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 Les années marseillaises de Julien SABLE


Source :  Site Poteaux Carrés

Dimanche 10 décembre 2017        

La Provence revient aujourd'hui sur les années marseillaises de Julien Sablé. Extraits.

 "Il a beau porter le nom d’une galette imaginée à l’ouest et avoir le cœur vert depuis 22ans, le nouvel entraîneur de Saint-Étienne demeure un vrai Marseillais. Il a supporté l’OM, été un inconditionnel de Chris Waddle dont il reproduira l’excentrique coupe de cheveux au début de son adolescence. "Il a grandi pendant les années Tapie. J’étais abonné et quand il n’avait pas école le lendemain, je le menais au Vélodrome. L’OM, c’est son club, Marseille, c’est sa ville. Dans l’esprit, il y est attaché", résume Michel,le papa. Julien puise ses racines dans le Nord de la cité phocéenne. Là où sa famille s’est implantée et n’a jamais bougé. Une famille dont la figure tutélaire a porté les couleurs de l’OM. Albert Sejnera, le grand-père, Olympien de1959 à 1966, lequel a ensuite joué à Aix (et Arles. Une parenthèse de douze ans avant de retourner là où tout a commencé : aux Sports Athlétiques de Saint-Antoine (SASA) en tant que joueur puis entraîneur. Comme une évidence, Julien tapera ses premiers ballons chez les Rouge et Blan. "C’est un enfant des SA Saint-Antoine, comme son papa et son grand-père", précise Alain Pazzona, longtemps secrétaire général.

 "On vivait tous pour le foot", plaide le paternel, dirigeant des SASA pendant trente ans. "Je ne lui avais pas laissé le choix: il devait jouer aux SASA jusqu’en minimes", rappelle Michel avec sérieux. Julien adore le ballon rond et assouvit sa passion avec enthousiasme et sérieux. Comme défenseur central,d’abord.Unposte où son physique et sa grosse frappe de balle font des ravages. "Physiquement, il était un peu plus formé que les autres, rembobine Éric Dakessian qui l’a entraîné pendant trois ans dans autant de catégories différentes. Il était un peu plus mûr que son âge." L’envie de grimper d’un cran et de faire la loi au milieu le démange aumoment de passer chez les minimes. "J’étais très sceptique, confesse Michel. Il n’avait pas un gros abattage, était un peu fainéant."Et pourtant, Julien se transforme. Il se transcende, épate et surprend. "Quand je l’ai vu, je me suis demandé si c’était lui", se pince encore son père. "Il sortait du lot, prolonge Dakessian. C’était la plaque tournante de l’équipe."

 Des recruteurs détectent son talent et son potentiel. Parmi eux figure Saint-Étienne,sous le charme de ce garçon travailleur et exemplaire. Christian Larièpe, directeur du centre de formation des Verts, se déplace en personne pour le voir à l’œuvre. Il témoigne : "Ce n’était pas le premier joueur qu’on repérait, mais il avait déjà cette abnégation, ce tempérament de gagneur, ces qualités de combattant, cette simplicité dans le jeu. Sa qualité première, c’était son mental. Gamin, il était comme aujourd’hui, habité par cette rage de réussir." "C’est un bon petit, avec une bonne mentalité. Dans les vestiaires,c’était un boute-en-train", complète Pazzona. Mais il n’oublie jamais les vertus du travail. "Très à l’écoute, il a beaucoup travaillé sans jamais rouspéter, insiste Dakessian. Il savait que c’était pour son bien." De Marseille à Saint-Étienne qui a finalement séduit Julien et son entourage, tournant le dos à l’OM, Cannes ou Martigues et s’attirant les critiques, il s’astreint une hygiène de vie stricte, respecte les programmes physiques.

 A Saint-Étienne, loin de Marseille où il s’était rendu au départ "par politesse" dixit Michel et où il deviendra aspirant à 500 francs par mois, il gravira tous les échelons, toujours sous le regard bienveillant des siens. "On avait déplacé le cocon familial, loué un appartement àL’Étrat, en face du centre, et on y allait tous les week-ends", poursuit le paternel. L’accent est mis sur sa scolarité, érigée en priorité, et sur son bien-être. "Convaincre les Sablé n’a pas été facile, se remémore Larièpe. Je me rappelle une phrase de sa maman: ’Monsieur Larièpe, vous êtes directeur du centre, mais je vous confie mon fils à vous, personnellement’. Ça m’a touché et donné des responsabilités supplémentaires." Elles s’accentueront avantage lorsqu’undrame de la route lui enlèvera sa maman en novembre 1998, entre Saint-Étienne et Marseille. De là-haut, elle doit être fière du chemin parcouru par ce fils qu’elle chérissait tant."