée par un premier succès mérité
face à Grenoble il y a quinze jours et vivifiée par ses recrues, l’ASSE
passait, en effet, au révélateur d’un adversaire taillé pour l’Europe
et invaincu depuis le départ du championnat : Rennes. Pour
contrecarrer les plans bretons, Alain Perrin avait relancé Dabo en défense
et innové en attaque avec un quatuor offensif inédit : Augusto-Rivière-Bergessio-Sanogo.
Après un baptême du feu réussi en amical face à Dijon, les deux
Argentins étaient donc lancés dans le grand bain de la Ligue 1.
Les Verts dans le coup
Vêtus, pour la première fois en match officiel, de leur nouveau maillot
extérieur, les Stéphanois s’appliquaient, d’abord, à bien quadriller
le terrain. Ce qui n’empêcha pas Landrin d’allumer la première mèche
(4e) mais sa frappe passa de peu à-côté. Face au pressing
rennais, les Verts ne s’affolaient pas. Ils misaient sur un engagement
tonique associé à une volonté de développer du jeu. Rennes était menaçant
sur coup de pied arrêté. Sur un long coup franc excentré, un coup de tête
de Hansson n’attrapa pas le cadre (12e).
Les premières occasions sont stéphanoises
Pas de quoi refroidir les ardeurs stéphanoises. Sur un corner mal repoussé,
Matuidi exécuta une frappe puissante et cadrée du gauche que Douchez
repoussa en corner (14e). Trois minutes plus tard, Sanogo prit de
vitesse Hansson mais sa frappe fut trop croisée.
Rennes hausse le ton
Rennes se rebiffait mais Bayal intercepta un ballon brulant sur une frappe
contrée de Lemoine. Ce même Lemoine fit encore chauffer les gants de Janot
(23e). Si les Bretons étalaient une domination territoriale, les
Verts répliquaient en mêlant combativité et solidarité. Bayal gagna un
duel plus que décisif avec Leroy (32e). Les minutes défilaient
et les Verts résistaient bien même si un corner de Marveaux entraîna un
instant de panique dans la défense stéphanoise (42e).
Parades de Janot
Au retour des vestiaires, la farouche bataille reprit de plus belle. Sur un
long centre de Gyan, Leroy jaillit au second poteau et fit trembler le filet
extérieur de Janot (47e). Clairement, les Rennais poussaient
plus haut. Les espaces étaient plus larges mais la défense stéphanoise
restait compacte et solide. Elle avait tout intérêt. Janot réussit une
belle parade pour détourner une reprise de Bangoura (53e). Puis,
après une reprise de Mangane contrée (60e), le gardien stéphanois
se déplia pour repousser, avec classe, une tête de Sow à bout portant (61e).
Marveaux fait sauter le verrou stéphanois
Mais, face aux assauts rennais, la défense stéphanoise finit par rompre.

En effet, sur une remise de Sow, Marveaux frappa en force du gauche et
glissa le ballon entre Janot et son poteau gauche.
Galvanisés, les Bretons gardaient une emprise manifeste sur la partie.
Andreu tenta de sonner la révolte mais sa frappe fut imprécise (68e).
Au fil des minutes, les Verts s’enhardissaient et visitaient de plus en
plus souvent le camp rennais. De plus en plus dangereusement ! Bangoura ôta
une balle de but à Augusto.
Sanogo sur la transversale
Puis, dans la foulée, sur un centre de Rivière, Sanogo sauta plus haut que
tout le monde mais son coup de tête s’écrasa sur la transversale de
Douchez, archi battu. Le danger bascula d’un camp à l’autre et Janot
continuait d’être décisif en repoussant une pichenette de Leroy et un
tir de Marveaux (82e). Les minutes défilaient et les Verts ne
renonçaient pas. Ils continuaient d’oser. Rennes profitait des espaces,
Sow et Mangane manquaient une balle de break (88e) mais les
Bretons préservaient leur butin.
Les réactions
Jérémie Janot (sur Foot +) :
«Nous sommes tombés sur plus fort que nous, actuellement, et nous avons
fait ce qu’on pouvait. Rennes est une grosse cylindrée. L’entrée en
jeu de Moussa Sow nous a fait beaucoup de mal. C’est un joueur de qualité
et de puissance. Il fallait être très très fort pour prendre des points
à Rennes qui a été, justement, très très bons. Ceci dit, il ya du
mieux et des progrès de nôtre côté. Il faut continuer de se refugier
dans le travail. Les résultats ne sont pas encore là mais la qualité et
l’investissement sont bien présents. C’est de bon augure. J’ai de
bons espoirs. On traîne notre déficit de points du mois d’août. A
nous de récupérer des points à l’extérieur. On ne l’a pas fait
mais c’est surtout de la faute à une grosse équipe de Rennes.»
Cédric Varrault : «On
avait à cœur d’essayer de ramener un résultat positif. Nous avons
bien tenu pendant une heure en étant solide. Nous avons montré beaucoup
de volonté. Ensuite, nous avons poussé pour égaliser. Ce n’est jamais
facile à l’extérieur. Nous nous sommes procuré des occasions et une
transversale. Logiquement, on s’est un peu plus découvert et
Rennes fut dangereux en contres. A nous de nous accrocher. Il faudra
prendre les trois points face à Auxerre.»
Le coach : Alain Perrin
«Alain Perrin, c'est une défaite logique pour Saint-Etienne...
Ça a été un match équilibré, cela a été difficile face à une équipe
de Rennes entreprenante. On avait des ambitions, mais je suis déçu de notre
production offensive. On avait sur le terrain de quoi mieux les menacer,
malheureusement on prend ce but. Après, il y avait la place pour revenir au
score, à l'image de cette tête sur la transversale. Mais la sortie prématurée
de deux défenseurs sur blessure ne m'a pas permis d'introduire du sang neuf
sur le plan offensif.
Comment expliquez-vous vos faiblesses dans le jeu ?
C'est un problème de positionnement. L'équipe se cherche, elle manque
d'automatismes, notamment entre les Argentins et Sanogo. Je suis satisfait des
prestations individuelles, de l'état d'esprit manifesté. Malheureusement, on
se fait surprendre, et on est tombé sur une bonne équipe rennaise.
Quatre défaites en cinq matches, le moral n'est pas touché ?
Non, ce soir il y a la déception du match. On a un nouvel effectif, et on
aurait pu revenir, avec des circonstances favorables. Il n'y pas de raison de
ne pas avoir le moral, on travaille dans ce sens, on a montré des choses intéressantes
dans l'organisation, mais Rennes à des joueurs capables de faire la décision
devant.»
Le coach rennais, Frédéric Antonetti
Frédéric Antonetti a savouré le deuxième succès de son équipe
dimanche à domicile face à Saint-Etienne (1-0). «La victoire est
amplement méritée, face à une équipe qui a l'habitude d'avoir la
possession du ballon, on a eu la maîtrise du jeu. On a eu beaucoup de
situations favorables, avec de belles actions bien construites.»
L'entraîneur de Rennes a quand même un peu tremblé en fin de match. «On
ne se met pas à l'abri et tout peut arriver, on l'a vu avec la tête de
Sanogo sur la transversale, alors que Saint-Etienne ne nous a pas déstabilisés
du match. Janot a fait des parades qui sortent de l'ordinaire. Devant, il faut
savoir donner le ballon à des joueurs mieux placés dans certaines
situations, savoir jouer juste. C'est mon seul petit regret.»