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Bernard Caiazzo explique comment Oscar Garcia est arrivé à l'ASSE

Source :  Site Poteaux Carrés

Mercredi 21 juin 2017    

Dans son journal de bord publié par France Football , Nanard explique comment Sainté a réussi à remporter un Oscar tout en creusant d'autres pistes en parallèle. Extraits.

 Mercredi 22 mars

"En marge d’un conseil de surveillance à Saint-Étienne, Roland et moi avons une discussion avec Christophe qui nous fait partde ses interrogations sur l’avenir. Christophe est quelqu’un qui se remet en cause tous les ans. Je le sais fatigué. Il a fait plus de 160 matches en trois ans, il a des problèmes de hanche, il dort mal. Mais il ne nous dit pas qu’il s’en va. Nous convenons de refaire un point début mai."

 Mardi 9 mai

"Christophe nous annonce qu’il ne veut pas faire l’année de trop. Il vit mal les critiques des supporters et des médias sur la qualité du jeu. Je suis persuadé que, si nous avions décroché l’Europe, il serait resté. Nous nous mettons d’accord sur les conditions de la résiliation. Maintenant, c’est clair,il nous faut trouver un nouveau coach. Nous décidons avec Roland de ne rencontrer personne avant le match contre le PSG, le 14 mai, qui doit être l’occasion d’un hommage fort à Christophe. Bien entendu, on ne s’attendait pas à une telle raclée."

 Du 15 au 21 mai

"La cellule de recrutement dirigée par David Wantier, sous la responsabilité de Dominique Rocheteau, commence à prendre des contacts. Elle a déjà reçu une cinquantaine de candidatures. Ça part dans toutes les directions. Eric Roy, Fabio Celestini et Paul Le Guen, qui ont postulé, sont les premières personnes rencontrées. Claude Puel et Antoine Kombouaré sont aussi ciblés, mais eux n’ ont pas postulé et sont sous contrat. On nous propose aussi Franck Passi, Sabri Lamouchi, Jean-Pierre Papin... Ce sont certainement des gens compétents, mais il nous faut un coach, français ou étranger, avec une dimension internationale. Et puis, un coach de haut niveau ne postule pas, on vient le chercher. Nous prenons contact avec Claudio Ranieri, Claude Puel, Patrick Vieira. Et avec des entraîneurs argentins passés par la France comme Gabriel Heinze, Marcelo Gallardo ou Lucas Bernardi. Mais ils sont en plein championnat et il est difficile de les rencontrer."

 Lundi 22 mai

"Nous avons une conversation téléphonique avec Claude Puel après la dernière journée du Championnat anglais. Southampton semble hésitant à son sujet. Il nous explique qu’il doit voir ses dirigeants le lendemain, et qu’en cas de départ le projet de l’ ASSE pourrait l’intéresser. Nous avions l’intuition qu’il ne resterait pas, mais que les discussions avec son club pouvaient durer. La suite nous a donné raison. On nous a fait savoir qu’ Antoine Kombouaré avait envie de venir, mais qu’il était bloqué par Guingamp, ce qui est logique. Nous voulons rester corrects avec les clubs, et nous savons qu’Antoine n’est pas du genre à partir au bout d’un an. Patrick Vieira m’appelle de New York pour une première discussion."

 Mardi 23 mai

"Avec Rocheteau, nous encontrons Fabio Celestini  à Paris à la demande de la cellule de recrutement, qui nous le présente comme le nouveau Lucien Favre. Il me fait une bonne impression, son approche est originale. Il est monté avec Lausanne, mais vient de terminer avant-dernier du Championnat de Suisse. Peut-être qu’il deviendra un très bon entraîneur, mais le contexte stéphanois nous impose d’être plus exigeant."

 Mercredi 24 mai

"Patrick Vieira me rappelle pour me dire qu’il est très motivé par notre projet. Je suis surpris par son enthousiasme, sa détermination. Il doit venir en France début juin. Le même jour, nous apprenons qu’Oscar Garcia, le coach catalan du RedBull Salzbourg, veut partir .Cela peut être une belle opportunité, car son équipe pratique un jeu spectaculaire. De source sûre, nous savons que l’OL l’avait rencontré l’année dernière à l’initiative de Gérard Houllier, qui l’a recruté au Red Bull. Rendez-vous est pris pour le lundi suivant."

 Jeudi 25 mai

"Roland et moi déjeunons à l’hôtel Riviera, à Beaulieu-sur-Mer ,avec Claudio Ranieri. Nous tenons à la confidentialité. À peine arrivé, le voiturier ,qui est de St-Chamond, nous lance : “Ah, je vois qu’il y a de l’ambition à Saint-Étienne !” Le contact est très chaleureux, on parle près de trois heures et Ranieri nous dit que le projet l’intéresse. Il nous demande de lui envoyer une proposition financière, ce que nous faisons dans les quarante-huit heures. Elle nous semble énorme, mais elle ne lui conviendra pas. Ranieri coûte 3 millions d’euros nets d’impôt par an. Avec cinq adjoints, on monte à 10 millions. Ranieri, qui est un gentleman, nous demande un délai jusqu’au 15 juin. On comprend qu’il veut tester le marché. Il faut féliciter Waldemar Kita de l’avoir fait signer. L’ASSE n’a pas la capacité de réaliser de tels investissements, mais si nous aboutissons dans notre recherche d’investisseurs, cela pourrait être possible à l’avenir."

 Lundi 29 mai

"Avec Roland et Dominique, nous rencontrons à Paris Oscar Garcia et son agent, José Maria Orobitg, qui est aussi l’agent de Guardiola. Il nous fait une très grosse impression. Salzbourg est champion d’ Autriche, mais on lui enlève ses meilleurs joueurs pour les envoyer au RB Leipzig, qui va disputer la Ligue des champions. Il al ’impression de travailler pour le roi de Prusse, c’ est le cas de le dire. Il est de l’école Cruyff, prône un jeu offensif. Mais il lui reste un an de contrat. Va-t-on pouvoir s’entendre avec le club ?La cellule de recrutement continue à travailler sur d’autres pistes : Pedro Martins, de Guimaraes, et Michel Preud’homme, qui a quitté le FC Bruges. Ce dernier entrait dans nos critères, mais il ne souhaite pas retravailler tout de suite."

 Mardi 6 juin

"Rendez-vous avec Patrick Vieira du côté de Cannes. Roland part à 5 heures du matin en voiture de Saint-étienne et fera l’aller retour dans la journée. Il se donne au club sans relâche. Dominique est descendu de Paris. La discussion est passionnante. Patrick dégage une grande maturité. On se dit qu’on tient peut-être un coup, comme Blanc à Bordeaux ou Zidane au Real. Patrick n’en fait pas une question d’argent, il est motivé par le projet. New York City acceptera t-il de le lâcher en pleine saison ? Il semble assez optimiste."

 Jeudi 8 juin

"De retour à New York, Patrick me rappelle à 23 heures. “City bloque”, me dit-il. Il ne se voit pas faire le forcing vu les bons rapports qu’il entretient avec ses dirigeants. Il est désolé. Je lui dis de ne pas l’être. Dans la même journée, nous avons appris que Salzbourg acceptait notre proposition d’indemnité financière pour Oscar Garcia. Le destin a parlé. On ne peut jamais avoir de certitudes, mais cet entraîneur correspond aux valeurs de Saint-Étienne. Il est marié à une Française originaire d’Aix-en-Provence, il parle français, je suis certain qu’il s’ entendra très bien avec Roland."

 

Lundi 12 juin

"Je suis  à une réunion de l’ECA à Marseille. Je tombe sur des représentants du Rapid Vienne, Sturm Graz, Admira Wacker... Je n’entends que des louanges sur Oscar Garcia. Pendant ce temps, Roland Romeyer, Michel Saez, notre directeur général, et Olivier Martin, notre avocat, sont à Barcelone. Je tenais à ce que nous allions sur place pour régler les derniers détails. Je connais les Catalans, ils sont sensibles aux marques de respect. Nous tombons d’accord avec Garcia et son agent. Alors que nous n’avions plus recruté un entraîneur depuis novembre 2008, nous avons bouclé l’opération en quatre semaines dans le respect des personnes contactées. Bravo à Roland et à son équipe."