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Jean-Louis GASSET évoque son avenir et comment il s'est imposé dans le panier de crabes stéphanois
Source :  Site officiel de l'Equipe

Samedi 21 avril 2018             

Jean-Louis Gasset évoque son avenir dans un article à paraître demain dimanche dans l'Equipe. Extraits.

 "Franchement, je ne sais pas si je serai toujours l'entraîneur des Verts la saison prochaine. Plein de paramètres vont entrer en ligne de compte. Laurent Blanc peut retrouver un club. Saint-Étienne peut garder une bonne équipe et avoir envie de continuer cette belle aventure avec moi. Comme je peux ne pas repartir avec Laurent, ni avec Saint-Étienne. Je serai libre de mon destin en juin. Quand j'ai signé, Roland Romeyer m'a donné sa parole. J'ai également un contrat moral avec Laurent mais la donne a changé. Et Laurent le sait... J'ai perdu ma femme. On ne peut pas se parler au téléphone car la conversation attaque toujours par un : "Comment ça va ?" Et il sait que ça ne va pas. Il n'y a que ma famille, mon oxygène, et le football, qui me font vivre. Alors, ça passe par de petits textos.

 Ce drame m'a changé. C'est terrible, mais il m'a fallu ce coup dur pour apprendre à relativiser mon métier et comprendre que le jour où tu n'as plus la santé, tu n'as plus rien. Il m'a apporté une paix intérieure et donné une force supplémentaire. Maintenant, est-ce que j'aurai la tête pour travailler à l'étranger, loin des miens ? Cette notion de distance revient toujours. On se régale ici à Saint-Etienne, les gens ont retrouvé le sourire, je suis heureux et j'ai l'impression que je ne suis pas loin des miens. Eux aussi, ont pris le boulet en pleine tête. En bas, la vie s'est organisée sans moi, avec ma mère, mes enfants et mes petits-enfants. Mais je ne suis qu'à deux heures et demie de route. Il me faudra tout bien peser pour savoir ce que je veux faire de ma vie. 

À mon âge, d'autres vont à la pêche ou à la chasse. Tu as la sensation que c'est bon, tu n'auras plus de grandes décisions à prendre. Or, moi, je me retrouve encore à un carrefour. Après s'être fait très peur, les dirigeants doivent tirer les conclusions de cette saison et bien réfléchir à l'avenir qu'ils veulent donner au club. J'ai vu Frédéric Paquet, il y a une quinzaine de jours. Il m'a dit qu'il n'avait pas encore tous les éléments et qu'on se reverrait fin avril, début mai. Ça ne me dérange pas de patienter. À la fin du Championnat, je saurai. Laurent, je le vénère. Tout ce que j'ai connu de grand, je le lui dois. Mais si ça se passe comme ça, il comprendra. Je ne veux décevoir ni lui, ni les Stéphanois. Ici, les supporters ont une influence énorme. Les Verts, c'est leur vie. Ils veulent des gens qui travaillent et leur donnent du plaisir, pas qu'on leur vende du vent. Ça passe par la qualité de jeu et donc, obligatoirement, par des joueurs."

Dans l'Equipe du jour, Jean-Louis Gasset explique comment il s'est imposé dans le panier de crabes stéphanois. Extraits.

 

"Je savais que la situation du club était mal engagée, mais pas aussi grave. Pour remonter la pente, fils, c'était dur. Je ne connaissais que cinq joueurs et ils étaient au fond du seau. Ruffier, Perrin ou Hamouma, aucun n'était le personnage et le joueur que je connaissais en vrai. Ils étaient traumatisés. Comme s'ils ressentaient de la honte après le derby. En interne, le club était ébréché. Il y avait des clans, les hommes d'untel et d'untel. De Caïazzo et de Romeyer. Et de Galtier. Tout le monde se regardait en chien de faïence. Quand les dirigeants m'ont demandé de passer numéro 1, j'ai mis deux conditions : 1) Ghislain, qu'il ne faut jamais oublier car c'est lui qui fait le travail, vient avec moi. 2) On recrute quatre ou cinq joueurs de haut niveau. Comme ils voyaient la bobine partir sans savoir comment rattraper le fil, ils ont accepté. On a commencé le 28 décembre, par un déjeuner très important à la Pause , avec tout le staff. J'y suis allé à cœur ouvert, en disant les choses. La première : “Nous, on s'en fout de vos histoires. Une seule chose compte : sauver le club.” Ç'a été chaud, mais il fallait faire l'union sacrée.

 

Il fallait sortir des joueurs. Il y en avait trop et certains étaient mécontents de ne pas jouer. Il fallait un groupe équilibré de dix-huit joueurs, pas de vingt-cinq. Surtout, j'avais mon idée sur le profil à recruter : des joueurs avec un passé et de la sérénité, afin de ramener les cadres à leur niveau. Prendre des défenseurs, pour reconstruire les fondations, et avoir des joueurs qui voulaient le ballon. Il fallait autre chose que la bagarre car Saint-Étienne n'était pas programmé pour ça. Pendant un mois, je ne les ai pas lâchés, les joueurs. Il fallait les convaincre de venir. Robert Beric, Yann M'Vila, Neven Subotic, Mathieu Debuchy, ce sont des bons hommes. En plus, ils plaisent. Parce qu'ils sont simples, calmes et ils travaillent. Saint-Étienne avait besoin de ça. On s'est rendu service. À la fin de la saison, on sera quitte. Le seul qui a du mal, c'est Paul-Georges Ntep. Mais il reste cinq matches. Je ne sais pas comment l'histoire va finir mais on vient de réussir trois mois, fils... Si elle se termine bien, tant mieux !"