Accueil      Résultats      Effectif      Nouvelles      Stade      Palmarès      Historique      Dirigeants      Staff      Statistiques     Fans      Liens

Bernard Caiazzo se livre

Source :  Site Poteaux Carrés

Mercredi 23 décembre 2015

Bernard Caïazzo est passé hier à l'émission "Incognito" de la chaîne Sport 365 ? Pas de panique, Poteaux Carrés s'est habillé en Père Noël pour vous offrir la transcription des propos de Nanard !

 "Le champion que j'aurais aimé être ? Rafael Nadal. Parce qu'il est sorti jeune, il a beaucoup travaillé et il aime son sport. Je trouve qu'il est sympathique. Il faut voir son parcours depuis le début, sa détermination,  son environnement. Il fait toujours confiance à sa famille. Je trouve Federer un peu froid, Djokovic aussi par rapport au côté latin de Nadal. Le champion que je rêve de rencontrer ? Karabatic. Je trouve que c'est une belle personne, avec un bon état d'esprit. C'est quelqu'un qui a des valeurs, un bon exemple pour les jeunes. Je ne pas s'il est impliqué dans cette affaire des paris truqués ou si on l'a impliqué. Surtout les bonnes personnes se retrouvent dans des mauvais plans à cause de leur environnement. Ce sont des gens gentils qui ne se méfient pas. Mon meilleur souvenir de sport ? C'est la nuit des JO de 1984 où la France collectionne tellement médailles que je ne prends pas une minute pour dormir. J'ai fait une belle nuit blanche étoilée et médaillée ponctuée par la victoire de la France contre le Brésil en football. Mon pire souvenir de sport ? Je pense que c'est France-Bulgarie 93. C'était vraiment un sale moment, on est passé du paradis à l'enfer en quelque secondes. La personnalité la plus connue de mon répertoire ? Zinédine Zidane. Il mérite d'être le coach du Real Madrid. Il a été adjoint d'Ancelotti, il réussit bien il a les qualités pour. Il aurait les joueurs avec lui, il est aimé des joueurs.

 Quel champion m'attire le plus entre Laure Manaudou, Usain Bolt, Roger Federer et Teddy Riner ? La natation n'est pas trop mon sport. Federer et Bolt sont de grands champions mais ils ne sont pas français. Teddy Riner est un grand champion français qui a encore beaucoup de titres et de médailles à nous rapporter. Je suis très bleu-blanc-rouge, très français, surtout en cette période. Il faut absolument que nos compatriotes soient les plus heureux possible. C'est ça le sens du partage. On n'a pas un pays suffisamment sportif mais ça donne envie aux jeunes, c'est très important. Moi-même j'ai donné envie aux jeunes l'envie de faire du sport. Je n'ai pas marqué ma discipline mais j'ai un attachement très fort aux jeunes. Les jeunes vont au succès. Les jeunes, les enfants, s'attribuent le succès. Jamais un enfant ne va porter le maillot d'une équipe qui perd toujours. Avoir une jeunesse heureuse, ça fait partie de la mission d'une génération qui est la mienne. Moi je ne suis pas particulièrement fier de ma génération. Il y a des blocages de société faits par des gens de ma génération. C'est plus difficile pour un jeune aujourd'hui que ça ne l'était il y a 30 ou 40 ans. Je ne suis pas engagé politiquement mais j'ai un discours humaniste. On l'a vu le lendemain du 13 novembre, on se ne rend pas compte à quel point en France nous avons une jeunesse formidable.

 J'ai une petite notoriété. Je ne suis pas un homme de médias. L'événement qui m'a le plus marqué entre Mexico 68, Barcelone 92, la Coupe Davis 91, Immola 1994, la dream-team du basket américain 92 et OM-Milan 93 ? C'est bien évidemment la victoire magnifique et inattendue de l'OM à Munich. J'y étais. Il y avait une magnifique météo, un temps magnifique. Une équipe française est devenue championne d'Europe, c'était inimaginable. On ne croyait pas qu'il y avait une chance sur 10 de gagner cette finale. Tout était réuni pour faire une très belle nuit, on va dire, "imémorable" (sic). Quand un club français est en Champions League, on doit tous être derrière lui car il représente le pays.  Je suis un serviteur du sport français. La motivation qu'on doit avoir dans un sport, c'est de le faire grandir. Il y a aussi la motivation de donner du bonheur et de faire en sorte que son club grandisse. La notoriété n'est pas une obligation, elle entraîne beaucoup d'inconvénients. Qui vit par la com meurt par la com. Moi je suis d'abord un passionné de sport et de football depuis l'âge de six ans. Moi j'ai un petit garçon de huit ans, il est vert. Il est venu dans le Chaudron. Comme il vit dans le sud de la France, il y a des Niçois ou des Marseillais qui sont à l'école avec lui. Ce n'est pas facile de vivre dans cet environnement. Sauf quand ils sont "fils de", les enfants viennent au succès. Aujourd'hui c'est le PSG.

 Sorti de l'Essec, j'ai créé une junior entreprise. A 33 ans, j'ai vendu ma première entreprise. On est parti de rien. De 0 personne, on est passé à 2000 en dix ans. J'ai été le Sportfive de l'OM, je m'occupais de tout ce qui était sponsoring, relations publiques, etc. C'est pour ça que j'avais organisé une opération de 800 personnes à Munich pour la finale contre le Milan. J'étais aussi un des actionnaires du Magazine Mondial avec Michel Platini, Charles Biétry, Michel Denisot, le regretté Robert Paparemborde. C'est la disparition qui m'a fait le plus mal de ma vie. J'ai perdu beaucoup d'argent avec l'OM. Aujourd'hui je le regrette pas, ce n'est pas ça qui changerait ma vie. J'ai failli devenir président de l'OM, heureusement au dernier moment je n'ai pas signé les documents. Bien m'en a pris car à l'époque c'était une catastrophe financière. Cette expérience a été très intéressante pour savoir ce qu'il ne faut pas faire dans un club de foot.

 Saint-Etienne en L2 ne pouvait plus faire les payes, était exsangue financièrement. La DNCG venait de décider d'une rétrogradation provisoire du club. J'ai apporté les moyens de faire survivre le club. Cette année est chanceuse car le club arrive premier alors que quand je l'ai racheté il était cinquième. C'était une grande joie, le match à Niort a sacré la montée définitivement. Depuis le club est resté en Ligue 1. Roland Romeyer viendra me rejoindre l'année d'après. C'est l'une des meilleures recrues que j'ai pu faire, je m'en félicite tous les jours. C'est comme un frère, c'est plus qu'un frère, c'est mon autre moitié. C'est parce que nous sommes différents que nous pouvons fonctionner ensemble. Roland n'aime pas faire ce que j'aime faire et vice versa. On a réussi à créer une très forte humanité dans ce club. Avec Dominique Rocheteau et Christophe Galtier, on a des personnes qui sont partageuses, altruistes. Il n'y a pas de problème d'ego. Moi je suis heureux quand Roland sourit. Entre nous il y a cette force intérieure qui est née de la finale de la Coupe de la Ligue. On est les Compagnons de la Coupe de la Ligue. Roland est monté à vélo, c'est un personnage fabuleux. Il va sur ses 71 ans mais il ne les fait absolument pas. Le dernier match contre l'OM à Geoffroy-Guichard, après les attentats, j'ai ressenti les mêmes vibrations qu'au Stade de France. Ce qu'ont fait les supporters ce jour-là, c'était fabuleux.

 Le football français n'a pas su se réformer, il faut produire le changement. Le football allemand s'est réformé dans les années 2003-2004, aujourd'hui il est particulièrement performant, en sélection comme en club. Le football anglais s'est réformé dans les années 1992-1993. Nous, en France, comme dans beaucoup d'autres domaines, on a  beaucoup de mal à se réformer. On était deuxième en 1990 à l'indice UEFA, aujourd'hui on est sixième. Depuis dix ans, on a aucune équipe nationale et aucune équipe de club en finale d'une grande compétition internationale. Moi je ne vais pas à la messe le dimanche matin en disant "demain je recommence les péchés comme avant d'y aller. " Moi je fais un constat objectif : il faut que nous réformions notre football. Par exemple il faut changer les relations avec les supporters. Les supporters sont des gens importants. Il faut tenir compte de leurs avis, les interroger, faire en sorte qu'on puisse évoluer différemment. Il faut également changer le format de nos championnats. Une L1 à 18 clubs par exemple, même si tout le monde n'est pas d'accord. Il faut gagner en compétitivité. On se crée dans le football français un grand nombre de lourdeurs, de blocages. L'erreur du foot français, c'est qu'il ne ratisse pas large, il ne fait pas participer. Il faut faire participer les médias, les supporters, les partenaires, les politiques, les clubs et faire en sorte qu'il y ait une plateforme commune le New Deal du football français. C'est essentiel, sinon notre football va continuer à péricliter. La dissidence et la rupture ne sont pas la bonne solution. Il faut que le 13 novembre serve à tout le monde, il faut rassembler."