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la découverte d'Allan SAINT-MAXIMIN |
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Dimanche 21 juillet 2013 |
Ses parents, le recruteur à l'origine de sa venue à l'ASSE et son premier coach à Ris Orangis nous présentent Allan Saint-Maximin.
Les proches :
Nadège (NSM) et Alex Saint Maximin (P),
parents d’Allan.
Dominique Fernandez (DF), ancien recruteur de l’ASSE
jusqu’en juin 2011.
Recruteur d’Allan, a également recruté avec Ludovic Paradinas :
Ben Karamoko, Axel Kacou, Francisco
Makiese, Kevin Lebon (génération 95), Jonathan
Bamba et Nathan Dekoké (génération 96))
Didier Demonchy (DD), premier coach d’Allan à Ris
Orangis.
L'interview croisée :
Quel a été le parcours de footballeur d’Allan avant d’intégrer
l’ASSE ? (évolution en termes de club (durée), postes…) ?
P : Allan a débuté le football à l’âge de 5 ans à Verrières le
buisson, il accompagnait son grand frère Kurtys à l’entraînement et le
coach a été séduit par son toucher de ballon et sa vivacité, il a joué
avec eux six mois. Ensuite de 6 ans à 10 ans il était licencié à l’USRO
(Ris Orangis) où il a côtoyé deux formidables éducateurs en débutant
Didier Demonchy (DD) et Jean-Louis Lessard. Ils savaient tirer de chaque
joueur une compétence particulière pour la mettre au profit du collectif.
Ris Orangis avait à l’époque une équipe « de feu », Allan était l’un
de ses attaquants, étant ambidextre, il pouvait déjà déstabiliser un défenseur. De
10 à 14 ans, il a joué à l’ACBB (Boulogne Billancourt), toujours au poste
d’attaquant. Là-bas il a progressé tant sur le plan tactique, technique
que physique, avec Guillaume Sabatier, Luis, Gaël Diarra et Serge Ghanoré.
Grâce à eux, il est devenu polyvalent et peut désormais jouer en 7, 9, 9 ½
,10 et 11. En septembre 2009, il a réussi les tests pour rentrer à
l’académie de Bernard Diomède football à Issy les Moulineaux à l’âge
de 12 ans. Puis en août 2010, il a intégré l’INF de Clairefontaine,
il y est resté six mois et il est entré en juillet 2011, au centre de
formation de l’ASSE. Depuis son entrée au centre de formation, il a évolué
au poste d’ailier gauche en U15 Elite, a évolué à tous les postes
offensifs en U17 Nationaux et comme ailier droit ou gauche en U19 Nationaux.
Quand vous êtes-vous aperçus qu’Allan n’était pas un
joueur/enfant comme les autres ?
P : Dès qu’il a commencé à marcher, il était très en avance sur son âge
: langage, motricité.
DD : Dès les premiers entraînements, sa manière d’anticiper sur le
ballon, sa vision de jeu. C’est un enfant avec qui j’étais très exigeant
car il avait beaucoup de capacités au départ et lui-même s’imposait
beaucoup de rigueur, il aimait faire le geste parfait et appliqué. Allan a
toujours été très compétiteur, il se lançait souvent des nouveaux défis
avec ses équipiers : dribbles, gestes techniques, tirs au but… c’est ce
qui lui donnait toujours de la motivation. Il fonctionnait au challenge, il était
rapide, vivace, intelligent déjà à son jeune âge, avec un caractère bien
trempé. Pour anecdote quand il disait quelque chose qui cassait les pieds à
sa maman il répondait toujours : « Mais, Maman… ». Il me faisait rire, le
petit ! La deuxième année de débutant nous l’avons surclassé car il
s’ennuyait dans les séances, il n’avait plus rien à y apprendre, il
fallait que cela devienne un peu plus difficile. Je ne suis pas étonné
de la signature anticipée d’un contrat professionnel car Allan a toujours
joué avec les jeunes nés en 1995 ou 1996 du fait de son avance.
DF : Lorsque je l’ai vu jouer la première fois au tournoi U13 Elite de
Meudon, il avait 10 ans et évoluait avec les U13 élite de Ris Orangis. Je
n’avais encore jamais vu un joueur de ce type là en 20 ans de carrière. Je
travaillais à ce moment-là pour le HAC depuis 2006 et mon retour d’Asie. Un
petit bonhomme habillé en footballeur mais une impressionnante facilité de
jouer toujours vers l’avant, tout en percussion, vitesse, dribble et prise
de risque il ne s’arrêtait jamais de courir et en plus il respirait la joie
de vivre et l’envie de gagner.
Etait-ce un rêve pour Allan lorsqu’il a débuté le football de
devenir professionnel ou est-ce que c’en est devenu un plus tard ?
NSM : Allan m’a dit un jour quand il avait sept ans « Maman, un jour, je
serai footballeur professionnel ». Il avait pris un air sérieux, je lui ai
ri au nez et je lui ai rétorqué « Travaille à l’école pour avoir un
beau métier, mon fils ».
DD : Dès qu’il a commencé à jouer avec nous, il s’est affirmé, malgré
qu’il possède des gestes innés, il a toujours travaillé plus que les
autres. Combien de fois je l’ai retrouvé avant et après l’entraînement
à parfaire des tirs : pénaltys, coups-francs, corners ? Je ne pourrai pas
les compter. Il nous a dit un jour à Jean-Louis et à moi « Un jour, je
serai footballeur professionnel. » Et on lui a répondu « C’est avec le
travail qu’on peut y arriver ».
Comment Allan a-t-il été repéré (âge, circonstances…) et
dans quel domaine se démarquait-il des autres ?
DF : J’ai répondu sur le chapitre précédent. J’ai rapidement su qui était
le papa du petit phénomène que je voyais sur le terrain, un monsieur qui
jouait en même temps que son fils, il tapait du pied sur la main courante
quand son fils tirait, avec 20 ans de recrutement (HAC, RC Lens, ASSE) pas
difficile de deviner. J’en ai parlé à la cellule de recrutement et il
a été supervisé une autre fois par mon collègue sur la région parisienne.
Allan est venu en stage 3 jours à ses 11 ans et à ses 13 ans je crois.
DD : A cause de ses performances, il était connu dans la région Ile de
France, il devait avoir huit ans. Il se démarquait des autres dans sa manière
d’exécuter les gestes, il avait très peu de « déchets », il était
attentionné, précis alors qu’il n’avait que six ans quand il est arrivé
au club. Il avait quelques points faibles sur lesquels nous l’avons fait
travailler, son jeu collectif : il aimait le ballon et on lui imposait trois
touches de balle pendant les matchs et sur l’utilisation de ses deux pieds.
Depuis il est ambidextre.
Comment s’est passé le choix du club professionnel et qui a
choisi l’ASSE ?
P : Dominique Fernandez nous a toujours dit qu’Allan avait des aptitudes
physiques « hors normes », mais qu’il faudrait choisir un bon club pour
continuer à le faire progresser et surtout en faire un homme de valeur
demain. Il nous connaissait bien et il savait ce qui serait bien pour notre
fils. Nous éduquons et nous accompagnons chacun de nos enfants dans leur vie
et dans leur choix et en leur inculquant des valeurs (respect, tolérance,
solidarité, coopération, estime et dépassement de soi et travail). Nous
pensons que Saint-Etienne partage ces valeurs, et c’est la raison pour
laquelle le choix s’est porté sur ce club. En arrivant au centre la première
fois, Allan nous a dit « Je suis comme à la maison, je ne sais pas comment
vous l’expliquez je me sens chez moi ici ». Il a choisi son club de cœur,
il l’aime et nous avons donné notre confiance à l’ASSE pour nous aider
à faire grandir notre fils à travers sa passion.
DF : Travaillant pour l’ASSE j’ai senti qu’Allan serait bien dans le
club qui m’a accueilli et j’ai transmis mes impressions aux parents qui me
suivaient dans mes explications. C’est un bon choix bien que mon travail et
mon potentiel aient été remis en question plus tard (pour je ne sais
quelles raisons obscures et de manière très discourtoise.)
On sait qu’Allan était très convoité avant de signer un Accord
de Non Sollicitation avec l’ASSE, quelles ont été vos réactions et celle
d’Allan par rapport à cela ?
P : Aucune réaction, dès lors qu’Allan avait fait son choix de cœur, nous
ses parents nous l’avons suivi. Nous sommes des gens de parole et même des
propositions alléchantes de clubs étrangers ou français ne nous ont pas
fait déroger à son choix.
DF : Je savais qu’ Allan commençait à être vu mais Nadège, Alex et Allan
avaient donné leur parole et je leur ai fait confiance. Bien qu’ayant pris
connaissance de certaines propositions, je leur ai dit que moi à leur place
je réfléchirais encore un peu. Je pense que cette honnêteté vis-à-vis
d’eux a été bénéfique pour Allan et l’ASSE.
Comment voyez-vous son évolution depuis son intégration à 14 ans
au sein du centre de formation ?
En termes de maturité ?
P : Le fait d’être parti à 13 ans de la maison, il a dû grandir plus vite
que les autres gamins de son âge. Nous avons mis un enfant à l’INF de
Clairefontaine, maintenant après son intégration à l’ASSE nous avons face
à nous un jeune homme avec une maturité étonnante.
Nous ne pouvons pas parler de football avec vous, nous laissons cela aux
professionnels, seuls eux peuvent juger l’évolution footballistique de
notre fils.
En termes d’évolution dans le jeu ?
DF : D’abord il faut savoir qu’Allan est rentré à 14 ans au centre de
formation, grâce à l’ASSE qui lui a permis d’intégrer le club avec un
an d’avance. Il est clair que le bout de chou a grandi, pris des
muscles, de l’expérience. Ce qu’il faisait avant il continue de le faire
mais en beaucoup plus vite, son adaptation ne me surprend pas. Il conserve
pour l’instant le temps d’avance qu’il avait sur les autres. N’oublions
surtout pas qu’il n’a que 16 ans.
Il a eu l’opportunité d’être
appelé sous le maillot de l’équipe de France, comment a-t-il vécu ses
premier pas internationaux ?
P : Il a été très fier, jouer pour la patrie, quel honneur ! Sur le plan
international il a pu représenter la formation stéphanoise.
Depuis la signature de son premier contrat professionnel avec l’ASSE,
quels conseils lui avez-vous donné pour qu'il s'intègre au mieux dans ce
nouveau monde ?
P : Nous lui avons dit : «de ne jamais oublier d’où il vient et qui il
est, qu’il a atteint partiellement son objectif et que maintenant le plus
dur commence. Nous croyons en lui et que sa famille sera toujours là pour
lui. Et bien entendu nous lui avons ressassé les valeurs fondamentales :
humilité, respect, solidarité et travail… ».
DF : « Ton but doit être de jouer, jouer et jouer en pro, le contrat n’est
qu’une étape. De garder ton humilité et ta fraîcheur, ton TALENT fera le
reste avec le TRAVAIL. »
Quels sont les objectifs qu’Allan s’est fixé pour cette saison
?
P : Emmagasiner un maximum d’expériences au contact de professionnels tels
que Perrin, Guilavogui et Brandao, de progresser et de jouer.
DF : Je m’immisce, dans un grand coin de la tête, il doit vouloir mettre un
maximum de BUTS.
On sait que la plupart des joueurs du centre de formation
connaissent Poteaux Carrés, nous avons conscience que nous attendons beaucoup
d’eux car ils représentent à la fois le futur et l’identité du club. Quels
messages de parents/formateur souhaiteriez-vous apporter aux potonautes ?
P : Nous saluons tous les potonautes pour l’amour qu’ils ont pour le club
avec un grand A, nous avons l’impression de faire partie d’une famille.
Soyez aussi plus cléments avec nos p’tits loups qui n’ont que seize ou
dix-sept ans.
DF : Je salue les potonautes pour l’amour de leur Club de cœur et je leur
demanderai d’avoir de l’indulgence pour les jeunes joueurs et d’aller le
plus souvent possible les voir jouer et ne pas attendre d’eux une copie
conforme des pros. Déformation de la télé quand tu nous tiens !!!! J’étais
à Glasgow en ce jour mémorable et j’ai pleuré à la fin.
Un petit mot pour terminer en beauté cette interview avec les
remerciements de toute l’équipe P² ?
P : Nous avons apprécié d’avoir vos informations tout au long de ces deux
ans car quand on vit loin de notre enfant, c’est très difficile. Allan ne
nous parle pas football, nous parlons de pleins d’autres sujets et cela nous
convient, grâce à vous nous le suivions de loin. Nous vous remercions
pour votre objectivité et pour votre sérieux. Un grand merci à l’ASSE,
à Ludovic Paradinas et à Dominique Fernandez pour son accompagnement et ses
conseils depuis 2007, à Didier, Jean-Louis (USRO) ; Guillaume Sabatier, Luis,
Gaël Diarra et Serge Ghanoré (ACBB). Nous tenons aussi à remercier
tous ceux qui œuvrent dans l’ombre pour la réussite du petit. MERCI !
DD : Je suis très fier d’Allan et encore plus car il a choisi sans le
savoir le club que je supporte depuis de nombreuses années. Allez les verts !
Petit message pour les parents d’Allan : Je
regrette le temps où nous avions des parents comme vous qui nous
accompagnaient tout au long de l’année auprès de tous les enfants et pas
seulement le vôtre. Vous organisiez avec Mme Nhia nou, la maman de Bruce nos
moindres matchs ou tournois à l’extérieur, vous vous occupiez du
pique-nique pour tout le monde.
DF : Continuez à faire de la résistance, pour le CLUB qui est à vous autant
qu’à d’autres qui veulent se l’approprier. Merci et à bientôt
sur les terrains.
Remerciements à Nadège, Alex, Cassandra, Kurtys (sœur et frère) et Allan
pour leur loyauté et les efforts fournis jusqu’à présent.
Entretien réalisé par Sylvain92