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Interview de Thierry Cotte,
 le préparateur physique de l'ASSE
Source : Site Poteaux Carrés

Mercredi 14 décembre 2011

Le remarquable site Poteaux Carrés a réalisé une non moins remarquable interview de Therry Cotte, préparateur physique de l'ASSE depuis juin 2006 (adjoint puis seul en place depuis décembre 2009, date de l'éviction d'Alain Perrin et de Christian Jahan).

C'est ta sixième saison à l'ASSE. Peux-tu nous rappeler quel a été ton parcours avant de rejoindre Saint-Etienne ? (Aloisio)
J'ai travaillé deux saisons en Angleterre dans le club d'Everton avant d'arriver en France. Avant ça, j'étais chez l'ennemi, j'étais à Lyon. Je travaillais dans un centre de médecine du sport dont le patron était Jean-Marcel Ferret, le médecin de l'Olympique lyonnais et de l'équipe de France. J'ai travaillé huit ans chez lui. C'est justement avec cette société que j'ai pu connaître l'Angleterre. Il est clair que j'ai eu beaucoup de footballeurs à traiter à son contact puisque les joueurs arrivaient d'une manière générale blessés dans ce centre de médecine et ils en sortaient opérationnels. Entretemps ils étaient passés entre les mains des médecin, des kinés en rééducation et puis moi en bout de chaîne, en préparation physique après blessure. Par ailleurs, je faisais aussi de la préparation physique sur des sportifs sains. Cette expérience de huit ans m'a permis de m'occuper d'un grand panel de sportifs, sur lesquels les objectifs étaient différents. J'ai suivi bien sûr énormément de footballeurs mais aussi des athlètes de fond, des nageurs, des cyclistes, des rugbymen. C'est intéressant, ça enrichit la connaissance de la physiologie humaine, l'entraînement… Mais quand même, là où je suis le plus performant, c'est le football. C'est le sport que je pratique depuis mon plus jeune âge. C'est celui dans lequel je me suis spécialisé au travers de mes diplômes.

Comment s'est présentée l'opportunité de rejoindre l'ASSE ? (José)
Elle s'est faite par deux vecteurs : mes deux présidents. Bernard Caïazzo a une fille [ndp2 : Marina] qui était tenniswoman professionnelle à l'époque, formée aux Etats-Unis, à l'école de Nick Bolletieri. J'ai eu l'occasion de l'entraîner cinq ans en préparation physique. Par ce biais-là, j'ai pu connaître son père. En même temps, j'ai rencontré Rolan Romeyer par l'intermédiaire de mon président de la section féminine à Lyon, Monsieur Piémontèse, quelqu'un d'admirable. Comme il n'arrivait pas à me proposer un emploi à temps plein chez lui avec les féminines, il m'a donc proposé à ce moment à Roland Romeyer, lequel m'a accepté sans jamais m'avoir vu travailler. Il a fait confiance à son ami. On a commencé à travailler ensemble à l'époque avec Ivan Hasek. J'étais surtout chargé du centre de formation et je travaillais un petit peu avec les pros sur les joueurs blessés. De fil en aiguille, j'ai fait mon trou et ça s'est bien passé avec les différents coaches. Les présidents étaient satisfaits donc je suis encore en poste aujourd'hui.

Quels sont les diplômes requis pour être préparateur physique ? (Poteau droit)
Il y a plusieurs possibilités pour être préparateur physique. La voie la plus classique est celle de la fédération française de football, qui donne un diplôme de préparateur physique après les diplômes d'entraîneurs. Moi je n'ai pas rempli complètement cette filière. Par contre j'ai poussé à fond une autre filière, l'universitaire. A Grenoble, j'ai fait un DEUG, une licence, une maîtrise. A Saint-Etienne, j'ai fait un DEA et à l'heure actuelle j'essaye de finir un doctorat sur la physiologie du sportif appliqué à l'entraînement de footballeurs. Je reste centré sur l'amélioration de tout ce qui est en lien avec mon travail.

Qu'est-ce qui t'a attiré dans ce métier ? (Poteau gauche)
J'ai toujours aimé entraîner. Assez tôt, je me blesse. A 16 ans je me blesse sérieusement, à 18 ans je me reblesse sérieusement. Même si au départ j'avais l'ambition d'aller le plus loin possible et d'être footballeur professionnel, je me suis rendu compte que mon corps n'était pas capable d'aller jusque là. Je me suis donc orienté sur mes études et tout naturellement, plutôt le métier de professeur d'EPS. Je me disais que n'ayant pas été footballeur professionnel, ça allait être compliqué d'être entraîneur professionnel. Je me suis dit que j'aurai peut-être la chance d'avoir une double casquette : être prof d'EPS d'une part et le soir aller entraîner. C'est ce que j'ai commencé à faire mais je me suis rendu compte que je n'étais vraiment pas fait pour être professeur d'EPS. Ça je l'ai su très vite, pendant ma quatrième année d'étude. C'est à partir de là que je me suis lancé à fond dans la préparation physique. J'a commencé à entraîner à l'âge de 18 ans. Et j'ai commencé vraiment la préparation physique à l'âge de 20 ans. Maintenant j'en ai 38, ça fait donc 18 ans que je fais de la préparation physique. J'en fais tous les jours. Franchement, entraîner le corps, le façonner, le comprendre pour mieux l'entraîner, c'est passionnant ! Et puis c'est sans fin, car on est loin de maîtriser les limites du corps humain.

Comment définirais-tu le rôle d'un préparateur physique dans un club comme l'ASSE ? (Barre transversale)
Il convient de bien distinguer le rôle du préparateur physique chargé du centre de formation et le rôle du préparateur physique des pros. Ce sont deux métiers différents. En ce qui concerne le métier du préparateur au sein d'une équipe professionnelle, ma principale tâche est de gérer la charge de travail pour que l'entraîneur ait en permanence le plus grand nombre de joueurs opérationnels. C'est surtout ça mon boulot, gérer la charge de travail. C'est donc orienter des volumes et des intensités de travail y compris avec le ballon pour qu'une séance collective permette au plus grand nombre de joueurs d'être opérationnels et compétitifs le samedi, et/ou de dire à un entraîneur : "attention, ce joueur je trouve qu'il est un petit peu dans le rouge ces temps ci, eu égard à ses temps de jeu, à ses tests de fatigue, à différents indicateurs permettant d'objectiver la fatigue.

En ce qui concerne le centre de formation, on a un peu moins le souci de la performance du samedi. On fait du développement, ça n'a rien à voir. On va donner la possibilité au corps d'exploiter tout ce qui est en lui, pour que le 100 mètres qui est aujourd'hui couru en 12 secondes soit couru à la fin de l'année en 11 secondes 5. Avec un footballeur professionnel, on n'en est plus là. S'il fait le 100 mètres en 12 secondes, je n'ai pas du tout l'ambition de le faire courir en 11 secondes 5 à la fin de l'année. Peut-être qu'on y arrivera mais ce n'est pas l'enjeu. C'est lui donner la possibilité de faire 38 fois 12 secondes pendant la saison. Le préparateur physique du centre de formation va au contraire tout faire pour le faire courir en 11 secondes 5 à la fin de l'année, quitte à ce qu'il soit fatigué le week-end. Ce qui compte chez ces jeunes là, c'est qu'ils soient bons à 21, 22 ou 23 ans, quand ils vont intégrer l'équipe professionnelle. Les moyens ne sont pas les mêmes, les risques et els prises de risque non plus. Pour autant, ce sont deux facettes du métier de préparateur physique.

Il arrive que des joueurs intègrent l'équipe pro bien avant d'avoir 21 ans. Un garçon comme Kurt Zouma, qui a à peine 17 ans, fait-il l'objet d'une préparation physique spécifique ? (José)
Tout à fait. Il y a plusieurs vitesses dans le travail que je propose selon les âges des joueurs concernés. Il y a des joueurs avec lesquels je suis dans l'entretien en permanence, je pense à des gars qui ont 26 ou 27 ans. A l'inverse, un joueur comme Kurt a rejoint notre groupe à 16 ans et demi. Il a 17 ans maintenant mais il reste dans une phase de développement. Lui, je lui rajoute un petit peu de travail par rapport aux autres car il a encore cette capacité de progresser. Ce serait dommage de ne pas exploiter tout ce qu'il a dans le moteur. Mais en même temps, il n'a pas la même charge que s'il était au centre de formation. Au centre de formation, il aurait par exemple doublé le mardi et le mercredi. Nous on va le faire doubler qu'une seule fois, le mardi. Il faut à tout prix qu'il soit au mieux de sa forme le samedi, pour la compétition. On essaye de tout ménager avec quand même comme seule priorité la performance du samedi. On est payés pour gagner le samedi.

Quels sont les différents cycles de préparation physique sur une saison ? (guinnesstime)
Il y a un premier cycle de six semaines qui correspond à la période de préparation estivale de début de saison. On n'a pas de match de compétition donc là on fait du développement. On a des joueurs qui arrivent à 92% de leurs possibilités, on fait en sorte de les monter progressivement jusqu'à 100%. Il y a des matches amicaux qui s'intègrent là-dedans, mais le souci du préparateur physique à ce moment là, c'est vraiment de développer le potentiel athlétique des joueurs, le potentiel physique. Ensuite, jusqu'à la trêve, il y a une longue période de compétition pendant laquelle – il faut être très honnête – on fait souvent du match par match. Ce qui prime, c'est la performance du samedi.

Si on s'aperçoit qu'on vient de jouer sur un terrain hyper boueux comme à Brest et que ça a lourdement impacté l'organisme des joueurs, du coup on va être obligé d'être beaucoup plus léger les jours qui suivent sur la charge de travail. C'est ce qu'on a fait la semaine qui a suivi notre déplacement à Brest, alors que peut-être on avait prévu de faire une semaine difficile au départ. On est obligé de faire du cas par cas. On s'adapte en permanence. Inversement, si comme contre Nice, le sort a fait qu'on s'est rapidement retrouvé à 11 contre 9, ça veut dire qu'on a peu forcé. Du coup, on peut forcer davantage la semaine d'après à l'entraînement, pour maintenir un certain niveau d'exigence sur les organismes. On est obligés de s'adapter aux aléas de la compétition. Et puis il y a une autre réalité, c'est qu'aucun des joueurs ne fait la même chose sur toute la saison. Ils ont tous un petit bobo chaque semaine, qui les amène à manquer une, deux ou trois séances. Les joueurs n'ont pas les mêmes temps de jeu. Ils ont des programmes supplémentaires car ils ont des fragilités, certains surs les ischios, d'autres sur les chevilles, etc. On fait donc du sur mesure en permanence.

Pendant cette longue période de compétition, on fait un programme commun pour l'équipe, il y a un travail collectif. Dans ce travail là, je m'immisce dans la gestion du volume et de l'intensité pour qu'on ait toujours cet objectif d'être bien le samedi. Ensuite, il y a une part individuelle pour chacun des joueurs, et c'est à moi de la façonner en fonction de la période dans la période dans laquelle se trouve le joueur. S'il est plutôt bien, je vais le faire travailler. S'il est moins bien, j'ai plutôt tendance pour qu'il ait cette possibilité de récupérer.

Il y a la trêve hivernale, qui est très bien pour les organismes et très importante pour la tête. Ça permet de refaire le stock de fraîcheur mentale, ça c'est majeur. Moi je propose quatre ou cinq séances de footing pendant ce temps là car ce n'est pas bon d'arrêter complètement l'organisme. Les joueurs ont des moteurs qui sont habitués à travailler en permanence. Dès qu'ils s'arrêtent, c'est un petit peu long à remettre en route. Ils auront donc des footings très simples avec un petit peu d'abdominaux aussi car c'est important d'entretenir la sangle. Après on va réattaquer avec une mini-préparation parce que le premier match arrive très vite, la coupe de France a lieu dès le premier week-end de janvier. On va effectuer une mini préparation qu'on va étaler sur une dizaine de jours. Il faut être très honnête, quand on s'arrête dix jours, on ne pas espérer être de nouveau à 100% au bout de cinq ou six jours de reprise. Il faut au minimum dix jours. Mais comme tout le monde est dans le même cas, le premier match de Coupe de France se fait avec des joueurs à 98%. C'est valable ici, c'est valable à Paris ou ailleurs.

À quoi ressemble une semaine-type de préparateur physique ? (pitchdobrasil)
Une semaine, c'est énormément de travail pour un préparateur physique. On imagine que le match a eu lieu le samedi. Généralement, le dimanche est un jour de repos pour les joueurs. Moi à partir du dimanche soir, j'ai à peu près quatre millions de données qui m'arrivent d'une société qui nous produit tous les matches à domicile comme à l'extérieur. Il s'agit de données techniques, tactiques et physiques du match. J'ai tout un traitement qui commence le dimanche soir et qui va durer des heures pour que le lundi en fin de matinée je puisse donner un rapport au coach, un rapport technico-tactique et physique du match, à la fois collectif et individuel. Là, on a une idée très précise de ce qu'a coûté le match, en termes de dépenses énergétiques de chacun de nos joueurs, du comportement de l'équipe. Et puis après on a tous les paramètres techniques, tactiques…
On fait affaire à une société qui s'appelle Amisco Sport Universal qui propose un produit qui s'appelle Amisco. C'est un produit relativement simple dans l'installation, il y a une douzaine de caméras installées autour du terrain et chaque joueur est tracké. Il est reconnu par le système. Et après, à raison de dix reconnaissances par seconde, on le suit tout au long du match. On a une idée extrêmement précise de ce qu'il fait à l'occasion du match. Ensuite, des moyens humains codent à chaque fois qu'il touche un ballon et ce qu'il en fait : une passe courte ou une passe longue, un ballon gagné ou perdu, un duel gagné ou perdu, etc. Comme ça on a une idée très pointue de la production du joueur. Nous on discute de ça avec Christophe Galtier et le staff le lundi matin pour essayer de comprendre ce qui s'est passé pendant le match. L'analyse du match est fondamentale, on discute beaucoup, ça déborde sur le mardi voire le mercredi. Entretemps les techniciens travaillent sur notre match par l'analyse de la vidéo toute simple. On étudie les phases tactiques, le respect des plans de jeu, la sortie de balle, des choses comme ça…

Le lundi après-midi, les joueurs arrivent pour le décrassage. C'est un décrassage à deux vitesses. Il y a ceux qui ont joué un temps de jeu conséquent, qui vont plutôt partir sur du footing et du renforcement des points faibles. Ceux qui ont peu ou pas joué ont une séance beaucoup plus agressive pour compenser les efforts qu'ils n'ont pas faits. Il faut entretenir la machine humaine, et pour ça il faut la secouer un petit peu, sans quoi elle baisse. Le lundi après-midi, je fais un test de fatigue, je regarde ce qui se passe entre deux battements cardiaques. Pendant une dizaine de minutes, les gars sont couchés par terre, il y'a un protocole qui est bien rôdé, on le suit systématiquement. Ça me donne déjà une idée de l'état de récupération d'après-match. C'est important non pas pour cette première séance du lundi car on sait qu'on ne "tape" pas sur les joueurs. Par contre ça nous permet de calibrer les séance de mardi et mercredi, de savoir si on va "taper" ou pas. Déjà on a le compte rendu Amisco, on sait par exemple quelles ont été les distances parcourues par nos joueurs. Après on prend un autre élément purement individuel à travers la fréquence cardiaque des joueurs. On a ainsi une autre idée de l'état de fatigue du joueur et après on individualise.

Mardi, une ou deux séances sont au programme. Des séances dures, des séances de développement. Là, cinq de nos joueurs sont équipés par des GPS. Ça permet de suivre en permanence les joueurs pendant la séance. On a également des cardiofréquencemètres. Comme ça on a une idée de ce qu'a coûté la séance en efforts pour ces joueurs là. On mesure leur adaptation à l'entraînement pour voir s'ils sont dans un bon état ou pas. Souvent, j'équipe les mêmes joueurs de GPS pendant toute une semaine. Ça permet de les comparer à eux-mêmes. Je fais des rotations, sans arrière-pensées. Pour l'instant, on n'a pas les moyens de s'acheter davantage de GPS car c'est relativement cher. A terme, j'espère m'en faire payer davantage pour que tout le monde soit équipé à toutes les séances, comme c'est le cas en Angleterre. Mais ça demande une logistique lourde : c'est un investissement financier mais c'est aussi un investissement humain car il faut traiter les données, or il y en a une centaine par seconde. Faut bosser. Traiter ces signaux, ça prend énormément de temps. Je passe sur les détails mais ça m'amène à me coucher très très tard les lundis, mardis et mercredis soirs. Les joueurs embarquent de plus en plus de technologies. Ces technologies sont toujours coûteuses en temps a posteriori car il faut traiter ces données.

Le mardi, on double l'entraînement… ou pas. On n'est pas obligé de faire deux séances. Plus on se rapproche de la trêve, moins on fait de journées doubles. Les terrains gras fatiguent les adducteurs et parfois on n'a pas le temps de se remettre de cette fatigue-là. Dans ces conditions, on ne prend pas de risques et on fait une bonne séance d'une heure quarante ou une heure cinquante. Mercredi, une seule séance est au programme mais bien remplie aussi.

Le jeudi, on change de thème. Le jeudi, on est déjà dans de la récupération car on a lourdement impacté les organismes lors des journées du mardi et du mercredi. Il faut passer à des temps faibles, sans quoi l'organisme ne récupère pas. La récupération fait partie du travail. Jeudi est un temps faible car on n'a pas le temps de se remettre d'un point de vue énergétique de toute la fatigue générée ce jour là. Afin d'être au top le samedi, on ne fait pas de bêtise, on calme vraiment. Ça donne l'occasion au coach de travailler plutôt sur la finition, sur des aspects peu ou pas coûteux. Juste avant cette séance du jeudi, on refait un test de fatigue pour regarder quelle est l'adaptation des différents organismes au travail qu'on a fourni les mardi et mercredi. On compare ce test de fatigue avec celui effectué le lundi et on en tire les enseignements pour adapter la séance du vendredi.

La séance du vendredi a lieu généralement l'après-midi quand on joue le samedi soir. Ça laisse une fenêtre de récupération d'a peu près vingt-quatre entre la séance du jeudi matin et celle du vendredi après-midi. On tire parti des impressions laissées visuellement, des données GPS, des tests de fatigue pour adapter le contenu de la séance de vendredi afin de ne pas fatiguer nos joueurs de manière inappropriée, sinon on se tire des balles dans le pied. La séance du vendredi est à forte connotation tactique mais on garde quand même une intensité assez soutenue, parce que les joueurs doivent être toniques et juteux, proches de la réalité du match. Ça exige de l'engagement donc on fait très attention au volume. Si on multiplie intensité et volume, on a tout faux car l'impact serait trop important pour l'organisme, on n'a pas le temps de s'en remettre.

On arrive au samedi. Il n'ya pas d'entraînement le jour du match, on fait faire une marche à nos joueurs. On gère surtout la diététique des joueurs. On les fait manger le matin et le midi. On leur prépare une collation. C'est un autre versant de la préparation physique. On les fait manger la veille au soir, même pour les matches à domicile. C'est très important la diététique, c'est un élément de la préparation physique. Si on n'amène pas le carburant dans le moteur, on n'a aucune chance de bien faire tourner le moteur. On s'efforce de manger dans les deux heures qui suivent le match, quel que soit le lieu.

On mange tous ensemble, personne ne passe à travers, car c'est une fenêtre pendant laquelle l'organisme est vraiment avide de sucres notamment, qu'on lui apporte car il en a énormément consommé au cours de la prestation physique. On lui amène de l'eau, des vitamines, etc. Il ne faut absolument pas passer outre cette fenêtre là sans quoi on va mettre au moins 48 heures pour avoir le même effet. Quand on est dans une logique de match à trois ou quatre jours, on a en plus un protocole de cryothérapie. On immerge nos joueurs dans des bains d'eau froide d'à peu près 10 ou 11°C juste après le match, dans les dix minutes suivant leur retour au vestiaire. Ça a une effet sur la douleur ressentie par le joueur, ça casse le message douloureux, le joueur se sent beaucoup plus léger quand il sort du vestiaire. Ça lui permet de se remettre en route rapidement car le match suivant arrive vite. On suit également ce protocole de cryothérapie le lundi pour les joueurs qui ont fait le décrassage, ça les prépare à faire l'entraînement du mardi dans des conditions maximales.

On ne fait pas de décrassage le jour même du match, même si certaines équipes le font. C'est un problème de logistique et il faut poser le pour et le contre. Le décrassage, c'est aussi l'occasion de faire travailler ceux qui n'ont pas joué. Pour faire une séance digne de ce nom, il faut une bonne heure. Si on doit faire travailler nos remplaçants une bonne heure après le match, quand on a fini le match à 23h00, c'est impossible. Autant venir s'entraîner le lendemain ou le surlendemain. Chez nous, le coach a fait le choix de laisser libre le dimanche pour que les joueurs puissent consacrer ce temps à la famille. Du coup on fait le décrassage le lundi. C'est un très bon choix. Là-dessus, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise solution. C'est un problème de sensibilité, de philosophie du groupe. Si c'est un groupe de papas, ils apprécient de passer le dimanche avec leurs enfants.

En fonction des résultats des tests de fatigue, préconises-tu parfois de faire souffler un joueur ? Es-tu écouté par Galette ? (José)
Christophe Galtier me porte une grande confiance. Il dispatche à différents membres de son staff certains domaines. Mon domaine à moi, c'est la préparation physique et la gestion de la charge. Quand je vais vers lui en lui proposant soit une idée de travail, soit en lui disant que j'ai détecté un joueur à risque, il m'écoute. Après c'est lui qui arbitre. Quand même, ce qu'on fait toujours passer en avant, c'est notre œil, c'est la performance de terrain. Le test de fatigue qui va dire avec certitude "lui il est fatigué", ça n'existe pas encore. Pour l'instant, les moyens qu'on nous propose, que ce soit les prises de sang ou autre chose, ne nous permettent pas de dire "ce joueur là, il est fatigué et il ne marquera pas ce week-end." Ça, on est incapable de le dire. En fait, on a un élément supplémentaire dans la balance qui est ce test de fatigue. On va essayer de le corréler à d'autres impressions : quelle impression ce joueur a donné pendant la semaine, quelle a été sa performance lors du match précédent, quelles sont ses données GPS, etc. C'est avec tout ça qu'on prend une décision. C'est le coach qui arbitre. Mais lorsque tout un staff dit qu'un joueur ne met plus un pied devant l'autre à l'entraînement et qu'il a en plus un test de fatigue qui est perturbé, ça tombe sous le sens que ce joueur ne commencera pas. Ceci étant, on n'a jamais vu Christophe Galtier dire "ce joueur là ne vas pas jouer" car il a seulement son test de fatigue qui est perturbé. On fonctionne par ordre, par priorité. On s'est aperçu que ce qui reste encore le plus fiable, c'est quand même notre œil sur le terrain. Se rajoutent à cela d'autres mesures, l'année prochaine il y en aura encore de nouvelles, toujours au plus près du joueur. Pour l'instant, il faut être très honnête, on n'arrive pas à tout connaître du joueur en profondeur. La fatigue, c'est hypercomplexe à appréhender, c'est multifactoriel. On essaye de s'en approcher mais on n'a pas de réponses certaines.

On parle souvent pour les clubs européens de préparation physique destinée à ce que l'équipe soit à son pic de forme en septembre pour le début des Coupes d'Europe puis pour ceux qui ont la honte…euh chance de se qualifier pour les 1/8eme en février mars. Qu'en est-il de Sainté, a-t-on une prépa pour être en forme dès le tout début du championnat et ainsi engranger des points et de la confiance un peu comme un coureur de 400 qui donnerait tout dans le premier 200 en espérant tenir après ? (Parasar)
Il est très clair qu'un entraîneur va demander à son préparateur physique une préparation soit pour être en forme très tôt, soit pour être en forme plus tard. Ça c'est tout à fait possible. Moi je connais très bien les exigences de Christophe Galtier, on a mis en place une préparation pour être prêts rapidement. C'est souvent le choix qui est fait. Il faut regarder maintenant comment évoluent les championnats. On a tout intérêt à partir très fort, car les points qu'on prend au début font vraiment du bien à la tête, ils permettent de ne pas être dans la zone qui bataille, qui ferraille, sachant qu'il y a une grosse pression exercée sur ces clubs-là. Cette pression n'est pas simplement sportive, c'est une fatigue, une charge que beaucoup d'entraîneurs veulent éviter à leurs joueurs et au staff. Très souvent, les entraîneurs demandent au préparateur physique de mettre en place une préparation pour être prêts tout de suite. L'exemple du 400 mètres cité par le potonaute est très bon : si on part vraiment très très fort tout de suite, on peut le payer à la fin. On encourt ce risque. Ceci dit, lorsqu'on fait un 400 mètres, on est tout seul, il n'y a personne pour vous aider. Une équipe de football professionnel, c'est 25 joueurs. Ceux qui commencent la saison ne sont pas forcément ceux qui la finissent. On a eu des très gros blessés, ces joueurs sont absents lors de la première partie de saison, mais peut-être que les trois derniers mois ils seront là. Peut-être que ces gars-là vont amener de la fraîcheur. Peut-être que d'autres joueurs qui ont peu joué jusqu'à présent du fait de choix d'entraîneur seront très performants en fin de la saison. Certains joueurs qui n'ont pas joué en tout début de saison sont maintenant au sommet de leur forme, ils apportent cette fraîcheur-là au groupe. Il faut compter sur cette rotation des joueurs en forme pour tenir la saison. Il y a quand même un aspect majeur : le mental. C'est pour ça que bien partir est important.

En juin 2010 suite au traumatisme des deux saisons précédentes, il a été décidé de faire une préparation physique pour ne pas rater le début de championnat. Logiquement, l'avantage est d'être prêt physiquement dès le début du championnat, mais le défaut de ce choix stratégique est que du coup, les joueurs ont un peu plus de mal à tenir la longueur de l'ensemble de la saison. Correct ? (osvaldopiazzolla)
En théorie, intellectuellement, c'est possible. En pratique, c'est surtout la valeur mentale du joueur qui fait qu'il est capable de se transcender jusqu'à la fin ou pas. Nos joueurs à l'ASSE ne sont pas tous en sélection nationale. On ne joue pas en Coupe d'Europe. Il faut quand même avoir conscience que des footballeurs font 50 matches par an. Les nôtres vont en faire maximum 38, plus les coupes. Nos joueurs ne sont quand même pas poussés à leur maximum en termes de compétitions. Ce n'est pas un bon argument que de penser que ces joueurs-là vont être grillés parce qu'ils auront joué trop fort dès le début. Non, c'est cette capacité mentale à être présent à chaque match qui peut-être peut faire défaut. Ce n'est pas évident de se mettre à 100% mentalement à chaque match. Physiquement, je ne pense pas que ce soit un problème. La preuve on voit bien qu'il y a des gars qui font 50, 60 voire 70 matches par an. Lionel Messi en est déjà à 45 matches. Lui fait la démonstration qu'on peut être capable d'enchaîner les matches à 100%. A mon sens, c'est vraiment le mental qui fait la différence.

J'ai identifié en terme de résultats deux coups de mou lors de la saison dernière : grosso modo, en octobre et vers la fin du championnat. Partages-tu ce point de vue ? Était-ce la résultante d'une préparation réalisée pour être au top en début de saison et donc finalement des périodes creuses qui sont dans l'ordre des choses ? (osvaldopiazzolla)
Je ne crois pas à la fatigue collective. Je ne peux pas y croire parce qu'on individualise tellement les choses que les joueurs ont des volumes et des intensités de travail complètement différents. Ils n'ont pas les mêmes temps de jeu. Ils n'ont pas les mêmes postes. Sachant que, sur un même match, il peut y avoir deux, voire trois kilomètres d'écart entre certains joueurs, qu'il peut y avoir jusqu'à 300, 500% d'écart sur des sprints, ils ne font pas les mêmes efforts en match, pas les mêmes séances d'entraînement car certains sont allégés, d'autres vont compenser… J'ai du mal à croire à la fatigue collective sauf à faire des matchs à répétition. Là, on sait qu'on n'a pas le temps de s'en remettre. Si on fait toujours jouer les mêmes joueurs et qu'on tire toujours sur les mêmes, potentiellement, on peut être affecté par la fatigue. Sinon, pour le reste, quand il y a un coup de moins bien collectivement, c'est plutôt que la tête ne suit pas, parce que l'équipe ne parvient pas à ce moment-là à trouver les ressorts pour extraire 100% de chacun des joueurs. Après, ça peut être aussi le staff qui n'arrive pas à transcender les joueurs. Mais je crois de moins en moins à la fatigue collective.

J'ai l'impression que les Verts sont nettement moins performants chaque saison en janvier-février. Pas seulement dans le ressenti du niveau de jeu, mais aussi plus objectivement dans le nombre de points pris en championnat et de fréquentes contre-performances en coupes. Alors, il y a eu certaines saisons des circonstances qui pouvaient expliquer ce phénomène (le nombre de joueurs à la CAN lors de la seconde saison de Baup, l'embrouille Piquionne l'année d'Hasek... - j'en oublie peut-être), mais il me semble qu'il y a tout de même au-delà de ça, une tendance forte. Autrement dit, je soupçonne qu'il y a un problème plus d'ordre structurel. Partages-tu ce point de vue ou suis-je à côté de la plaque ? (Gustav)
Je ne suis pas d'accord, même si la manifestation peut être de cet ordre. Je repense à l'année dernière, où on a été tout de même très lourdement impacté par "l'affaire Dimitri Payet". C'est une certitude : ça a déstabilisé un petit peu le vestiaire et il suffit de pas grand chose pour enrayer une belle machine. Je mets donc plus ça sur le compte de l'aspect mental que sur un problème physique collectif. Autant je pourrais comprendre que mes joueurs soient fatigués un jeudi parce que je les ai fait énormément travailler le mardi et le mercredi, autant je ne peux imaginer que tous les joueurs soient en méforme le samedi alors qu'ils ont "coupé" le jeudi et le vendredi. Enfin, je me comprends quand je dis ça mais je ne peux pas croire à la fatigue collective.

Et que penses-tu d'une hypothèse sur la particularité climatique de Sainté (par rapport aux autres clubs de L1) sur la qualité des entraînements au niveau technique (autrement dit, l'idée que le froid gêne la décontraction pour la répétition des gestes technique au quotidien) ? Cela ne gêne-t-il pas une préparation physique optimale ? (Gustav)
Ça, c'est une très bonne remarque. Une évidence à Saint-Etienne : on peut avoir de la neige ou en tout cas des froids assez soutenus. Le souci est qu'on doit s'entraîner sur des surfaces très différentes : on peut s'entraîner sur un terrain gelé, sur un terrain hyper gras, sur un terrain synthétique. Ça coûte très cher à l'organisme. Ces changements sont terribles. Il vaut mieux s'entraîner tout le temps sur la même surface pendant un mois et demi, quitte à ce que ce soit un synthétique. J'exagère un petit peu, ce n'est pas ce que je souhaite mais ce sera beaucoup moins impactant pour les organismes que changer tous les jours, avoir une fois un terrain très dur et, le lendemain, parce qu'on n'en peut plus d'un terrain gelé, aller s'entraîner sur un synthétique, et, après, sur un terrain qui a dégelé et est hyper gras. Ça, c'est terrible, terrible pour les organismes. Alors, effectivement, ça, ça peut faire partie des explications qui font que nos mecs, en janvier-février, sont un peu moins bien.
Il faut être hyper honnête. La préparation physique d'une équipe professionnelle, je ne vais pas dire que ce n'est pas dur, mais, en terme de contenu, ce n'est pas très compliqué à mettre en oeuvre. On fait quasiment tous les mêmes choses dans tous les clubs. Après, c'est la capacité qu'ont les joueurs à accepter ce message-là et, effectivement, le terrain fait partie des éléments qui vont rendre une séance plus ou moins bien ingurgitée.

Comment gère-t-on un joueur qui subit souvent des blessures ? Évidemment, on a en tête les exemples de Loïc Perrin et Yoann Andreu. Existe-t-il un programme spécifique ? Ces joueurs sont-ils préparés à part ? (peru42) 
Bien sûr. Ce sont des joueurs que je surveille tout le temps. Ce que je n'ai pas dit tout à l'heure, c'est que, tous les jours, je note la charge de travail exacte faite par tous les joueurs de l'effectif. Je connais tous les jours la place du joueur dans l'effectif par rapport à la charge de travail qu'il vient de faire. Je m'applique toujours à ce que celle de Loïc Perrin soit 10% en-dessous de la moyenne. Et quand, par malheur - ou par bonheur - il joue tout le temps, il va être au-dessus de cette moyenne. À moi de faire très attention dans le contenu des séances, à ce qu'il soit allégé de temps en temps ou que cette partie-là soit remplacée par un travail individuel de prévention.

Est-il possible de prévenir des blessures comme ça ? Dans le cas de Loïc, on a l'impression d'une malédiction, avec des rechutes fréquentes. (veryvel)
La prévention existe. Il n'y a qu'à compter - ce que je fais - le nombre de blessures musculaires par an et regarder d'une saison à l'autre si c'est le même nombre ou pas. Nous, on a fortement réduit le nombre de blessures musculaires sur les dernières saisons. Pour cela, on fait énormément de prévention. Elle commence par la diététique : on fait manger les joueurs tous les matins avec nous, avant toutes les séances.

Es-tu à l'origine de cette décision qui a finalement été assez médiatisée ? (José)
Ça s'est décidé de manière collégiale parce qu'on trouvait que c'était cohérent par rapport au fait que des joueurs arrivaient chez nous en n'ayant pas mangé. On a constaté qu'ils arrivaient le ventre vide à la séance, ils prenaient deux barres énergétiques dans un placard, qu'ils nous dérobaient, en plus. Ils avaient un coup d'hypoglycémie pendant la séance. On ne peut pas s'entraîner comme cela donc on a pris la décision de faire manger les joueurs avec nous. Déjà, on contrôle cet apport alimentaire. Du coup, on ne sait pas si c'est ça, mais on a moins de blessés. En plus, on met en place des campagnes de prévention. J'ai des joueurs qui, à l'année, ont un programme de renforcement soit de cheville car ils ont une cheville fragile, soit de renforcement d'ischio-jambiers car on sait que c'est fragile. On fait des mesures en début de saison et en janvier pour vérifier l'équilibrage des pneus (sic) et on vérifie le gonflage toute l'année sur les parties les plus sensibles. On travaille beaucoup, dans tous les sens qui peuvent améliorer la prévention. La diététique en fait partie, le renforcement, la proprioception. Force est de constater que nos chiffres s'améliorent, c'est une évidence. En toute modestie, on a de très bons chiffres par rapport à la littérature internationale. On ne fait pas n'importe quoi, on essaie de connaître un petit peu les références dans les autres clubs et on se situe bien. Après, il est évident qu'il faut individualiser le travail. C'est ce qu'on fait avec des garçons comme Loïc, comme Yoann. Même s'il faut reconnaître qu'on n'est pas tous à égalité devant la nature. Des gars sont absolument robustes, ne se blessent jamais. Laurent Battles, il a 37 ans et est sur le terrain de foot. Il n'a jamais eu de blessure sérieuse. C'est une chance extraordinaire, mais la nature l'a fait comme cela. Il est robuste, ne se blesse pas. D'autres joueurs ont une plus grande fragilité. À nous préparateurs physiques de rapidement identifier ces personnes, en partenariat, bien sûr, avec le troisième homme dont on n'a pas encore parlé qui est le staff médical. Je travaille énormément avec lui, en qui on a une confiance totale avec le coach. Ce trio-là, le médecin, l'entraîneur, le préparateur physique, fait tout dans l'intérêt du joueur et donc, de l'équipe. On est prêt à alléger le travail d'un joueur pendant deux ou trois jours si, à la fin, c'est pour l'avoir au mieux le samedi au service de l'équipe. On est capable de le faire à l'AS Saint-Etienne, les Potonautes peuvent être contents.

À une époque, Fabien Boudarène enterrait tout le monde dans les tests de résistance. Qui est le plus performant de l'effectif actuel dans cet exercice ? (oswaldo)
Ce sont surtout les milieux de terrain relayeurs qui sont les plus gros coureurs. Donc Jérémy Clément, Fabien Lemoine, Christophe Landrin avant eux sont compliqués à prendre en course à pied, comme Blaise Matuidi.

Fabien Lemoine est un joueur au parcours un peu particulier. As-tu individualisé sa préparation par rapport à ses antécédents, notamment la perte de son rein ou, d'un point de vue médical, il est traité comme un autre joueur ? (Aloisio)
Je le considère comme un joueur normal. Quand le joueur a signé chez nous, il a passé une visite médicale et je fais toute confiance au médecin. Je lui ai demandé si je devais faire attention dans mon approche du travail avec ce garçon, si je devais de temps en temps alléger. Et il n'y a aucun problème, au-cun problème.

As-tu déjà travaillé avec un joueur aussi rapide que Aubame ? (oswaldo)
Dans l'effectif, il y en a un qui est très rapide, c'est Bakary Sako. Ce n'est pas le même style de vitesse, mais Bakary est très, très rapide. Et puis j'ai travaillé avec quelqu'un d'aussi rapide, c'est Wayne Rooney...

... Que tu as la chance de le connaître quand il était tout jeune à Everton (José)
Oui. Mais, là aussi, ce n'est pas la même "vitesse" que Pierre Aubameyang.

Ce n'est pas le même genre de gabarit non plus (aloisio)
En effet. Mais Bakary Sako se rapproche de Wayne Rooney dans ce profil de vitesse. Ce ne sont pas des gars hyper rapides sur les premiers appuis, mais, par contre, une fois lancés, ils sont déroutants. Surtout, parce qu'ils sont lourds, ils sont impossibles à bouger. Wayne Rooney était dans ce profil. Aubame, effectivement, est très très rapide mais il est beaucoup plus frêle et donc, dans le contact, peut être un peu plus déséquilibré. À l'inverse, ça lui donne cette possibilité d'être un peu plus agile, un peu plus félin pour esquiver alors que Bakary est un gars qui, une fois qu'il est lancé, on peut venir au contact contre lui, il est indéboulonnable.

J'ai le sentiment que Sako à un compromis puissance/vitesse assez exceptionnel. Est-ce le cas ? (oswaldo)
Des profils comme ça sont très intéressants. À mon avis, ce sont les profils du futur. Avoir des joueurs d'une telle puissance est toujours intéressant. En plus, lourds, quand même, parce qu'il faut pouvoir tenir sur ses jambes. Dès qu'on vient au contact, on ne les renverse pas, quoi.


Sa méforme actuelle résulte-t-elle non pas d'une blessure, mais d'une petite gêne ? Attribues-tu un rendement sportif pas tout à fait au niveau de ce qu'il pourrait faire au fait qu'il n'est pas à son top physiquement actuellement ?
Les dernières fois où il a fait des matchs pleins de 90 minutes, on n'a pas trouvé d'altération de sa performance physique. Sur le volume de sprints, sur le nombre d'accélérations, sur le volume total à haute intensité, sur la distance totale parcourue, ça n'a pas autant rejailli sur ces paramètres-là. C'est plus dans ses choix qu'il se perd. Il faut le suivre aussi car lui aussi a ses points faibles sur son organisme. On y veille avec le staff médical mais, à chaque fois qu'il se présente sur le match, généralement, il est à 100% de ses moyens.


Quelles sont les qualités physiques de Banel Nicolita ? (oswaldo)
Tout à l'heure, je ne l'ai pas cité dans les "gros moteurs", tout simplement parce que, lui, je ne lui ai pas fait faire le même test qu'aux premiers cités. Il est arrivé alors que la saison était bien avancée et je n'ai donc pas eu l'occasion de le tester. Je pense qu'au test de résistance dont parlait le Potonaute précédent, il ne sera pas mal. C'est ce qu'on appelle les "gros moteurs", capables de courir longtemps à une bonne intensité et, qui plus est, il n'est pas embêté quand il faut faire de la haute intensité, ce qui est intéressant car c'est dans ces périodes-là que se fait la différence.


Peux-tu nous expliquer la "haute intensité" ? (Poteau droit)
Tout ce qui se passe en sprint. Nous, on définit un certain seuil de vitesse au-delà duquel on est à haute intensité. Classiquement, c'est 21 km/h et lui n'est vraiment pas mal dans ce registre-là.

On a l'impression, lors des derniers matchs, qu'il a une capacité à réitérer les efforts sans signe de fatigue apparent (Poteau gauche)
Tout à fait. En fait, il a deux choses. Il a le support physique. Moi, le préparateur, je peux confirmer qu'il est très robuste de cet aspect-là. Après, il y a l'aspect mental et c'est majeur. C'est vraiment un combattant. Une fois qu'il est sur le terrain, on peut être tranquille, il va "mourir" sur le terrain. Et puis il faudra le sortir quand il n'en pourra plus, mais ce n'est pas quelqu'un qui va tricher, il ne va pas compter ses efforts. Cette qualité mentale lui permet d'exploiter le gros moteur qu'il a. Du coup, ça donne des prestations qu'on lui a vu faire qui sont magnifiques.


Certains supporters s'interrogeaient de voir que cette recrue, les premiers matchs, ne jouait pas. On s'est demandé si, indépendamment du côté "intégration, changement de culture, de pays", il n'y avait pas aussi tout simplement une considération d'ordre physique. En terme de préparation, il n'a pas rejoint le club en même temps que les autres qui avaient suivi les stages de préparation. N'a-t-il pas fallu un temps supplémentaire pour combler ce retard accumulé, cqui expliquerait qu'il arrive aujourd'hui, en décembre, à son top ? (Aloisio)
J'ai une remarque à faire par rapport à l'arrivée de ces nouveaux joueurs. Je parlerai aussi de Max Gradel. Je trouve admirable qu'on les ait à ce niveau-là maintenant. Je trouve que c'est très rapide. On voudrait toujours que ce soit plus rapide mais il faut bien se rappeler que parfois, il faut une année avant qu'un joueur s'adapte. Nous, ils se sont adaptés en quelques mois.
À quoi attribuer cette adaptation ? Déjà, ce sont des joueurs qui changent de club, qui changent d'entraîneurs. Donc ils n'ont pas les mêmes repères dans le travail, ils n'ont pas les mêmes repères sur des terrains qui ne sont pas tout à fait les mêmes. C'est très important. Comme le préparateur physique n'aime pas les changements de terrain en janvier. Un joueur est habitué à s'entraîner au Portugal sur un terrain sec, il arrive ici à Saint-Etienne, sur un terrain gras, ce n'est pas facile. Il faut digérer ça et digérer la méthode d'entraînement qui n'est pas toujours la même. Il faut comprendre le message du coach. C'est d'ordre tactique et ça n'est pas toujours simple. Le coach ne fait jamais les choses au hasard. Il fait venir un joueur parce qu'il estime qu'il va avoir le profil pour intégrer la conception qu'il a, lui, du jeu. Quelques fois, le joueur est en décalage, il n'arrive pas à comprendre tout de suite. Ça prend du temps.
Au début, quand il est arrivé, Banel était compétitif physiquement. Je n'avais aucun doute sur ses capacités physiques. Il aurait pu tout de suite être mis sur le terrain, il nous aurait fait les mêmes prestations, mais dans la compréhension du message et de la philosophie de jeu du coach, on n'avait pas de certitude. Il fallait qu'il se familiarise davantage avec le jeu et l'attente qu'on avait dans le jeu. Peut-être que de la tribune ou derrière son téléviseur, on voit onze joueurs qui courent de manière désordonnée sur le terrain, mais c'est hyper structuré. Il faut que le joueur s'intègre comme le onzième élément de cette structure pendant 90 minutes. C'est du boulot, il faut rabâcher, répéter, quand on a le ballon, quand on n'a pas le ballon, dans telle zone du terrain, etc.

Quel regard portes-tu sur Kurt Zouma en tant que préparateur physique ? Son secret, c'est le poulet selon Josuha Guilavogui et Aubame. (Barre transversale)
(Rires) Non, son secret, c'est l'hérédité. Kurt peut remercier ses parents. Il a cette chance d'avoir un gabarit hors normes, c'est une force de la nature. Il est déjà grand, je pense qu'il fera bientôt 1m90. Il grandit encore un peu. A moi de veiller à ce qu'il ne prenne pas trop de poids, même s'il va en prendre. Sinon il y a un mauvais ratio qui est le rapport poids/puissance. La puissance il n'a peut-être pas à en prendre beaucoup, par contre du poids il peut en prendre s'il ne fait pas attention. Quand il faut durer pendant un match et répéter les matches, ce ratio là vous embête quand vous êtes vraiment trop lourd. A moi de surveiller qu'il ne prenne pas trop de poids, pas trop de muscles, pas trop de gras. Là-dessus je suis intransigeant. Quant au poulet, il en fait une consommation normale. Sur ce que je l'ai vu manger, j'ai remarqué qu'il fait attention. Kurt a surtout une génétique avantageuse. L'autre élément, c'est qu'il ne manque aucune séance, et ça c'est déterminant. Vous pouvez être hyper doué, si vous n'êtes pas en permanence à vous entraîner et à tirer parti de l'entraînement, vous ne progresserez pas à la même vitesse que le gars qui est en permanence sur le terrain. Il y a une règle d'or : pour progresser, il faut s'entraîner. Moins on est blessé, plus on est robuste, plus on a de chances d'être sur le terrain, et à ce moment là on optimise les capacités qu'on a en soit.

Ce garçon fait l'objet d'une attention particulière, on le préserve des sollicitations médiatiques. fait-il l'objet d'un soin spécifique en terme de préparation physique du fait de son jeune âge ? (Poteau droit)
C'est un joueur auquel on fait très attention car il est très jeune, il n'a que 17 ans. Même si physiquement il est imposant, il faut être très conscient qu'il a encore cette fragilité du jeune. Le gros problème, c'est qu'il joue à un poste où on ne peut pas le faire rentrer et sortir. Quand on est arrière-central, généralement, ce n'est pas pour être remplacé. Quand on est attaquant comme Wayne Rooney au même âge, on peut rentrer vingt minutes ou trente minutes par match. De temps en temps on le faisait commencer et on le sortait au bout d'une heure. On n'a pas la même marge de manoeuvre avec Kurt. Un défenseur central, sauf blessure, a vocation à jouer 90 minutes. C'est dans la répétition des matches que se fait la gestion pour que ce garçon là ne se grille pas. Après, il faut qu'il soit performant tous les matches et qu'il prenne la place aux anciens, lesquels n'ont pas l'intention de la laisser. Kurt a joué quand des anciens ont eu des défections pour blessure ou suspension. Il s'est très bien comporté. Maintenant que les quatre sont opérationnels, c'est au coach d'arbitrer, de voir si Kurt est en mesure de jouer. On a vu la dernière fois que Kurt est passé en CFA, ça lui fait du bien aussi car il ne faut pas aller trop vite, il ne faut pas brûler les étapes. Mais Kurt, de par son âge, mérite une attention particulière.

 Quand aura-t-on la chance de revoir Alonso, Andreu et Perrin disputer un match avec les pros ? Où en sont-ils dans leur progrmme de reprise (Parasar) Je vais surtout parler d'Andreu qui est le plus prêt. Andreu réattaque avec moi ce lundi 12 décembre. Il fera deux semaines avec moi.  La première semaine de janvier il va réattaquer avec le groupe mais sur une forme non contact. Il reprendra l'entraînement normal aux alentours du 10 janvier. Si on lui laisse trois ou quatre semaines pour se préparer, il jouera son premier match début février. Quant aux autres, je ne vais pas m'avancer. Je crois qu'on a annoncé mars ou avril pour Loïc d'une part,  et pour Alé d'autre part. Alé étant celui qui, au départ, réclamait le plus de temps car il avait eu une blessure beaucoup plus sérieuse. Après, il faut voir les différents temps de passage. Alé réagit relativement bien au travail, on est assez optimiste mais il ne faut pas brûler les étapes. C'est comme Kurt, l'enjeu c'est d'en faire un très bon professionnel, c'est pas qu'il performe à 17 ans et n'ai plus rien dans les godasses à 20 ans. Avec nos blessés c'est pareil, s'il faut respecter sept ou huit mois avant qu'ils soient à nouveau opérationnels, on les respectera. Loïc a repris la course cette semaine [ndp2: entretien réalisé le 9 décembre]. Là aussi, on est vraiment très content de la prise en charge de nos blessés. Les trois vont super bien. Mais c'est pas pour autant qu'on va aller trop vite. On peut rassurer les potonautes, ça va vraiment très bien. L'erreur serait de vouloir aller trop vite. On suit des protocoles qui sont au moins de six mois pour chacun des joueurs. On parle de joueurs, Yoann et Loïc, qui ont quand même eu pas mal de soucis de santé. Si on doit perdre quinze jours, on perdra quinze jours.

 Est-ce que tu redoutes les effets de la CAN sur la condition physique des joueurs concernés. As-tu déjà en tête un programme spécifique à appliquer dès leur retour à Sainté ? (Aloisio)
Je n'ai pas spécialement réfléchi au programme, par contre il est clair et certain que la CAN peut avoir des effets sur les organismes car elle est disputée en ambiance chaude voire très chaude, sur des terrains pas toujours excellents. Donc ça peut marquer les organismes, ça peut les "sécher". Si pendant quatre semaines nos joueurs sont exposés à 35°C comme nous on peut l'être en juillet, ça a quand même des effets sur notre corps. Si tout de suite dès leur retour ils enchaînent avec des terrains gras et qu'il fait -2°C ou -3°C, c'est compliqué, la transition est difficile. Sans parler des risques de maladie, parce que des gars peuvent très bien revenir avec une fièvre jaune comme ça a déjà été le cas avec certains joueurs. Généralement, le protocole qu'on fait, c'est de compter au plus près le nombre de matches, le temps de jeu exact. On a une idée semaine par semaine du nombre de séances qui sont faits par les mecs là-bas. On les a au téléphone ou par e-mail. Quand ils arrivent, on fait un premier check avec le médecin. On procède à toute une batterie de tests, on regarde dans quel état ils sont par rapport à ce qu'on connaissait d'eux à leur départ. Bien sûr on les interroge, on leur demande comment ils se ressentent. Après on adapte. S'il faut laisser trois ou quatre jours à un gars pour récupérer, bien sûr on le fera  car on sait que c'est un coût nécessaire pour les avoir dans un meilleur état quelques jours plus tard.

 Est-ce que tu t'intéresse à la préparation physique d'autres sports. Es-ce que tu t'en inspires ? Si oui lesquels et pour quel type d'exercice ? (yanik17)
On a des métiers qui sont très différents parce qu'on a des rythmes de compétition qui sont différents et des qualités nécessaires qui sont différentes selon les sports. On ne s'entraîne pas de la même façon. Pour autant, on entraîne tous des corps humains. Moi je me sens tout à fait capable de me plonger dans le rubgy de haut niveau. Je parle du rugby car c'est un sport collectif. J'aurai plus vite fait la transition que si je dois entraîner du patinage. Par contre, ça exige que je me fonde complètement dans ce qu'est ce sport à haut niveau. Là il va falloir lire tout ce que je peux lire, su les exigences physiologiques, sur le coût des matches, sur le nombre de matches, etc. Une fois qu'on a défini l'exigence de ce sport, les méthodes d'entraînement, celles-là, sont assez généralistes. d'un e manière générale, pour entraîner la vitesse, les meilleurs sont les sprinters. Pour entraîner l'endurance, les meilleurs sont les spécialistes de l'athlétisme. Pour entraîner la force, les meilleurs sont les haltérophiles. On est tous allé piocher dans ces méthodes-là. Après on a adapté ça à nos différents sports. On a tous une formation assez poussée quand même dans ces sports-là.
 Moi j'ai entraîné dans l'athlétisme au niveau mondial. J'ai eu la chance de côtoyer des spécialistes du 3000 mètres, du 1500 mètres, des médaillés olympiques. Cela me fait une expérience relativement solide. J'ai eu la chance d'entraîner un champion du monde de triathlon pendant sept ou huit saisons. Je pense vraiment que c'est majeur car ça élargit un petit peu le panel de compétences dont on a besoin, la connaissance du corps humain. Les triathlètes arrivent à s'entraîner au moins 30 heures et jusqu'à 50 heures par semaine ! Quand on a affaire à de tels athlètes, on s'apercoit de ce qu'est capable de faire le corps humain. Nous, nos footballeurs s'entraînent beaucoup moins car les impacts dûs à ce sport les cassent. Ils ne se cassent pas par la fatigue physique mais par les impacts, les changements de direction. Tac !  ça fait casser le muscle. Quand sur ces changements vous prenez un coup, ça amplifie les douleurs et le temps de récupération. Je pense vraiment qu'on s'enrichit nous les préparateurs physiques de voir ce qui se passe dans d'autres disciplines. J'ai parlé du sprint car je pense qu'on a affaire à des sprinters sur le terrain. Il faut connaître l'endurance, en course à pied c'est encore mieux car le vélo est une autre forme d'endurance, ce n'est pas tout à fait les mêmes techniques. Il faut également connaître la musculation, car c'est une activité explosive certes mais de force. Nos formations sont relativement bien faites car on balaye ces trois domaines d'activité.

 Quelle place accordes-tu à la muscu ? Tous les joueurs doivent en faire ? (José)
La muscu, j'en fais faire le lundi, le mardi et le mercredi. J'alterne entre le bas et le haut. Le bas est d'une importance majeure, j'en fais surtout faire aux jeunes joueurs en période de développement. Je n'impose pas ce travail aux joueurs plus âgés, sauf si c'est dans leurs habitudes.  Jérémy Clément a 27 ans, il n'a pas trop eu l'habitude de faire de la musculation du bas, ce n'est pas moi qui vais lui dire "écoute ce serait bien que t'en fasses pour être encore meilleur." J'estime qu'à son poste ce n'est pas majeur. Comme c'est un profil endurant, ça ne va pas bien se marier. Par contre, Lynel Kitambala, c'est un explosif, il n'avait pas une très grosse habitude de la musculation, il en faisait un petit peu. Je pense qu'il va être plus efficace à en faire davantage, c'est un sprinter. On a pas mal de joueurs qui sont arrivés et n'avaient pas cette habitude. Fabien Lemoine, Jérémy Clément, Lynel Kitambala, Jean-Pascal Mignot. Progressivement ils prennent le pas, ils voient les autres faire, ils voient les corps qui changent...  Il se mettent progressivement dans le moule d'en faire eux aussi. La musculation c'est important. La maîtrise technique est de plus en plus entraînée, il y a des contacts de partout car le ballon reste sur le terrain. Dans les contacts, il faut être capable de résister, et pour ça, il faut être costaud. 

Quid du dopage dann le foot ? Que penses-tu de la suspicion de "potion magique" chez les sportifs espagnols ? N'aurait-elle pas la même consistance que celle qu'on a suspectée du côté du Rhône ? (le druide)
Il ne faut pas être naïf, je pense que le dopage dans le football peut exister, c'est une certitude. Je pense quand même qu'en France c'est compliqué. On est soumis à de tels contrôles que celui qui s'amuse à se doper prend vraiment des risques. Nous on est vraiment suivi de manière étroite. En début de saison, on fait un premier examen. On refait cet examen en janvier. S'il y a des changements par rapport à l'année précédente, c'est douteux. On se m'amuse pas à ça. Après les matches, sans être prévenus, les joueurs peuvent se faire contrôler. Toutes les semaines ont est tenu de dire à quelles heures et à quels jours on s'entraîne car on peut avoir des contrôles inopinés à l'entraînement. C'est arrivé deux fois la saison dernière. Un contrôleur arrive, il tire au sort les joueurs. Tout ça est bien structuré. La France, franchement, c'est le pays qui a poussé ça à l'extrême. Je peux imagnier que des joueurs à titre individuel prennent ce risque là, mais de manière institutionnelle et collective, ça me paraît compliqué. Qui nous dit que demain après Caen il n'y aura pas un contrôle ?

 Les dopés peuvent prendre des substances nouvelles qui ne sont pas détectées lors des contrôles... (José)
Bien sûr qu'il y a des possibilités mais c'est hyper coûteux. On n'est certes pas dans un milieu dépourvu de potentiel financier, mais bon... Je crois que dans les clubs, le tri est fait pour ne plus avoir affaire qu'à des athlètes de très haut niveau. Ils sont d'une part hyper forts dans les aspects techniques et tactiques, mais également physiquement. Je pense à Blaise Matuidi. Certes il s'est blessé le pauvre, mais ce n'est pas lui faire injure que de dire que physiquement, c'est une bête. Lui il est capable d'enchaîner les matches à très haute intensité. Il fait partie de ces joueurs qui ont un corps capable de supporter sans problème 50 matches par saison.  Nous on a des gars qui sont capable de n'en faire que 35, parfois encore moins, 25. Il ne sont pas à égalité.