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La déception de Christophe Galtier
Source :  Site Poteaux Carrés

Lundi 22 mai 2017

Voici un résumé de l'intervention de Christophe Galtier à 19h45 sur RMC ? Poteaux Carrés l'a retranscrite.

 "Je n'ai pas peur du vide et de l'avenir. Ma décision état mûrement réfléchie depuis longtemps. La seule crainte que j'avais, c'est que les choses ne se finissent pas trop bien.  Ça n'a pas été le cas, avec mes dirigeants les discussions te les échanges se sont bien passés, dans la courtoisie, le respect mutuel et aussi dans l'intérêt des parties. J'ai le sentiment, avec beaucoup d'humilité, du travail bien accompli.

 Je sais à quoi ressemble notre dernière semaine, je l'ai en travers de la gorge. Est-ce que j'en suis responsable ? On est tous responsables mais je n'aurais jamais pu imaginer qu'elle puisse finir comme ça, même si on n'avait plus d'objectifs sportifs. On pouvait penser que les derniers matches étaient intéressants à jouer. Contre  Paris ça a été une grande désillusion, beaucoup de personnes ont fait passer leur intérêt personnel avant l'équipe. J'ai mis beaucoup d'énergie pour éviter de tomber dans la gestion d'un match où il n'y avait plus d'enjeu. J'ai essayé de trouver des ressorts, des motivations, mais je n'ai pas réussi.

 Certains joueurs se sont mis en vacances volontairement, ils ont lâché. Je les garde pour moi, ils savent qui ils sont. Au bout d'une saison où on aura joué 53 matches et où on aura eu un parcours européen, on aura eu des difficultés mais aussi quelques satisfactions sur quelques matches. Je pense qu'on aurait pu finir un peu tous ensemble de la meilleure des manières mais ça n'a pas été le cas.

 Saison après saison, on a progressé en termes de résultat et de classement. On a eu une période où notre jeu était assez intéressant. Mais on a perdu des joueurs majeurs, notamment sur le plan offensif. Ces joueurs, on ne les a hélas jamais remplacés. On a misé sur d'autres joueurs, on a eu un coup du sort avec Robert Beric qui a toujours du mal à revenir après ses deux opérations, les croisés et après  le nettoyage de l'articulation. L'accumulation des matches a fait qu'on a eu beaucoup de blessures. Pour être performant dans le jeu, il faut avoir de la fraîcheur et de la qualité.

 Vu nos moyens, jouer 55 matches par saison, ça nous a été très préjudiciable en termes de jeu. La  première fois où on s'est qualifié pour la Coupe d'Europe après notre victoire en Coupe de la Ligue 2013, on jouait bien et on marquait beaucoup de buts, 60 ou 65 toutes compétitions confondues. La saison 2013-2014, on n'est pas rentré dans les poules de l'Europa League, c'est la saison où on a fait le plus de points, 69. On a fini quatrième. A partir du moment où on a commencé à rentrer dans les poules de l'Europa League, on a dû jouer 10, 12 ou 14 matches de plus dans la saison. Patatras, on a commencé à avoir de grosses difficultés dans le jeu. Nos meilleurs joueurs ont été vendus et je pense qu'on a failli dans le recrutement et j'en ai une part de responsabilité.

 Le recrutement, ce n'est pas facile. Tu crois avoir fait un bon coup, un bon truc, et patatras ! Comme ça se répète, c'est qu'on n'était pas préparé. Le club n'était pas préparé, la structure du club n'était pas préparée à faire un recrutement à la fois pour être toujours compétitif dans notre championnat et en Europe. Comme Ceta Vigo, Sassuolo, Mayence ont eu une saison très difficile comme beaucoup de clubs européens. Nous c'est pareil, on n'est pas le Bayern, Dortmund, paris, Monaco, Lyon, la Juventus. On n'est pas ces grands clubs qui ont l'habitude de l'Europe et qui ont développé à l'intérieur même du club une structure qui permet d'éviter les erreurs. Quand tu fais une erreur dans le recrutement, il y a un effet immédiat sur la saison, mais aussi un problème sur l saison d'après, car le joueur est toujours là.

 Le club en a pris conscience et j'espère honnêtement que ça va fonctionner. Le club a décidé de mettre des moyens humains en organisant et en mettant en place une structure avec des scouts, des gens dont c'est vraiment le métier, avec un responsable, David Wantier. J'ose espérer que cette structure-là permettra au club d'être plus performant dans ce secteur. Quand il a fallu prendre la direction sportive du club, je me rappelle avoir passé des journées de 8h00 à 23h00 au club en jouant une fois par semaine avec Stéphane Tessier et Dominique Rocheteau, à tout organiser, à faire les choses qu'on pouvait. Dès que l'entraîneur prépare 55 matches dans la saison et qu'il a des séries de 9 matches en 20 jours, comment voulez-vous que l'entraîneur puisse tout faire ? Moi je n'en suis pas capable.  Je ne peux pas gérer le quotidien, préparer mon équipe, gérer les blessures, les temps de jeu, l'adversaire et en plus aller dénicher et trouver des joueurs.

 Je vais me faire opérer de la hanche, la date était fixée depuis un moment et n'a rien à voir avec mon départ de Saint-Etienne. Je vais pouvoir courir et refaire du sport. Je vais récupérer, prendre deux à trois semaines pour bien me remettre de l'opération. Je vais me détendre en famille, profiter de mes proches, et ensuite on verra bien. Je n'ai jamais déclaré que je prendrais une année sabbatique. Aujourd'hui je ne suis pas à la recherche d'un projet. Mais mon expérience stéphanoise est finie, je regarde devant, je regarde l'avenir. Je ne sais pas ce qui se présentera. Je ne vais pas dire que je suis ouvert à tout, ce n'est pas vrai. Trouver un projet plus intéressant que Saint-Etienne ? Crois-moi Duga, celui de Saint-Etienne il était vraiment intéressant Duga, crois moi !

 Tout était très clair avec ma direction. On n'avait pas à tomber d'accord. Il n'y a pas eu l'ombre d'une discussion sur mon avenir où je voulais quelque chose en plus. Jamais ! Jamais le club ne m'a proposé quelque chose dont je n'étais pas d'accord. J'ai ressenti le besoin de dire stop. Je ne voulais pas faire l'année de trop et je ne voulais pas que le club parte dans une année de trop. J'ai entendu les remarques, j'ai dit que c'était peut-être le moment de dire qu'il faut qu'on s'arrête. Le club doit rebondir après une année moyenne, pas mauvaise. Jusqu'en janvier nous étions 5e du championnat et qualifiés en 16e de finale. Ça s'est dégradé pour X raisons. A la fin de la saison on est à la place qu'on mérite. Ceux qui sont au-dessus méritaient de l'être."

Un regret de Christophe Galtier

Dans Le Progrès du 24 mai 2017, Christophe Galtier regrette de n'avoir pas réussi à faire venir Younès Belhanda à l'ASSE.

 "Younès est un garçon que je connais très bien. C’est aussi un joueur que j’ai suivi pendant un an durant ma formation d’entraîneur, lorsque j’ai passé mes diplômes. Je connaissais sa valeur athlétique, ses qualités mentales et techniques, sa faculté à s’adapter à différents postes et divers systèmes de jeu. J’ai essayé de le faire venir à un certain moment lorsqu’il était en Ukraine. On avait déjà pu faire des choses avec le Dynamo. On avait réussi à faire venir Benoît Trémoulinas. Je pensais que j’allais pouvoir attirer Younès mais, financièrement, ça n’a pas été possible. Ne pas réussir à décrocher la troisième place, c'est également un grand regret. À un certain moment, j’y croyais. J’ai quitté Geoffroy-Guichard sans cette fameuse musique."