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Les recettes de Christophe Galtier

Source : Site Poteaux Carrés

 Mardi 26 juillet 2016      

Dans un long entretien paru ce soir sur le site du Figaro, Christophe Galtier a livré ses recettes de manager. Extraits.

 "Il faut savoir fédérer, gagner la confiance des gens qui travaillent avec vous, être capable d’amener des joueurs vers des orientations qui peuvent paraître surprenantes. Obtenir cette confiance est un travail de tous les jours. Ce n’est pas évident car beaucoup d’éléments interfèrent, comme les périodes de mercato. Je reste persuadé aussi, ici à Saint-Etienne, que l’on doit fédérer plus largement l’ensemble d’un club : le terrain a évidemment la priorité, mais on ne doit pas oublier toutes les personnes qui œuvrent pour le bon fonctionnement de l’équipe dans l’organisation des déplacements, la qualité des terrains, etc. Pour fédérer, il faut donner de la considération. L’humain, c’est le cœur du travail et il ne faut pas le perdre de vue.

 Être humain, c’est veiller à ce que chacun soit à sa place dans sa fonction, utiliser la compétence des uns et des autres, n’oublier personne au passage. C’est aussi être bienveillant. Nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours, mais les saisons sont quand même beaucoup plus agréables et réussies sur le plan des résultats, j’en suis convaincu, quand il y a le bon état d’esprit. Obtenir la paix sociale nécessite un équilibre. Des choix - sur une feuille de match, qui on emmène en déplacement ou non - qui dépassent la qualité intrinsèque y contribuent. Je m’appuie aussi sur des joueurs cadres, qui ne sont pas forcément des titulaires à part entière, pour veiller à la responsabilité du vestiaire, faire respecter des règles de vie, etc...

 J'organise des entretiens avec mes joueurs, pas assez à mon goût, il faut que j’insiste pour que cela devienne plus régulier. Un grand entraîneur, qui a gagné beaucoup de trophées, m’a dit : "Tu n’imagines pas à quel point même ton meilleur joueur, celui qui fait gagner l’équipe, a besoin de parler avec toi. Cela lui fait le plus grand bien." On pense toujours à aller vers ceux qui ne jouent pas beaucoup, et c’est normal, mais ceux qui ont l’habitude de jouer aussi ont besoin de parler, d’entendre des choses de la bouche de leur entraîneur, d’être rassurés. Certaines décisions telles qu’une stratégie sur un match ou un enchaînement de rencontres méritent d’être expliquées. Notamment sur des rotations, pour anticiper et préparer le joueur afin qu’il ne soit pas surpris de son temps de jeu.

 J’échange énormément sur le sujet des pratiques managériales, avec beaucoup de personnes, dans le milieu du foot et en dehors. Un enseignement particulier ? Une personne qui a vraiment réussi dans le monde des affaires dont elle est aujourd’hui retirée m’a dit un jour : "Pour avoir un salarié performant, il faut qu’il soit heureux." Il existe effectivement un lien entre vie professionnelle et vie familiale. J’accorde beaucoup d’importance au sourire. Si on est heureux, on est bon dans son métier et on prend plaisir à travailler. Même quand c’est dur. C’est valable que l’on soit footballeur, maçon ou technicien de surface. La clé ? C’est la considération, encore une fois. Une poignée de main, un sourire, un regard.

 Concernant le stress, je me fais aider. J’ai des séances avec quelqu’un, qui est hors du football, pour travailler l’aspect mental, trouver les clés par rapport à certaines situations. Par exemple, sur des joueurs que j’ai du mal à faire progresser alors que je vois un potentiel. Sur moi, aussi : comment aborder des séries de match, des matches à enjeu, comment définir mes objectifs propres à l’équipe et comment les atteindre. Ce qui a déclenché cette démarche ? Quand je suis entré sur le terrain à Toulouse C’était un sentiment de peur, mais l’image est horrible : la main en l’air, on dirait que je vais frapper le joueur adverse. Moi qui demande aux miens de se maîtriser au mieux... Je me suis dit qu’il y avait un travail à faire, d’autant que l’idée me trottait dans la tête depuis un moment."