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Le
mystérieux François Clerc |
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Vendredi 20 juillet 2012 |
François Clerc a donc signé, cet été, à Saint-Étienne. Drôle d'ironie pour un joueur qui a connu ses plus belles heures et la liquette bleue en portant le maillot lyonnais. Après un procès, une grave blessure, un passage à Nice et l'oubli, la question se pose : mais qu'est donc devenu François Clerc ?
On a en tête l'image d'un joueur, pas forcément brillant,
mais qui a su se faire sa place, au plus haut niveau, sans faire de bruit et
l'air de rien. En l'espace de deux mois, en 2006, François Clerc passe du
statut de soldat lambda de Ligue 1 à celui d'international. Après un prêt
très moyen et sans histoire à Toulouse, où il ne joue que très peu, il
n'est qu'une doublure comme une autre au sein de l'effectif all stars
de l'OL. Mais une cascade de blessures (Caçapa, Monsoreau, Berthod et Réveillère)
et le départ de Lamine Diatta à la CAN lui offrent un peu de temps de jeu,
et le natif de Bourg-en-Bresse se révèle alors en équipe première.
Pion du très grand Lyon
Titulaire en huitième de finale de Champions League contre Eindhoven, il détonne,
étonne et grappille une place de titulaire, celle-ci étant libre. « En début
de saison, j'étais loin de croire que j'allais jouer en Ligue des champions.
Je revenais d'un prêt à Toulouse qui ne s'était pas bien passé puisque
l'entraîneur me faisait très peu confiance. Même si j'étais revenu de là-bas
avec un mental renforcé par cette mauvaise expérience, je me doutais bien
que j'étais surtout destiné à évoluer avec la réserve »,
raconte-t-il alors. Raymond Domenech, toujours à l'affût d'un contre pied médiatique,
lui offre dans la foulée sa première sélection début mars contre la
Slovaquie, alors que le joueur n'a que 14 matchs de Ligue 1 dans les baskets.
Sur le pré, quel joueur est François Clerc ? La ressemblance avec Anthony Réveillère,
son concurrent direct, est frappante. Il est ce fameux « joueur appliqué »,
« solide », honnête défenseur et attaquant, bon partout, excellent nulle
part. Dans le très grand Lyon, il s'incruste dans la rotation au poste d'arrière
droit et profite de l'orgie collective permanente pour se mettre bien et se
montrer.
Le hic, durant cette période douce, c'est que François Clerc s'engage en
faveur de Marseille. L'euphorie de l'ascension sans doute, la peur de n'être
qu'un intérimaire à Lyon aussi. Avant de se retirer, désireux de continuer
son aventure chez le Lyon tout puissant. Et de doubler son salaire. L'histoire
se poursuit devant la Cour d'Appel d'Aix en Provence. Après une longue procédure,
elle reconnaît, fin juillet 2010, la validité de l’engagement pris par le
joueur. François Clerc avait alors donné son accord à l'OM en vertu du règlement
de la FIFA, autorisant les joueurs, à six mois de la fin de leur contrat, à
s'engager avec un autre club. Il est condamné à dédommager le préjudice de
l’OM et doit payer la somme de 130 000 € de dommages et intérêts.
Homme blessé, joueur sans club
En 2008, il participe à l'Euro en Mitteleuropa. Doublure de Willy Sagnol, il
joue contre l'Italie. Une titularisation en grande compétition qui fait
figure de point culminant de sa carrière. Dans la foulée, lors de la première
journée de la saison 2008-2009, il se blesse gravement contre Toulouse, tout
seul, sur un contrôle, tranquille. S'ensuit une longue et lente descente vers
l'oubli. Opéré des ligaments croisés du genou gauche, puis du ménisque
sous arthroscopie du genou droit un an plus tard, l'homme cumule les
blessures, joue très peu et touche le fond. 19 matchs en deux saisons, une
misère. Libre de tout contrat à l'été 2010 à la fin de son bail avec
l'Olympique lyonnais, sans club, François Clerc s'entraîne avec l'OGC Nice
et attend une opportunité.
À 27 ans, quatre ans après sa première sélection. Glauque. Il évoque « des
périodes difficiles avec parfois de la haine ». Mais annonce : « Je
ne vais pas lâcher maintenant après m'être tant accroché pour revenir. Le
marché est ce qu'il est, les clubs veulent dégraisser les effectifs et alléger
les masses salariales. J'ai 27 ans, je veux rejouer au foot. » Éric Roy
flaire la bonne pioche pour enrichir son groupe, le board de l'OGC Nice y voit
l'occasion de remettre sur pied un international gratuit et de profiter d'une
plus-value à la revente. À Nice, où il signe donc, il devient un cadre par
défaut d'une équipe de bas de tableau, l'ex-international sur le retour qui
s'arrache sans briller dans une équipe qui joue sa vie tous les week-ends. Un
joueur qui fait le boulot, mais pas tellement plus. Très loin de sa stature
lyonnaise donc. Malgré deux saisons complètes (71 matches, 6 buts), l'équipe
de France désormais très loin, il est définitivement rentré dans le rang.
Concurrencer Loïc Perrin ?
Censé prolonger son aventure niçoise avant l'arrivée de Claude Puel, il n'a
finalement pas souhaité continuer. La source de ce revirement est peut-être
à trouver dans des tensions entre les deux hommes lorsqu'ils cohabitaient à
l'OL. François Clerc déclarait d'ailleurs ces propos, en novembre 2011 dans L’Équipe
: « J’en veux à Claude Puel, car en mars et décembre 2009, j’ai
repris la compétition alors que je n’étais pas prêt. Puel, au niveau de
la psychologie, il y a mieux. » Avant d'ajouter : « Ce qui inquiétant
depuis deux saisons, c’est le niveau de jeu. Combien de très bons matches
Lyon a-t-il réussi en ayant la maîtrise, en étant vraiment au-dessus ? Pas
tant que ça. Vu les joueurs, logiquement, la qualité de jeu devrait être
largement supérieure. »
Son nouveau club, ironie du sort, se trouve être Saint-Étienne, à l'affut,
qui lui a proposé un contrat de trois ans. Il offrira alors une alternative
au poste d'arrière droit au polyvalent et souvent blessé Loïc Perrin.
Concurrencer Loïc Perrin, un drôle de défi. Peut-être davantage révélateur
du niveau réel du joueur. Un défi qui lui ressemble finalement : un club
historique à la relance qui cherche à grandir avec un ex-international à la
recherche de ses sensations passées, le mariage paraît cohérent. Latéral
euphorique à Lyon, latéral besogneux à Nice, il retrouvera alors sa véritable
histoire. Celle d'un latéral de Ligue 1.