Accrochés à l’espoir de rattraper Monaco en tête de la Ligue 1, le
PSG s’est montré intraitable face à des Stéphanois rapidement dépassés.
Si la défaite est lourde, elle ne doit pas effacer l’hommage rendu par
tout un stade à Christophe Galtier, qui vivait sa dernière dans le
Chaudron.
Le
match
LE FILM DU MATCH
2e (0-1): Edinson Cavani ouvre le score sur la première
action du match. L’Uruguayen coupe victorieusement de la tête un centre de
Maxwell.
14e: Henri Saivet, à 25 mètres, décoche une frappe
puissante. C’est détourné au-dessus de La transversale par Trapp.
38e (0-2): Lucas Moura double la mise. Le Brésilien résiste
à Florentin Pogba et trompe Stéphane Ruffier de près.
50e: quel arrêt de Stéphane Ruffier ! Le portier détourne
du pied une occasion énorme de Draxler.
54e: Kévin Monnet-Paquet trouve Romain Hamouma qui, dans un
angle fermé, se heurte à Trapp.
62e: Draxler, dans la surface, élimine Kévine
Theophile-Catherine et enchaîne une frappe sur un pas. C’est au-dessus.
64e: Cavani, sur le côté gauche, repique dans l’axe et
frappe du coup de pied. Stéphane Ruffier se couche bien.
72e (0-3): Cavani reprend en deux temps un centre de
Matuidi. Stéphane Ruffier parvient à sortir la première tentative mais joue
de malchance en renvoyant le ballon sur l’Uruguayen.
78e (0-4): Lucas profite d’une frappe de Draxler détourné
par Stéphane Ruffier dans ses pieds pour signer un doublé.
90e (0-5): lancé par Lo Celso, Julian Draxler ajuste le
portier stéphanois du plat du pied droit.
LE RÉSUME DU MATCH
Paris n’avait pas envie de se mêler à la fête. Entre la belle ovation reçue
par Benjamin Corgnet en avant-match et le tifo déployé en tribune
Henri-Point où l’on pouvait lire un gigantesque « MERCI ! »,
destiné bien évidemment à Christophe Galtier, la soirée de dimanche était
celle de l’hommage. Le PSG, qui conserve encore un mince espoir
d’accrocher le titre de champion, a rapidement éteint la flamme par
l’intermédiaire de Cavani (2e). Lucas s’est ensuite chargé de corser
l’addition juste avant la pause, résistant au retour de Florentin Pogba et
trompant en force Stéphane Ruffier (38e).
Les Verts avaient jusqu’alors lutté contre la possession de balle
parisienne, les montées des latéraux et la capacité des hommes d’Unai
Emery à combiner dans les petits espaces. Verratti aurait pu en profiter
(43e), tout comme Matuidi (7e). Henri Saivet (14e, 17e) et Romain Hamouma,
auteur d'un lob (25e). Le PSG n’était pas décidé à laisser quoi que ce
soit aux Stéphanois.
Stéphane Ruffier réveillait les siens d’un superbe arrêt du pied, façon
handball, après une action presque envoûtante du PSG et conclue sans réussite
par Draxler (50e). L'Allemand ne trouvait pas la clé du but (62e). Le portier
stéphanois tenait encore son rang sur une frappe puissante de Cavani (64e).
Puis l’Uruguayen, en un contre un, loupait sa tentative du gauche (66e) et
ne cadrait pas une tête pourtant facile (68e). Hormis « KMP »,
qui obligeait Trapp à se coucher (65e), les Stéphanois devaient faire face
au tourbillon du PSG, qui ne lâchait pas l’étreinte.
Cavani s’offrait finalement son doublé (72e), malgré une nouvelle
intervention de Stéphane Ruffier devant l’attaquant parisien. Lucas corsait
l’addition, de près, face à un Stéphane Ruffier désemparé (78e),
punissant les Verts qui, pour leur 51e match depuis juillet, accusaient le
coup, comme le prouvait le but de Draxler en toute fin de rencontre (90e).
L’ampleur du score, dure à digérer, ne gâchait pas la sortie de
Christophe Galtier qui, escorté par ses joueurs, revenait sur la pelouse pour
s’offrir une dernière pincée de vie dans le Chaudron. Face au Kop Nord, le
technicien remerciait son public pour ses 7 ans et demi de bonheur. Qui lui
rendait la pareille. Oui, merci, coach !
Christophe Galtier :
"Je reviendrai en temps que supporter"
Déçu de n'avoir pu offrir une dernière
victoire au public de Geoffroy-Guichard, Christophe Galtier n'en reste pas
moins fier d'avoir rendu heureux les supporters des Verts tout au long de ses
huit années passées dans le Forez.
L’écart entre votre équipe et celle du PSG était-il trop grand ce
soir ?
C'est une lourde défaite. Il y a longtemps que l’AS Saint-Etienne n’avait
pas pris 5-0 à domicile. Mon job, c’est de penser au match et pour un
dernier match dans le Chaudron, c’est dommage. On accepte toujours les défaites,
surtout face à une équipe extraordinaire comme celle de Paris. Le PSG ne
sera pas champion mais je crois qu’il conviendra surtout de souligner la
saison exceptionnelle de Monaco. J’aurais aimé pour les joueurs, les gens
et les dirigeants qui ont œuvré tout au long de la saison et nos supporters
que le match soit d’un autre niveau et que le résultat soit différent.
Cela n’a pas été le cas, c’était notre 51e match, mes joueurs étaient
sur les rotules et, face à un tel adversaire, c’est évidemment très
difficile.
Cette défaite gâche-t-elle votre dernière dans le Chaudron ?
Cela ne gâche pas l’hommage rendu par le club, les dirigeants, les quatre
tribunes de Geoffroy-Guichard mais il est plus difficile de l’apprécier à
sa juste valeur à cause de ce résultat car je respecte trop
Geoffroy-Guichard. J’ai vécu l’après-match avec beaucoup de respect et
de retenue mais, encore une fois, le résultat de ce soir n’y est pas étranger.
Dans ces cas-là, vous n’arrivez pas à tout faire sortir.
Avez-vous été touché par la remise de la médaille d'or de la Ville
de Saint-Etienne ?
C’est un honneur d’avoir reçu la médaille de la ville, je l’apprécie
à sa juste valeur. On connaît l’importance des Verts dans la métropole.
Je pense que pendant ces huit saisons, nous avons contribué à rendre heureux
les gens d’ici avec des moments de joie. Je suis content que nous ayons pu
les rendre fiers de leur club, de leur maillot, de leur couleur.
Qu’avez-vous envie de retenir en quittant Geoffroy-Guichard ?
Il y a eu des moments difficiles et c’est précisément dans ces moments-là
que je me suis rendu compte de ce que représentaient ce club, cette ville, ce
maillot, cette couleur. J’ai toujours respecté les valeurs de Saint-Etienne
et des Verts: humilité et solidarité. Il faudra toujours les garder car
elles sont la marque de fabrique de ce club. Ce n’est pas moi qui les ai
inventées mais tous les grands joueurs et entraineurs passés par ce club et
qui ont vécu les grandes épopées.
Reviendrez-vous à Geoffroy-Guichard ?
Ce ne sont pas des adieux, c’est un au revoir. Je reviendrai avec plaisir en
tant qu’observateur, spectateur, supporter, pour voir l’équipe et vivre
l’ambiance des tribunes. Peut-être rapidement ou alors plus tard… Pour
revoir tous les gens avec lesquels j’ai collaboré, qui vont me manquer et
que je souhaite remercier. Et, évidemment, pour revoir ce public magnifique.
Clap de fin pour Benjamin Corgnet
La
video
Après l'échauffement, Benjamin Corgnet a reçu
un hommage de la part de Bernard Caïazzo, Roland Romeyer et Dominique
Rocheteau. Face au PSG, il a disputé son 101e match sous le maillot vert, le
dernier dans le Chaudron.
Christophe Galtier en conférence
de presse (Source : Poteaux
Carrés)
Christophe Galtier a commenté sa der à GG hier soir en conférence de
presse. Extraits.
"La défaite est lourde. Cela
fait plus de vingt ans que nous n’avions pas pris 5-0 à domicile. [ndp2
: les Verts s'étaient inclinés sur le même score le
19 novembre 1995 contre Auxerre]. J’aurais aimé, en toute
franchise, et pas pour moi, mais pour les joueurs, nos supporters et les
dirigeants, que le résultat ne soit pas celui-ci. Les joueurs sont sur les
rotules. Cela ne gâche pas l’hommage que m’ont rendu le club, les quatre
tribunes, mais je ne l’apprécie pas à sa juste valeur et c’est heureux.
C’est respecter Geoffroy-Guichard. S’attarder sur le terrain, communier
longuement, c’est difficile quand on prend un 5-0. Je pense qu’on a
contribué pendant ces huit saisons à rendre les gens heureux, quelques fois
malheureux et en colère mais fiers du maillot, de leurs couleurs
C’est le dernier match à
Geoffroy-Guichard, pas un adieu, juste un au revoir. J’y reviendrai en tant
que supporter, vivre l’ambiance des tribunes. Plus tard peut-être en tant
qu’observateur. Je reverrai avec plaisir tous les gens avec lesquels j’ai
collaboré. Ils vont me manquer. Il y a des moments difficiles dans la vie et
c’est dans ces moments que j’ai compris ce qu’est ce club, ce maillot.
Pour tous ces moments, je dis merci. Il y a eu des moments où vous avez envie
de tout casser, mais d’autres de bonheur. Les valeurs des Verts, je les ai
toujours respectées. Humilité et solidarité, c’est la marque de fabrique
de Saint-Etienne. Ce n’est pas moi qui l’invente, mais tous les grands
entraîneurs qui sont passés dans le club. Chaque fois qu’on en est sorti
de ces valeurs, on a été en difficulté."
Les vérités de Roland Romeyer (Source : Poteaux Carrés)
Le
Progrès rapporte les propos tenus par Roland Romeyer aux associés
supporters hier à GG avant la déroute contre le Paris SG. Extraits.
"Je déplore que la nouvelle mairie ne soit pas vendeuse du
stade Geoffroy-Guichard. Avec l’ancienne municipalité, le club a pu acheter
le centre de formation, puis investir 3,8 M€, permettant d’avoir un bel
outil. L’ASSE est pénalisée par une pelouse en mauvais état et un système
de vidéosurveillance défaillant. Saint-Etienne Métropole utilise la marque
ASSE en louant le stade à une autre société le reste de la semaine....
Le club doit faire face chaque année
à un déficit structurel de dix millions d’euros, et la saison prochaine,
il n’y aura pas de Coupe d’Europe. On a la volonté de conserver les
cadres, en prolongeant Ruffier et Perrin, et on veut s’appuyer sur le centre
de formation. Grâce aux primes, des joueurs touchent plus de 200 000 euros
par mois.
Cela reste difficile de lutter
contre les nouveaux investisseurs, qui ne sont pas venus pour les clubs
qu’ils ont achetés ou les beaux yeux de Jean-Pierre Rivère. À
Saint-Etienne, c’est moins évident, et il ne faut pas oublier que la ville
reste l’une des moins chères pour acheter une maison ou un appartement.
Le changement d'entraîneur ?
J'aurais souhaité plus de discrétion de la part de Christophe Galtier. Le
prochain coach des Verts devra parler français, et avoir une philosophie plus
joueuse. La direction va déterminer cinq profils parmi les CV reçus."
