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40 ans après la finale de Glasgow, festivités et anecdotes.

Source :  Site Poteaux Carrés

Jeudi 28 avril  2016

Le 12 mai prochain, cela fera 40 ans que la légende des poteaux carrés est née. Le club et son équipementier, Le Coq Sportif, célébreront cet anniversaire de la mythique finale de 1976 et cette fin de saison lors d'une soirée en forme de remerciement pour les supporters qui ont parcouru l'Europe entière encore cette saison.

C’est sur la place Jean-Jaurès que se déroulera cette fête gratuite et ouverte à tous à partir de 18h jusqu'à minuit. Cette soirée sera présentée par Michel Drucker, Hervé Mathoux et Yannick Noah avec les Verts de 1976.

Ce sera également l’occasion de découvrir en exclusivité les nouvelles tenues de la saison 2016-2017, dont le maillot domicile.

La soirée sera terminera par un concert d'un groupe local, Doorsfall puis avec le DJ français The Avener.

Les festivités se poursuivront le samedi 14 mai au stade Geoffroy-Guichard avec un hommage bien mérité aux finalistes de Glasgow juste avant le coup d’envoi du dernier match de la saison face à Lille. Espérons que nos anciens Verts portent bonheur aux nouveaux avec une belle qualification européenne !

Dans Nos années en vert, bouquin de Jean-Michel Larqué paru le 13 avril aux éditions de l'Artilleur, l'ancien meneur de jeu stéphanois évoque ses anciens coéquipiers.

Alain Merchadier réitère son attachement à l'ASSE

Né à Toulouse et formé au TFC, Alain Merchadier reste avant tout un joueur de l'épopée.

 "Mais pourquoi les gens se souviennent-ils à peine du vainqueur de la Ligue des champions en 1993 alors qu'il savent quel club français fut finaliste de la compétition en 1976 ? Les décennies passant, ça devrait s'arrêter, mais le phénomène continue. Le public stéphanois de l'époque a transmis cet héritage aux jeunes générations. Et la réussite du Musée des Verts est vraiment très significative de la vivacité de ce souvenir. Je vis à Toulouse. En qualité d'ancien international français, je suis récemment intervenu au Capitole pour évoquer la tenue de matches de l'Euro au Stadium. Des gens sont venus me trouver pour me parler... de Saint-Etienne ! Ma fille habite à Singapour et il y a peu, le commerçant a réagi en voyant le nom de Merchadier, il lui a demandé si elle était de la famille du joueur de Saint-Etienne. Ces petits évènements émaillent ma vie quotidienne, ça fait toujours plaisir !

 Je n'ai jamais rencontré de supporters aussi fervents qu'à Saint-Etienne. Notre réussite est indissociable de l'apport et du soutien de ces gens-là. Ils ont vu que même si nous perdions, nous nous battions comme dans les combats de la vie quotidienne que menaient ces hommes et ces femmes. Une union profonde s'est formée entre nous. Le football professionnel n'était pas à des années-lumière des péoccupations de la population. J'éprouve toujours le sentiment particulier de revenir à la maison quand je vais à Geoffroy-Guichard, sans nostalgie. Si je me sens stéphanois et que le public me considère comme un des siens, moi le Toulousain, c'est qu'il m'a adopté quand je jouais à l'ASSE. Quand le club est descendu en D2 en 1996 et en 2001, j'ai pleuré comme une madeleine. Mon passage au club, de 1969 à 1978, a marqué ma vie et cette ville elle-même m'a marqué à jamais."

Gérard Farison tacle la Direction

Ancien latéral gauche de l'épopée des Verts, Gérard Farison glisse un petit tacle à la direction de l'ASSE dans Nos années en vert, bouquin de Jean-Michel Larqué paru le 13 avril aux éditions de l'Artilleur.

 "Le club ne fait pas grand cas des anciens. Depuis quatre décennies, nous n'avons jamais été invités tous ensemble à l'ASSE à suivre un match important. Nous n'avons jamais été présentés au public. Seuls quelques sponsors ont tenu à nous rassembler. Nous avons été invités à la dernière minute à assister à la finale de la Coupe de la Ligue en 2013, au Stade de France, ce qui a démotivé une bonne moitié de l'équipe... "

Le message de Tachan a été bien entendu par Bernard Caiazzo et Roland Romeyer, qui ont décidé de rendre hommage aux glorieux anciens le 14 mai lors de la réception de Lille.

Ivan Curkovic

Comme le rapporte Jean-Marc Schaer dans livre de Jean-Michel Larqué Nos années en vert paru le 13 avril dernier aux éditions de l'Artilleur, Ivan Curkovic n'était pas là pour rigoler.

 "J'avais tellement de respect pour les anciens que je n'ai sans doute pas ouvert ma bouche quand j'aurais dû... Curkovic, qui avait près de dix ans de plus que moi, ne me ménageait pas aux entraînements. Il m'engueulait littéralement ! Son attitude devait permettre aux jeunes de progresser, mais elle était parfois pesante. Après un match, lorsqu'il récupérait dans un bain bouillonnant, il n'a jamais voulu me laisser entrer. C'est encore lui qui a décidé de la place que j'occuperais dans les vestiaires. Mais le fait le plus marquant fut sans doute sa réaction à l'issue du match retour des huitièmes de finale contre les Rangers, à Glasgow. Après le match, j'ai pris un ballon restant, que j'ai dégonflé et embarqué avec moi. De retour à Sainté, je l'ai fait signer par tous les joueurs. Ivan m'a passé un savon, me disant que je en devais pas piquer des balles. Heureusement que je ne l'ai pas toujours écouté, car aujourd'hui, j'ai offert ce souvenir au Musée des Verts, où il trône en bonne place. Quand j'en reparle avec lui, Ivan tombe des nues."

Christian Synaeghel

Ancien milieu de terrain de l'épopée des Verts, Christian Synaeghel ne se sent plus en phase avec l'époque actuelle, comme l'atteste cet extrait du livre de Jean-Michel Larqué Nos années en vert paru le 13 avril dernier aux éditions de l'Artilleur.

 "Depuis 1996, je vis dans la campagne profonde, au-dessus de Saint-Bonnet-le-Château. Je vais rarement à Sainté et très rarement à Geoffroy-Guichard. Le public a évolué. Je suis étonné de voir que certains supporters ne regardent pas le match, préférant diriger les chants des kops. C'est leur problème... Les joueurs aussi ont évolué. Ils gagnent des sommes folles sans commune mesure avec leur talent et le spectacle qu'ils proposent. J'ai le sentiment que les anciens ne sont pas toujours les bienvenus au stade et rien ne sert d'insister si on n'est pas désiré."

 "Le Ch'ti" sera pourtant le bienvenu le 14 mai prochain, où il sera fêté comme ses anciens coéquipiers lors de la réception de Lille.

Le but de Roth

Dans l'Equipe Mag à paraître demain, Franz Roth revient sur son but victorieux contre les Verts en finale de Coupe d'Europe des clubs champions.

 "Les entraîneurs m’ont souvent demandé de charger les meneurs de jeu. Je me suis coltiné Eusebio, Cruyff, Pelé. J’ai leurs maillots dans une armoire. Je les ai tous éteints, étouffés. Ils étaient supérieurs techniquement, mais j’avais le cœur, je les dégoûtais, je leur enlevais le plaisir. C'est ce qui s'est passé aussi avec Larqué. À l’entraînement, j’avais longtemps essayé de passer par-dessus les murs. Maier m’avait prié de trouver autre chose, estimant que ma frappe perdait trop de puissance. Il plaisantait, prétendait qu’il pouvait arrêter mes tirs avec sa casquette. Alors j’ai appris à éviter le mur… Notre victoire à Glasgow ? Ne parlons pas de chance. Ce match était très équilibré, très offensif. Si Saint-Étienne avait marqué le premier, on aurait eu beaucoup de mal à revenir. On dira ce qu’on veut sur les poteaux carrés ou je ne sais quoi, mais on nous a aussi refusé un but qui était valable."

 Dans le même hebdomadaire, Jean-Michel Larqué évoque le cas Roth avec amertume.

 "J’ai vite eu l’impression de bénéficier d’un traitement particulier, leur entraîneur m’avait sollicité la saison d’avant et j’imagine qu’il me trouvait quelques qualités. J’ai subi un marquage serré qui ne se faisait plus trop de la part de Franz Roth. Viril, sans aucun doute, correct, je ne sais pas, en tout cas, oui, selon les critères de monsieur Palotaï, l’arbitre hongrois. Bien sûr qu’on savait le danger que représentait Roth. Mais, avant le match, l’arbitre nous avait convoqués, Beckenbauer et moi, pour nous dire notamment que les coups francs offensifs se feraient au sifflet. Si on écoute bien la bande, on a confirmation qu’il n’a jamais sifflé. Nous, on était encore en train de reculer avec le mur quand Roth a frappé."

Robert Herbin se replonge dans l'épopée

Invité par Le Progrès à replonger dans ses souvenirs de l'épopée européenne, Robert Herbin montre encore qu'il a de la bouteille.

 "On avait perdu 2-0 à l'aller contre Kiev et Jacques Ferran, un journaliste de l’Équipe qui nous suivait, m’avait dit, un peu dépité, à l’issue du match : "C’est toujours le même scénario avec le football français en coupe d’Europe". Ça m’avait copieusement vexé. On nous prenait pour des rigolos. Je lui avais répondu que mon équipe était capable de se qualifier. Nous avions parié une bouteille de champagne, et j’avais donc gagné ! L’accident survenu au supporter qui fut décapité par une hélice de l’avion à notre retour d’Eindhoven, ça me fait froid au cœur chaque fois. C’est un drame qui est associé à notre parcours, de la même manière que nos succès."

 Le Sphinx regrette par ailleurs de ne pas avoir titularisé l'Ange Vert à Glasgow : "C'était un joueur à part, redoutable pour l’adversaire. J’aurais dû le lancer dès le départ en finale."

Le journaliste Pierre Cangioni et les poteaux carrés

Dans la dernière édition de France Football, Jean-Marie Lanoé rappelle que c'est un journaliste qui a lancé la légende des poteaux carrés. Extraits.

"On ne va pas refaire ce match légendaire que Saint-Etienne a plus perdu que le Bayern ne l'a gagné. A vrai dire, une vision forcément plus objective quarante ans plus tard rééquilibre quelque peu les débats. Si les fameux poteaux carrés ont fait leur oeuvre sur la frappe de Bathenay qui avait éliminé Beckenbauer et sur la tête de Santini à la suite d'un centre de Sarramagna, il ne faut pas oublier que Gerd Müller s'était auparavant vu refuser un but sur un hors jeu tout sauf évident. OK, en ce 12 mai, 1976, il l'était, hors jeu. Mais revenons - quand même - sur ces poteaux carrés. D'abord, c'est la barre transversale qui est en cause et non des poteaux. Ensuite, il faut rendre grâce à Pierre Cangioni, le commentateur en chef de TF1, d'avoir dégainé aussitôt après le coup de boule de Santini. C'est lui qui, pour une bonne part, a amorcé la pompe du mythe. C'est du mot à mot : "Et là, il y a un petit problème, quand même, que je voudrais soulever, c'est que les barres, contrairement à celles qui se font par ailleurs maintenant, sont carrées. Vous savez que, sur la plupart des terrains maintenant, les barres sont rondes. Il aurait pu peut-être y avoir but sur ces deux occasions. Parce que la balle a frappé chaque fois pratiquement l'angle intérieur." Et de remettre le couvert à la mi-temps. "Si la barre avait été ronde, que ce serait-il passé ?"

Le conservateur écossais Richard McBrearty se souvient des poteaux carrés

Dans un article paru aujourd'hui sur le site de la fédération écossaise de football, le conservateur du musée du football écossais Richard McBrearty en profite pour rendre un vibrant hommage au peuple vert.

 "Le Bayern était le favori pour avoir déjà remporté la Coupe d'Europe les deux précédentes saisons. Mais ce sont les supporters français qui ont vraiment marqué les esprits. Malgré le temps typiquement écossais, ils ont apporté de la couleur et de l'ambiance à ce match. Autant par leur écharpes et leurs maillots verts que par leur bruit incroyable, ils ont fait de cette rencontre un grand spectacle. Bien que Saint-Etienne ait perdu, les poteaux carrés sont restés dans la mémoire de tous les supporters. Il persiste cette pensée douce-amère de ce qui aurait pu se passer. Les fans écossais sont passés par des émotions similaires deux ans plus tard lors de la Coupe du Monde en Argentine. Le but marqué par Archie Gemmill est resté dans les mémoires des supporters écossais, ils s'en souviennent avec émotion malgré la déception de ce tournoi. Peu importe l'équipe que vous soutenez, être fan de foot c'est vivre des émotions comme ça. Saint-Etienne, et le foot français en général, ont une affection pour ce que les poteaux carrés représentent, c'est quelque chose qui parle à tous les fans."