Réduits à dix, puis à neuf, les Stéphanois se sont inclinés à Nice en toute fin de rencontre. Germain, auteur d'un doublé, a douché les espoirs des Verts. 

Le match  

Les Verts ne pouvaient pas imaginer pire scénario ce samedi soir à Nice. Alors qu'ils s'étaient préparés à disputer un match européen comme ils en ont si souvent joué ces derniers mois, ils ont été pénalisés par deux expulsions (Kévin Malcuit et Franc Tabanou). Condamnés à finir la rencontre à neuf,  ils ont subi les assauts des Niçois et... une défaite cruelle. 

Face à l'armada niçoise, qui a en fait plier plus d'un cette saison, et confrontés à de nombreuses absences en attaque, les Verts se présentaient dans une configuration inédite à l'Allianz Riviera. Une défense centrale à trois, deux joueurs de couloir pour déborder le bloc azuréen et Valentin Eysseric en soutien de Nolan Roux, seul en pointe. Voilà comment les Stéphanois, 4e au coup d'envoi, allaient défendre leur point d'avance sur les Niçois. 

Quatre victoires consécutives à domicile, dix buts marqués : l'OGC Nice avait tout de l'épouvantail du moment. Les hommes de Claude Puel démarraient d'ailleurs pied au plancher grâce à Germain, bien contré par Franck Tabanou (9e). Stéphane Ruffier, opposé à Paul Baysse signalé hors jeu face au but, répondait présent sur sa ligne (18e). Comme Cardinale, son homologue ? Plutôt comme Koziello, le milieu de poche niçois, qui sauvait les siens sur une tête de Nolan Roux (32e). La plus grosse occasion du premier acte était donc pour les Stéphanois, dont le pressing, quadrillant parfaitement le terrain, gênait des Aiglons qui ne parvenaient pas à développer leur jeu malgré une grosse opportunité pour Pléa, lancé par Germain sur un... contre des locaux (42e). 

Les Verts se montraient déterminés, agressifs et intelligents dans leur replacement. Mais il fallait bien un tournant dans cette finale pour la 4e place. Kévin Malcuit écopait de deux cartons jaunes en soixante secondes, laissant ses partenaires à dix (55e). Vincent Pajot se blessait quatre minutes plus tard et Renaud Cohade le remplaçait. Deux faits de jeu rapprochés qui obligeaient les Verts à regarder l'horloge, alors que  l'Allianz Riviera était en train de bouillir. 

Stéphane Ruffier était toujours aussi inspiré dans ses buts, détournant des poings un bon coup-franc de Seri, puis une nouvelle tentative de Pléa, à bout portant (72e). Pour une faute sur Pied, Franck Tabanou était expulsé lui aussi (72e). Les Verts se retrouvaient donc à neuf contre environ 35000 niçois. Vingt minutes interminables et suffocantes, ponctuées de sueurs froides. Hélas, Germain  trouvait finalement la faille en reprenant une première fois un centre de Plea puis en frappant du gauche dans un angle fermé. A neuf contre dix, c'était presque mission impossible pour les Verts.

La réaction de Christophe Galtier     

L'entraîneur stéphanois regrette que ses joueurs, qui avaient fait mieux que gêner les Niçois à onze, se soient retrouvés aussi longtemps en infériorité numérique.

Christophe Galtier: «Deux joueurs ont craqué. C'est la deuxième fois pour Kévin. Franck craque aussi, alors que c'est un joueur expérimenté. Les deux cartons rouges sont justifiés. A onze contre onze, Nice n'avait pas trouvé la clé. A dix contre onze non plus, d'ailleurs. Les joueurs ont fait preuve de rigueur. Malheureusement, avec la jeunesse et un "pétage" de plomb, nous perdons le point que nous tenions. C'est dommage. Nous perdons également trois joueurs car Vincent (Pajot) s'est claqué. Nous jouerons une finale contre Lille. Avec tout ce qui s'est passé ce soir, nous avons encore la chance d'être 5^es et nous allons recevoir. Dans le pire des cas, nous finirons 6^es même si nous pouvons terminer 4^es. Il faudra jouer le match de Lille pour le gagner, sans avoir peur de le perdre, ce qui nous assurerait la 5^e place. Même avec tous les événements de ce match, nous sommes encore en course. Nous avons notre destin entre nos mains pour la 5^e place. Nous ne sommes pas dans l'obligation de jouer pour gagner mais nous jouerons pour ça. J'espère pouvoir retrouver des cadres, comme Loïc, pouvoir aligner Romain ou Kévin et retrouver Robert, qui jouera demain avec la réserve. Nous voulions faire un match avec beaucoup d'intensité, contrarier le beau jeu niçois. Le match nul nous laissait devant Nice. Malheureusement, deux joueurs ont fauté lourdement et toute l'équipe a été sanctionnée. En quelques minutes, tout le travail d'une semaine est jeté à la poubelle. C'est dommage. Dans ma causerie, j'avais insisté sur la maîtrise de l'environnement et la nécessité de toujours jouer à onze. Cela n'a pas été le cas. Mes deux joueurs s'en serviront de leçons pour la carrière qui les attend. Il reste un match, j'espère que cela restera anecdotique.»

La colère de Christophe Galtier et de Roland Romeyer (Source : Poteaux Carrés)

A l'issue de la défaite hier, Christophe Galtier n'a pas chargé l'arbitre (alors que c'eut été tentant...) mais plutôt ses deux joueurs expulsés, et, manifestement remonté, il a rappelé que tout était encore possible :

"Y en a deux qui ont craqué, l'un c'est la deuxième fois (Monaco et Nice) et Franck, qui est un joueur expérimenté. Il n'y a rien à dire sur les cartons. La saison pour eux est finie. Pour nous, non. A 11 contre 11 ils n'avaient pas trouvé la clé. A 10 contre 11 ils ne l'avaient toujours pas trouvée. Les joueurs ont mis beaucoup de sérieux et de réflexion dans le plan de jeu. Malheureusement par un manque de jeunesse (sic) concernant Kevin et un pétage de plombs concernant Franck, ça nous a coûté le point. C'est dommage. C'est un match où nous perdons 3 joueurs car Vincent Pajot s'est claqué. Donc on va mettre tout le monde dans le frigo toute la semaine pour jouer cette fois ci une finale contre Lille. Avec tout ce qui s'est passé ce soir, on a encore la chance d'être cinquièmes. Au pire des cas, on finira sixièmes, mais on peut finir quatrièmes. Il faudra jouer le match de Lille pour le gagner sans avoir peur de le perdre."

Dans la dernière édition du Progrès, Roro tacle les deux joueurs stéphanois expulsés avant-hier soir à Nice.

 "Ils ont mis à la poubelle une semaine de travail. Avant le match, Christophe a fait une causerie super en disant  "On commence à onze, il faut finir à onze". Il y en a deux qui n’ont pas dû entendre. Je suis déçu qu’on commette des fautes comme ça. Notamment la deuxième pour l’image du club et tout. Je n’arrive pas à comprendre. On a fait un bon match, les gars se sont battus et à onze, je pense qu’on n’aurait pas perdu. Il y a eu deux fautes professionnelles qui coûtent cher."

Quelques stats (Source : site Poteaux Carrés)

Après la défaite à Nice, les Verts sont assurés de réaliser leur plus mauvaise saison en L1 depuis 2011/12 - 57 points, 7è place, et une finale pour l'Europe à la dernière journée perdue à domicile face à Bordeaux...

 Plus significatif, le nombre de buts marqués (42) est effectivement très faible : sauf à vivre un festival offensif contre Lille, il s'agira en effet du 4è plus mauvais résultat depuis la remontée, derrière les deux 17è places et la saison 2005/06. Il sera difficile de faire aussi mal l'an prochain. Enfin on espère.

 Néanmoins, ces statistiques sont incomplètes : la Ligue Europa aura - comme annoncé en début de saison par Christophe Galtier - sans aucun doute pesé beaucoup sur les résultats dans l'arène nationale. Nous avons dans un précédent potin remarqué que rares ont été les clubs français capables de concilier les deux les saisons passées... à part le PSG et LOL.

 Cette saison confirme ce constat : parmi les clubs ayant accédé aux poules européennes, les pétrodollars et la bande à Aulas sont les seuls à résister et assumer leur statut supposé dans le championnat. Monaco et l'ASSE limitent la casse tout en tirant la langue - Monaco fait même moins bien que l'ASSE depuis 3 mois. Marseille et Bordeaux se sont, eux, littéralement effondrés.

 Nice et Lille, qui pourraient se révéler les grands gagnants de la saison, auront fort à faire l'an prochain pour ne pas retrouver illico presto le ventre mou !