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Loïc PERRIN : itinéraire d'un géant vert
Source :  Site Le Figaro

Mardi 8 août 2017                  

Loïc Perrin est aux antipodes de la caricature du footballeur moderne. Pas de tatouages exubérants ni de coupe de cheveux extravagante et une absence totale des réseaux sociaux. Surtout, le Stéphanois fait partie d’une espèce devenue encore plus rare après la retraite de Francesco Totti : comme le Romain, il n’a connu qu’un seul club, celui de sa ville de naissance, dont il porte le brassard de capitaine depuis dix ans déjà. Retour sur une carrière moins rectiligne qu’il n’y paraît.

Un pur Stéphanois

Loïc Perrin est né le 7 août 1985 à Saint-Etienne. Aussi loin que remontent ses souvenirs, il a «toujours eu un ballon dans les pieds». «Mon père jouait au foot, donc c’était dans mes gênes, raconte le capitaine stéphanois depuis un salon du centre d’entraînement de l’AS Saint-Etienne. Avec mon frère et ma sœur, nous avons touché à tous les sports, en particulier l’athlétisme.» Des trois, il est le seul à se passionner pour le ballon rond et signe sa première licence à Périgneux, village situé à une trentaine de kilomètres de Saint-Etienne où il joue avec ses cousins et est entraîné par son oncle. Pour des raisons de commodité, il rejoint rapidement Saint-Charles Vigilante, plus proche du domicile familial : «De ces premières années, je me rappelle bien des matches et des tournois, avec les frites et les merguez entre les rencontres... J’ai vraiment passé de bons moments.» 

Le jeune footballeur, qui, comme beaucoup d’autres de sa génération, se passionnent pour le dessin animé Olive et Tom, ne passe pas inaperçu. «Pendant un an, peut-être deux, l’ASSE a fait le forcing pour me recruter, mais je n’y suis pas allé tout de suite, raconte-t-il. Mes parents voulaient peut-être me protéger, je n’étais pas prêt de toute façon. La séparation a d’ailleurs été difficile après quatre années à Saint-Charles, où j’avais tous mes potes, même si c’était pour la bonne cause.» Nous sommes en 1997 et Loïc Perrin a 12 ans lorsqu’il prend la direction de l’AS Saint-Etienne. Pour l’anecdote, il mène de front foot et athlé la première année, avant de se consacrer au ballon.

«Ce n’était pas lui qui flambait, mais, à la fin de chaque match, il faisait partie de ceux qui avaient été bons»

Georges Bereta, autre Stéphanois de naissance et légende vivante de l’ASSE, a longtemps supervisé les jeunes pousses du club. Il avait ainsi repéré en Loïc Perrin «un élément d’avenir, mais à cet âge-là, on ne pouvait pas savoir qu’il allait réussir aussi bien ». Son apprentissage n’est de fait pas un long fleuve tranquille. Aujourd’hui en charge des U 17 stéphanois, Gilles Rodriguez était l’entraîneur de Loïc Perrin en 2000-2001. « Il sortait d’une année difficile en 14 ans avec Sébastien Degrange, l’actuel directeur du centre de formation de Dijon, se rappelle l’éducateur. Avec nous, Loïc avait fait toute la saison au milieu de terrain. Ce n’était pas lui qui flambait, mais, à la fin de chaque match, il faisait partie de ceux qui avaient été bons.»

La concurrence est pourtant vive. «On avait une belle génération, avec “Bafé” (Gomis, Galatasaray, Turquie), Idriss Ech Chergui (Paris FC, L2), Carl Medjani (Trabzonspor, Turquie), Samy Houri (Belfort, National 2) et d’autres», atteste le joueur. «Carl était le capitaine, renseigne Gilles Rodriguez. Il sortait vraiment du lot par son aura alors que Loïc était beaucoup plus effacé, même si on pouvait compter sur lui. Il n’avait pas un gros potentiel athlétique, mais savait mettre le pied. Il était très simple et hyper efficace, ce que tout entraineur recherche. Au milieu, il était très complémentaire du petit Samy Houri, plus fin techniquement.» Après une entame compliquée, l’équipe monte en puissance et se hisse en finale du championnat de France des 15 ans. Qu’elle perd aux tirs au but face à l’INF Clairefontaine. «Comme il y avait beaucoup d’exigences autour d’eux, il avait été décidé que, victoire ou défaite, on récompenserait les garçons, relate Gilles Rodriguez. Le club avait donc loué un bus et on les avait emmenés en boite de nuit avec de nombreux accompagnants. On a passé une super soirée. Loïc et “Bafé”, c’était les beaux gosses (il rit).»

Leur cursus se poursuit auprès de Jean-Philippe Primard. Celui qui est désormais aux commandes des U 15 Elite de l’ASSE dépeint une évolution constante : «Loïc, c’était la force tranquille. Je le voyais tellement progresser de semaine en semaine que je me rendais compte qu’il avait toutes les qualités physiques, mentales et techniques pour le haut niveau.»

Même à l’aube de sa majorité, Loïc Perrin n’envisage pas de faire du football son métier. «Quand j’ai intégré le centre de formation, je ne me suis jamais dit que je voulais devenir professionnel, assure-t-il. J’y ai songé quand j’ai repris l’entraînement avec l’équipe réserve, en 2003. Je venais d’avoir le bac et, comme je n’avais jamais redoublé, je pouvais mettre les études de côté pour une année et tenter le coup.» Pour Gilles Rodriguez, cette attitude est l’une des clés de sa réussite : «Ce qui a construit sa carrière, c’est son éducation et l’accompagnement de sa famille. Ses parents ne lui mettaient aucune pression et l’encourageaient à travailler pour être récompensé. Certains garçons avaient des statuts, des contrats. Lui, non, mais il n’était pas demandeur. Son objectif, c’était de bosser sur le terrain chaque jour.» De ses années de formation, Loïc Perrin garde «d’excellents souvenirs». Notamment les connaissances qu’il fait, parmi lesquelles celle d’un défenseur central, Olivier Courand, devenu son meilleur ami.

Le grand saut

A l’époque, les smartphones n’ont pas encore envahi les stades. Ce 15 août 2003, il faut donc attendre l’annonce du speaker pour connaître la composition des équipes stéphanoise et lorientaise. Dans les tribunes du stade Geoffroy-Guichard, tout le monde ne prête pas attention à l’énoncé des remplaçants. C’est pourtant une page d’histoire qui s’écrit. A la 84e minute, Frédéric Antonetti remplace Stéphane Hernandez par un garçon issu du centre de formation et encore inconnu du grand public : Loïc Perrin. La conclusion d’un été particulier à plus d’un titre pour lui : obtention du bac, 18e anniversaire et réussite du permis de conduire. En plus, donc, de ses débuts professionnels. «Tout s’est vraiment enchaîné, je n’ai pas eu le temps de cogiter, relève-t-il. Je ne me suis pas trop rendu compte de ce qu’il se passait.»

Son insouciance tranche avec l’atmosphère qui entoure l’équipe, qui végète en Ligue 2. Julien Sablé, alors capitaine, recontextualise : «Le club ne pouvait pas recruter, on était au bord du dépôt de bilan... Roland (Romeyer), qui était déjà dirigeant, nous avait sauvés en devenant sponsor maillot par l’intermédiaire de son entreprise, la Sacma. On n’avait qu’une équipe de jeunes encadrés par quelques anciens et on a été obligé de piocher dans notre centre de formation. Lors du stage à Vichy, Frédéric Antonetti nous avait d’ailleurs lancé : “Ça passe ou ça casse.” Avec un groupe extraordinaire, nous sommes finalement remontés en Ligue 1.»

Celui qui est aujourd’hui directeur du centre de formation de l’ASSE voit arriver «un jeune joueur parmi d’autres», d’abord venu faire le nombre. Il va vite saisir le potentiel du nouveau venu, qui ne quittera plus le groupe : «Il nous avait beaucoup impressionnés par son physique. Dans les tests, Loïc était en tête avec nous, les autres milieux de terrain... Il se mettait au niveau, on aurait dit un vieux briscard.» Heureux d’être là, le milieu de terrain donne le maximum «pour ne pas avoir de regrets» : «Je suis tombé sur un entraîneur qui m’a fait confiance, c’est essentiel. Il y a une part de chance dans le foot, il faut être au bon endroit au bon moment, même s’il faut savoir la saisir, cette chance. Avec Frédéric Antonetti, ça s’est toujours bien passé.  C’est quelqu’un de très droit. Si tu ne triches pas avec lui, il te le rend.» Julien Sablé abonde : «L’attitude des jeunes à l’entraînement était très importante pour “Fred”. Je ne l’ai jamais entendu élever la voix contre Loïc car il n’y en avait pas besoin, contrairement à d’autres qui ont “ramassé” car ils ne se pliaient pas à la discipline qu’il exigeait.»

"A chaque fois qu’il jouait, et à quelque poste que ce soit, c’était sans doute notre meilleur joueur"

Les circonstances lui permettent de s’inviter sur une première feuille de match, à Nancy. Puis de nouveau contre Lorient, avec cette première entrée en jeu, à Geoffroy-Guichard qui plus est. Il est vite adopté par ses nouveaux coéquipiers, dont Jérémie Janot (qui n’a pas répondu à nos sollicitations). Le gardien de but le prend sous son aile et ils feront chambre commune en déplacement durant de longues années. «Loïc a tout de suite trouvé sa place, avec beaucoup de respect, poursuit Sablé. Il s’est intégré rapidement dans les conversations sans s’imposer, était très curieux et à l’écoute. Entre son attitude et son talent, il correspond exactement à l’idée du jeune joueur qu’un directeur de centre de formation peut se faire.»

Son temps de jeu grimpe de saison en saison, mais sans faire de lui un titulaire à part entière. La faute à une concurrence vive, selon Julien Sablé : «Par rapport aux statuts et à ce que l’on avait mis en place (un 4-3-3 avec Didier Zokora, Julien Sablé et David Hellebuyck), Loïc a eu peu de temps de jeu sous l’ère Elie Baup à son poste de prédilection. Mais à chaque fois qu’il jouait, et à quelque poste que ce soit, c’était sans doute notre meilleur joueur. C’était un joueur de complément qui nous a poussés, le gamin était toujours le premier à nous challenger à l’entraînement. C’était très sain.» Son heure semble enfin venue lorsque Ivan Hasek prend la suite de l’homme à la casquette. Arrive un match de préparation à Lens, mi-juillet 2006. Un changement d’appui pour suivre un adversaire, et patatras : rupture des ligaments croisés du genou droit. S’il avait déjà été écarté des terrains un temps suite à une vilaine charge du Marseillais Renato Civelli, la sentence est cette fois beaucoup plus dure à encaisser. Malgré tout, Julien Sablé loue la force mentale de son partenaire. «Ce n’est pas quelqu’un qui montre ses émotions, témoigne-t-il. Loïc a bossé de son côté, n’a jamais fait ressentir d’émotion négative au groupe. Il a aussi eu la chance d’être bien entouré et s’est beaucoup appuyé sur sa famille.» Il voit le bout du tunnel le 17 mars 2007 avec une titularisation contre Troyes et enchaîne les dix dernières journées de championnat. Le voilà enfin lancé.

Capitaine à 21 ans

A l’aube de l’exercice 2007-2008, l’AS Saint-Etienne entame un nouveau cycle. Exit Ivan Hasek, place à son adjoint, Laurent Roussey, quatrième coach en quatre ans. Il faut aussi tourner la page Julien Sablé, transféré au RC Lens. Pressenti pour lui succéder en tant que capitaine, Zoumana Camara fait le forcing pour rejoindre le Paris Saint-Germain. Et voilà comment le brassard échoit à Loïc Perrin, 21 ans et 51 matches de L1 à son actif.

Roland Romeyer reconnaît qu’ «il y a eu pas mal de perturbations à l’époque, le club n’était pas serein». «Mettre un jeune capitaine n’avait rien d’évident, d’autres joueurs postulaient, ajoute le président du directoire de l’ASSE. Loïc n’était pas en cause, il a toujours fait l’unanimité par sa gentillesse, son engagement, les valeurs qu’il prône.» Le joueur lui-même le consent : «Trouver ma place n’a pas été facile, même si j’ai été bien aidé par les plus anciens, qui l’ont très bien accepté. J’ai dû forcer ma nature, ce n’était pas simple. Je n’ai pas changé du jour au lendemain, mais il a fallu que je m’impose davantage.» Il doit en parallèle digérer un autre changement. Laurent Roussey perçoit effectivement que son milieu de terrain conserve certaines séquelles de son opération du genou. Une chose à laquelle l’ancien prodige, buteur en L1 à 16 ans et 3 mois, est sensible pour y avoir été confronté lui-même : «Au milieu, des détails comme le travail de rotation ou la vivacité allaient le pénaliser et je ne le voulais surtout pas. Il fallait qu’il ait le jeu face à lui.» D’où un repositionnement comme latéral, pour exploiter «son volume de jeu, sa qualité technique et de centre, son intelligence». «Il n’y a pas eu besoin de lui expliquer les choses deux fois, assure le technicien, qui vit toujours près de Saint-Etienne et dont le fils est passé professionnel il y a quelques mois. Loïc était d’une extrême intelligence en matière de lecture de jeu, de déplacements, les siens comme ceux de ses partenaires, pour assurer les compensations.»

Si le capitaine trouve vite ses marques, l’environnement n’est pas des plus simples : l’équipe est jeune ; les résultats, en dents de scie. Après une correction à Strasbourg, début février 2008 (3-0), les Verts pointent à  la 16e place. Autant dire qu’il y a de la pression dans l’air avant d’accueillir l’AS Nancy-Lorraine. Remis d’un claquage aux adducteurs, Loïc Perrin se charge de mettre l’équipe sur les bons rails en ouvrant le score. L’ASSE l’emporte largement (4-0) et, sous l’impulsion du duo Pascal Feindouno-Bafé Gomis, arrache un billet pour ce qui s’appelle encore la Coupe UEFA. Une première qualification européenne pour le club depuis... 26 ans !

«Ce n’est pas un aboyeur, mais il sait prendre la parole devant un groupe quand il le faut»

Dix ans après, force est de constater que confier le capitanat à Loïc Perrin était judicieux. «C’est un plaisir personnel que d’avoir eu ce geste que tout le monde salue aujourd’hui», commente Laurent Roussey. «Loïc est un capitaine exemplaire, appuie Jonathan Brison, son partenaire de 2012 à 2016. Ce n’est pas un aboyeur, mais il sait prendre la parole devant un groupe quand il le faut. Je l’ai très rarement vu énervé et, quand c’était le cas, il savait rester mesuré, ne rabaissait pas les autres, ne leur faisait pas sentir qu’il était au-dessus. Il n’a pas une voix qui porte excessivement, mais n’a pas besoin de parler fort pour que tout le monde l’écoute.» Romain Revelli valide. L’adjoint de Christophe Galtier entre 2011 et 2015 a en outre apprécié le relais «pertinent» que le numéro 24 assurait entre joueurs et staff : «Pour moi, c’était un bonheur de travailler avec ce très grand joueur à tous les niveaux.» Celui qui dirige depuis cet été l’ASF Andrézieux-Bouthéon (National 2) livre une autre facette du personnage, attentif aux nouveaux venus.

«“Lolo” a été l’un des plus accueillants quand j’ai signé à Saint-Etienne, détaille Jonathan Brison. Il a toujours été très sympa avec les recrues, qu’il mettait rapidement à l’aise. Ce n’est pas un rôle, Loïc est simple de nature, aime les gens et que tout se passe bien.» A ce sujet, celui qui porte à présent les couleurs des Chamois Niortais mentionne une anecdote : quelques jours après son arrivée, le match contre Lorient est arrêté pour cause de terrain gelé. Alors qu’il s’apprête à retourner au centre d’entraînement, où il loge provisoirement, Jean-Pascal Mignot l’invite à passer à la soirée que leur capitaine organise chez lui : «J’y suis allé et on a vraiment rigolé. Cela m’avait permis de faire tomber les barrières et de vite me fondre dans le groupe.» «Loïc est rassembleur, je n’ai jamais vu en conflit avec ses collègues», certifie Roland Romeyer. Au-delà de l’estime qu’il porte à l’homme, le président du directoire de l’ASSE se réjouit des rapports professionnels qu’il entretient avec son capitaine : «Il est amené à discuter du règlement intérieur ou des moyens avec la direction. Il ne se laisse pas faire car il parle au nom de l’effectif, mais a toujours été logique, lucide par rapport à ce que l’on propose. Loïc a en tête qu’on fait partie d’un club où l’on ne peut donner que ce l’on a.»

Freiné dans son élan

Eté 2008. Les Verts sont de retour sur la scène continentale, mais l’euphorie est de courte durée. Quatre défaites lors des cinq premières journées ramènent tout le monde sur terre. Et si la campagne en Coupe UEFA donne satisfaction, la L1 prend des allures de chemin de croix. De la 9e à la 15e journée, les Stéphanois concèdent sept défaites consécutives. La cinquième coûte son poste à Laurent Roussey, dont Loïc Perrin était proche. Hasard ou coïncidence, le capitaine stéphanois entame une période pénible, polluée par les blessures. En tout et pour tout, il ne joue que trois matches sous les ordres d’Alain Perrin et voit de loin son équipe sauver sa place en première division lors de la dernière journée. Même scénario lors de l’exercice suivant. Loïc Perrin, qui n’a pratiquement pas joué les matches aller, est l’un des acteurs majeurs du maintien, cette fois avec Christophe Galtier.

D’après Alain Blachon, entraîneur adjoint de 2010 à 2014 et désormais membre de la cellule de recrutement, Loïc Perrin n’a jamais laissé transparaître un quelconque mal-être malgré l’accumulation des pépins. Le joueur est pourtant bel et bien tracassé. «Les croisés, je savais à quoi m’en tenir : six mois pour revenir et presque un an pour récupérer complètement. Là, mon ischio-jambier m’a bien emmerdé ! admet-il à présent. Moralement, c’est super compliqué quand tu te blesses à chaque fois que tu reprends. Au bout d’un moment, tu te demandes si tu vas pouvoir enchaîner des saisons et rejouer... Après, dès que la rééducation commence, l’esprit de compétiteur reprend le dessus, avec l’envie de revenir le plus rapidement possible.» La situation est malgré tout pénible car personne ne trouve la cause de ces rechutes. Les rencontres avec les spécialistes se multiplient, au point de ne plus savoir quelle solution privilégier. Son salut viendra finalement d’ «un ensemble de choses simples», dont l’aménagement des séances de reprise et d’entraînement, couplé à de l’ostéopathie.

«Soit tout le monde s’y retrouvait, soit je restais car je ne suis du genre à aller au clash»

Quoiqu’il en soit, ces soucis physiques et collectifs lui pèsent : «On venait de finir deux fois 17e, c’était usant... Je prenais les choses très à cœur d’autant que j’étais encore jeune, j’avais plus de mal à me détacher du foot. Mon club était en difficulté, je ne jouais pas et il était très dur de voir les coéquipiers galérer.» Voilà donc comment, à l’été 2010, l’enfant du pays exprime publiquement sa volonté de rallier la Principauté. «Guy (Lacombe, dont il a été l’adjoint à Guingamp, Sochaux et Paris) m’a appelé un nombre de fois incalculable pour avoir des renseignements sur Loïc, raconte Alain Blachon. Je lui en ai bien évidemment toujours dit le plus grand bien, tout en priant pour qu’il reste chez nous.» D’accord avec Monaco, le joueur n’attend plus que les deux clubs trouvent un accord. Accord qui ne viendra jamais. «Soit tout le monde s’y retrouvait, soit je restais car je ne suis du genre à aller au clash, soutient-il aujourd’hui. En me proposant de rejouer au milieu, Christophe Galtier a eu les bons mots, aussi. Au final, c’est à partir de là que j’ai vécu mes plus belles années alors que Monaco est descendu...»

Loïc Perrin retrouve son poste de prédilection comme s’il ne l’avait jamais quitté. Le plus souvent associé à Blaise Matuidi et Laurent Batlles, il est au four et au moulin. L’ASSE vit une saison plus sereine et son capitaine n’y est pas étranger. Il n’a toutefois pas le temps de savourer bien longtemps. 31 août 2011. En 16e de finale de Coupe de la Ligue, les Verts accueillent Bordeaux. Romain Revelli, qui venait juste d’intégrer le staff, raconte : «Je revois bien cette soirée de fin d’été. On est le dernier jour du mercato et il fait orage. En début de deuxième mi-temps, Loïc se blesse. Un peu bizarrement, tout seul... (rupture des ligaments croisés du genou gauche) Il y avait une grande tristesse dans le vestiaire. Ce qu’il y a de bien avec Loïc, c’est que c’est un garçon posé, dans les joies comme dans les peines. On l’a beaucoup entouré et c’est même lui qui nous a amené de la sérénité.» Il faut dire que le capitaine connaît la chanson. Sept mois plus tard,  il retrouve le terrain. A un poste de latéral droit. Entretemps, Jérémy Clément, Fabien Lemoine et Joshua Guilavogui se sont imposés dans l’entrejeu.

La reconnaissance

Robert Herbin en a rêvé, Christophe Galtier l’a fait : replacer Loïc Perrin en défense centrale. Si le Marseillais, qui a quitté le club fin mai, «ne souhaite pas (s’)exprimer sur les joueurs de l’ASSE», il nous avait raconté il y a quelques années les circonstances de ce repositionnement : «Après les accidents successifs de Loïc, la réflexion (...) a commencé ainsi : ce très bon joueur (...) fait partie des meilleurs et doit être sur le terrain ; mais à quel poste peut-il être le plus utile et réaliser des saisons pleines ? Défenseur central s’est imposé (...) Après vingt minutes de discussion, Loïc a tout de suite adhéré au projet.» Il faut dire que celui-ci savait qu’une telle issue était inéluctable : «Tous mes entraîneurs m’en avaient parlé et certains m’avaient même essayé à cette place-là, mais je ne pensais pas que cela arriverait si tôt dans ma carrière. J’avais en tête l’argument du coach sur l’aspect physique, j’espérais pouvoir enchaîner plus facilement les matches car défenseur central demande des efforts moins violents que milieu de terrain. C’est devenu une évidence et j’y ai pris du plaisir après des débuts difficiles.»

S’il commet quelques erreurs qui coûtent cher en préparation, le numéro 24 rectifie vite le tir. Il suffit de jeter un œil au nombre de buts encaissés par Saint-Etienne chaque saison sous l’ère Galtier pour saisir son influence. «Lui et son gardien (Stéphane Ruffier, NDLR) ont souvent enlevé une épine du pied à leur équipe», relève Christian Lopez, libéro des Verts de la grande époque. «J’ai connu quelques joueurs que Guy Lacombe a replacés pour optimiser leur talent, comme Jérémy Mathieu ou Sylvain Monsoreau, mais occuper autant de postes différents et être bon à chacun d’entre eux... C’est fort», s’enthousiasme Alain Blachon.

Loïc Perrin s’éclate individuellement et collectivement. Les Verts sont à nouveau performants et l’aspect humain n’y est pas étranger : «A cette période, le club a été bon dans le recrutement en engageant des joueurs d’expérience qui connaissaient la L1, comme Jérémy Clément, Fabien Lemoine, François Clerc, Renaud Cohade, avec en plus l’essor de bons jeunes comme Josuha Guilavogui, Faouzi Ghoulam ou Kurt Zouma. On se voyait beaucoup en dehors et c’est ce qui a fait notre force.» Le petit déjeuner collectif imposé par le staff et les parties de tarot qui suivent soudent ce groupe de copains. En 2013, la Coupe de la Ligue vient couronner une saison pleine, trophée que le club attendait depuis son dernier titre de champion de France en 1981.

«On sentait tous, membres du staff, joueurs, qu’il y avait du potentiel, mais cette victoire nous a libérés, expose Romain Revelli. Cela a enlevé une pression à tout le monde compte tenu de l’attente qu’il y avait autour de Saint-Etienne. Loïc est entré dans la légende du club, a engrangé de la confiance et une grande expérience, ce qui lui a permis de s’affirmer encore un peu plus.»  La stabilité serait un facteur décisif dans ses prestations. «La polyvalence est un plus pour intégrer un groupe pro, reconnaît le joueur. Après, quand on veut vraiment franchir des paliers, il faut se fixer à un poste et enchaîner les matches pour vraiment progresser.» Très efficace sur coups de pied arrêtés, Loïc Perrin est définitivement devenu le chouchou du “Chaudron”. A la Boutique des Verts, on constate ainsi que son nom et son numéro «sont les plus demandés en flocage depuis quatre ou cinq ans». Il est aussi un exemple pour les éléments du centre de formation, comme l’a indiqué Mickaël Nadé au moment de passer professionnel.

«Défenseur central est le poste qui lui sied le mieux, applaudit Laurent Roussey. Loïc est un atout essentiel dans le jeu offensif et défensif de l’ASSE. Sa réussite comme celles des “Bafé” Gomis, Dimitri Payet, Blaise Matuidi est très agréable pour leur coach que j’ai été.» Julien Sablé complimente aussi celui qui compte parmi ses sources d’inspiration pour bâtir la Mine verte, projet pour l’avenir de la formation stéphanoise qu’il a présenté à ses dirigeant au printemps : «Je suis assez admiratif de son parcours, avec les hauts et bas qu’il a connus. Ce n’est pas quelqu’un de lisse, il a au contraire beaucoup de personnalité. Loïc n’a jamais fait comme les autres de sa génération, à suivre les comportement ou les attitudes vestimentaires. Il a toujours été droit, proche de ses amis, de sa famille, à respecter les valeurs qui étaient les siennes. Il faut du caractère pour cela.»

On le constate : toutes les personnes interrogées à son sujet – y compris celles qui n’ont pas voulu s’exprimer publiquement – sont élogieuses. Notre homme n’aurait-il donc pas de défaut ? «Il doit en avoir, mais ce n’est pas facile de lui en trouver, rigole Jonathan Brison. S’il faut vraiment en donner un, je dirais qu’il est très gentil, peut-être trop, des fois. Non, vraiment, il est exemplaire de A à Z dans son comportement, c’est un bon ami.» «De ce que je connais de lui, c’est un mec super, répond Alain Blachon. A la limite, même s’il impulse beaucoup d’ondes positives dans le vestiaire, on aurait aimé des fois qu’il fasse “péter”. A l’image des Stéphanois, c’est un guerrier, qui parle peu. Mais ce n’est pas réellement un défaut...»

Rendez-vous manqué avec les Bleus ?

Loïc Perrin n’est pas près d’oublier sa soirée du 13 mai 2014. Alors qu’il reçoit le trophée de meilleur joueur stéphanois de la saison, son téléphone ne cesse de vibrer et les messages d’affluer. Le défenseur n’y prête pas attention, puis finit par jeter un œil à son téléphone. Et apprend que Didier Deschamps, invité du journal télévisé de TF1, l’a retenu comme réserviste en vue de la Coupe du monde au Brésil. «C’était une surprise incroyable, se souvient-il. Je n’étais vraiment pas prévu et je ne savais d’ailleurs même pas que l’annonce de la liste devait se faire ce soir-là...»

«Porter les couleurs de son pays est incroyable (...) Ça m’a donné envie d’y retourner.»

A 28 ans, il part donc à la découverte de Clairefontaine, l’antre des Bleus. Là encore, Loïc Perrin s’applique à «profiter de l’instant». S’il ne prend pas part au match de préparation contre la Norvège, c’est un premier aperçu du niveau international. Après une dizaine de jours, Loïc Perrin doit toutefois quitter le groupe. Au contraire de Stéphane Ruffier, qui pallie la blessure de Steve Mandanda, ou de Morgan Schneiderlin et Rémy Cabella suite aux forfaits de Clément Grenier et Franck Ribéry, lui ne verra pas le Brésil. «Je n’ai pas été déçu car je savais à quoi m’en tenir, c’était prévu comme cela, rappelle-t-il. Evidemment que participer à la Coupe du monde aurait été exceptionnel, mais je garde un excellent souvenir de cette expérience. Porter les couleurs de son pays est incroyable et même à l’entraînement, tu sens que c’est le niveau au-dessus. Ça m’a donné envie d’y retourner.»

Un vœu exaucé à plusieurs reprises, même si le Stéphanois n’a, pour l’heure, toujours pas eu le bonheur d’honorer sa première sélection. Le destin lui a quand même fait vivre des émotions hors du commun et dont il se serait passé : le 13 novembre 2015, une explosion résonne à proximité du Stade de France en plein France-Allemagne.

Malgré le traumatisme qu’a provoqué la vague d’attentats en France, les Bleus doivent traverser la Manche pour aller affronter l’Angleterre quatre jours plus tard. Avant le coup d’envoi, l’ensemble des joueurs prennent place autour du rond central et Wembley rend un formidable hommage aux victimes. «La solidarité dont les Anglais ont fait preuve fait partie des choses que l’on n’oublie pas...» murmure Loïc Perrin.

«Rester à une période où l’ASSE ne représentait pas grand-chose l’a pénalisé»

A ce jour, il s’agit de sa dernière convocation en équipe nationale. S’il n’a pas renoncé alors qu’une nouvelle Coupe du monde se profile – «dans le foot il peut toujours y avoir des surprises, et de bonnes surprises» – le défenseur a conscience que le train est sans doute passé. Ne pas l’avoir vu porter le maillot orné du coq est un regret pour beaucoup. «Il aurait vraiment mérité plus de reconnaissance au niveau international», estime Romain Revelli. Ne jamais avoir disputé la Ligue des champions a-t-il été un handicap ? Christian Lopez n’y croit pas. «La Ligue Europa, ce sont tout de même des matches européens de haut niveau, qui permettent d’apprendre et de montrer ses qualités», rétorque l’ancien international. A ses yeux, le facteur physique a davantage pesé dans la balance : «Loïc Perrin a été blessé à des moments importants. A Saint-Etienne, cela n’a jamais posé de problème car on savait qu’il serait performant dès son retour. Mais cela lui a certainement nui pour être sélectionné plus tôt et éventuellement montrer ce qu’il était capable de faire.» Le Stéphanois payerait-il sa discrétion ? «Il n’avait pas besoin de communiquer, ses qualités parlaient d’elles-mêmes», reprend Christian Lopez. Laurent Roussey se montre moins catégorique : «Loïc n’est pas people, il est plutôt discret, n’aime pas se mettre en avant et cela a peut-être joué, oui.» Pour son ancien entraîneur, la polyvalence du joueur, qui ne s’est fixé qu’à 27 ans au poste de défenseur central a pu le freiner. De même que sa fidélité à son club de toujours : «Rester à une période où l’ASSE ne représentait pas grand-chose l’a pénalisé. S’il avait franchi le cap de partir pour une équipe plus huppée, cela aurait peut-être pu le rendre plus visible aux yeux du sélectionneur et le rapprocher de la sélection.»

Et maintenant ?

Loïc Perrin n’est pas du genre à faire des vagues. Autant dire que l’entretien accordé à L’Equipe, fin mars, a fait parler. Rembobinons : le joueur y exprime sa volonté de prolonger à un an de la fin de son contrat, mais se montre agacé de n’avoir toujours pas reçu de proposition et évoque la possibilité d’un départ. Une semaine plus tard, il étend son bail jusqu’en 2020, un pas supplémentaire vers une carrière entière à l’ASSE. Réticent à revenir sur cette période, il finit par en dévoiler les coulisses : «Mon objectif a toujours été de rester. Pour entrer en négociations, il faut avoir quelque chose de concret entre les mains. Ce qui est dommage, c’est qu’il ait fallu attendre trois, quatre mois pour recevoir une proposition et se mettre d’accord en deux jours.» Roland Romeyer confesse avoir été «un peu surpris» par la sortie médiatique de son joueur «car on avait tous envie de continuer l’aventure ensemble, le club comme lui-même». Le président du directoire ne lui en tient pas rigueur : «Il y a toujours des épisodes dans une famille, mais c’est oublié. Tout s’est vite et bien terminé. La page est tournée.»

A moins d’une sollicitation d’un très grand club, comme Arsenal à l’hiver 2014-2015, voilà donc le Stéphanois reparti pour trois ans sous le maillot vert. Au moins. «J’aimerais jouer tant que j’en aurai envie, que mon corps le permettra et que je serai désiré», imagine-t-il. Si le défenseur, qui découvre un nouvel entraîneur cet été en la personne d’Oscar Garcia, est déjà entré dans l’histoire de l’ASSE, enchaîner les matches le pousserait sur le podium de ses joueurs les plus capés. «Qu’il me dépasse ne me dérangerait pas, ce serait même un honneur, assure Christian Lopez. Je le lui souhaite, il le mérite amplement.» Pour l’heure, le numéro 24 ne prête guère attention à ces statistiques : «Je sais que René Domingo en est le recordman, mais je n’étais même pas au courant que j’étais dans le top 10. Tout cela aura de la signification pour moi le jour où je m’arrêterai car, dans le foot, c’est de plus en plus rare.»

«On aura besoin de lui pour faire perdurer la tradition, les valeurs de ce club particulier qu’est l’ASSE»

Que se passera-t-il, à ce moment-là ? «Je le verrai bien œnologue, glisse Alain Blachon dans un éclat de rire. C’est un clin d’œil car Loïc se passionne pour la culture du vin, mais bien évidemment que je vois son futur à l’AS Saint-Etienne.» Un avis qui fait l’unanimité chez les témoins interrogés pour cet article. Julien Sablé fait remarquer qu’un footballeur a souvent envie de respirer à l’issue de sa carrière, de profiter après les sacrifices consentis. «Mais j’espère que Loïc ne coupera pas trop, sourit son ancien coéquipier, directeur du centre de formation à Saint-Etienne. Il aura une place importante car on aura besoin de lui pour faire perdurer la tradition, les valeurs de ce club particulier qu’est l’ASSE. Il en sera un formidable garant.» Romain Revelli ne conçoit nullement de le voir devenir un jeune retraité pantouflard : «Je suis sûr que Loïc se maintiendra en forme car il aime trop le sport. Et puis il est intelligent, sait que la vie est une suite de projets. Je l’imagine donc bien dans un rôle de dirigeant dans notre club de cœur, pas forcément près du terrain, plutôt au-dessus de la mêlée.»

«Il faudra savoir s’arrêter, oui, mais j’espère que ce sera le plus tard possible»

Bien vu. «Je commence à envisager la suite et il le faut car cela arrivera vite, annonce celui dont le contrat prévoit une reconversion et qui s’est initié à la gestion en tant qu’actionnaire d’un complexe sportif. Je dois déterminer ce dont j’aurai envie de faire, en accord avec le club. Je sais en tous cas ce que je ne veux pas faire : je n’ai pas envie d’être sur le terrain, par exemple comme entraineur, mais ce sont des choses qui peuvent peut-être changer avec le temps.» Citant l’exemple de «grands footballeurs, comme Franz Beckenbauer», devenus des dirigeants importants dans leur club, Roland Romeyer expose sa conception de l’avenir : «La politique de l’AS Saint-Etienne, c’est de travailler avec les joueurs qui ont marqué le club – comme Dominique Rocheteau (directeur sportif) et plus récemment Julien Sablé, Laurent Batlles ou Lilian Compan à la formation – et Loïc en fait partie. Il a encore trois, quatre belles années devant lui à jouer et on verra alors comment continuer ensemble.»

Cet hiver, Philippe Hinschberger avait lancé une boutade. Loïc Perrin venait d’égaliser dans le temps additionnel face au FC Metz, juste après avoir sauvé un ballon sur sa ligne de but. «Saint-Etienne doit lui faire une statue», avait soufflé l’entraîneur lorrain à l’issue de la rencontre. Après tout, les supporters stéphanois n’ont-ils pas baptisé leur capitaine “Dieu” sur les réseaux sociaux ? Cela amuse le principal intéressé, qui a appris ce surnom par des amis. «C’est toujours mieux que Judas», rit-il. Le défenseur n’est pas dupe pour autant et sait que la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. Après tout, Christophe Galtier a eu beau ramener l’ASSE au premier plan, il est parti par la petite porte, boudé par des supporters mécontents du jeu pratiqué. La question de l’année de trop est donc lancée. «Il faudra savoir s’arrêter, oui, mais j’espère que ce sera le plus tard possible, répète Loïc Perrin. Je n’y pense pas, je ne sais pas comment cela se passera. Une seule chose est sûre, c’est qu’il y aura de l’émotion.»

 

Franck Talluto

Dans le club des fidèles

En prenant sa retraite à 40 ans fin mai, Francesco Totti a officialisé son entrée dans le club très fermé des joueurs à n’avoir connu qu’un seul club au cours de leur carrière professionnelle. Ce ne sera pas le cas de John Terry, qui a quitté Chelsea cet été rejoindre Aston Villa. Le défenseur historique des Blues (36 ans) avait de toute façon passé quelques mois en prêt à Nottingham Forest en 2000... Si l’on s’intéresse à la période post arrêt Bosman, qui a dérégulé le marché des transferts, quelques légendes ont été les hommes d’une seule équipe. De manière non exhaustive, citons Paolo Maldini et Franco Baresi (Milan AC), Giuseppe Bergomi (Inter Milan), Tony Adams (Arsenal), Jamie Carragher (Liverpool) ou encore les Fergie’s Fledglings Gary Neville, Paul Scholes et Ryan Giggs (Manchester United). Certains sont sur la bonne voie, tel le Romain Daniele de Rossi ou les Barcelonais Andrés Iniesta, Sergio Busquets et Lionel Messi, qui imiteront peut-être Carles Puyol (retraité depuis 2014). En Ligue 1, Marc Planus s’est retiré des terrains il y a deux ans après avoir uniquement joué pour les Girondins de Bordeaux. Outre le Stéphanois Loïc Perrin, donc, le Rennais Romain Danzé ou l’Angevin Vincent Manceau sont les mieux placés à l’heure actuelle pour faire de même (le Montpelliérain Laurent Pionner était prêté à Libourne de janvier à juin 2008). Ce ne sera en revanche pas le cas des désormais ex-Lyonnais Maxime Gonalons et Alexandre Lacazette, transférés cet été à l’AS Roma et à Arsenal.