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Quand un torchon parle de l'affaire Romeyer - Carvalho

Source :  Site Poteaux Carrés

Vendredi 29 avril  2016

Ce torchon, c'est l'Equipe, qui, ce jour, révèle qu'une bataille oppose Roland Romeyer à Adao Carvalho, troisième actionnaire du club, avec, en jeu, sa place à la tête du club et la stabilité à l'ASSE. Pour rappel, Roro s'était allié en 2004 à cet industriel de Veauche spécialisé dans la tuyauterie pour devenir l'égal de Nanard au sein du club. Mais les parts de Carvalho avaient été gelées quand ses ennuis judiciaires ont commencé en 2007. Roro en avait alors profité pour prendre seul la direction du club le 27 janvier 2010.

 Toute procédure à son encontre étant aujourd'hui éteinte, Carvalho a obtenu le dégel de ses parts, achetées via la société Sectar Invest. Le tribunal d'arrondissement de Luxembourg, où elle se trouvait immatriculée, ayant clos sa liquidation le 29 octobre 2015, Carvalho estime les posséder désormais en nom propre. Il veut obliger Roro à modifier les statuts du club pouy y faire apparaître son nom, ce qui lui permettrait d'y nommer de nouveau ses propres représentants au conseil de surveillance, et par ricochet, mettrait Roro en minorité. "Romeyer se prend pour le Bon Dieu en profitant de mes parts depuis neuf ans alors qu'il ne détient que 22% du club. Mais ça, c'est fini" tonne Carvalho.

 Roland Romeyer ayant refusé de modifier les statuts, Carvalho a saisi le tribunal de commerce de Saint-Etienne en référé, le 4 février. Le président du tribunal a renvoyé sa décision car, entre-temps, Roland Romeyer a contre-attaqué en assignant à son tour Carvalho à comparaître pour que l'affaire soit jugée sur le fond, l'audience étant prévue le 28 mai. Carvalho souhaite récupérer la jouissance de ses parts pour mieux les revendre. Les deux Stéphanois qu'il a mandatés (Ferdinand Makota et Lakhdar Gacem) ont trouvé un acheteur : Laurent Roussey, épaulé par Jacques Pauly. Ce dernier avait proposé d'injecter en 2009 100 M€ en cinq ans grâce à un fonds de pension chinois. En contrepartie, Roland Romeyer s'était engagé à reprendre Lolo. L'affaire avait capoté car le Crédit Agricole avait alerté Roland Romeyer d'une enquête de Tracfin.

 La vente des parts de Carvalho au ticket Pauly-Roussey n'a pas abouti. Un protocole avait été signé le 28 octobre 2015, et la cession devait être conclue au 31 mars. Mais la procédure judiciaire entre Roland Romeyer et Carvalho a entraîné la signature d'un nouveau protocole, sans date butoir. Cela n'a pas empêché Lolo et Pauly de présenter leur projet au maire de Saint-Etienne. "Ils sont venus à la tête d'une délégation de quatre ou cinq personnes, dont un chef d'entreprise spécialisé dans le médical en Suisse, en me disant qu'il représentait un puissant fonds d'investissement" déclare Gaël Perdriau. "Comme ce que m'a expliqué M. Pauly m'a paru surréaliste, j'ai mené ma petite enquête. Elle m'a permis de ressortir des affaires dans lesquelles il a été condamné." Il a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour une histoire de sponsoring du FC Rouen en 1999. Trop Pauly pour être honnête...

La réponse de l'ASSE

Après avoir recadré Bernard Lions suite à l'affaire de la pseudo liste noire, la direction de l'ASSE dénonce aujourd'hui dans un communiqué les "importantes contre-vérités et inexactitudes" de son papier ci-dessus

"Contrairement à ce qui est écrit, Adao Carvalho n’a jamais été directement actionnaire du club. Le litige l’opposant à Roland Romeyer n’est que  la conséquence de la condamnation pénale d’Adao Carvalho par le tribunal correctionnel de Lyon en 2014 et de la liquidation de la société de droit luxembourgeois, SETCAR INVEST, dont il était l’associé. Le tribunal de commerce de Saint-Etienne devra désormais trancher la question relative au sort des parts détenues par SETCAR INVEST dans le capital de la société CROISSANCE FOOT.

Ce conflit, né de la mise en examen d’Adao Carvalho en 2007 puis prolongé par sa condamnation à 3 ans de prison, dont un avec sursis, assortie d’une interdiction définitive de gérer ou administrer une entreprise, n’a jamais empêché le club de se développer, ni d’obtenir, ces dernières années, des résultats sportifs et financiers convaincants. Il est donc absurde d’affirmer que la stabilité du club, garante de sa progression depuis 2010, puisse être « ébranlée ».

 Le pseudo projet porté par Jaques Pauly et Laurent Roussey, « voulant faire de l’ASSE un Real Madrid à l’anglaise », est apparu totalement fantaisiste pour la direction du club comme pour l’ensemble des décideurs locaux qui ont pu être approchés. L’ASSE a également pris connaissance de la condamnation pénale de Jacques Pauly et des malversations qu’il a commises. En conséquence, aucune suite n’a été donnée à cette démarche ubuesque."

Bernard Caiazzo, président de l'AS Saint-Etienne, a tenu à publier personnellement un communiqué pour réagir à l'article de l'Equipe. En voici quelques extraits :

«Contrairement à ce que cet article laisse à nouveau entendre, Monsieur Adao Carvalho n'a pas investi d'argent dans la société ASSE Loire ni même dans la société ASSE Groupe. En réalité, Monsieur Adao Carvalho, par l'intermédiaire d'une société de droit luxembourgeoise, Setcar Invest a pris une participation minoritaire dans une société, elle-même actionnaire égalitaire d'une société détenant 99,37 % de la société ASSE Groupe, de sorte que les fonds investis par Monsieur Adao Carvalho n'ont jamais été utilisés ou comptabilisés par la société ASSE Loire qui n'en a pas profité, ni directement, ni indirectement. Pour avoir déjà été la cible et la victime de ces accusations procédant d'amalgames et de contre-vérités, la société ASSE Loire a engagé une procédure en diffamation contre L'Equipe devant le Tribunal Correctionnel de Saint-Etienne

"Bernard Lions est un très bon journaliste" déclarait Bernard Caïazzo le 12 février dernier. A la lecture de la Pravda du jour, Nanard a manifestement changé d'avis, comme l'atteste sa réaction courroucée sur les ondes de France Bleu.

 "Ce qui a été écrit est ridicule, sans m'avoir moi-même interrogé. Je suis consterné. Faire un article en évoquant un possible départ forcé de Roland Romeyer par je ne sais quelle bande de malfrats qui auraient réussi à déstabiliser le club, c'est de la science-fiction. Si on n'était pas à la veille d'un match important pour l'Europe, j'aimerais mieux en rire. C'est extraordinaire, c'est la deuxième fois que ce journaliste sportif de l'Équipe, Bernard Lions, fait ça. La dernière fois, toujours la veille d'un match d'ailleurs, c'était la liste noire fantôme fin janvier. Maintenant on invente une information comme quoi il y aurait un problème de stabilité juridique.

 La seule personne qui peut décider d'un départ de Roland Romeyer, c'est moi. Et Dieu merci, j'espère qu'il aura la meilleure santé possible pour être le plus longtemps possible à la Présidence du Directoire de l'ASSE. C'est un homme en qui j'ai une totale confiance. Cet article serait tombé en milieu de semaine bon, mais là c'est la veille d'un match. Les chiffres qui sont donnés sont totalement faux. C'est très simple, au-dessus de l'AS Saint-Étienne, il y a une société, c'est moi qui en suis le Président. Donc c'est moi qui nomme le Président de l'ASSE. Il faudra me mettre un pistolet sur la tempe, et encore, pour que je change de Président du Directoire."

L'Association solidaire de Roland Romeyer

L’Association AS Saint-Etienne, actionnaire de la SASP ASSE Loire, tient à exprimer son plein soutien à Roland Romeyer, Président du Directoire de l’ASSE. Les performances sportives de l’équipe professionnelle et la bonne gestion financière du club témoignent de la pertinence de la politique menée par Roland Romeyer depuis son accession à la Présidence du Directoire, en 2010.

L’Association se félicite de sa bonne collaboration avec la SASP ASSE Loire, notamment dans le secteur de la formation et pour la promotion du football féminin. Les deux entités partagent la même vision et la même volonté de valoriser l’institution ASSE.

Alors que le groupe professionnel s’apprête à disputer un match capital pour l’Europe, l’Association s’étonne qu’un tel article puisse paraître pour évoquer un problème de stabilité de l’actionnariat, pourtant impossible à imaginer sur un plan juridique.

Michel SAEZ
Président de l’Association AS Saint-Etienne

La réponse de Gael Perdriau, maire de Saint-Etienne

Après la publication d'un article fantaisiste dans L'Equipe du vendredi 29 avril, Gaël Perdriau a tenu à publier un communiqué de presse saluant les résultats obtenus par l'ASSE et la politique menée par les dirigeants.

Le club de l'ASSE appartient à tous les Stéphanois.
 
Depuis la remontée en Ligue 1, un travail important et en profondeur a été réalisé, par les présidents, Bernard Caïazzo, et Roland Romeyer, permettant de stabiliser le club tant au niveau sportif que des structures, et avec des résultats probants, notamment une victoire en Coupe de la Ligue en 2013 et des qualifications régulières en Ligue Europa.

Nous ne pouvons que nous en féliciter.

Grâce à son club, véritable vecteur de communication et d'attractivité, l'image de Saint-Etienne est connue et reconnue, bien au-delà de nos frontières. C'est un atout précieux que nous devons préserver.

Les dirigeants de l'ASSE portent un projet de développement sportif à long terme et les collectivités locales se reconnaissent dans cette volonté de porter haut les couleurs de Saint-Etienne sur tous les terrains de France et d'Europe.

Je ne souhaite pas que le club soit à nouveau déstabilisé quels qu'en soient les raisons ou intérêts. Ceux du club passent avant tout.

L'histoire de l'ASSE nous a appris, dans un passé pas si lointain, qu'il faut, avant tout, de la stabilité et une action s'inscrivant dans la durée pour que les Stéphanois se reconnaissent dans leur club.

Lorsque j'ai reçu, en septembre dernier, à sa demande, Monsieur Jacques Pauly, c'était au nom d'un fonds d'investissement, proposant des financements qui m'ont paru surréalistes sur des projets tels que l'A 45 ou encore le tram. Il n'était pas question de projet sportif. Je n'ai pas donné suite.

A deux points du 2ème au classement, le terrain et le sportif doivent maintenant, rapidement redevenir les priorités, pour l'amour des Verts de 76,....comme de 2016 et des prochaines saisons.

Gaël Perdriau
Maire de Saint-Etienne
Président de Saint-Etienne Métropole