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7ème
journée : 100ème derby: OL-ASSE : 0-1 |
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Samedi 25 septembre 2010 |
Grâce à une merveille de coup franc de Dimitri Payet, le 100e derby est stéphanois. A grands coups de courage et de réussite, les Verts de Christophe Galtier ont accompli l’un des plus retentissants exploits de leur histoire en gagnant à Gerland, seize ans après le dernier succès stéphanois dans le derby. Quel bonheur !
Le match
Le moment tant attendu était enfin arrivé. L’Histoire était en marche.
Depuis une semaine, toutes les caméras et tous les objectifs étaient braqués
sur la 100e édition du seul vrai derby en France. A cette portée historique
s’associait une concurrence et une rivalité plus exacerbées que jamais.
Galvanisés par un début de championnat tonitruant, les Verts de Christophe
Galtier, leaders, certes, anecdotiques, allaient-ils vaincre le signe indien
et reprendre le flambeau, seize ans après le dernier succès stéphanois
emmené par Laurent Blanc. En face, l’OL et Claude Puel jouaient gros. Mais,
attention à la bête blessée qui avaient les atouts individuels – Toulalan,
Lloris, Gourcuff, Bastos, Gomis, Diakhaté – pour anéantir les espoirs stéphanois
! Pour contrecarrer ce grand d’Europe, l’ASSE devait garder sa bonne
recette : une solidité défensive combinée à un jeu généreux et
ambitieux.
Gomis sur le poteau
Après un coup d’envoi donné par Aimé Jacquet, bourreau des lyonnais en
1969 et 1970, la première préoccupation stéphanoise de la soirée était,
d’entrée, de résister à la pression lyonnaise. La débauche d’énergie
était énorme. Les duels étaient fréquents et âpres. Les Stéphanois étaient
bien là. Ils prenaient les premières initiatives. Un déboulé de Sako ne
fut pas loin de profiter à Rivière, repris de justesse par Lovren (3e).
Lyon pousse fort
En face, Lyon misait sur un gros impact physique. Dans ce registre, Gomis était
un poison. Sur un long centre de Cissokho, il expédia un coup de tête sur le
poteau droit de Janot (11e). Le gardien stéphanois vit encore s’envoler un
missile de Briand (17e). Lyon poussait fort. Payet joua le pompier de service
en écartant sur sa ligne un coup de tête de Toulalan (23e). Les Verts
souffraient encore quand Gourcuff enchaina une série de dribbles et un tir
trop écrasé (24e). Trois minutes plus tard, Janot fut encore décisif pour
repousser une frappe de Bastos.
Dans le dernier quart d’heure, les Verts se donnaient un peu d’air. Payet
s’essaya à un tir lointain maitrisé par Lloris (35e). Ensuite, Sako, dans
une position excentrée, préféra frapper fort que centrer (39e). L’ASSE
avait atteint son premier objectif : ne pas encaisser de but en première
mi-temps.
Toulalan sur le poteau, Briand sur la transversale
Au retour des vestiaires, le match repartait sur les mêmes bases élevées.
Gourcuff fut contré par un retour décisif de Marchal (51e). L’ASSE répliqua
par une remise de Bocanegra qui entraîna un instant de panique dans la
surface de réparation lyonnaise. Très vite, le danger revenait sur la défense
stéphanoise qui, à grand coup de courage, tenait toujours bon. Mis KO par un
coup franc de Bastos, Batlles s’était encore sacrifié. Les Stéphanois
pliaient mais ne rompaient pas. Une frappe de Toulalan s’écrasa sur le
poteau (62e). Puis, ce fut au tour de Briand de toucher du bois, en frappant
la transversale d’un joli coup de tête (63e).
Payet en état de grâce
Les Verts étaient encore vivants. Pour débloquer une situation compliquée,
ils pouvaient compter sur un génie. D’un
coup franc lointain suite à une faute sur Perrin (que le Président Aulas
contestera évidemment !), Payet exécuta une merveille de coup franc dans la
lucarne de Lloris qui finit sa course dans les filets lyonnais. Le kop stéphanois
était aux anges (75 e). Il restait un quart d’heure à tenir. Monsoreau
devança justement Gomis (78e). Ensuite, Perrin se jeta pour contrer une
frappe de Gourcuff. Touché par la grâce, Payet sauva encore les siens en dégageant
sur sa ligne une reprise de Briand (82e).
Les Verts continuaient de se jeter sur tous les ballons. Poussée dans leur
dernier retranchements, l’ASSE ne lâchait rien. Kallstrom n’attrapa pas
le cadre, tout comme Rivière qui manqua, d'un rien, la balle de break. Les
dernières minutes étaient interminables, stressantes jusqu’au bout. Mais,
quel bonheur ! Incroyable ! HISTORIQUE
Les réactions
Dimitri Payet (sur Orange Sport) : «On avait à cœur d’écrire notre histoire à nous. C’est ce que nous avons réussi à faire, ce soir. Nous avons formé un gros bloc défensif. On s’attendait à un gros match de la part de Lyon. On ne s’est pas trompé. On s’y était préparé. Lyon a réussi un gros match mais nous avons joué, à fond, les peu de coups offensifs à notre actif : cela nous a réussi. Il faut savoir profiter de la réussite. On voulait prendre un point, on en a pris trois. On savoure Maintenant, un nouveau gros match nous attend face à Marseille devant notre public, samedi prochain.»
Sylvain Monsoreau (sur Orange Sport) «C’est du grand bonheur. On avait une idée derrière la tête en venant à Lyon. Pour nos supporters, c’est fabuleux de venir gagner le derby. Ils attendaient ça depuis très longtemps. Le faire après notre bon début de saison, c’est que du bonheur pour nous. On avait comme idée directrice de bien faire tourner le ballon, de le ressortir proprement. Cela a bien fonctionné en première mi-temps. Après la pause, nous avons été davantage pressés et mis en difficultés. On s’est montré solidaires. C’est notre force actuelle. Chacun travaille l’un pour l’autre. «Dim» a inscrit un but extraordinaire, comme son début de saison. Il est le symbole de la réussite de notre équipe. Il a acquis beaucoup de maturité. Nous sommes une équipe qui ne lâche rien, à l’image de notre coach »
Christophe Galtier (Orange Sport) : «Le coup franc de
Dimitri Payet est magnifique. Je ne suis pas surpris car il les travaille
beaucoup en fin de séance d’entraînement. Nous avons eu beaucoup de réussite
et de chance. Nous avons eu à faire à un adversaire de qualité. Lyon, qui a
retrouvé son jeu et son intensité, nous a empêchés d’évoluer et de
ressortir le ballon. Nous avons été pris à la base de notre jeu.
A mes joueurs, je n’avais pas présenté ce match comme un derby mais comme
un match de championnat avec trois points en jeu. Compte tenu du résultat, je
crois que la notion de derby va intervenir maintenant du côté de
Saint-Etienne (il sourit).
La recette actuelle, c’est surtout le travail effectué depuis le mois de
janvier. Les joueurs se sont battus pour se sauver. Ils ne veulent pas revivre
la même saison. Le groupe s’est renforcé par des joueurs d’expérience,
par le retour de plusieurs cadres, éloignés des terrains la saison dernière,
et par les jeunes talentueux. Je prends un réel plaisir à travailler avec ce
groupe et mon staff qui adhère complètement à ma philosophie de travail.»
L'Equipe : Jérémie Janot :
"Faut pas se la raconter".
Vainqueur de Lyon sur sa seule occasion du match (1-0),
Saint-Etienne est conscient d'avoir eu de la chance dans ce 100e derby. « Lyon
a une très belle équipe, qui méritait plus de l'emporter que nous. Mais
c'est le foot », a expliqué un Laurent Batlles qui a vécu son
premier derby et l'a trouvé « aussi chaud que les OM-PSG que j'ai joués
». « La pièce est tombée de notre côté, ça nous a souri. Lyon méritait
de l'emporter, a reconnu Jérémie Janot après la rencontre. On a
une occasion, on la met. Le plus important, c'est d'avoir été solide derrière.
Et surtout, on a le même nombre de points après sept journées que l'an
passé à la trêve ! C'est le pied de gagner ici, mais faut pas se la
raconter, sinon on va vite déchanter contre Marseille. » « Il y
a encore un long chemin à parcourir, on va pas s'enflammer », tempérait
Blaise Matuidi.
Son entraîneur, Christophe Galtier, ne disait pas autre chose : « C'est un grand soir pour le club, la ville, le peuple vert. On est dans une dynamique qui nous apporte de la réussite. A l'inverse, Lyon est dans une spirale négative. Mais c'est une grosse équipe, très technique. Ils ont mis beaucoup d'intensité dans le jeu, ils sont malheureux. Quand la mayonnaise va prendre... » Janot, lui, parlait même d'une « équipe en configuration Ligue des champions ».
L'idole verte du moment, c'est évidemment Dimitri Payet, meilleur buteur du Championnat avec sept réalisations. « On le savait passeur, buteur, désormais on voit que c'est un bon défenseur aussi, rigolait son coach en faisant allusion aux deux ballons sauvés sur la ligne par l'ancien Nantais. Il a une étoile au-dessus de sa tête. Mais sa réussite, c'est surtout un super travail collectif en amont. » Jérémie Janot, qui en a vu d'autres, ne cachait pas son admiration pour son attaquant : « Tout ce qu'il touche, il le transforme en or. Le coup-franc, il est pour un gaucher mais il le tente quand même. Et ça rentre ! J'espère le voir chez les Bleus bientôt », s'enflamme même le portier stéphanois. Laurent Blanc a sûrement regarder le derby d'un oeil attentif...
Le Progrès : le jeu et les
joueurs
JANOT
Sauvé par son poteau sur une reprise de la tête de Gomis (11ème) puis par
Payet sur une tentative de Toulalan, il fait le nécessaire lui-même sur
deux frappes de Bastos à la demi-heure de jeu puis après la pause, mais
peut encore remercié ses montants solides face à Toulalan et Briand.
EBONDO
Une bonne entente avec Payet mais il fallait d'abord défendre devant
Cissokho et Bastos. Son sang-froid a permis de sortir proprement des ballons
de derrière.
MARCHAL
Beaucoup de calme en défense, même pressé et une reprise de la tête au
dessus sur le plan offensif. Il gêne bien Gomis sur une reprise au premier
poteau et a su diriger sa défense dans la tourmente.
MONSOREAU
Devancé par Gomis sur la tête que ce dernier met sur le poteau, il l'est
aussi par Briand (tête sur la barre). Pas facile face à des joueurs qui
ont imposé un défi physique de tout instant.
BOCANEGRA
Duel d'anciens rennais avec Briand face à l'Américain dont le jeu de tête
a parfois permis de souffler un peu dans l'axe. Bocanegra a également dû
veiller aux montées de Reveillère
MATUIDI
Un rôle difficile devant la défense parce que dans cette zone rodait
Gourcuff. Matuidi s'est retrouvé parfois en retard, par exemple sur un départ
de Bastos (44ème). Il prend un carton pas vraiment mérité après un tacle
sur Kallstrom ce qui ne l'a pas empêché de beaucoup défendre jusqu'au
bout.
PERRIN
Il orchestre bien la première offensive stéphanoise, est à la conclusion
d'une autre et a déployé une grosse activité pour desserrer l'étreinte
du milieu de terrain lyonnais. Dans l'urgence il donne un ballon à Toulalan
qui inquiète Janot dans la foulée mais on retiendra que c'est lui qui
provoque le coup franc de l'ouverture du score.
BATLLES
L'art de rendre des ballons propres et beaucoup de détermination dans ses
tacles. Son jeu a toutefois été contrarié par le peu de solutions
offensives et c'est peu dire qu'il s'est usé à la tâche, sans rechigner,
jusqu'à sa sortie, marquée d'un carton parce qu'il ne quittait pas le
terrain assez vite.
PAYET
Des deux, c'est Cissokho qui a attaqué le premier et c'est le Stéphanois
qui a d'abor été déterminant défensivement avec un ballon repoussé sur
sa ligne. Le monde à l'envers qu'il a essayé de remettre dans l'ordre par
une frappe de loin (36ème). Pas facile car il a souvent été pris en
tenaille, avec même le renfort de Gourcuff. Mais on l'a dit. Il est rès
fort en ce moment. N'est-ce pas Lloris ? Quel coup-franc !
SAKO
Un bon centre d'entrée de jeu, mais aussi un ballon d'attaque expédié
dans les tribunes. Passé à droite après la pause, il n'a pas été plus
percutant et a laissé sa place à vingt minutes de la fin.
RIVIERE
En dehors d'une occasion de début de partie, il n'a pas eu de ballons
exploitables en première période, par manque de soutien mais aussi ses
propres difficultés à tromper la vigilance de Diakhaté et Lovren.
BERGESSIO
Entré à la place de Sako, il place un bon contre
GUIVALOGUI
Il a remplacé Batlles et a pris sa part dans le combat livré pour
conserver le bénéficie du but de Payet.
A LYON
Gomis a beaucoup pesé dans l'axe, Reveillère et Cissokho ont été très
présents sur les côtés. Kallstrom a été actif et, derrière, Diakhaté
n'a pas été inquiété.
Didier Bigard
http://www.leprogres.fr/fr/sports/footb
... Payet.html
Le Progrès : Loïc Perrin,
Capitaine courage
Touché en première mi-temps, le capitaine à l'origine du but de la
victoire s'est montré exemplaire
Il avait quitté la pelouse de Gerland tête basse lors du dernier derby,
laissant, contraint et forcé ses partenaires, par la faute d'une nouvelle
alerte musculaire à la cuisse, alors que son équipe s'accrochait
héroïquement à un retour au score des Lyonnais, survenu dans la confusion
de son remplacement, trop tardif. Ultime péripétie d'une saison abominable
à vivre à tous points de vue pour le capitaine stéphanois. Mais l'enfant
de Saint-Etienne, le seul vrai « Gaga » sur la pelouse hier, s'est depuis
refait une santé. Son intégrité physique retrouvée, son envie d'ailleurs
rangée dans un coin de sa tête, il était bel et bien là hier soir aux
commandes d'une équipe, surprenant leader et en quête d'exploit.
Le chouchou de Robert Herbin fut vite au parfum. Cinquante secondes de jeu
et il devait dégager un ballon chaud aux abords d'une surface où Gomis
faisait des siennes.
Une grosse bagarre s'était engagée dans l'entrejeu où chaque ballon
valait une lutte féroce. Voués à défendre très bas, stoppés illico
dans leurs mouvements vers l'avant, malgré cette incursion de son
capitaine, réduite à néant par un tacle glissé de Sissoko (22e), les
Stéphanois devaient uniquement à leur solidarité, à la réussite qui les
accompagne actuellement et un Janot inspiré au pied devant Bastos de ne pas
être menés.
Mais la plus grande frayeur pour le millier de supporters verts massés dans
un coin du stade survint à la demi-heure de jeu lorsqu'il vit s'écrouler
celui sur qui il compte tant pour redorer leur blason. Touché dans un
contact avec Briand, il s'affala au milieu de terrain, la tête entres les
mains. Sa cheville douloureuse touchée ? Sûrement. Mais il se releva comme
un brave, au grand soulagement d'un banc autant inquiet pour la tournure de
la première période que par cet incident, finalement sans conséquence.
Le passage aux vestiaires rendit les deux équipes plus nerveuses. Par
exemple sur cette reprise de Lovren deviée par la main gauche de Perrin
(56e).
Lyon voulait gagner, l'ASSE ne pas perdre. Et les coups-francs de s'empiler.
Celui de Gourcuff assomma Batlles (61e). Les Verts manquaient d'air,
souffraient physiquement. Les dieux étaient verts sur une barre de Briand.
Et puis, il y eut soudain ce supplément d'âme qui conduisit Perrin
jusqu'aux 20 mètres, où accroché par Lovren, il hérita d'un coup-franc.
Payet le propulsa dans la lucarne de manière splendide (75e). Ce magnifique
geste conduisit les Verts à un succès inoubliable qui les fait entrer dans
l'Histoire.
Yves Verrière
http://www.leprogres.fr/fr/sports/footb
... urage.html
Le Progrès : Dans le
mille pour le centième
Dominés, les Verts généreux et solidaires, ont mis un terme à seize ans
d'attente grâce à un superbe Payet
Tenir durant les premières minutes : tel était le mot d'ordre au sein
d'une équipe stéphanoise en quête d'un succès dans le derby depuis seize
ans. Mais il y a plusieurs manières de procéder pour remplir cette mission
: se recroqueviller en défense ou jouer crânement afin de faire douter son
adversaire.
Christophe Galtier avait opté pour la seconde option. Avec une certaine
assurance, ses joueurs s'appliquaient à conserver le ballon, à relancer
promptement, le plus souvent à l'initiative de Matuidi. La vitesse de Sako
posait des problèmes à Reveillère et l'ASSE tenait tête sans difficulté
jusqu'à ce centre de Cissokho. Gomis prit le meilleur sur Monsoreau, son
coup de tête heurta le poteau avant que Boccanegra n'écarte
définitivement le danger (12e). Cinq minutes plus tard, Briand, après
avoir éviter Boccanegra, frappa comme un sourd largement au-dessus.
Lyon prenait confiance donc l'ascendant, notamment sur les coups de pied
arrêtés. Toulalan, de la tête, reprit un corner de Gourcuff. Janot fut
suppléé sur sa ligne par Payet aussi efficace en attaque qu'en défense
(24e).
Les vagues lyonnaises étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus
puissantes.
Des fissures apparurent sur la digue verte. Janot en colmata une en
repoussant, du pied, une tentative de Bastos (30e). Puis Gomis manqua le
cadre au premier poteau sur un centre de Gourcuff. Le milieu de terrain
stéphanois ne tenait plus le ballon même si Payet adressa le premier tir
cadré stéphanois, sans danger pour Lloris, (36e).
Une manière de montrer que l'ASSE avait surmonté sans dégâts, un coup de
tabac au beau milieu de la première mi-temps.
Lyon allait-il tenter de faire souffler une nouvelle tempête sur els bords
de la surface stéphanoise en début de seconde période ? La réponse ne
tarda pas à venir. Les hommes de Puel étaient plus mobiles, plus
disponibles donc. Ils exerçaient une pression sur une défense stéphanoise
concentrée, solide dans les duels. Lovren réclama un pénalty sur une
reprise contrée par Perrin (55e). Le ton montait, les esprits
s'échauffaient.
Lyon poussait, Bastos était un danger permanent pour une défense
stéphanoise aux abois. Janot fut sauvé pour la seconde fois de la soirée
lorsqu'un coup de tête de Briand percuta la transversale (64e). Les Verts
étaient submergés et ne devaient qu'à leur seul courage de ne pas
sombrer. Galtier fit appel à Bergessio puis à Guilavogui pour remplacer
Sako et Batlles. Il restait vingt longues minutes à tenir. Une éternité
pour une équipe dans la tourmente. Une équipe qui comte dans es rangs un
joueur en état de grâce. Dimitri Payet ajusta un superbe coup franc sur
lequel Lloris ne put qu'effleurer le ballon (74e). Les Verts sortaient la
tête de l'eau. Enfin.
Payet fut encore l'homme de la situation lorsque , pour la seconde fois, il
fut sur la trajectoire d'un ballon que tout Gerland voyait au fond sur un
coup de tête rageur de Briand ( 82e). C'était le coup dur de trop pour Les
Lyonnais. Les Verts réussissaient le hold up parfait et remportaient leur
trente neuvième derby . Après une si longue attente, ils ont mit dans le
mille pour la centième édition.
Jacky Clavel
http://www.leprogres.fr/fr/sports/footb
... tieme.html
L'Express : Les Verts
savourent le hold-up du derby
Surfant sur la vague porteuse du début de
saison, l'AS Saint-Etienne confirme son statut de patron de la Ligue 1, sur
fond de succès pas comme les autres à Gerland.
La dernière fois que les Verts étaient venus à Lyon en leader, c'était
un soir d'hiver de 1982. Le 20 février de cette année-là, ils l'avaient
emporté 1 à 0. Vingt-huit ans plus tard, l'histoire bégaie, car les
Verts, en leader, remporte le 100e derby sur le score de 1 à 0, dans un
scénario incroyable: "Je peux vous avouer une chose, ce derby, je l'ai
rarement vu gagné", confie Christophe Galtier, l'entraîneur
stéphanois. Car l'issue cruelle pour les Lyonnais fait saliver en face:
trois poteaux, deux sauvetages sur la ligne, un penalty oublié pour les
Lyonnais; et une seule action, un coup franc aux 20 mètres qui fait mouche
pour une faute inexistante de Kim Källström sur Laurent Batlles.
"Les Verts nous ont appris à gagner un match sans avoir
d'occasion", enrage Jean-Michel Aulas, le président déçu. De quoi
rendre euphorique les supporters stéphanois qui ont réservé une ovation
remarquée à leurs favoris au coeur de la nuit à l'Etrat, le centre
d'entraînement, au retour du bus des joueurs. Une fête savourée déjà à
Gerland par les principaux acteurs: "Nous allons bien le fêter
jusqu'à lundi, assure le capitaine Blaise Matuidi. Nous n'oublierons jamais
cette soirée-là. C'est beau. C'était une grande joie et une grosse
émotion dans le vestiaire."
LA FIERTÉ DE JÉRÉMIE JANOT
Parmi les acteurs de cette curieuse dramaturgie, Jérémie Janot transpire
plus que tout autre la fierté. Et pour cause: habitué des oppositions
depuis l'an 2000, le portier des Verts gagne enfin. "Je croyais que
j'étais le chat noir, lance-t-il. C'est peut-être le derby que je dois le
moins gagner que je remporte." "Ça fait du bien car pour une fois
ça nous a souri, rappelle encore le gardien stéphanois. Lyon a tout fait
pour remporter ce match. Ce soir, la pièce a été de notre côté. C'est
pour toute les fois où le derby a tourné en notre défaveur."
En chiffres et au global, Saint-Etienne glane son 39e succès (pour 31 à
Lyon et 30 nuls) dans les oppositions, le 11e à Gerland.
Le club balaie aussi la poussière sur les statistiques. Seize ans après le
dernier succès vert (6 avril 1994, 3-0) et 17 ans après leur dernière
victoire à Gerland (26 février 1993, 0-2), les Verts 2010 entrent dans
l'histoire.
"En nombre de titres, de victoires en Coupe de France, en nombre de
derbies gagnés, 'Sainté' fait la course en tête", salive Jérémie
Janot. La victoire de samedi soir est aussi un succès personnel pour
Christophe Galtier. Huitièmes de la phase retour 2010 avec le
néo-entraîneur à leur tête, les Verts poursuivent sur cette lancée pour
une position à fin septembre à des années-lumière de celle du
précédent millésime.
L'entraîneur des Verts se replonge douze mois en arrière, quand il
n'était encore que l'adjoint d'Alain Perrin, finalement remercié en
décembre 2009: "L'an passé en décembre, on avait 16 points,
détaille-t-il. Nous les avons au bout de sept journées. Si on m'avait dit
ça à la reprise je n'y aurais pas cru. Il faut profiter de cette dynamique
et de notre réussite."
Edité par Pascal Liétout
http://www.lexpress.fr
L'Est-Eclair
: Qui c'est les plus forts ? Evidemment, c'est les Verts
La partie, hier soir, a été rude entre
les Lyonnais de Gourcuff et les Stéphanois de Battles. Même motivés, les
Gones ont craqué. Saint-Etienne est plus que jamais leader Pourtant
nettement dominés par des Lyonnais motivés, les Stéphanois ont réalisé
le hold-up à Gerland (0-1). Payet a inscrit son 7e but. L'ASSE est leader,
Lyon 19e…
Pour ce centième derby rhônalpin, Gerland sentait le soufre. Claude Puel,
en cas de revers, n'allait sans doute pas éviter la guillotine. Les Verts,
leaders, voulaient pour leur part asseoir leur mainmise sur la Ligue 1 et,
en même temps, enfoncer un peu plus un voisin devenu, ces dix dernières
années, bien encombrant.
« Dans ce type de match, il ne faut surtout pas être mené, avait
déclaré avant le match Bernard Lacombe, le conseiller du président Aulas.
A un moment donné, il faut faire comprendre à l'adversaire qu'il ne
passera pas. Après, avec nos joueurs, nos ressources, nous serons à la
hauteur. On doit pouvoir marquer et gagner ce match, je ne doute pas de ça.
»
Lacombe a vu juste sur un point. Le premier qui a marqué a gagné. Et
malheureusement pour lui, malgré une énorme domination et une sacrée
débauche d'énergie, ce sont les Verts qui ont tiré les marrons du feu.
Incroyable au vu de la rencontre. Hier soir, les Lyonnais, remontés comme
des pendules, ont poussé l'ASSE dans ses retranchements. Mais, comme trop
souvent dernièrement, les hommes de Claude Puel ont gâché de très
nombreuses occasions, à l'image de Bafé Gomis, incapable de trouver la
faille. L'ancien Stéphanois, et Troyen, a même touché le poteau (13),
comme Toulalan (64) et Briand (65).
Puel viré ?
Inhibés par l'enjeu, acculés sur leur but, sauvés par Payet sur la ligne
à deux reprises (25 et 82) les Stéphanois espéraient conserver le point
du match nul. Mais, vernis hier soir, ils ont obtenu trois points
improbables. Comme pour apporter un peu de dramaturgie à la rencontre,
l'arbitre de la rencontre, M. Gautier, a donné un bon coup de main aux
hommes de Christophe Galtier. Il a en effet sifflé une faute sur un tacle
pourtant parfaitement correct de Källström sur Perrin. La suite ? Dimitri
Payet a pris le ballon et, d'un maître coup franc enroulé dans la lucarne
de Lloris, a envoyé le public stéphanois au paradis (0-1, 75)
Résultat des courses, Lyon reste englué dans le bas du tableau. De
nombreux « Puel démission » sont tombés des tribunes lyonnaises. L'OL,
ce matin, est avant-dernier…
http://www.lest-eclair.fr
L'Humanité
: Les Verts enterrent Lyon
Saint-Etienne s'est imposé 1-0 face à à l'Olympique Lyonnais lors de la
septième journée de la Ligue 1 de football.
Saint-Etienne a remporté samedi le 100e derby l'opposant à Lyon grâce à
un Dimitri Payet buteur et sauveur, qui enfonce un peu plus le septuple
champion de France dans la crise et les profondeurs du classement. Grâce à
ce succès, le premier du genre depuis le 26 février 1993, l'ASSE reste en
tête du classement avec seize points, avec un point d'avance sur Rennes,
tandis que Lyon se retrouve 19e, avec le même nombre de points que Lens et
Auxerre, mais une moins bonne différence de buts.
Un but de Dimitri Payet inscrit sur coup franc à un quart d'heure de la fin
a permis à Saint-Etienne de remporter contre Lyon le 100e derby entre les
deux clubs (1-0), samedi au stade de Gerland, au terme d'un match de la 7e
journée de Ligue 1 peu spectaculaire dominé par l'OL.
Le meilleur buteur du championnat Payet, qui a inscrit son 7e but de la
saison, a été l'homme du match.
Il a marqué en transformant un coup franc direct logé en pleine lucarne
après une faute de Kim Källström sur Loïc Perrin (75) et sauvé deux
fois son équipe en repoussant sur la ligne une reprise de la tête de Jérémy
Toulalan (24) et une autre de Jimmy Briand (82), chaque fois après un
corner.
Les Verts, qui n'avaient plus battu l'Olympique lyonnais depuis le 6 avril
1994 (3-0) à Geoffroy-Guichard, et le 26 février 1993 à Gerland,
confortent leur position de leader (16 pts) alors que Lyon est avant-dernier
(5 pts) avec un entraîneur, Claude Puel, dans une position de plus en plus
difficile, voire intenable désormais après ce revers historique.
L'OL avait passé les jours précédents sous tension. Le président
Jean-Michel Aulas avait notamment déclaré que était Puel "menaçable
mais pas menacé" et le public avait fait part de son mécontentement.
Celui a de nouveau réclamé sa démission.
Poteaux
Même si Lyon a manqué d'agressivité en début de partie, laissant croire
que les Verts pouvaient avoir le contrôle du jeu, surtout dans leur moitié
de terrain, les Rhodaniens auraient néanmoins mérité de l'emporter au vu
de leurs occasions. Ils ont une nouvelle fois manqué de réalisme et ont
perdu déjà sept points à Gerland où ils ont joué quatre matches.
Ainsi, outre les actions de Toulalan et Briand sauvées par Payet, Bafétimbi
Gomis aurait pu ouvrir la marque dès la 12e minute avec une reprise de la tête
heurtant le poteau après un centre de la gauche d'Aly Cissokho.
Jérémy Janot s'interposait du pied sur une tentative de Michel Bastos (30)
avant que Gomis ne manque le cadre en reprenant au premier poteau une passe
de Gourcuff (32).
Après la mi-temps, l'OL aurait pu bénéficier d'un penalty pour une main
de Loïc Perrin sur un tir de Dejan Lovren (57) avant qu'un tir de Toulalan
ne passe de peu à côté (63) et qu'une reprise de la tête de Jimmy Briand
heurte la barre après un centre de la gauche de Cissokho (64).
De leur côté, les Stéphanois n'avaient eu qu'une vague occasion sur une
reprise de la tête de Sylvain Marchal passant au-dessus sur un corner de
Payet (14) avant d'ouvrir la marque. Ils ont plié sans rompre et restent
sur une bonne dynamique, invaincus depuis la première journée.
http://www.humanite.fr
France
Soir : L'OL au fond du trou
L'OL a peut-être livré son meilleur match de la saison samedi soir à
Gerland. Mais les Lyonnais se sont quand même inclinés face aux ennemis stéphanois.
Le football n'est pas une science exacte. C'est ce qui rend ce sport si beau
et si prenant. Samedi soir, à Gerland, si la logique avait été respectée,
l'Olympique Lyonnais aurait facilement remporté le 100e derby face à Saint-Étienne.
Mais, dominés mais chanceux, les Verts ont fini par s'imposer sur un superbe
coup-franc de Dimitri Payet. « Bravo à Saint-Étienne. Cette équipe nous a
montré comment gagner sans occasion » résumait l'entraîneur lyonnais
Claude Puel à la fin du match. Dans les travées de Gerland, le public,
rageur, réclamait la tête du technicien.
Quand bien même les Verts occuperaient la première place de Ligue 1, les
deux équipes n'ont pas le même niveau. Ni dans les mots, ni dans les actes.
Saint-Étienne était venu pour attaquer, mais c'est à l'italienne que les
leaders du championnat ont abordé la rencontre. Retranchés dans leur moitié
de terrain, les Stéphanois ont subi pendant toute la rencontre. Tout le
contraire des Gones. Une semaine après la défaite à Bordeaux, les Lyonnais
avaient beaucoup à se faire pardonner. Ils ont donc multiplié les attaques,
sans réussite. Par trois fois, les hommes de Claude Puel ont trouvé les
poteaux. Et quand le cadre était accroché, c'était Dimitri Payet, héroïque,
qui sauvait la mise.
« Laisser la chance au club »
A force de dominer sans marquer, les Lyonnais se sont exposés aux contres. Et
à la 75e minute, Payet, inévitable homme du match, plaçait le ballon dans
la lucarne d'Hugo Lloris. Et plongeait Gerland dans l'effroi. Quinze minutes
après, Saint-Étienne remportait le derby, une première depuis 1994.
En coulisses, cependant, le match se poursuivait. Jean-Michel Aulas
interpellait comme toujours le corps arbitral. « Sur le coup franc qui amène
le but, il n'y a absolument pas faute. Vous verrez, mais ça commence à faire
beaucoup. »
Les ultras lyonnais, eux, ne quittaient pas l'enceinte du stade et réclamaient
la démission de Claude Puel. Aulas revenait aux charbons et venait s'adresser
directement aux supporters. « Saint-Etienne a gagné sur une erreur
d'arbitrage, a répété le président lyonnais. Ecoutez-moi ! J'ai entendu
votre message. On fera le point fin octobre. Je vous demande de laisser la
chance au club, au staff qui travaille depuis si longtemps, à la direction.
Pas forcément à Claude Puel. » Ce dernier sait donc que ses jours sont
comptés.
http://www.francesoir.fr
La
Croix : Les Verts ont bien défendu leur couleur
En remportant samedi leur première victoire contre Lyon 1-0 depuis 1994, les
Verts de l’AS Saint-Étienne ont confirmé leur première place au
classement et donné des bleus à l’âme des Lyonnais, 19es au classement.
« En ce moment, il y a un ange vert qui protège le club. » Le cri du cœur
de Bernard Caïazzo, président de l’AS Saint-Étienne après la victoire de
samedi contre Lyon, est bien plus qu’une référence au surnom du mythique
Dominique Rocheteau, avant-centre de la grande époque. D’une voie enrouée,
le président veut en fait évoquer le retournement des auspices du football
qui ont installé son club à un niveau inattendu.
« Si on nous avait dit en début de saison que nous serions premiers au
classement, on n’y aurait pas cru. Il se passe quelque chose
d’inexplicable. Nous avons eu beaucoup de réussite, les Lyonnais ont dominé
de bout en bout, tiré deux fois sur le poteau, et nous avons marqué sur coup
franc. La chance nous sourit enfin, alors qu’elle nous avait boudés depuis
des années. »
Chanceuse, la victoire des Verts ? Les statistiques du match ne disent pas
autre chose. Dans ce 100e derby contre le voisin lyonnais – ils n’avaient
rien remporté depuis seize ans –, les Verts ont effectivement eu une seule
grosse occasion (transformée sur coup franc par Dimitri Payet qui signe là
son septième but en sept matchs) et obtenu seulement deux corners. Côté
lyonnais, le compteur indique une bonne demi-douzaine d’occasions franches,
dont trois tirs sur les poteaux, deux sauvetages stéphanois sur la ligne de
but et pas moins de 11 corners.
La chance n'explique pas tout
« Il y a un an, nous aurions probablement perdu ce match, analyse Pascal
Charroin, historien du sport et professeur à l’Université de Saint-Étienne.
Mais je pense que la chance n’explique pas tout. Au cours des derniers
derbys, les Verts sont souvent passés à côté d’un bon résultat par
manque de réalisme et d’ambition, aujourd’hui, les choses se sont inversées.
La pression, la passion étaient du côté lyonnais et la rigueur du côté stéphanois.
Certains peuvent y voir un miracle, moi non ! D’ailleurs les supporteurs ne
s’y trompent pas. Toute la semaine qui a précédé le match, ils sont restés
prudents. Maintenant qu’on a gagné, il y a bien sûr l’euphorie d’avoir
battu le vieux rival lyonnais, mais ça reste mesuré. N’oublions pas que
chez nous, la fièvre verte se transmet de père en fils. Or les papas savent
très bien qu’on est encore loin du compte. »
Patrick Révelli, ancien « demi » de la grande équipe de 1976 et actuel
conseiller technique aux sports à la mairie de Saint-Étienne, ne dit pas
autre chose. « Arrêtons de comparer cette équipe avec la nôtre. C’était
une autre époque et nous étions quasiment tous issus du centre de formation
du club, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Reste qu’on ne va pas
bouder notre plaisir. Les gosses commencent à rêver à autre chose qu’aux
stars du Real Madrid. On parle à nouveau de Saint-Étienne en bien. Tout le
monde y gagne, les habitants, les entreprises, le maire, et aussi nos chances
d’organiser des matchs lors de l’Euro 2106… »
Catastrophe pour l'OL
Belle et douce victoire, donc côté stéphanois. Et catastrophe côté
Olympique lyonnais, que ce résultat rejette à la 18e place du classement,
donc en situation provisoire d’être relégué en Ligue 2. La potion est
d’autant plus amère que les Lyonnais ont réussi samedi soir leur meilleur
match de ces derniers mois. Bien groupés, énergiques et incisifs, ils ont même
cru quelques secondes à leur bonheur à l’occasion d’un magnifique geste
de leur avant-centre Gomis. L’ex-Stéphanois reprenait de volée une balle
venue de l’arrière, et l’expédiait droit au but… refusé pour
hors-jeu.
La belle tenue de leur équipe n’a pas empêché les supporteurs lyonnais de
pousser l’injustice jusqu’à dérouler bien avant la fin du match une
banderole réclamant la démission de l’entraîneur lyonnais Claude Puel.
Une faveur que Jean-Michel Aulas, le président lyonnais, leur a refusée lors
de la houleuse conférence de presse d’après-match. Allant ensuite jusqu’à
descendre lui-même sur la pelouse pour calmer les supporteurs surchauffés
qui s’y trouvaient encore une heure après la rencontre. « Je suis fier de
mes joueurs et de ce match qu’ils ont livré dans une période difficile »,
a martelé Claude Puel après la rencontre. Pas sûr que ce discours suffise
à sauver la tête de cet homme qui a perdu tous les titres dont l’OL
disposait à son arrivée en 2008. D’ailleurs, le président Aulas lui a
certes officiellement renouvelé sa confiance, mais seulement jusqu’au 31
octobre.
Jean-François FOURNEL
http://www.la-croix.com
Le
Progrès : L'ASSE, une équipe qui marche sur l'eau
Aulas parle d'erreur d'arbitrage, Puel évoque un miracle. Qu'importe.
Personne n'enlèvera aux Stéphanois cette victoire dans le 100e derby de
l'Histoire
L'ASSE a remporté son 39e derby contre seulement 31 pour l'OL. Le sens de
l'Histoire a été respecté samedi soir. Le centième rendez-vous entre les
deux meilleurs ennemis du football français était plus que symbolique. Hier,
Jean-Michel Larqué a osé proclamer que l'équilibre avait presque été rétabli,
en souvenir des seize années de disette, dix-sept sans succès à Gerland. Et
autant de désillusions, de coups de poignard, de décisions arbitrales
litigieuses, de frappes de génie d'un certain Juninho.
Alors, là, c'est sûr, personne ne va bouder son plaisir et bien au-delà du
Forez. La fièvre a repris la France du ballon rond. Notre confrère L'Équipe
questionnait à la Une, samedi « Qui c'est les plus forts ?». La réponse
est venue hier « Évidemment c'est les Verts ». Et voilà la légende relancée,
une page de plus inscrite. Payet a été le héros de la soirée, le sauveur
de deux ballons sur sa ligne, le génial buteur.
Jean-Michel Aulas aura beau raconter, se persuader que son équipe a perdu sur
une erreur d'arbitrage, il ne pourra jamais occulter le fait du match, têtu,
cette adresse diabolique du nouvel ange vert qui plane sur le terrain et pas
seulement au-dessus du club selon une expression de Bernard Caïazz o.
Et puis, le président de l'Olympique lyonnais a la mémoire très sélective
en évoquant un coup de pouce du référé. Il en a tant bénéficié par le
passé et le dernier coup franc pour son équipe était lui aussi injustifié.
Mais Bastos n'est pas Payet.
Quand on commence à parler de malchance et d'injustice, c'est qu'on est
vraiment au fond et pas seulement du classement. Que les joueurs de Puel aient
réalisé un match plein ne change rien. La donnée d'un derby est si
particulière que c'était la moindre des choses.
C'est ce que ceux de Galtier ont compris aussi. Ce n'est pas la première
fois. Même quand ils étaient dans la mauvaise spirale, ils tenaient tête
aux champions d'à côté. Cette fois, l'efficacité du vainqueur a ajouté le
bonheur à la satisfaction. Au bout du travail accompli, il y a trois points
et le prestige, les feux de l'actualité sportive braqués sur une ville, un département,
un maillot décidément indestructible. Signe des temps et osmose à travers
les temps, les murs de Facebook se couvrent de messages de fans ou signés de
profils bien plus inattendus. Et de l'Etrat au centre-ville, la nuit a été
chaude, comme jamais depuis 1998.
C'est peut-être tout cela qui met Aulas en rogne. « L'OL dispute la Coupe
d'Europe quand les Stéphanois la jouent sur Playstation ». Son dernier dérapage,
pour tenter d'amadouer son kop en colère, était « Une réflexion inutile »
a justement commenté Larqué.
En face, on a été plus soft. La leçon d'un passé récent. Jérémie Janot
a employé les mots lucides et concentrés. Personne n'en a rajouté dans la
joie de la victoire, jusqu'à cacher toute exubérance dans des yeux embués
d'une fierté retrouvée. Sur le terrain comme dans les gradins où des larmes
ont coulé, une émotion partagée. C'est la victoire d'un groupe « se
battant sur chaque centimètre carré » a commenté Bernard Caïazzo ; une
performance à la stéphanoise que Puel n'est pas loin de qualifier de
miracle, quand il évoque « Une équipe qui marche sur l'eau ».
Didier Bigard
http://www.leprogres.fr/fr/sports/footb
... l-eau.html
Le
Progrès : « Rendez-vous dans cent derbys»
Jérémie Janot, avec malice, rappelle que l'ASSE domine encore largement le
palmarès des derbys
Il y a les habitués du derby, vieux briscards sur le terrain comme devant les
médias. Jérémie Janot est de ceux-là. Samedi soir, dans les couloirs de
Gerland, le portier de l'ASSE était loin de pérorer. Il intériorisait sa
joie : « J'ai tellement connu de désillusions dans les derbys que je
comprends celle que vivent les Lyonnais aujourd'hui. »
Comprendre mais pas forcément compatir. Sans nommer personne, le gardien stéphanois
a habillement répondu aux responsables lyonnais qui avançaient les erreurs
d'arbitrage pour expliquer la défaite : « Pour nos supporteurs, gagner à
Gerland est très important d'autant que nous conservons notre place de
leaders. Et il s'agissait du centième derby. L'ASSE en a remporté nettement
plus que Lyon. Son palmarès est plus étoffé. Rendez-vous dans cent derbys
pour savoir si la donne a changé. Mais, pour l'heure, les Verts sont devant.
»
À quelques mètres, un autre routard des terrains hexagonaux ne cache pas sa
joie.
« Je souhaite à tous les joueurs professionnels de vivre une soirée comme
celle-là » sourit Laurent Batlles.
Il y a ceux qui débarquent, qui ne s'étaient pas forcément imprégné de
l'ambiance d'un derby, de ce qu'il représente. Pour les supporteurs bien sûrs,
mais également pour tous ceux qui, d'ordinaire, chaque dimanche matin,
jettent un œil distrait à la une de leur journal pour connaître le résultat
des Verts.
« Je viens d'arriver, c'est mon premier derby mais je sais que ce match est
particulier. Nous sommes heureux de l'avoir gagné, heureux de faire plaisir
aux gens. Il y avait une ambiance extra. On sentait que tout le club voulait
cette victoire » analyse avec son recul habituel Sylvain Marchal.
L'ex-Lorientais n'en oublie pas pour autant les moments difficiles vécus sur
la pelouse de Gerland. « Nous avons bien débuté, après ce fut plus
difficile. Nous avons perdu trop vite le ballon lorsqu'ils nous ont pressés.
Il y a eu des décalages, des petites erreurs. Mais nous avons tenu, nous
avons été solidaires, affiché un état d'esprit remarquable du début à la
fin.
Je suis fier d'appartenir à cette équipe. »
Jérémie Janot souligne lui aussi la performance de l'ASSE. « Nous avons
affronté une équipe lyonnaise en mode Ligue des Champions. Lyon a eu des
occasions mais nous n'avons pas cédé » souligne-t-il avant de s'éloigner
avec un clin d'œil malicieux « Payet est un très bon gardien, non. »
Il y a enfin le petit jeune pour qui le derby, même s'il disputait son troisième,
reste une découverte.
Bakary Sako affichait une mine réjouie, un brin perplexe : « Franchement,
nous ne réalisons pas encore. Nous prendrons vraiment conscience de la portée
de cette victoire dans les prochains jours. Nous sommes simplement heureux. »
La jeune garde stéphanoise savoure, tout simplement. Sur et en dehors du
terrain. « Non, je n'ai jamais douté. Avec tout ce qu'ils ont raté, je me
suis dit que nous ne pouvions pas perdre. »
Laurent Batlles ne s'est également jamais posé la question d'une éventuelle
défaite, même au plus fort de la pression lyonnaise : « Franchement, je n'y
ai jamais songé.. Dans ces moments-là, on est à fond dans son match. Ils
ont touché les poteaux, cela fait partie du foot. Ils ne sont pas en réussite,
nous le sommes. Voilà ce qui a fait la différence. »
Mais déjà Sylvain Marchal se projetait sur les prochaines échéances : «
Pour gagner d'autres matches, il faudra faire mieux. »
Une manière de souligner que la saison de l'ASSE ne s'est pas arrêtée
samedi, à Lyon.
Jacky Clavel
http://www.leprogres.fr/fr/sports/footb
... erbys.html
L'ŒIL
DE ROBERT HERBIN : Le revers de la médaille
«Je ne suis pas abonné à Orange, j'ai écouté le match à la radio. J'ai
tout de même vu un résumé de quelques minutes. Les Verts ont subi mais la
défense n'a pas cédé. Ils ont trouvé l'ouverture sur un joli coup franc de
Payet.
Puel a déclaré que l'ASSE s'est imposée sur un coup de pied arrêté alors
qu'elle ne s'est créé aucune occasion. Ce qui est faux car Rivière a la
balle du 2-0 au bout du pied.
Pour grandir, une équipe doit connaître une certaine réussite ce qui fut le
cas à Gerland.
Elle doit surtout s'appuyer sur une défense bien stabilisée ce qui est le
cas.
Il fallait s'attendre à une domination des Lyonnais qui possèdent une bonne
maîtrise du jeu. Aulas a dû être le premier à remonter les bretelles à se
joueurs tout au long de la semaine. Leur problème est qu'ils ne parviennent
plus à marquer. Ils ont eu des occasions, sans les concrétiser.
Il existe des cycles en football. Par le passé, les Lyonnais ont eu des
périodes, plus courtes il est vrai, durant lesquelles ils avaient des
difficultés à marquer. Juninho leur a souvent débloqué des situations
délicates. Il fut peut-être pour 40 ou 50 % l'artisan principal des
victoires lyonnaises.
Nous, maintenant, nous avons Payet, capable lui aussi de faire basculer un
match.
J'ai entendu Jean-Michel Aulas se plaindre de l'arbitrage, d'évoquer le coup
franc de Payet consécutif à une faute inexistante selon lui.
Durant des années, il y a eu des situations plus ou moins douteuses en faveur
des Lyonnais. Mais tout passait. Leur président avait réussi à faire avaler
toutes les couleuvres aux arbitres. Combien de fois ai-je été outré !
Aujourd'hui, c'est le retour de manivelle, le revers de la médaille. Ce n'est
pas pour me déplaire surtout lorsque cela concerne nos Verts !
Cette victoire me procure une grande joie. Je n'ai pas sauté de joie car je
n'ai plus de détente mais je peux vous dire que j'ai serré les poings. Il y
en avait marre d'assister à la domination des Lyonnais, à leur suffisance.
On sent la fin d'un cycle alors que les Verts sont peut-être au début d'une
série de saisons intéressantes.
Il est en train de se passer quelque chose. C'est ce que je ressens. Cette
équipe a une âme.
Ce succès nous conforte au classement.
Et maintenant Marseille. Ce sera un autre match très difficile.»
http://www.leprogres.fr/fr/sports/footb
... aille.html