
Il y a pile 40 ans, un des plus grands moments
du sport français se déroulait, à Glasgow, en Ecosse. Tombeur du grand
Dynamo Kiev puis du PSV Einshoven, l'AS Saint-Etienne s'était hissée en
finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions, et s'apprêtait à défier le
Bayern Munich, tenant du titre.
La fièvre verte avait, depuis longtemps déjà, envahi la France. Les Verts
étaient un phénomène de mode qui dépassait le simple cadre du football.
Comme l'explique Dominique Rocheteau dans le dernier numéro de "Maillot
Vert", les personnalités du show-business parisien se mélangeaient aux
supporters stéphanois et l'ASSE rassemblait la France sous une bannière
verte géante.
Dominateurs, supérieurs au grand Bayern, les Stéphanois touchent du bois,
sur une frappe lointaine de Dominique Bathenay, puis une tête puissante de
Jacques Santini. Les fameux poteaux carrés ne pardonneront pas aux Verts ces
quelques centimètres de trop, et Roth, d'un coup-franc face au but, trompe
Curkovic la demi-heure de jeu à peine atteinte. Les Verts ne s'en remettront
pas, le Bayern Munich signera une nouvelle victoire européenne.
Les joueurs stéphanois ont beau être abattus, ils ont certainement remporté
la plus belle des batailles : celle du cœur. Sous l'égide de Jacques
Vendroux, les Verts atterrissent à Paris, le 13 mai, et défilent sur les
Champs-Elysées. Ils sont ensuite reçus par Valéry Giscard d'Estaing, le Président
de la République, qui devra même les attendre, puisque les Parisiens
ralentissent le convoi stéphanois.
Quarante ans après, l'ensemble du monde sportif français célèbre un
parcours européen de légende, une épopée humaine.
France Football s'est teint de vert, ce mardi, tout
comme Le Progrès, ce jeudi. L'ASSE, le coq sportif et la
Ville de Saint-Etienne se sont également unis pour célébrer cet
anniversaire, en organisant une
grande fête populaire sur la place Jean-Jaurès.
Ce
sera la fête sur la place Jean Jaurès
Le 12 mai est un jour de légende, celui du
40e anniversaire de la mythique finale de la Coupe d’Europe de
1976, jouée à Glasgow entre l’AS Saint-Etienne et le Bayern Munich., L’ASSE
et son équipementier historique le coq sportif, en partenariat avec la Ville
de Saint-Etienne, offrent aux Stéphanois un événement célébrant à la
fois cette finale inoubliable et le parcours actuel du club. Une soirée en
forme de remerciement pour l’engagement inégalable des supporters auprès
de leur équipe.
C’est sur la place Jean-Jaurès que se déroulera cette grande
fête ouverte à tous. Le coup d’envoi sera donné à 18 h et le coup
de sifflet final à minuit.
La première mi-temps verra se succéder les Verts
de 2016 aux micros de Hervé Mathoux et Laurent Paganelli. Ce sera également
l’occasion de découvrir en exclusivité les
nouvelles tenues de la saison 2016-2017, dont le maillot domicile.
A Saint-Etienne, le passé et le présent sont solidaires. La deuxième
mi-temps verra les Verts de 1976 entrer en
scène. Un film hommage sera diffusé. Les acteurs de l'épopée,
interrogés par Michel Drucker,
reviendront sur cette finale qui a marqué à jamais le club, le coq
sportif, déjà équipementier de l’équipe en 1976, mais aussi la France
entière, toujours bercée par la célèbre chanson « Allez Les Verts ».
Enfin la troisième mi-temps sera musicale avec 4
heures de concert live ! La première partie sera animée par groupe
local, Doorsfall. Saint-Etienne résonnera
ensuite aux sons de deux DJ français, The Avener,
nominé aux Victoires de la Musique 2016, et Feder.
Un live exceptionnel qui viendra ponctuer cette soirée lors de laquelle
toutes les générations de supporters pourront échanger sur leurs souvenirs
les plus marquants et leurs plus belles émotions.
La communion avec le public se poursuivra le samedi 14 mai au stade
Geoffroy-Guichard, théâtre des exploits de l’épopée de 1976. Les
festivités du 40e anniversaire se termineront en effet par un hommage du
Chaudron aux finalistes de Glasgow juste avant le coup d’envoi du dernier
match de Championnat face à Lille.
Ce
fut effectivement une belle fête
Monty
fait chanter les Verts : video
les
Verts présentent leur nouveau maillot
Les
Verts honorés à l'occasion du match contre Lille
Le centre-ville de Saint-Etienne a vibré
pour les Verts. Ce jeudi soir , place Jean-Jaurès, plus de 10 000 supporters
ont participé à la grande fête populaire organisée par l'AS Saint-Etienne
et le coq sportif, en partenariat avec la Ville de Saint-Etienne. Animée par
Hervé Mathoux, Michel Drucker, Laurent Paganelli, Yannick Noah et Emmanuel
Demont, le speaker du Chaudron, la soirée a vu les Verts de 2016 puis ceux de
1976 communier le public pour célébrer le 40e anniversaire de l'Epopée.
Dès 18h, Doorsfall, groupe de musique Pop rock jouant à domicile, ouvre
les festivités. Une heure de concert pendant laquelle les Stéphanois
affluent vers cette place centrale de la ville. La ferveur monte quand Hervé
Mathoux, maitre de cérémonie, remercie le peuple Vert pour sa présence et
son soutien, à l’image d’un jour de match. C’est avec Laurent Paganelli
qu’il accueille l’équipe professionnelle vêtue des tenues de la
prochaine saison. Roland Romeyer, Président de l’AS Saint-Etienne, et
Christophe Galtier, entraîneur, le clament spontanément, cette nouvelle
tenue est une fierté pour le club et pour les joueurs. Elégante, sobre et
moderne, elle allie bonne coupe, matières de qualité et surtout bonne
couleur, le fameux vert identitaire du club des années 70. Loïc Perrin,
Moustapha Bayal Sall, Nolan Roux et Stéphane Ruffier, portant respectivement
le maillot domicile, extérieur, third et de gardien, sont conquis.
S’ensuit un défilé de personnalités qui ont marqué la vie du club et
de la ville, dont Michel Drucker, qui accueille les Verts de 76 sur scène.
Des amis de longue date qu’il avait vu jouer ce 12 mai 1976 et qu’il avait
alors interviewés après la finale de Glasgow. Un moment empli d’émotions,
tout comme lorsque Monty rejoint la scène et que retenti le célèbre chant
des Stéphanois… « Qui c’est les plus forts ? Evidemment,
c’est les Verts ! ». Ensemble, avec la foule, ils entonnent à
plusieurs reprises ce morceau devenu hymne, Monty laissant couler quelques
larmes. Le chanteur rappelle qu’il doit ce succès aux Stéphanois et aux
Français qui en ont fait un tube national.
A 20h30, qui mieux que Yannick Noah pour lier sport et musique ? Il clôture
cette première partie laissant la place aux DJ français The Avener, nominé
aux Victoires de la Musique 2016, et Feder. La musique résonne tel un chant
de supporters au sein du Stade Geoffroy-Guichard. La place Jean-Jaurès
s’est alors transformée petit à petit en un club à ciel ouvert, la nuit
tombant sur la ville de Saint-Etienne après une journée riche en émotions
pour le club, le coq sportif et les Stéphanois.
Toutes les générations étaient présentes hier soir, Place Jean-Jaurès.
Certaines pour célébrer les Verts de 76, d’autres pour découvrir la tenue
du club de la prochaine saison ou encore danser au rythme des différents
artistes venus ambiancer cette fin de soirée. Une chose est certaine, tous étaient
ravis de ce nouveau moment partagé.
L'émotion de Gérard Janvion
Alors qu'il nous avait exprimé son amertume
et sa tristesse il
y a 18 mois, Gérard Janvion est aujourd'hui comblé et
heureux, comme il l'a expliqué hier dans France-Antilles.
Extraits.
"Les récentes commémorations
de notre épopée, c'était formidable, c'était génial ! Tous les joueurs de
l'époque ont répondu présent. Même Ivan Curkovic, qui est président du
Partizan Belgrade et qui avait normalement des obligations avec son club, était
là. Nous étions heureux de nous retrouver, la même complicité qu'à l'époque
a prévalu. J'ai retrouvé mon club que j'avais un petit peu perdu, j'ai
retrouvé la fibre verte. Nos retrouvailles ont été magnifiques, je remercie
le président Romeyer qui nous a permis de renouer avec le club et de nous
rendre compte que nous sommes toujours dans le coeur des gens.
Sur la place Jean-Jaurès, il y
avait une chaleur incroyable, les gens ont applaudi à tout rompre. Il y a eu
beaucoup d'émotion sur et devant le podium. Certains anciens coéquipiers
n'ont pu retenir leurs larmes. Le surlendemain, on nous a rendu hommage à
l'occasion du dernier match de la saison dans le Chaudron. Le public était en
fusion, les supporters n'arrêtaient pas de nous applaudir. Des frissons m'ont
traversé le corps, c'était une émotion indescriptible. Il y a eu un retour
en arrière dans un stade magnifique, une pelouse comme un billard. Ça
redonnait envie de rejouer au football dans ce stade !"
L'épopée
des Verts en audio
Voici la "Fabuleuse Histoire de l'AS
Saint-Etienne", émission diffusée en lever de rideau de la finale de
Coupe d'Europe des Clubs Champions sur France Inter et enregistrée sur K7
Audio par le père de Jolan 42.

http://jolan42.free.fr/Divers/Audio/La_
... SSE_76.mp3
Durant 1h, vous baignerez dans le contexte
footballistique de l'époque, vous sentirez monter la pression avant ce très
grand rendez-vous européen et revivrez l'histoire de ce club avec entre autre
la fameuse anecdote de l'arrivée de Salif Keita en taxi de Paris...
Le
match en audio (Merci Jolan)
Et voici l'intégralité de la finale diffusée
sur France Inter :
1ère mi-temps : http://jolan42.free.fr/Divers/Audio/Fin
... emps_1.mp3
2ème mi-temps : http://jolan42.free.fr/Divers/Audio/Fin
... emps_2.mp3
Le
blog "Sur la route des Verts" retrace avec précision cette période
de mai 1976
Depuis le tirage au sort en juillet 1975, ce blog retracé via Sur la route
des Verts, toute la saison 1975-76, avec documents d'époque, photos d'époque
pour ceux que ça intéresse. Voici les derniers blogs.
Inquiétudes pour Rocheteau
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8633
Rocheteau n'y croit plus
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8502
Synaeghel : une chance sur deux
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8505
Les Verts sont à Glasgow
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8605
Les Verts sont impatients d'y être
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8633
La finale à Glasgow
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8701
et la descente mémorable des Champs-Elysées
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8713
Saint-Etienne-Bayern Munich : les Verts en vainqueurs à Paris
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8713
Saint-Etienne-Bayern Munich : « Sainté » fête ses héros
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8733
Midi Première en direct du stade Geoffroy-Guichard.
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8765
Le retour aux réalités : le match à Sochaux
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=8759
http://surlaroutedesverts.blogs.lequipe.fr/?p=853
SoFoot
parle de l'épopée
Le
journal de 13 heures de TF1 mercredi 12 mai
Les
Verts descendent les Champs-Elysées
http://www.sofoot.com/40-ans-toujours-puceau-asse-1976-222031.html
Il y a 40 ans jour pour jour, les Verts de
Dominique Rocheteau, Jacques Santini et des frères Revelli disputaient la
finale de la Coupe des clubs champions européens à Glasgow, face au Bayern
Munich. De ce match de légende, il ne reste plus aujourd'hui que quelques
souvenirs et deux poteaux carrés.
12 mai 1976, jamais assez de
souvenirs
Si les histoire d'A finissent mal, en général, peut-être était-il nécessaire
que cette histoire de l'ASSE ne se finisse pas bien pour qu'elle puisse entrer
dans la légende du football moderne. Peut-être que si la bande de Dominique
Rocheteau s'était fait écraser, ou avait triomphé largement des Allemands
du Bayern Munich, on se souviendrait moins de Hampden Park et de ses poteaux
carrés. Mais les faits sont ce qu'ils sont et rien ne pourrait changer
l'histoire. Et c'est sans doute mieux comme ça. Parce que partout en France,
et plus particulièrement à Saint-Étienne, l'évocation du 12 mai 1976
ravive les souvenirs non seulement d'un match, mais d'une époque entière. L'époque
pendant laquelle les Verts marchaient sur la France du football. La glorieuse
époque de Dominique Rocheteau, qui, même blessé à la cuisse, pouvait
arracher une qualification incroyable face au Dynamo Kiev, pendant la
prolongation. Alors oui, les « si » persistent. Et si les
si sont à ce point présents à l'évocation de cette finale, c'est
qu'aujourd'hui encore, on aimerait refaire le match. Mais avec des «si»
et des «peut-être» , on mettrait Glasgow en bouteille.
Blessures, confiance et
engouement
Le 7 mai 2012, à quelques jours de la finale tant attendue, l'ASSE reçoit
dans son chaudron Nîmes, pour le compte de la 27e journée de
première division. Si la victoire est écrasante (5-2), le bilan est lui plus
que mitigé. «C'est vrai que sur ce match, on a perdu Christian Synaeghel
et Gérard Farison, et Dominique Rocheteau n'était pas en forme non plus »
, se souvient l'un des acteurs de la grande épopée des Verts, Dominique
Bathenay. Forcément, les conditions ne sont pas optimales pour préparer une
finale de Coupe d'Europe contre l'ogre allemand que représentait le Bayern
Munich. Pourtant, les joueurs emmènent dans leurs bagages un bon plein
d'enthousiasme. «Il y avait de la confiance. Un peu d'appréhension, c'est
normal, c'est une finale. Il fallait être prêt à la minute près, au coup
de sifflet, pas une heure avant, pas deux heures après. On avait eu un
parcours difficile, on fait tomber un grand d'Europe, le PSV Eindhoven, pour
arriver en finale et ça, ça nous avait donné beaucoup de confiance» ,
se rappelle Dominique Bathenay, 40 ans plus tard.
Au-delà des joueurs, c'est une grande partie de la France qui croyait à
l'exploit des Verts. Ils étaient d'ailleurs très nombreux à s'envoler pour
l'Alba. «Beaucoup de monde se préparait à aller à Glasgow, par avion,
par bateau, par tous les moyens possibles. Il y avait un grand engouement
autour de ce match» , explique le milieu de terrain de l'ASSE. Le 12 mai,
les rues de Glasgow se remplissent d'un flot vert incroyablement dense qui
file doucement de Buchanan Street à Hampden Park. Même les supporters du
Celtic en sont impressionnés. «Tout le monde attendait qu'on gagne, même
les Écossais étaient derrière nous.» Et puis, parmi les personnes présentes
dans les tribunes en bois de Hampden, on retrouve même quelques «célébrités
» : Muriel Robin, qui est née à Montbrison, dans la Loire, Bruno Solo,
encore tout petit, et peut-être même Julien Clerc, un habitué du Chaudron.
«Le stade Geoffroy-Guichard, c'était le Parc des Princes avant l'heure.
Beaucoup de monde venait nous voir jouer, beaucoup de célébrités» , précise
Dominique Bathenay, qui se souvient de la foule présente à quelques minutes
de sa frappe mémorable.
Stupeur et tremblements
Le match, tout le monde le connaît. Minute par minute, même, pour les
plus nostalgiques. La légende s'écrit une première fois à la 34e
minute. Dominique Bathenay récupère le ballon dans le rond central, s'amuse
balle au pied et envoie une minasse pleine barre. Trois minutes seulement
avant que la tête de Jacques Santini ne trouve la même barre transversale
sur son chemin. La barre carrée, donc. « Voilà, on ne saura jamais
ce qui aurait pu se produire, on ne peut même pas dire si on aurait gagné au
final ! On aurait pu marquer, puis perdre derrière. Tout était possible. Et
si Dominique Rocheteau avait pu jouer, et si on n'avait pas eu tant de blessés,
si tout le monde avait été au top... Il y a plein de si ! » ,
relativise aujourd'hui le premier canonnier des Verts lors de cette rencontre.
« Oui, il y avait de la déception. Mais le soir, on a passé un
moment avec nos familles, on a bu un petit verre pour nous réconforter, on a
relativisé et puis on a retrouvé très vite le moral. On était heureux de
voir qu'on avait donné beaucoup de plaisir à beaucoup de gens. »
Une déception vite oubliée. Le lendemain, les Verts défilent sur des
Champs-Élysées combles. Parce que quelque part, pour le public français,
Dominique Bathenay et sa bande n'ont pas vraiment perdu. « Si on
avait perdu trois ou quatre à zéro, on n'en aurait pas tant parlé. On
aurait dit : "Voilà, ils sont plus forts." Sauf que là, ils
ne l'étaient pas vraiment. Ils n'étaient ni plus forts ni moins forts
» , juge Dominique. Forcément un peu plus forts, ce tout petit peu qui a
permis à Roth de marquer et d'offrir la victoire aux siens. Ce tout petit peu
qui a béni Sepp Maier, protégé par son ange gardien, sa barre transversale.
Ce tout petit peu qui fait qu'aujourd'hui, les Verts de cette époque sont des
légendes. Des martyrs du beau jeu, crucifiés sur des poteaux carrés. « Ce
qui nous fait chaud au cœur, c'est que cette histoire se perpétue de génération
en génération. Tout le monde nous parle non seulement de ce match, mais de
cette période. On reste dans la mémoire collective du football, et ça,
c'est quelque chose d'important » , conclut Dominique Bathenay.
Par Gabriel Cnudde
Karoly Palotaï, l'arbitre,
C’était le 12 mai 1976. Cela fait donc 40 ans que les poteaux, puis les
regrets sont carrés. Si la finale de Glasgow, Bayern-Sainté, est aussi
mythique, ce n’est pas parce que cela aurait pu, aurait dû, être le
premier triomphe français. Ce n’est pas non plus parce qu’il s’agissait
là d’une nouvelle défaite face aux Allemands. Ce n’est même pas parce
qu’elle est perdue de peu, d’un rien, d’un signe contraire du destin.
Non, si la finale de Glasgow est aussi mythique, c’est parce qu’elle a
quelque chose de mythologique. Au sens premier, avec ses héros, ses méchants,
sa fatalité, ses dieux du football contrariés. Une histoire parfaite, comme
le football sait parfois en raconter.
Un conte vert dont l’arbitre de cette rencontre, Károly Palotai, le
conservateur du musée des Verts, Philippe Gastal, et l’ange vert, Dominique
Rocheteau, se font aujourd’hui les paroliers. Car les poteaux carrés n’en
finiront jamais de faire parler.
Vous avez appris la nouvelle via un courrier de l’UEFA. Racontez-nous.
Deux-trois semaines avant la date fatidique, l’UEFA a écrit à la Fédération
hongroise de football pour lui annoncer que je serais l’arbitre de la
rencontre. Un journaliste dont j’étais proche, István Somos, m’a
ensuite relayé l’info. Bien sûr, j’ai accepté avec joie. Une finale
de Coupe des clubs champions, ça ne se dirige pas tous les jours ! J’ai
joué une demi-finale de C1 avec Györ en 1965 face au Benfica d’Eusébio,
je connaissais l’ambiance de ces matchs en tant qu’ex-pro. Du coup, j’étais
d’autant plus honoré d’être de la partie, surtout s’agissant de gérer
des gars comme Beckenbauer sur le terrain.
D’ailleurs, il paraît que Beckenbauer vous a cherché quelques crosses
pendant le match...
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il avait une sacrée personnalité
! J’étais entre Larqué et lui lorsqu’ils ont échangé les fanions. Et
dix minutes avant le début du match, il m’avait reconnu dans les
vestiaires au moment où je contrôlais les crampons parce que j’avais
arbitré la RFA une fois. Il a un peu râlé au cours de la rencontre et
j’ai réglé la situation en me servant de mes notions d’allemand. En
fait, j’ai appris la langue lors de mon séjour à Fribourg entre 1956 et
1958, lorsque j’ai suivi mon frère aîné János (gardien de but du Györi
ETO FC, ndlr) là-bas. Franz a très bien réagi et il s’est
rapidement calmé.
Vous avez consigné tous vos souvenirs d’homme en noir dans un carnet où
vous consacrez quand même cinq pages à cette finale de 1976. Ce Saint-Étienne–Bayern
vous a sacrément marqué !
Et comment ! J’avais déjà plusieurs matchs de niveau international à
mon actif plus quelques dizaines comptant pour le championnat hongrois (215
de 1970 à 1983, ndlr) qui sont tous résumés dans ce carnet, mais
celui-là était l’un des meilleurs de toute ma carrière. Du talent et de
l’engagement d’un côté comme de l’autre, une organisation
impeccable, une ambiance extraordinaire avec 30 000 supporters verts et
autant de Munichois qui chantaient à tue-tête depuis leurs tribunes
respectives… Quelques détails m’échappent parce que je vieillis,
c’est sûr, mais je me souviens de la grande majorité.
Donc forcément de ces fameux «poteaux carrés» sur lesquels ont
buté Bathenay et Santini.
Difficile de les oublier ! La question revient à chaque fois sur le tapis,
même quarante ans après. Et pour vous répondre, oui, ils n’avaient pas
une forme habituelle, mais leur homologation ne faisait aucun doute à mes
yeux. Mes deux partenaires et moi-même avons vérifié les poteaux comme de
coutume avant n’importe quel match. Nous avons respecté le cadre au pied
de la lettre. Par exemple, une partie du terrain avait besoin d’un coup de
peinture blanche et nous l’avons signalé aux organisateurs. Les montants,
eux, nous paraissaient totalement conformes lorsqu’ils ont été examinés.
Il n’empêche, Hamden Park ressemblait plus à un champ de patates
qu’à un billard...
N’exagérons rien, hein. La pluie avait quelque peu compliqué les
conditions de jeu, mais pas au point d’empêcher les joueurs d’évoluer
correctement sur le terrain ou de nuire au match. Ils devaient juste faire
attention aux quelques mottes de gazon qui traînaient de-ci de-là et
c’est à peu près tout. La prétendue mauvaise qualité de la pelouse,
qui était néanmoins tout à fait acceptable d’après moi, ne m’a en
aucun cas perturbé ce soir-là. La fédé écossaise nous avait gentiment
accueillis à Glasgow et elle s’était littéralement démenée pour que
tout se déroule correctement, sans blessure grave ni incident.
Il n’y a pas eu d’incident à proprement parler, mais une situation
assez confuse sur le but de Roth.
Je ne vois pas où est la confusion. Roth a attendu mon signal pour tirer
son coup franc et le mur stéphanois était préparé. Ćurković
m’a reproché d’avoir ouvert l’angle de tir pour Roth alors qu’on
parle d’une simple erreur d’inattention. Et à ce niveau-là, la moindre
baisse de vigilance devient dangereuse. Ce genre de «situation » ,
comme vous dites, fait partie du jeu. Les Stéphanois n’ont pas été
suffisamment sur le qui-vive, ils ne se sont pas remobilisés à temps et
ont encaissé un but complètement valable. Je comprends la frustration de
Ćurković, mais j’assumerai toujours ma décision.
Hors Sainté-Munich, vous avez officié au cours de trois Mondiaux (1974,
1978 et 1982), dont une fois avec Cruyff sur la pelouse (Hollande-Uruguay
74, 2-0). Pas trop intimidant, le «prince d’Amsterdam» ?
Évidemment, ça se voyait qu’il était un leader, un meneur de troupes.
On comprend pourquoi il a pu mener cette sensationnelle équipe des Pays-Bas
quasiment à lui seul en finale. Cruyff était inégalable. L’ancien
joueur qui sommeillait en moi se rendait bien compte de son aisance balle au
pied et de son sens du jeu tutoyant les sommets. Beaucoup d’observateurs
affirment qu’il avait un sale caractère dès qu’on osait le critiquer
ou aller à l’encontre de ses souhaits, mais avec moi, il s’est montré
extrêmement agréable, pas embêtant, et acceptait mes verdicts sans
rechigner. Même ceux qui le désavantageaient.
Pour finir, votre compatriote Sándor Puhl a bénéficié de vos lumières
avant de devenir une icône du sifflet comme Joël Quiniou ou Pierluigi
Collina. Comment lui avez-vous mis le pied à l’étrier ?
Après ma retraite, j’ai intégré le conseil arbitral de la fédération
hongroise par l’intermédiaire duquel j’ai vu débuter «Sanyi»
. C’était en 1984 si ma mémoire est bonne (le 16 septembre en
championnat hongrois, ndlr). Je lui ai donné des conseils de base sur
l’attitude à adopter avec les joueurs, la manière de couvrir le terrain
et au fur et à mesure des matchs, il s’est débrouillé de mieux en mieux
jusqu’à ce qu’il soit nommé le meilleur du monde (de 94 à 97 en
continu, ndlr), titre qu’il méritait. Maintenant, j’apprécie aussi
le boulot de Viktor Kassai. Il a assuré sur le quart de finale retour de C1
Real-Wolfsburg.
Propos recueillis par Joël Le Pavous
Les Poteaux Carrés au Musée
des Verts
Philippe Gastal est le conservateur du musée des Verts, inauguré en décembre
2013. Premier du genre en France, intégré au stade, c’est, comme son nom
l’indique, l’endroit où l’on peut retrouver plus de mille objets qui
ont fait l’histoire des Verts. Des ballons, maillots, la mercedes d’Ivan
Ćurković, et… les fameux poteaux carrés. Monsieur Gastal nous
raconte ici leur histoire, à sa façon.
«Les poteaux carrés, une page de l’histoire du football français. Non.
Du sport français ! Les poteaux carrés. Ces maudits poteaux carrés, touchés
par Bathenay et Santini, le mercredi 12 mai 1976. Malgré la douleur, quel
honneur, quel plaisir, quelle fierté de les retrouver ici à Saint-Étienne.
31 mai 1970. J’ai 9 ans et des étoiles plein les yeux. Tel un ange, un
parachutiste descend du ciel pour déposer le ballon sur la pelouse. Ça va
commencer. J’assiste avec ma famille à mon premier match de football. L’AS
Saint-Étienne de Keita, Revelli, Bereta, Bosquier, Carnus, Larqué, Jacquet,
tous si élégants dans leurs sweats kaki au liseré bleu-blanc-rouge sur le
col, affronte le FC Nantes dans le mythique stade olympique Yves-du-Manoir de
Colombes. Une équipe de rêve, pour un match de rêve. Nous l’emportons
5-0. C’est le début de mon histoire d’amour avec l’AS Saint-Étienne.
Chaque 31 mai, j’y repense.
Je m’appelle Philippe Gastal, j’ai un peu vieilli, 55 ans
aujourd’hui. Je suis le conservateur-historien de l’AS Saint-Étienne.
Nous sommes à quelques jours de commémorer les 40 ans de la finale de la
Coupe des clubs champions 1976, qui s’est déroulée à Glasgow entre le
Bayern Munich et l’AS Saint-Étienne. Défaite 1-0. Lorsque nous avons eu
l’idée de créer ce musée, on s’est dit qu’il serait formidable
d’imaginer une scénographie avec, placés à l’intérieur de ces poteaux
carrés, les événements qui ont fait la légende des Verts. Un matin, je
tombe sur un article relatant l’histoire de ces fameux poteaux et apprends
qu’ils sont conservés dans le musée de l’Hampden Park, en Écosse.
J’en informe le président Romeyer. Il était à Glasgow lors de cette
finale. «Il faut essayer de racheter ces poteaux carrés » , me
lance-t-il enthousiaste. Les tractations peuvent débuter, elles vont durer
plusieurs mois. Ces poteaux appartiennent à une dizaine de collectionneurs écossais.
Après les avoir exposés dans un pub, ils ont décidé de les renvoyer à
l’Hampden Park. Leur racheter ne sera pas facile. Ces poteaux font partie de
l’histoire de leur équipe nationale, et Dieu sait si les Britanniques sont
conservateurs. Eux, dont la culture footballistique est bien plus développée
que la nôtre.
C’est alors que je reçois un appel d’Ivan Ćurković,
l’illustre gardien des Verts et vice-président de la Fédération serbe. Sa
sélection vient d’affronter l’Écosse et il a demandé à voir les
poteaux carrés : «Philippe, je suis à l’Hampden Park. » Il est
sur la pelouse, dans les cages où il a pris le but de Franz Roth. Pétrifié,
il n’arrive plus à bouger. Le passé le rattrape. Il revit la scène,
encore et encore : « Je viens de voir les poteaux carrés !»
On décide d’envoyer des lettres à cette association de collectionneurs et
au président de la Fédération écossaise. On avance palier par palier. 40
000 euros, c’est leur prix de départ. Ils doivent se dire : « Ces
poteaux ont une valeur pour les Français, surtout pour les Stéphanois.
» Attachés à ces poteaux oui, mais pas fous pour autant. Ivan me dit que si
l’un est à peu près en bon état, l’autre est abîmé. On demande des
photos, on négocie, difficilement. Mais mon tempérament auvergnat n’a pas
à rougir face aux Écossais. 20 000 euros. C’est la somme que nous déboursons
finalement. Cela peut paraître cher, mais par rapport à ce que cela représente…
et puis, c’est la pièce la plus visitée du musée des Verts.»
Propos recueillis par Flavien Bories.
Dominique Rocheteau l'idole de
1976
Pourquoi Saint-Étienne dominait à ce point le football français ?
On était en avance sur les autres clubs français à tous les niveaux,
l’organisation, le sérieux, mais aussi parce que de grands entraîneurs
sont passés avant : Jean Snella, Albert Batteux, c’était toute
l’histoire du club. Une grande rigueur. Robert Herbin a amené sa
personnalité et beaucoup de travail. Et puis des joueurs qui ont grandi
ensemble qui se connaissaient bien, qui étaient en osmose. Des joueurs qui étaient
bien ensemble.
En quart de finale de la Coupe des clubs champions 76 contre le Dynamo
Kiev, vous perdez en quarts 2-0 à l’aller, au retour vous revenez à 2-2
sur l’ensemble des deux matchs, et là, blessé, vous marquez le but du 3-2.
Racontez-moi.
La solidarité de l’équipe et l’ambiance du Chaudron. C’était
fabuleux, une soirée de Coupe d’Europe. On était portés. On avait aussi
des certitudes. Il fallait venir nous battre à Geoffroy-Guichard. On avait déjà
fait des exploits. Dans le championnat de France, c’était difficile de nous
battre. Comme les grandes équipes actuelles. Je ne veux pas comparer, mais le
Bayern, Barcelone, il faut aller les battre chez eux. On était costauds. Ce
jour-là, on a eu de la chance, enfin. Il y a l’action où Blokhine part
seul au but avec Onischenko. Il veut faire un dribble, mais Lopez récupère
le ballon. S’il marque là, c’est fini, le match est fini. Sur l’action,
Revelli marque, 1-0. Larqué ensuite. 2-0. Il y a prolongation. J’avais une
contracture à un mollet avant le match. J’ai pu jouer, mais je pouvais à
peine courir. Je boitais, mais tu trouves des ressources pour aller chercher
un résultat et on arrive à se dépasser, c’est ce qui a fait notre force.
C’est vrai que lorsque j’ai marqué après j’ai oublié la douleur, je
suis parti en courant, c’était marrant.
De l’après-match, vous dites : «J’avais envie de me retrouver seul
à écouter de la musique après le match contre Kiev. C'était étrange d'être
en pleine campagne après une soirée comme celle-là. Je me demandais même
si le match avait eu lieu. Je me suis passé le film dans ma tête, allongé
par terre, le casque stéréo sur les oreilles...»
Après le match, c’était la folie dans Saint-Étienne. C’était la fête
partout. Certains joueurs sont allés dîner ensemble. Moi, j’avais envie…
il y avait tellement de choses, de folie que j’avais envie de partir tout
seul. Ma famille, mes amis étaient là, mais je voulais aller dans mon chalet
à Saint-Héand à 20 km d’ici dans la montagne. J’aimais écouter de la
musique pour me détendre.
En demies, vous vous blessez face au PSV. J’ai lu que vous aviez pleuré
lorsque vous avez su que vous n’alliez pas jouer la finale.
Je ne sais pas si j’ai pleuré. Oui, j’étais très déçu, frustré,
j’avais fait toute la saison. Je me blesse un mois avant la finale, à la
fin du match d’Eindhoven où on se qualifie pour la finale. Là je me dis,
je suis blessé, à la cuisse. J’avais un mois pour me reposer, me soigner.
Je pensais quand même faire cette finale. Je m’entraîne et sens toujours
cette douleur. Une semaine avant avec Robert Herbin, on décide que je ne
jouerai pas, mais serai quand même dans le groupe. Ainsi, il était possible
que j'entre. On me fait une piqûre pour endormir la douleur dans la cuisse,
ce n’était pas l’idéal, mais bon, j’ai pu jouer 7/8 minutes.
Justement, vous faites une super entrée…
(Il coupe) Je ne sentais plus la douleur, mais si on avait égalisé,
je ne sais pas si j’aurais pu disputer la prolongation.
Les supporters stéphanois sont sans doute frustrés de ne pas vous voir
entrer plus tôt. Il manquait du tranchant sur le front de l’attaque.
Oui, j’étais frustré, mais à 20 ans, je me disais que des finales, j’en
jouerais peut-être d’autre, mais en fait non.
Comment avez-vous vécu le mythe autour des poteaux carrés ?
Ça, ce n’était pas important. C’est entré dans la légende, c’est
tout.
Je vous cite : «Je me suis posé beaucoup de questions sur cette foule
des Champs-Élysées, après Glasgow, sur son besoin de nous voir, de nous
toucher, d’arracher une signature. On en revient à un problème de société.»
Maintenant, après coup, les gens s’identifiaient. On ne savait pas tout ce
qui se passait autour. Mais à l’époque, j’ai trouvé ça démesuré, un
peu trop démesuré. Mais bon aujourd’hui, quand on y pense, pourquoi pas.
Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde sur les Champs-Élysées,
on avait perdu…
Quand je regarde vos interviews TV de l’époque, je vous sens oppressé.
(Rires) Ah oui. Je ne devais pas être bien. On avait perdu, je
n’avais pas joué, j’étais un peu frustré. Le lendemain, je vois ça, on
descend les Champs-Élysées, je n’avais pas envie. J’étais dans une
petite voiture avec Dominique Bathenay. Il y avait des gens qui
s’agglutinaient. On est arrivés à l’Élysée, on avait été invités
par Giscard d’Estaing. La voiture était cabossée de toute part. C’était
un peu trop. Après, on est parti en avion à Saint-Étienne, il y avait pas
mal de monde. Ensuite, on est allés au stade où tous nos supporters
voulaient nous fêter. Il y avait une communion, c’était sympa.
En 79, Georges Peyroche, l’entraîneur du
jeune PSG vous contacte et vous propose le poste de numéro 9.
Il y avait le fait de venir jouer à Paris, même si le Paris de l’époque
n’était pas celui d’aujourd’hui. C’était un jeune club en devenir et
j’aimais bien l’entraîneur Peyroche. Quand il m’a dit qu’il voulait
me faire jouer avant-centre, j’en avais envie. Je suis parti. Avec Saint-Étienne
je venais de passer une saison difficile. Il y avait eu l’arrivée de Michel
Platini, de Johnny Rep, il y avait beaucoup d’ambitions. Malheureusement, on
n’est pas champions, on fait une saison en demi-teinte. J’ai cette
possibilité, on ne me retient pas trop ici. Au fur et à mesure, peut-être
qu’on cherche à… C’est la fin d’une génération. Ça fait 8 ans que
je suis là. Certains sont partis avant moi, comme Piazza, Bathenay, Jeanvion.
On ne vous sentait pas bien la dernière année. Un truc s’était cassé.
Oui, je pense aussi. Mais j’étais content de l’arrivée de Michel Platini
que je connaissais, on a fait des bons matchs au début, comme à Marseille,
mais après, ça s’est un peu calmé, on n’a pas fait une super saison. Et
puis, j’avais peut-être besoin de changer. C’était lourd à porter, tout
ce qu’il s’était passé à Saint-Étienne. La vie parisienne
m’attirait. Être un peu plus tranquille.
Pourquoi le PSG et pas l’étranger ?
Alors, il paraît qu’après la grande année 75/76, le Real Madrid avait
fait des propositions, était passé par le club. Mais j’avais 4 ans de
contrat, je n’ai pas pu partir. Pourquoi le PSG ? Parce qu'à l’époque,
nous, les joueurs français, ne partions pas trop. Il n’y avait pas l’arrêt
Bosman. On ne s’expatriait pas trop. Didier Six, Michel Platini l’ont
fait.
Vous auriez aimé ?
Oui, j’aurais aimé partir en Angleterre.
Un club en particulier ?
Liverpool. En plus on a joué contre eux, la ville des Beatles…
Quel est votre plus beau souvenir avec Paris ?
Les finales, la Coupe de France, les matchs au Parc des Princes, je le
connaissais bien. Que ce soit avec l’équipe de France ou avec le Paris
Saint-Germain, j’adorais ce stade. Et puis j’ai joué avec de bons
joueurs, Safet Sušić, Mustapha Dahleb… J’ai vraiment des bons
souvenirs.
Le titre avec Gérard Houllier ?
Oui, bien sûr, je l’avais oublié, le titre de champion. Après, les titres
de champion, j’en ai connu avec Saint-Étienne, moi ce que j’aimais, c’était
les finales, sur un match. Une finale, c’est autre chose.
Il y en a une qui vous a marqué plus qu’une autre…
Oui, je n’aime pas trop en parler ici parce que ça les a marqués, celle
que j’ai gagnée avec Paris Saint-Germain contre Saint-Étienne. C’est le
premier titre de Paris. Je marque dans les dernières minutes, le but de l’égalisation.
Vous avez ressenti quelque chose ?
Jouer contre Saint-Étienne, c’était compliqué. Mais quand tu es dans le
match, tu joues pour ton équipe… J’étais quand même content d’avoir
gagné.
Qu’est-ce que le maillot de l’équipe de
France représente pour vous ?
Énormément, beaucoup. J’ai commencé en Bleu avec l’équipe de France
junior. Je l’ai porté pas mal de fois. À 20 ans, Stefan Kovács me sélectionne.
Après, j’ai fait 10 ans de carrière en équipe de France. J’ai arrêté
à 31/32 ans. On faisait moins de matchs que maintenant, c’est pour ça que
je n’ai que 49 sélections. Moi, l’équipe de France… c’est l’Euro
en 84 bien sûr, c’était bien. Je l’ai un peu raté parce que je n’ai
pas beaucoup joué. Je revenais de blessure. Les Coupes du monde, ça a été
de grands moments pour moi. J’ai eu la chance d’en jouer trois dans des
pays de football : Argentine, Mexique et Espagne. C’était de grands
moments.
Lors de la saison 75-76, dans un match contre Leeds, vous vous illustrez en
marquant deux buts. Ștefan Kovács, le sélectionneur de l’époque,
vous dit à la fin du match : «On se voit en sélection, hein petit
?» Ce sera votre première.
Oui, j’avais joué trois ou quatre matchs avec Saint-Étienne en
championnat. J’étais en pleine forme. Il était venu voir un match et des
joueurs et, à la fin de la rencontre, il me croise et il me dit à bientôt.
Dix jours après, j’étais sélectionné en équipe de France.
Qu’avez-vous ressenti ?
Il y avait l’insouciance, mais j’étais content. On a joué les premiers
matchs de début de saison contre des grands clubs au Parc des Princes. On a
affronté le Real Madrid, ça ne comptait pas comme une sélection, mais
j’avais marqué. J’étais arrivé, on était quatre ou cinq Stéphanois à
l’époque.
Avant la Coupe du monde 78 en Argentine, vous vous prononcez pour un
boycott.
Non. J’avais reçu beaucoup de lettres pour le boycott parce que les
journalistes savaient que j’étais engagé politiquement. Que je donnais mon
avis parfois, mais je ne me suis jamais prononcé pour le boycott. J’avais
fait des déclarations sur ce qui se passait en Argentine, sur la junte
militaire, mais j’avais dit qu’au contraire qu’il fallait y aller pour
faire quelque chose là-bas. Et une fois là-bas, on a essayé de
sensibiliser, de mobiliser, faire quelque chose, mais comme on a été éliminés
rapidement…
Qu’est-ce que vous auriez voulu faire ?
On voulait faire un peu comme les Néerlandais en finale. Mais il y avait
aussi le fait que la presse et les médias sportifs, ce n’est pas pour
critiquer, mais ils ne parlaient pas trop de ce qui se passait là-bas. Alors
qu’il y avait la junte militaire, des assassinats. J’avais rencontré des
étudiants, je m’en rappelle, ça c’était après, parce qu’on était en
cercle fermé. On était dans l’hôtel en vase clos. On n'a rien fait de spécial
malheureusement.
Avec l’instrumentalisation du foot par les politiques, l’argent. Où
sont les «valeurs» du foot ?
Les valeurs restent sur le terrain. Le football reste un spectacle, on voit
des beaux matchs, des beaux joueurs quand même. Maintenant, c’est le sport
business. Même aux Jeux olympiques, il ne faut pas se leurrer. Les vraies
valeurs, on les retrouve dans le sport amateur et des jeunes. Mais au niveau
pro, il y a tellement d’intérêts en jeu…
Quinze buts en 49 sélections. Vous avez des
regrets ?
J’aurais pu marquer plus de buts bien sûr, mais je n’ai pas de regrets.
Il y a cette demi-finale à Séville où on aurait dû aller en finale. Ne pas
avoir disputé de finale de Coupe du monde, c’est un regret. À 10 minutes,
un quart d’heure, on menait, on était proche. C’était un match que je ne
voulais pas regarder, puis je l’ai revu, il n’y a pas si longtemps.
Finalement, ça reste un bon souvenir quand même. C’était un match
fabuleux qui restera dans la mémoire des gens. À part les blessures qui ont
fait que je n’ai pas pu disputer certains matchs, je n’ai pas de regrets,
car j’ai eu beaucoup chance de jouer avec une grande génération, des
grands joueurs, Michel Platini, Giresse.
Vous avez ressenti quelque chose à l’annonce du décès de Johan Cruyff
?
Comme la mort de grands personnages. Je ne veux pas comparer, mais Cruyff a été
une idole… comme la mort de Mandela. Je suis triste, car c’est des gens
qui m’ont marqué, que j’ai beaucoup apprécié. Cruyff, c’était mon
enfance. J’étais un peu plus jeune que lui. C’est ce qui m’a fait aimer
le foot, de regarder des joueurs comme Pelé, Cruyff… Et puis, j’ai eu la
chance de le rencontrer. Si je devais parler d’une idole dans le foot,
c’est Cruyff.
Qu’est-ce qui vous plaisait chez lui ?
Sa façon de jouer, ses grandes envolées, un créateur, une certaine liberté
sur le terrain. Un grand joueur.
Propos recueillis par Flavien Bories.
Le
Figaro revisite le 12 mai 1976
L'épopée
des Verts (A lire absolument)
Il y a tout juste quarante ans,
l’équipe de Saint-Étienne échouait en finale de la Coupe d’Europe
de football contre le Bayern Munich, après un parcours exceptionnel.
Son aventure, vécue comme une victoire, avait tenu la France entière en
haleine. Récit d’une épopée sportive encore très vivante dans la mémoire
collective.
Par Etienne de Montety
Et le 12 mai 1976, entre 21h45 et 22 heures, la France devint
un pays de balisticiens. Des millions de supporteurs se mirent en tête de résoudre
un sérieux problème : quelles chances un projectile lancé à vive
allure sur une barre de bois a-t-il d’entrer à l’intérieur d’un but
de football, sachant que celle-ci n’est pas ronde mais carrée? Quarante
ans après, la solution n’a pas été trouvée. Cette année-là, l’épopée
sportive, irrationnelle et exaltante, suivie par tout un pays, s’est achevée
en conjectures de sciences physiques. La cage aux poteaux carrés de Glasgow
(7,32 m × 2,44 m) ou la quadrature du ballon rond.
Et pourtant c’est de ce jour qu’il faut dater la naissance du
football moderne en France. Tout avait commencé dix-huit mois plus tôt en
Yougoslavie. Un soir d’octobre 1974, l’équipe de Saint-Étienne, qui
domine alors le championnat national, est battue sèchement en Coupe d’Europe
par le Hajduk Split (4-1). Cette défaite est à l’image du football français
du moment : sympathique mais limité, incapable de se hisser au plus
haut niveau européen. Les anciens se répandent en regrets sur le temps
glorieux du Stade de Reims, les exploits des Kopa, Fontaine, Jonquet qui
conduisirent le club champenois deux fois en finale (en 1956 et 1959),
contre le prestigieux Real Madrid. Pourtant, au match retour à
Geoffroy-Guichard, l’ASSE l’emporte 5-1. Larqué, Bathenay, Bereta,
Triantafilos par deux fois sont les vedettes de la soirée. Une équipe est
née. Les regards commencent à converger vers Saint-Étienne.
Dix-huit mois plus tard, les Verts affrontent le Dynamo Kiev. En pleine
guerre froide, ce n’est plus un match de football, c’est un choc des
civilisations. D’un côté, c’est l’empire communiste, de l’autre
onze petits hérauts du monde libre. Nouvelle défaite à l’extérieur
(2-0) et, à la maison, qualification après prolongations lors d’un match
d’anthologie où Dominique Rocheteau, d’une reprise de volée, offre
la victoire à son équipe - à la France - au terme d’une rencontre qui
ressuscite chez les commentateurs un lyrisme assoupi. Pour commenter
l’exploit, on ressort La Guerre des Gaules et Michelet – ou peu s’en
faut.
Herbin, le Sphinx qui fume
Voici l’ASSE en finale de la Coupe d’Europe. L’aventure quitte la
page sportive des quotidiens pour la une. Un pays entier s’intéresse
soudain à ces jeunes joueurs défendant les couleurs d’une ville du
Forez, industrieuse et opiniâtre, qui vit du charbon et de l’industrie du
ruban. Farizon est de la région, mais Synaeghel du Nord, Lopez est
pied-noir, Janvion martiniquais (1), alors, en ce printemps 1976, le cœur
de la France bat au Centre, dans les monts du Forez. Curkovic, Sarramagna et
les autres sont adoptés par tout un peuple. Ils en deviennent les
petits-cousins. On ne parle plus de Saint-Étienne ni de l’ASSE mais de
Sainté et des Verts, pas du stade Geoffroy-Guichard, mais du Chaudron.
Herbin est le Sphinx et Dominique Rocheteau, l’Ange Vert; est-ce parce
qu’il joue à l’aile ou à cause de son visage entouré de boucles
botticelliennes?
À l’époque, le football n’est encore qu’un jeu. Les joueurs ne
sont pas le produit d’une musculation intensive. Ils touchent entre 10000
et 20000 francs mensuels. Sur le bord du terrain, on peut voir sans
sursauter le président de l’ASSE, Roger Rocher, qui tire sur sa pipe
tandis que l’entraîneur, Robert Herbin, cache son anxiété en allumant
cigarette sur cigarette. Autres temps…
Hasard du sport, la jeune équipe française affronte en finale le Bayern
Munich, emmené par un joueur de légende, Franz Beckenbauer, dit le Kaiser.
Deux mois après l’ogre soviétique, l’actualité offre un autre
affrontement symbolique, sur fond d’histoire. À côté des Müller, Maier,
Rummenigge, les Larqué, Lopez, Revelli paraissent bien frêles, à
l’image d’un pays novice en gloire européenne. Aux Allemands, la
robustesse et l’expérience. Aux Français, l’audace. Et un peu de
chauvinisme. À la télévision, le commentateur Pierre Cangioni commencera
son propos par un liminaire solennel: «Mesdames, Messieurs, afin que nul
n’en ignore, sachez que nous sommes sur le terrain du Hampden Park de
Glasgow pour la 21e finale de la Coupe d’Europe qui, cette année, nous
concerne plus particulièrement… (2) »
Afin que nul n’en ignore, Le Figaro fait aussi ses gros titres
sur l’événement, ce mercredi 12 mai ; à côté d’une
manchette sur l’assassinat de l’ambassadeur de Bolivie en plein Paris,
d’un éditorial de Jean d’Ormesson qui assure que la société française
a le choix entre « réformes ou révolution », on peut aussi
lire: «Fièvre tricolore pour les Verts». Le philosophe Jean Guitton a
pris la plume. Pas pour entretenir le lecteur de Plotin ou de saint Augustin
ni de ses conversations familières avec le Pape, Paul VI. Natif de Saint-Étienne,
il écrit: «La ville n’a rien pour plaire: ni fleuve, ni passé, ni
monuments. Pour l’aimer, il faut aimer la grisaille et la peine. Il faut
surtout œuvrer en silence, les uns avec les autres, les uns pour les
autres. C’est bien là l’esprit d’équipe.» Et l’envoyé spécial
du journal dans la Loire, Renaud Matignon, qui sera dix ans plus tard un
grand chroniqueur littéraire, s’essaie pour l’heure à l’ethnologie
forézienne: « Le Stéphanois est un méridional, mais encore un
homme du Centre. Comme son accent que je ne saurais définir que comme situé
entre le côtes-du-rhône et le beaujolais nouveau. Il a la gentillesse
douce et bavarde du premier et la lucidité volontaire du second.»
Mais tout va se passer à Glasgow, envahi par des milliers de supporteurs
français. Ils ne sont pas seuls. Est-ce un souvenir de la Auld Alliance
(conclue au XIIe siècle entre le roi de France et le roi d’Écosse),
le cœur des Écossais, pourtant éliminés quelques mois plus tôt par les
Verts, bat à l’heure de Saint-Étienne. Dans le stade, un calicot est
sans ambiguïté: «God save the Green.» Chez les spécialistes, des inquiétudes
se font jour: lors de leur dernier match de championnat contre Nîmes, les
Stéphanois ont perdu deux joueurs, sortis sur blessure. Rocheteau, blessé
lui aussi, est incertain. Autre sujet: pour des questions de retransmission,
les Verts doivent porter un short noir afin de se différencier de leurs
adversaires tout de blanc vêtus. Un short noir, autant dire un chat…
L’Ange Vert ne sauvera pas l’ASSE
David contre Goliath, Astérix et les Goths, la boîte à métaphores ne
manque pas de ressources pour mettre l’enjeu à son juste niveau. Hélas,
sitôt le coup d’envoi donné, c’est Victor Hugo qui fournit aux
chroniqueurs les mots les plus adaptés aux circonstances: après «choc
sanglant! des héros Dieu trompait l’espérance», il faudra bien
l’admettre, «tu désertais, victoire, et le sort était las»… La
pelouse de Hampden Park devient une morne plaine…
À la 57e minute, un coup franc tiré par Franz Roth transperce le mur stéphanois
mal organisé et pénètre dans les cages d’Ivan Curkovic. L’entrée de
Rocheteau, l’Ange Vert dont on espère qu’il sera le sauveur, n’y
change rien. Le Bayern tient sa finale et n’entend pas la lâcher, fût-ce
pour faire plaisir à la justice immanente et donner à une épopée française
une fin plus belle. À la fameuse assertion philosophique de Camus, «vraiment
le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football»,
qui est à elle seule une célébration de l’abnégation des Verts, les
Bavarois préfèrent l’efficacité: «Seule la victoire est belle.»
C’est fini et pourtant tout commence. À leur retour en France, les
valeureux joueurs sont reçus à l’Élysée par le président, Valéry
Giscard d’Estaing, qui déclare: «L’AS Saint-Étienne est à l’image
de ce que nous souhaitons pour tout le sport français.» On se prend à rêver
qu’un jour - qui sait? - les Français seront champions d’Europe et –
osons l’impossible - champions du monde.
La descente des Champs-Élysées ressemble pour les joueurs à un
triomphe romain. La France fait une ovation à ses héros, battus mais si
bravement qu’on pourrait s’y méprendre. Renaud Matignon goguenard s’étonne
«qu’on finisse à Clochemerle ce qui commençait chez Giraudoux, qu’à
peine entré dans du Montherlant on se retrouve au bistrot». On est plutôt
dans Cyrano: le panache!
L’esprit français reprend vite le dessus. On refait le match, avec des
si: si Grouchy n’avait pas été retardé à Waterloo… Et désormais,
mutatis mutandis: si les poteaux avaient été ronds, comme sur tous les
terrains de football du monde, le tir de Bathenay et la tête de Santini
auraient probablement fini leur course dans le but allemand, et Saint-Étienne
eût été champion d’Europe. Mais les barres du Hampden Park ne seraient
pas aujourd’hui en bonne place au musée qui a ouvert à Geoffroy-Guichard.
La mythologie des Verts, intacte aujourd’hui, n’aurait pas vu le jour.
Et, à l’instar du nez de Cléopâtre, soyons certains que la face de la
terre en eût été changée.
(1) Sur les souvenirs des joueurs, lire Nos années en vert,
de Jean-Michel Larqué, L’artilleur (2) Lire l’indispensable Les
Poteaux carrés de Glasgow, d’Yves Jean, Mareuil Éditions.
Que
sont-ils devenus ?
JEAN-MICHEL LARQUÉ (68 ans)
Le capitaine a terminé sa carrière au Paris Saint-Germain en 1979, deux ans
après son départ de l’ASSE. Devenu l'un des premiers consultants sportifs
à la télévision française, il en est encore l'un des plus écoutés. Après
de nombreuses années passées à TF1 aux côtés notamment de Thierry Roland,
“Captain Larqué” officie aujourd'hui sur RMC.
IVAN CURKOVIC (71 ans)
Héros de la demi-finale retour à Eindhoven, le gardien a raccroché les
crampons en 1981 et réussi sa reconversion, occupant la présidence du
Partizan de Belgrade de 1989 à 2006 puis celle du Comité olympique de Serbie
jusqu'en 2009. En début d'année, son nom a été cité comme candidat
possible à la présidence de l'UEFA.
JEAN-MARC SCHAER (63 ans)
Remplaçant lors de l’épopée, il fut l’un des premiers à s’en aller.
Passé par Auxerre, Nice, Valenciennes, Sète ou encore Moulins, il est en
parallèle devenu photographe professionnel. Une carrière qu’il a bouclée
au quotidien « La Montagne », à Moulins.
PIERRE RÉPELLINI (65 ANS)
Il a accompli toute sa carrière professionnelle à l’ASSE avant de
poursuivre quelques années au niveau amateur. Devenu entraîneur,
principalement au Red Star et à l’ASSE, il officie actuellement en tant que
vice-président délégué et directeur général de l’Unecatef (Union
nationale des entraîneurs et cadres techniques professionnels du football).
CHRISTIAN SARRAMAGNA (64 ANS)
Après 1979, sa carrière l’a amené pour trois ans à Montpellier. Il a
ensuite entrepris un parcours d’entraîneur à la tête de clubs comme l’ASSE,
le FC Martigues, le CS Sedan-Ardennes, l’Aviron Bayonnais, le FC Sète ou la
Berrichonne de Châteauroux et la sélection nationale du Mali à deux
reprises. Aujourd’hui, il est directeur sportif du SO Choletais.
HERVE REVELLI (69 ans)
Le meilleur buteur de l'histoire de l'ASSE (175 réalisations) a quitté le
club en 1978, stoppant sa carrière cinq ans plus tard à Châteauroux. Entraîneur
itinérant (Île Maurice, MC Oran, MC Alger, Bénin, ES Sétif), il a retrouvé
le département de la Loire en rejoignant l'US Feurs en 2011. Désormais, il
aide des demandeurs d'emploi à trouver du travail.
PATRICK REVELLI (64 ans)
Après avoir quitté l'ASSE en 1978, le frère cadet de Hervé a évolué au
FC Sochaux et à l'AS Cannes. Entraîneur au niveau amateur durant quelques
années, il a également conseillé Maurice Vincent durant son mandat de maire
de Saint-Etienne (2008-2014). Il est actuellement éducateur au club de L’Etrat-La
Tour.
CHRISTIAN LOPEZ (62 ans)
Le libéro a joué à l'ASSE jusqu'en 1982. L'international français a
ensuite évolué à Toulouse, puis à Montpellier avant d'entraîner au niveau
amateur. Employé au service des sports de la mairie du Cannet, il a également
fait quelques piges comme consultant pour Eurosport.
DOMINIQUE ROCHETEAU (60 ans)
Parti de l’ASSE en 1980, “L'Ange Vert” a mis un terme à sa carrière en
1990 après avoir évolué au Paris Saint-Germain et au Toulouse FC. Un temps
agent, chroniqueur pour « Onze » ou encore président de la Commission d'éthique
de la FFF, il a réintégré l'ASSE en 2010 en tant que coordinateur sportif.
DOMINIQUE BATHENAY (61 ans)
Parti au Saint-Germain en 1978, il a terminé sa carrière de joueur au FC Sète,
dont il est devenu l’entraîneur. Il a ensuite dirigé des formations telles
que le Stade de Reims, le Nîmes Olympique, l'AS Saint-Etienne ou le CS
Sedan-Ardennes. Sa dernière expérience, sélectionneur des Emirats Arabes
Unis, s'est achevée en 2009. En attente d’un nouveau défi.
JACQUES SANTINI (64 ANS)
Parti de l’ASSE en 1981, il a ensuite joué deux saisons à Montpellier
avant d’embrasser une carrière d’entraîneur qui l’a mené aux quatre
coins de France : Toulouse, Lille, Saint-Etienne, Sochaux, Lyon (club auquel
il offrit son premier titre de champion de France), Auxerre. Il a également vécu
une courte expérience en Angleterre (Tottenham Hotspur) après avoir été sélectionneur
de l’équipe de France.
ALAIN MERCHADIER (64 ANS)
Après 1978, le défenseur a passé deux saisons à Nancy et une à Blois.
Entraîneur au niveau amateur, il a occupé quelques fonctions dans le monde
professionnel, notamment comme recruteur pour Lilles et Nantes. Il œuvre
aujourd’hui auprès de la Ligue de football Midi-Pyrénées.
OSVALDO PIAZZA (68 ans)
Il a quitté l'ASSE en 1979 pour retourner en Argentine à Velez Sarsfield
avant une ultime pige à l'AS Corbeil-Essonnes en tant qu'entraîneur-joueur.
Il a écumé les bancs de touche, notamment en Amérique du Sud (Olimpia,
Universitario, Independiente, Huracan, etc.) et a retrouvé un temps l'ASSE,
en 2004, notamment pour être son œil en Amérique du Sud. Il réside
aujourd’hui en Argentine, mais revient régulièrement à Saint-Etienne.
ESAD DUGALIC
Né dans la même ville que son ami Ivan Curkovic, il l’a rejoint à l’ASSE
en tant que doublure de 1974 à 1979 et a donc très peu joué. Il est décédé
en 2011, à l’âge de 64 ans.
ROBERT HERBIN (76 ans)
Parti en 1983 après l’affaire de la caisse noire, il a de nouveau entrainé
l’ASSE de 1987 à 1990 puis lors de la saison 1997-1998 avec Pierre Répellini.
Il a également dirigé le rival lyonnais, Al Nasr Riyad et le RC Strasbourg.
Installé dans la périphérie stéphanoise, il dissèque chaque match des
Verts pour le quotidien local, « La Tribune Le Progrès ».
GERARD FARISON (71 ans)
L'un des moins médiatiques de la bande. Stéphanois de naissance, il a
accompli toute sa carrière dans le club de sa ville jusqu’en 1980. Il s'est
par la suite installé à Fréjus, y occupant les rôles d'entraîneur-joueur
puis d'éducateur sportif pour le compte de la mairie. Il vit désormais une
retraite paisible à Saint-Raphaël.
CHRISTIAN SYNAEGHEL (65 ans)
(64 ans) Le milieu de terrain a quitté l'ASSE en 1978 pour quatre saisons au
FC Metz. Sa reconversion l'a ramené dans la Loire et le réseau de
bijouteries appartenant à sa belle famille. Il profite aujourd’hui de sa
retraite.