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Bernard CAIAZZO rappelle qu'il a sauvé l'ASSE et évoque l'arrivée d'un nouvel actionnaire
Source :  Site Poteaux Carrés

Lundi 27 février 2017

Dans France Football, Bernard Caiazzo rappelle qu'il a sauvé l'ASSE.

 "A l'âge de dix ans, mon père très autoritaire m'interdisait d'aller jouer au foot. Mais cela m'a encore plus incité à m'intéresser à ce sport. C'est grâce à mon oncle que j'ai pu assouvir ma passion pour le foot. Je me souviens que Luigi Landi, le talentueux gardien de Nîmes Olympique, était sorti exprès du Stade Vélodrome en 1962 pour me donner deux places pour assister au choc Marseille-Nîmes.

 Après avoir fait fortune dans le télémarketing et les centres d'appel, j'ai décidé de voler au secours des Verts en novembre 2003. On m'a dit : "Il faut sauver le club, si quelqu'un ne met pas d'argent, les salaires ne seront pas payés le mois prochain." J'ai alors fait un truc sur un coup de coeur que je n'aurais pas fait dans mon entreprise. J'ai mis 5 M€ au pot sans faire le moindre audit et sans la moindre garantie de passif. J'aurais pu me ruiner et y laisser ma chemise !

 En octobre 2004, j'ai revendu une partie de mes parts à Roland Romeyer. On forme depuis un tandem original mais efficace puique Saint-Etienne n'a plus perdu d'argent depuis sept ans. Avec Roland, les bêtises, on les a faites. Filer 300 000 € à un joueur et mettre le désordre dans le vestiaire, on a donné. Le métier de président s'apprend pendant trois ou quatre ans. Moi, aujourd'hui encore, il m'arrive de découvrir des choses.

 La plus grosse erreur à ne pas commettre, c'est de vouloir fonctionner de manière individualiste. Il faut avoir une perception collective des choses tant au niveau de la dimension humaine que des moyens à mettre en oeuvre. Les soirs de match, c'est un moment émotionnellement très fort et je suis incapable d'assister aux arrêts de jeu. Je descends alors au vestiaire. Mais j'ai trouvé dans le foot la liberté de faire ce que j'aime sans contrainte. Et dans la vie, c'est hyper important de pouvoir vivre ça."

Bernard Caiazzo évoque l'arrivée d'un nouvel actionnaire dans l'Equipe du jour.

 "Saint-Étienne a réussi à devenir le quatrième club français à l’indice UEFA derrière le Paris-SG, Lyon et Monaco. Mais il s’agit d’un exploit qu’on risque de ne pas être capable de reproduire. Un homme averti en valant deux,  une remise en cause est une nécessité absolue. C'est l’heure de la "glocalisation"  (globalisation + localisation). Tout en gardant nos valeurs locales, le club doit rentrer dans une dimension internationale. 

Je suis satisfait de voir que Roland Romeyer ait accepté l’idée d’un nouveau partenaire. La pérennité d’une organisation ne doit pas dépendre d’individus, surtout à nos âges. Avoir laissé Roland pendant un an sans DG a été une erreur. Michel Saez a notamment en charge de  constituer un dossier avec l’aide de consultants extérieurs. Puis le club mandatera une banque d’affaires chargée de dénicher un futur actionnaire.

 Saint-Étienne est le seul club européen 100% français et il doit le rester. Il devra donc s’agir d’un investisseur minoritaire avec une spécificité, celle d’être français. On estime la valeur du club à 100 M€. Les 20 M€, 25 M€ qu’il apportera, en échange de 20% à 25% des parts, permettront l’arrivée de deux à trois joueurs capables de nous faire passer un cap, sans perdre nos valeurs. Si c’est pour une participation majoritaire, ce n’est pas la peine. Je ne suis pas vendeur. Si on n’y arrive pas, alors  tant pis, on ira dans le sens de la mondialisation. La LFP a ouvert un bureau en Chine et elle va nous aider.

 Les jeunes de talent se trouvent dans les pôles Espoirs. Aujourd’hui, il faut accepter de mettre de l’argent sur  les pépites de demain. Le recrutement est un art difficile, mais si je devais le noter je donnerais 10 sur 20. Le Portugal est le marché où il y a le plus de talents dotés du meilleur rapport qualité/prix. Les Allemands sont chers mais ils réussissent toujours en France. Des pays émergents comme la Hongrie et la Pologne ont créé des centres depuis sept ans. La solution, pour passer à une dimension supérieure, consiste peut-être aussi à prendre un ancien international  étranger, un expert du recrutement à l étranger. Il faut pouvoir considérer que, dans le cadre du  salary cap, il existe trois  exceptions. Comme dans le sport américain."