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La passion de Roland Romeyer
Source :  Site Poteaux Carrés

Dimanche 22 novembre 2015

Dans une longue interview accordée au JDD, Roland Romeyer avoue qu'il est fou. Extraits.

 "Je suis de la lignée des présidents supporters, avec Loulou Nicollin à Montpellier. Les autres sont des businessmen. L'argent n'a jamais été mon leitmotiv. Je suis là par amour pour mon club. Je suis tombé dans le Chaudron à 12 ans, en 1957, lors d'un derby contre Lyon. Entre supporters, on se chicanait puis on allait boire un coup ensemble. Aujourd'hui, on ne voit que les boucliers et les casques de CRS. Parfois, la rivalité va trop loin, comme lors du dernier derby. Je n'étais pas du tout content du comportement de Jordan Ferri. J'ai quand même salué Jean-Michel Aulas et fait une bise à Bernard Lacombe. Sur le terrain, ils ont été supérieurs, aucun souci ! En revanche, l'ambiance délétère m'a contrarié. On nous a rabaissés, insultés ! A l'entrée, Bernard Caïazzo a dû se frayer un chemin dans les affrontements. Puis, à la sortie, Georges Bereta a été agressé par des voyous qui ont défoncé sa voiture à coups de bouteille de bière. Des supporters ont porté plainte car leurs voitures immatriculées 42 ont été rayées. Je n'ai plus envie de vivre ça. J'envisage de ne plus faire les déplacements à Lyon.

 Avec ma femme, qui allait à Geoffroy-Guichard avant de me connaître, on a décidé d'investir ensemble, en sachant que ce serait à fonds perdus. En 1996, j'ai été un des premiers actionnaires alors que le club était au bord du dépôt de bilan. En 2003, j'ai remis la main à la poche pour nous sauver du National. Mon entreprise, la Sacma, est devenue sponsor maillot et nous sommes remontés en L1. Puis je me suis associé avec Bernard Caïazzo. En décembre 2009, le club s'est trouvé proche de la cessation de paiement, avec un trou de 14,5 M€. Nous avons décidé de changer la gouvernance. Avec Bernard, on se rend des comptes chaque trimestre. On fait partie d'une espèce en voie de disparition, celle des propriétaires investis au quotidien. Je gère le club comme mon portefeuille : si j'ai 100 M€, j'en dépense 95 maximum. Ici, quand on achète, on demande plusieurs avis et on prend le moins cher. Il n'y a que pour les frais de sécurité qu'on n'a pas le choix, c'est 2,5 M€ par an. Devant la DNCG, je budgète l'élimination au premier tour de toutes les coupes et la 10e place en championnat.

 Je suis naturellement fou, ma passion n'arrange rien. En 2007, je me suis fait tatouer sur le bras gauche une panthère et le logo de l'ASSE. Certes, il n'est pas vert. En revanche, à ma mort, je reposerai dans un cercueil vert spécialement fabriqué... Il y a deux ans, j'ai fait la route entre Saint-Etienne et le Stade de France à vélo avant notre victoire en Coupe de la Ligue contre Rennes. J'avais lancé ce pari en cas de qualification pour les demi-finales, face au PSG. D'autres m'avaient suivi, pensant sans doute qu'on serait éliminés ! On a commandé 42 vélos et formé un peloton escorté par la Garde Républicaine comme sur une étape du Tour de France ! Dans les villages, les écoliers nous attendaient sur les trottoirs et à Paris, des gens criaient "Allez les Verts !" sur notre passage. C'était dingue ! Dans un article, j'ai été comparé à Kadhafi, ça ne m'a pas plu. A Darry Cowl aussi, mais là ça va car il était drôle et j'aime aussi rigoler. On a raillé mon accent de la Haute-Loire. J'essaie de rester indifférent, mais les médias n'aident pas en sortant parfois une photo où je porte mes lunettes noires. Dessus, je fais un peu caïd..."