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Anthony Mounier ne sera pas Vert 
Source :  Site Poteaux Carrés

Lundi 30  janvier 2017

La fiche d'Anthony Mounier

Jugé indésirable par le public et une partie du vestiaire stéphanois, Anthony Mounier devrait voir son prêt cassé dans la journée.

 

Lu dans l'Equipe, lundi 30 janvier 14 heures

Les cris de défiance des supporters stéphanois présents au Stadium de Toulouse dimanche (3-0) ont eu raison de l'optimisme des dirigeants stéphanois. Ces derniers pensaient que l'animosité entourant l'officialisant vendredi de l'arrivée en prêt pour six mois de Bologne (Serie A) d'Anthony Mounier (29 ans), formé à Lyon, s'estomperait. Il n'en est rien.

Qualifié mais non aligné

Après n'avoir finalement pas couché le nom d'Anthony Mounier sur la feuille de match «pour des raisons extra-sportives» selon Christophe Galtier, l'entraîneur de l'ASSE, les dirigeants stéphanois ont décidé de se séparer du milieu gauche.

Le fait qu'il n'ait pas joué dimanche, alors qu'il avait reçu tous les documents nécessaires de Bologne, n'est d'ailleurs pas anodin. Si Mounier avait joué, Saint-Etienne aurait été obligé de le garder jusqu'à la fin de la saison. Les règlements interdisent en effet à un joueur de jouer pour plus de deux clubs dans la même saison.

Mounier n'a donc pas joué, et l'ASSE pourrait annoncer dès ce lundi que le contrat est cassé. Les deux parties cherchent depuis hier une solution à l'amiable sous la forme d'un nouveau point de chute pour Mounier. Il semble que les parties l'aient trouvé. Ce qui précipitera son départ.

France Bleu : l'ASSE et Anthony Mounier jettent l'éponge, Anthony Mounier ne sera pas vert

Situation hors du commun à l'AS Saint-Étienne puisque le joueur formé à Lyon Anthony Mounier ne portera finalement jamais le maillot vert selon le journal l'Equipe. L'opposition virulente des supporters et de certains membres du club aura eu raison de ce prêt très controversé.

C'est une situation comme on a rarement en vue dans le football français. Dans le football tout court. Un joueur prêté dans un club qui ne porte pas le maillot une seule seconde, qui n'aura effectué qu'une journée d'entraînement avec ses nouveaux partenaires et qui refait ses valises dans l'autre sens à cause de la vindicte populaire et de l'opposition d'une partie du club. Anthony Mounier arrivé jeudi dans le Forez pour signer son prêt de 6 mois avec option d'achat sera de retour en Italie dans les prochaines heures.

Détesté par une partie des supporters

Pour avoir insulté le club, pour avoir affirmer qu'il ne l'avait jamais vraiment aimé, pour avoir été formé chez l'ennemi lyonnais, Anthony Mounier occupait une place de choix parmi les joueurs que les supporters de l'ASSE ne voulaient pas voir porter la tunique verte. Malgré tout, le joueur de 29 ans a souhaité relever le défi et s'engager dans le Forez, lui l'Ardéchois issu d'une famille de supporters stéphanois. Dès son arrivée il souhaite rencontrer les supporters, demande rejetée par ceux-ci.

Accueilli froidement par les joueurs

Même si certains comme Jessy Moulin ont affirmé publiquement qu'il fallait faciliter l'arrivée d'Anthony Mounier, c'est une certitude que l'accueil du vestiaire a été glacial lors de son arrivée à Blagnac lors du stage de préparation avant la rencontre de dimanche face à Toulouse. Certains joueurs auraient refusé de lui serrer la main. C'est sans doute d'ailleurs l'argument le plus déterminant pour expliquer cette décision, plus encore que l'opposition des supporters.

Qui a souhaité son arrivée au sein du club ?

Les oppositions étaient prévisibles, le déferlement d'insultes sur les réseaux sociaux aussi. Il est donc parfaitement étonnant que la direction du club n'ait pas anticipé la violence des réactions des supporters, d'autant plus dans un club où plus qu'ailleurs les supporters s'estiment garants de l'histoire et des valeurs de l'institution, plus que les joueurs, plus que les dirigeants qui passent les uns après les autres, tandis que eux restent. Christophe Galtier ne s'est pas exprimé sur l'opportunité sportive de l'arrivée d'Anthony Mounier ce qui, entre autres choses, laisse penser qu'il n'était pas favorable à sa venue. Une décision imposée par la direction, sans doute initiée par Alain Martin, membre du Conseil de Surveillance de l'ASSE, maire du Pouzin en Ardèche, la commune où s'est installée la famille Mounier. Les relations sont tendues entre Christophe Galtier et Roland Romeyer depuis des mois et cet épisode ne devrait rien arranger.

 

Lu dans L'Equipe (31 janvier 2017)

"On a du faire appel à un service d'ordre pour protéger Anthony Mounier après des menaces sur sa famille, venues de Saint-Etienne mais aussi de Lyon. Il n'a même pas assisté à la rencontre, il a pris un avion pour s'éloigner" déclare un Roro dépité dans la dernière édition du Progrès.

Selon la Pravda du jour, l'ex-Aiglon a senti qu'il n'était pas le bienvenu de la part de tous les cadres du vestiaire et a eu peur des ultras stéphanois, qui auraient menacé d'envahir le terrain si l'ancien vilain s'y pointait sous le maillot vert. Père de deux enfants dont un bébé de trois mois, ce dernier avait décidé de laisser sa famille en Italie et de vivre seul à Sainté pendant six mois, mais pas avec un garde du corps à demeure.

 Alertés par Roland Romeyer, les services de police, déjà débordés par le risque d'attentats terroristes, lui ont fait comprendre que la sécurité du joueur n'aurait pas pu être assurée. Estimant que porter plainte ne constituait pas une solution pour sortir de cette impasse, Roro y a renoncé. Craignant des incidents à l'aéroport de Toulouse et surtout à celui d'Andrézieux-Bouthéon au retour des joueurs, il a demandé au service de sécurité d'exfiltrer Mounier. Selon le quotidien sportif, Anthony Mounier a pris un vol régulier pour Lyon, où il a passé la nuit. Prévenue de sa localisation, la gendarmerie a assuré une lointaine surveillance.

 Pendant ce temps là, toutes les pistes ont été réactivées, notamment en France, où Caen le voulait depuis un moment. Mais l'affaire, relancée à Saint-Etienne, ne s'est pas faite. Quand Nancy est venu au renseignement hier matin, Anthony Mounier (120 000 brut mensuels) avait déjà donné son accord verbal à l'Atalanta. Il a ensuite, d'un commun accord, résilié son contrat, sous réserve qu'il signe son nouveau prêt à Bergame, ce qui explique que l'ASSE n'a pas encore officialisé son départ.

Lu dans Le Progrès

Le prêt de l'ancien joueur de l'OL, conspué par les supporters stéphanois depuis l'annonce de son arrivée en provenance de Bologne la semaine dernière, pourrait être "cassé" ce lundi.

Anthony Mounier ne portera jamais le maillot vert. Après deux tentatives infructueuses, l'ancien joueur de l'OL a rejoint l’ASSE jeudi dernier, en provenance de Bologne, sous forme de prêt. Si rien n’est encore officiel, on s’achemine vers une séparation.

Les représentants du joueur et les avocats du club stéphanois ont entamé les négociations en ce sens.

En raison des propos injurieux et haineux à son égard de la part des « ultras stéphanois comme lyonnais », selon Roland Romeyer, Mounier a pris la décision de quitter Saint-Etienne.

Depuis son arrivée, il était sous la protection de la gendarmerie.

Lorient est sur les rangs pour l’accueillir, comme l’Atlanta Bergame, qui serait la piste privilégiée par le joueur.

« C’est pour ces problèmes extra-sportifs qu’il n’était pas sur la feuille de match à Toulouse », commente Christophe Galtier. Et de préciser : « D’ailleurs, par mesure de précaution, il n’est pas rentré à Saint-Etienne avec nous. Il a quitté Toulouse par un vol régulier »

Le communiqué officiel de l'ASSE (mardi 31 janvier 2017)

L’AS Saint-Etienne et Anthony Mounier ont décidé d’un commun accord de rompre le contrat qui les liait. 

Cette décision a été prise dans l’intérêt de toutes les parties, notamment et surtout parce que le joueur peut rejoindre un club, l’Atalanta Bergame, actuel 6e du championnat d'Italie, à la hauteur de ses attentes sportives.

L’ASSE et Anthony Mounier tiennent également à démentir certaines informations et précisent que toute l'équipe et les membres du staff ont parfaitement accueilli le joueur qui les remercie et leur souhaite le meilleur pour cette fin de saison.

Même si le premier choix d’Anthony Mounier a été de faire face, l’intégrité physique et morale du joueur a constitué l’une des principales préoccupations de l’ASSE.

Face aux importantes échéances qui l’attendent, dont le derby programmé ce dimanche, le club a aussi voulu maintenir un contexte pacifié.

L’ASSE remercie Anthony Mounier pour son comportement et la sérénité avec laquelle il a su, avec son entourage, gérer la situation. 

Le commentaire de Christophe Galtier (Source : Poteaux Carrés)

Christophe Galtier a commenté le départ d'Anthony Mounier, mardi 31 janvier, en conférence de presse. Extraits.

 "Il ne faut pas voir honte de dire que recruter Anthony n’était pas la meilleure idée. Les choses se sont envenimées jour après jour. Personne n’aurait pu imaginer que ça prenne une telle ampleur. Cette situation n’était agréable pour personne. Il ne fallait pas se jeter dans le précipice avec le recrutement d’un joueur qui n’allait pas être bien mentalement et une ambiance dans le Chaudron qui aurait pu porter un énorme préjudice à l’équipe. On a fait en sorte de ne pas aller droit dans le mur et qu’Anthony puisse trouver un autre point de chute. En accord avec lui, la bonne décision a été prise.

 Les supporters n’ont pas eu le dernier mot. Le dernier mot, c’est Anthony qui l’a eu. C’est après avoir discuté avec lui dimanche matin que j’ai pris la décision de ne pas le mettre sur la feuille de match à Toulouse. Je crois qu’il a senti qu’il n’allait pas être un plus pour l’équipe et qu’il ne pourrait pas s’épanouir en tant que footballeur et peut-être aussi en tant qu’homme. Il a pris la bonne décision. Aujourd’hui, il ne faut surtout pas que la famille se divise. Il y a des joueurs qui font tout ce qu’ils peuvent avec un esprit remarquable. La famille c’est aussi la direction, les salariés du club, les supporters."

Un précédent avec Fleury Di Nallo (Source : Poteaux Carrés)

Venant de prendre à Steed Malbranque le vilain titre de l'ancien Vert le plus éphémère, Anthony Mounier ve s'engager avec l'Atalanta Bergame quatre jours après avoir signé à l'ASSE. Mais ce n'est pas le premier lyonnais ayant dû renoncer à jouer à l'ASSE après avoir reçu des menaces de mort.

"En 1967, l’ASSE était championne. J’avais un copain qui connaissait les dirigeants de l’ASSE. Il m’a emmené chez le président Roger Rocher sur les hauteurs de Saint-Etienne, c’était la montagne pour moi… L’ASSE, avec l’entraîneur Albert Batteux, voulait me prendre pour remplacer Mekloufi qui arrêtait. Et moi, je voulais y aller" reconnaît Fleury Di Nallo dans le Progrès. "L’ASSE me donnait trois fois et demi mon salaire ! Et Saint-Etienne versait 75 000 euros, une somme énorme à l’époque à laquelle il fallait ajouter les venues à Lyon de Repellini et Larqué qui débutait sa carrière. L’info était dans Le Progrès, toute la région le savait. Moi, j’étais dans l’annuaire. J’ai reçu une lettre anonyme. Il y avait des menaces de mort sur ma famille si je signais à l’ASSE. J’ai eu très peur. Je suis resté sur Lyon, ou le trésorier m’a donné mes 100 euros de plus…"

Anthony Mounier revient sur son passage éclair à Saint-Etienne (Source : Poteaux Carrés, le  2 février 2017)

Dans l'Equipe du jour, Anthony Mounier revient sur son passage éclair sous le maillot vert. Extraits.

 "Je ne me souvenais même plus de ma déclaration [ndp2 : "on les baise les Verts"]. J'avais 22 ans, je jouais à Nice. C'était une joie après un but, après 90 minutes d'efforts. J'avais simplement exulté avec l'adrédaline. Après, il y a des interviews qui m'ont été reprochées, notamment celle de ma non-venue à Saint-Etienne. J'étais un peu remonté contre le club car je devais signer, tout était calé et je n'avais plus eu de nouvelles. J'étais prêt à m'expliquer sur tous ces épisodes.

 Quand je suis descendu de l'avion, en arrivant à Saint-Etienne, j'ai commencé à recevoir plein de photos. C'était les banderoles. Je me suis dit que ça allait être chaud. Mais la direction pensait pouvoir gérer ça. J'ai entendu dire que certains joueurs auraient refusé de me serrer la main, c'est complètement faux. J'ai même diné avec certains d'entre eux en ville le vendredi soir à Toulouse. Et quand c'était fini, j'ai même échangé des sms avec Loïc Perrin et Jessy Moulin. Je les ai remerciés pour leur accueil.

 On a réfléchi à des solutions quitte à ce que je dorme au centre de formation pendant quatre ou cinq mois, quitte à ce qu'une personne de la sécurité soit avec moi au quotidien. J'étais prêt à rester tout seul, à faire des allers-retours pour voir ma famille. Parce que dans ces conditions-là, c'est sûr, je laissais ma femme et mes enfants en Italie. Si ça restait dans le cadre sportif, entre les sifflets et les insultes, j'aurais pu le supporter.

 Quand j'ai vu Jessy Moulin, que je connais depuis tant d'années, s'embrouiller avec les supporters à Toulouse, à l'échauffement, j'ai compris que la situation était plus complexe. Même lui, un pur Stéphanois, n'a pas été écouté. Il a demandé aux supporters de me laisser au moins une chance, de voir si je mouillais le maillot. Ils ne voulaient rien entendre.

 Roland Romeyer m'a dit : "On a rencontré les supporters, on pensait pouvoir les raisonner mais on avait en face de nous des gens qui ne voulaient rien savoir." Il était hors de question pour certains d'entre eux que je porte le maillot vert. Il fallait trouver une solution en urgence. Il ne me restait que deux jours pour trouver un nouveau point de chute, sachant que j'avais refusé d'autres clubs pour venir à Sainté...

 Je n'ai pas eu le temps d'avoir peur. Je ne suis même pas resté 24 heures à Saint-Etienne finalement. Je suis arrivé le jeudi soir, j'ai passé la visite médicale le lendemain matin, j'ai fait la conférence de presse et j'ai rejoint le groupe à Toulouse. J'ai commencer à réaliser ensuite quand on m'a rapporté le déferlement de haine sur les réseaux sociaux.

 Je n'ai pas reçu de menaces de mort personnellement, mais des phrases m'ont été rapportées. C'était plus du domaine de l'intimidation. Elles sont réelles et elles faisaient quand même vraiment peur. Un mec a dit au président qu'il était marié, avec des enfants, mais que ça ne lui posait pas de souci, s'il me croisait, de me démonter et qu'il était prêt à faire cinq ou six mois de prison, pas de problème !"

Patrice Ferri regrette le départ d'Anthiony Mounier (Source : Poteaux Carrés)

Ancien défenseur des Verts et des vilains, le consultant de beIN Sport Patrice Ferri déplore le départ d'Anthony Mounier dans l'édition du 5 février du Progrès.

 "Il est regrettable qu’un joueur soit amené à faire un choix non pas en raison d’un projet sportif mais pour des raisons de sécurité. Il va falloir sérieusement réfléchir à une situation qui s’amplifie. Il y a une quinzaine d’années, on sortait du stade au milieu des spectateurs. De nos jours, ce n’est même pas imaginable. Ce qui s’est passé avec Mounier n’est pas anodin. Ce n’est pas du tout à l’image du club, de la ville, du football. On cède devant deux ou trois cents personnes. Une infime minorité et il va falloir que les autres, largement majoritaires, se sentent concernés. Si on est un vrai supporter de l’ASSE, on se réjouit de l’arrivée de Mounier car il va bonifier l’équipe. Je ne sais pas quelles sont les solutions. Peut-être discuter avec les autres pays ? Je voyage souvent en Europe, mis à part en Italie, les gens vont au stade de génération en génération. Un stade doit être festif sinon il perd sa fonction. De nos jours, on se prive de toute une population qui ne se reconnaît pas dans ce que l’on vit dans les stades. La population des enfants dans un stade est infime."