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Yohan MOLLO fait son autoportrait sur le site de l'AS Nancy 
Source :  Site officiel de l'ASNL

Jeudi 3 janvier 2013

Cet article du site de l'ASNL doit sûrement dater de plusieurs mois vu les propos pleins de louanges vis à vis de Jean Fernandez. 

Tout au long de l’entretien, le mot plaisir est revenu plusieurs fois sur les lèvres de Yohan Mollo. Car, pour le gamin qui a grandi à Marseille, le football reste avant tout un plaisir.

Est-ce que le ballon est une histoire de famille chez les Mollo ?

C’est en effet mon père qui m’a transmis la passion. Sans lui, je n’aurai jamais joué au foot. Avant de taper dans un ballon, j’ai d’ailleurs fait du basket, du tennis, du judo,… Jusqu’au jour où j’ai regardé mon premier match à la télévision. C’était l’OM et j’ai dit à mon père que je voulais jouer là. Il m’a inscrit et ma passion pour le foot m’est venue dès le premier entraînement. J’avais 7 ans et mon idole s’appelait Reynald Pedros car j’avais les cheveux longs comme lui. D’ailleurs, je ne voulais pas me les faire couper à cause de lui (rires).

 Est-ce que tu as toujours été à l’aise avec le ballon ?

La technique, c’est aussi grâce à mon père. C’était mon deuxième entraîneur. Chaque jour après l’école ou même après les matchs, on était en bas de l’immeuble dans le quartier. Sans relâche, il me faisait travailler les passes, les jongles, les dribbles, les frappes.

 C’est aussi ton père qui t’a appris les passements de jambes ?

Non, c’est YouTube (sourires). Je suis toujours à la recherche de gestes nouveaux. Pour les passements de jambes, je me suis inspiré de plein de joueurs dont le Brésilien Ronaldo qui est certainement celui qui les réussit le mieux. Après avoir découvert un geste, je le travaille et le peaufine. Au début cela va doucement, puis un peu plus vite et enfin cela devient un vrai enchaînement. Mais tout cela prend beaucoup de temps. Aujourd’hui, je pense que je le maîtrise, mais que je peux encore faire mieux.

Certains peuvent paraître superflus…

C’est mon jeu. J’aime toucher la balle. Je ne calcule jamais et joue à l’instinct de façon naturelle donc il est certain que certains gestes doivent être superflus. On ne s’en rend pas toujours compte, mais parfois un petit détail peut créer le décalage. Ce que je cherche avec une feinte de corps ou de regard, c’est de créer un espace de passe et donc une zone dangereuse. J’essaye d’entraîner le défenseur vers un côté pour m’ouvrir l’autre. De toute façon, peu importe la manière, mon objectif est de passer mon défenseur.

 Tu t’es rapidement rendu compte que tu étais un cran au-dessus de tes copains ?

Pas du tout. Mon père croyait en moi, mais j’ai surtout avancé grâce à la passion, jamais l’ambition. C’est encore le cas aujourd’hui. Quand tu es passionné et que tu as envie de progresser, tout vient naturellement. Quand un professeur me demandait ce que je voulais faire, je répondais footballeur professionnel parce que j’étais jeune et insouciant. Mais à aucun moment, je n’ai eu la certitude de réussir. Je voulais juste avancer, donner le meilleur de moi-même pour ne pas avoir de regrets.

La vie de footballeur qui te faisait rêver est conforme à la réalité ?

Il y a bien sûr des aspects négatifs, mais ils sont vite effacés par le plaisir que l’on prend sur le terrain. Nous avons une chance incroyable d’exercer ce métier et de vivre des moments extraordinaires. Je m’en rends compte chaque jour. C’est un vrai bonheur pour un fana de foot comme moi. Je le suis même un peu trop, car ma vie se résume au ballon rond. Cela me rend heureux, épanoui.

 Est-ce que tu regrettes parfois d’avoir perdu la candeur des matchs de gamins ?

Je n’ai jamais perdu mon âme d’enfant. Petit, j’ai toujours été un mauvais perdant, toujours pleuré à la fin des matchs, toujours rouspété. Je suis le même aujourd’hui sauf que je ne pleure plus, mais intériorise davantage (sourire). Je ne veux jamais perdre. Quant au plaisir, rien n’a changé puisque j’essaye toujours de surpasser mon adversaire. J’aime les duels à un contre un parce qu’il y a une relation directe avec le joueur en face. C’est une question d’égo, cela permet de voir lequel est le plus fort.

 Tu as besoin d’être aimé pour être performant ?

Je veux juste sentir que le coach croit en moi et me donne ensuite l’opportunité de faire mes preuves. Je demande juste à être traité comme les autres ! S’il y a un joueur meilleur que moi, je lui laisserai mon poste avec plaisir.

 On sent tout de même que tu n’es pas insensible à l’affection que te portent les supporters ?

Je les respecte, car je sais ce qu’ils ressentent. Quand j’étais gamin, j’étais moi-même supporter de l’OM et me souviens très bien de mon premier match au Vélodrome. Marseille avait battu Montpellier (5-4) et j’avais pris beaucoup de plaisir. J’étais même émerveillé de voir vingt-deux acteurs qui procurent autant de joie et d’adrénaline. C’est pourquoi je dois donner le meilleur de moi-même et partager les bons moments avec eux. Beaucoup n’ont pas ma chance et je suis prêt à leur consacrer beaucoup de temps. C’est mon rôle et je le prends très à cœur.

À la fin de ton prêt l’été dernier, tu étais déterminé à prolonger l’aventure à Nancy ?

Il y avait d’autres offres, mais je ne voyais pas l’intérêt de partir. Pour poursuivre ma progression et franchir un cap, l’ASNL était la meilleure solution. Ici, j’ai trouvé les hommes qu’il me fallait, que cela soit Jean Fernandez, le staff technique, le président ou le directeur sportif. Ils m’ont toujours mis dans les meilleures conditions. Je dois leur rendre la pareille en étant le meilleur possible.

 La présence de Jean Fernandez a donc été déterminante ?

Il est une sorte de guide pour moi. Dans chacune de ses paroles, on sent du vécu, que rien n’est dû au hasard, que tout va vers un sens précis. Même si je peux m’énerver de temps en temps ou intérioriser ma colère, je sais qu’il aura toujours raison. Je suis jeune et apprendre à ses côtés est un privilège. Avec lui, je retrouve aussi un peu mon père qui m’obligeait à me dépasser dans les moments difficiles. J’aime cela et ne peux ainsi aller que de l’avant. Je souhaite vraiment à tous les joueurs de travailler un jour sous ses ordres.

Un air de famille

« Yohan était doué. Au travers de ses contrôles, de ses déviations et de sa vision du jeu, je sentais qu’il avait quelque chose », annonce Albert, le papa de la famille Mollo. Ancien joueur de division d’honneur à l’OM puis à la Ciotat, ce défenseur latéral a même disputé deux rencontres de D2 sous les couleurs du club phocéen. Il a ensuite coaché l’US Michelis et l’US Saint-Marcel dans le 11ème arrondissement de Marseille. Autant dire que le monsieur sait de quoi il parle. « Yohan a toujours énormément travaillé pour être performant. Il adore cela et je le rendais même un peu fou quand je l’entraînais dans le quartier. Nous ne savions pas s’il deviendrait un jour professionnel, mais nous avons tout fait pour cela. »