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Europa League (6ème journée) :
Anderlecht - ASSE : 2-3
L'exploit des Verts
Source :  Site Poteaux Carrés

Jeudi 8 décembre 2016

Fiche du match      Le résumé video

Les réactions      Christophe Galtier      Léo Lacroix        Kevin Malcuit

Renversants ! Les Stéphanois se sont offert la première place du groupe C sur la pelouse du Parc Astrid, face à Anderlecht ! Les Belges menaient 2-0 à la pause, mais les hommes de Christophe Galtier se sont révoltés en deuxième mi-temps, inscrivant trois buts.

Le match

Bruxelles, sa Grand-Place, son Manneken-Pis et ses grandes artères en pavés, parcourues par un tramway qui pourrait presque descendre de Solaure à l’Hôpital Nord. Bruxelles, ville cosmopolite aux origines wallonnes et flamandes, accueillait l’ASSE pour le dernier match du groupe C d’UEFA Europa League. Après avoir passé sans encombre les deux tours de qualifications, les Stéphanois ont su s’extraire de la phase de poules dès la 5e journée, et ce pour la deuxième fois de suite. Une performance d’ensemble à souligner, à l’heure où les parcours européens des clubs français sont souvent compliqués. Alors, pour rajouter encore un peu de paillettes à ces résultats brillants, les Verts sont allés renverser Anderlecht sur sa pelouse, s’offrant la première place du groupe C. Un authentique exploit, comme seule la coupe d’Europe à la sauce stéphanoise peut offrir.

Pour affronter Anderlecht, leader du groupe, Christophe Galtier optait pour un onze de départ avec beaucoup de fraîcheur. L’entraîneur stéphanois tentait le pari d’une défense centrale à trois, avec « KTC », Léo Lacroix et Florentin Pogba ; accompagnés de Kévin Malcuit et Pierre-Yves Polomat sur les ailes. Au milieu de terrain, Henri Saivet et Bryan Dabo étaient associés à la récupération. Aux avant-postes, le jeune Arnaud Nordin fêtait sa première titularisation en Europe. Il menait l’attaque stéphanoise en compagnie d’Alexander Söderlund et Kévin Monnet-Paquet.

Malgré le mauve qui s’imposait dans les tribunes du stade Constant Vandeck Stock, les Verts vivaient une première mi-temps noire. En dix minutes, de la vingtième jusqu’à la demi-heure de jeu, les Stéphanois encaissaient deux buts coup sur coup, anéantissant les intentions avec lesquelles ils avaient démarrées la rencontre. Chipciu, sur un long centre de la gauche vers la droite, trompait Stéphane Ruffier d’un tir exécuté en taclant (Anderlecht 1-0 ASSE, 21e). Puis Stanciu, l’un des meilleurs Bruxellois sur la pelouse, réussissait un tir croisé gagnant du pied gauche qui rentrait dans les buts stéphanois avec l’aide du poteau (Anderlecht 2-0 ASSE, 31e). En deux poussées de son bloc équipe, Anderlecht avait fait la différence.

Pourtant, le début de rencontre avait laissé entrevoir du mieux chez les hommes de Christophe Galtier, placés dans un 3-5-2 permettant aux latéraux d’apporter le surnombre en phase offensive. Mais, Malcuit ne cadrait pas sa reprise du coup de pied (2e). Les multiples échanges entre Polomat et Monnet-Paquet n’offraient pas d’occasions franches aux Verts, même si « KMP » s’offrait un joli petit pont sur Dendocker (38e). A l’image d’Alexander Söderlund, qui se croyait -à tort- hors jeu sur un bon ballon face à Roef (17e), ou de Kévin Théophile-Catherine, dont la remise de la tête dans la surface ne trouvait pas preneur (44e), les Verts jouaient à contretemps.

On craignait même le pire quand le penalty d’Henri Saivet heurtait la transversale puis le dos de Roef sans franchir la ligne (54e). On redoutait un troisième but adverse sur une frappe de l’extérieur de Stanciu, bien détournée par Stéphane Ruffier (57e). Oui mais voilà, impossible n’est pas Stéphanois ! Même loin du Forez. Douze minutes folles voyaient les Verts marquer trois buts, glaçant encore un peu plus le Parc Astrid, déjà plongé dans le froid de décembre. Comme à Mayence, où il avait offert le but de l’égalisation à Robert Beric (1-1), Alexander Söderlund tutoyait les cieux pour convertir le centre de Kévin Malcuit (Anderlecht 2-1 ASSE, 62e). C’est encore le géant norvégien qui surgissait au bon moment, sur un centre de Romain Hamouma, entré en jeu quelques minutes plus tôt. La pointe de la chaussure du numéro 23 suffisait, aidée par une barre transversale soudain plus clémente (Anderlecht 2-2 ASSE, 67e). Le suspens, évanoui à  la demi-heure de jeu, renaissait en un claquement de doigts.

Les Verts se mettaient alors à rêver, eux qui devaient s’imposer pour décrocher la première place et coiffer Anderlecht sur le poteau. Romain Hamouma sortait un nouveau bon centre de sa botte secrète, que Roef tentait de sortir mais remettait finalement à Kévin Monnet-Paquet, qui ne loupait pas l’aubaine (Anderlecht 2-3 ASSE, 74e). « KMP » avait même la balle du 4-2 (81e), tout comme Bryan Dabo (89e). L’euphorie stéphanoise se prolongeait ensuite face au kop stéphanois, une nouvelle fois bien garni. Le « Oh, Saint-Etienne », désormais viral, s’entendait dans la nuit bruxelloise. Premiers de leur groupe, ces Verts-là, invaincus en Europe cette saison, peuvent se targuer d’avoir écrit un nouveau chapitre dans la riche histoire européenne de l’ASSE. Déjà présents en février dernier en 16e de finale, Christophe Galtier et ses hommes feront de même en 2017. Avec un statut renforcé. Bravo !!!

La réaction de Christophe Galtier

L'entraîneur stéphanois savoure la performance de son équipe, première du groupe C après sa splendide victoire à Anderlecht (3-2).

Après le penalty d'Henri Saivet qui heurte la barre transversale, imaginiez-vous un tel scénario possible ?
Pas à ce moment-là. Je nous savais capables de revenir en seconde période et c’est ce que nous nous sommes dits à la pause. Quand le gardien a arrêté le penalty d’Henri, j'ai pensé que ce serait compliqué, surtout au vu des difficultés rencontrées ces derniers temps pour marquer des buts. Les ingrédients que mes joueurs n’ont pas su mettre dans la première période, ils ont su les mettre en seconde. En Coupe d’Europe, il faut beaucoup d’intensité, beaucoup de courses, il faut gagner ses duels et aller vers l’avant. En première période, nous étions très timides, comme lors de nos derniers matches de championnat. En deuxième, nous avons su harceler notre adversaire. Cela nous a souri.
 
Que s’est-il passé à la mi-temps?
Peut-être y a-t-il eu une prise de conscience. Je pense que nous avons joué avec moins de retenue, en avançant et sans regarder l’adversaire. Cela nous a permis de gagner des ballons plus haut, de les mettre dans les zones que nous avions identifiées, ce qui a permis à Alex Soderlünd de jouer sur son point fort, le jeu aérien par le biais de centres dans la surface. Depuis le début de saison, nous avons su renverser des matches en étant menés au score et cela s’est encore produit ce soir. Lors du match aller, avec une équipe complètement remaniée à causes des indisponibilités, nous étions parvenus à égaliser. Ce soir, nous l’emportons, c’est une excellente chose. Nous avions aussi des armes sur le banc, avec Romain Hamouma et Oussama Tannane notamment. Nous avons su nous servir de ce potentiel.
 
La joie de vos joueurs et la communion avec vos supporters montrent le caractère exceptionnel de votre performance.
Hier, en conférence de presse, je m’étais fait le relais des joueurs en vous annonçant que nous venions à Anderlecht afin de l’emporter pour finir premiers du groupe. L’objectif est atteint, cela a été très difficile et si nous avons assisté à une telle joie, c’est sans doute à cause du scénario. Nous avons renversé la situation, en marquant trois buts en une période qui apportent une victoire et une première place au classement. L’Europe a un goût particulier avec des matches particuliers et des joies particulières. Nous savions que nos supporters allaient être nombreux. Cela fait trois ans qu’ils se déplacent dans toute l’Europe pour nous soutenir. La moindre des choses est de leur rendre sur le terrain la fierté de porter ce maillot-là avec des victoires et un état d’esprit irréprochable.

Après cet exploit européen, qu'attendez-vous de votre équipe en championnat ?
Nous avons joué dix matches de Coupe d'Europe, nous sommes invaincus et nous terminons premiers de notre groupe. C’est une performance ! Maintenant, nous devons nous remettre à gagner à domicile, en championnat et en Coupe de la Ligue .Et nous allons nous préparer du mieux possible afin de redevenir conquérants chez nous.

Le bilan en Coupe d'Europe

Pour son 117ème match européen hier, Sainté a encore embelli son bilan global qui est désormais de 49 victoires, 35 nuls, et 33 défaites.
Les Verts ont par ailleurs étiré à 10 matchs leur belle série d'invincibilité.
Depuis le début de saison ils ont en effet aligné 5 victoires et 5 nuls.
Sur 48 équipes qualifiées pour les poules d'Europa League, seules 4 (l'ASSE, la Roma, l'Ajax et le Chaktar Donetsk) sont invaincues.

Une courbe de résultats qui tranche avec notre "forme" en Ligue 1 et confirme le rapport si particulier de Sainté avec la Coupe d'Europe.  

Les adversaires potentiels pour les 16èmes (Source : Poteaux Carrés)

La victoire d'hier permet donc au Verts de remporter la première place de leur groupe, et par la même a permis de passer tête de série. Si cela permet d'envisager rencontrer des adversaires de calibre moindre comme l'Hapoel Beer Sheva (qui vient néanmoins d'éliminer d'un coup Southampton et l'Inter) ou l'Astra Giurgiu (tombeur des vilains il y a deux saisons), nous ne sommes néanmoins pas à l'abri d'un adversaire de prestige, notamment d'un duel entre les frères Pogba, Manchester United n'ayant pas réussi à devancer le Fenerbahçe. On notera la présence de quatre adversaires passés des Verts en Coupe d'Europe (Manchester United, Borussia Mönchengladbach, Legia Warszawa et Olympiakos). La liste complète de nos adversaires possibles lors du tirage, lundi prochain à 13h.

- Athletic Bilbao (ESP)
- Villarreal (ESP)
- Celta Vigo (ESP)
- Mönchengladbach (ALL)
- Manchester United (ANG)
- Krasnodar (RUS)
- Rostov (RUS)
- Gent (BEL)
- Olympiakos (GRE)
- PAOK (GRE)
- AZ Alkmaar (P-B)
- Astra Giurgiu (ROU)
- Legia (POL)
- Hapoel Beer Sheva (ISR)
- Ludogorets (BUL)

La réaction d'Alexander Soderlund et de Kevin Malcuit (Source : Poteaux Carrés)

Dans le quotidien belge La Dernière Heure, Alexander Söderlund revient sur la victoire des Verts à Anderlecht. Après avoir mis un doublé aux Mauves, l'avant-centre norvégien leur glisse un tacle mérité.

 "Ça fait vraiment du bien d'avoir retrouvé le chemin des filets. J'en ai marqué deux, et j'avais l'impression de pouvoir en marquer davantage. Mais j'avais un problème aux ischios et je n'ai donc pas pris de risques. Anderlecht s'est trop relâché en seconde mi-temps, avait un problème de mentalité, et on l'a puni !"

Dans la dernière édition du Progrès, Kévin Malcuit revient sur la victoire à Anderlecht avant de se projeter sur la réception de Giuingamp et le tirage au sort des 16es de finale de L'Europa League. Extraits.

 "C’est un beau tournant. On perdait 2-0, à l’extérieur, face à une très grande équipe. On avait à cœur de finir premiers de cette poule. Mission accomplie. Ce match, on ne va pas l’oublier. Pourtant, il le faut et même très vite. On doit bien reprendre le championnat. Je pense que ce succès peut servir de déclic. On sortait de deux matchs compliqués. C’était dû peut-être à un problème de communication. Il nous fallait un match référence. On doit s’en servir pour le rendez-vous de dimanche contre Guingamp qui est très important. Il faut être capable de refaire en L1 ce que l’on fait en Ligue Europa. Le tirage au sort des 16e de finale de la Ligue Europa ? Il y a des bons clubs. Mais je me fiche de savoir sur qui on va tomber."

Robert Herbin apprécie Hamouma (Source : Poteaux Carrés)

Dans Le Progrès du jour, Robert Herbin revient sur l'entrée en jeu décisive de Romain Hamouma à Anderlecht.

 "Il a dynamisé le jeu des Verts. Par sa façon de se comporter sur le terrain, il a réveillé l’équipe. Personne ne réussit tout ce qu’il entreprend, mais Romain Hamouma fait partie de ces joueurs qui portent le danger chez l’adversaire."