Championnat (19ème journée) : Guingamp

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	Championnat (19ème journée) Guingamp - ASSE : 2-1 Cruel dénouement Source : Site Poteaux Carrés
Mercredi 20 décembre 2017		Fiche du match Résumé video
Les réactions : Rémy Cabella Bryan Dabo Les coulisses

Réduits à dix dès la 26e minute de jeu mais en tête à 25 minutes du terme, les Stéphanois ont ensuite vécu un nouveau cauchemar, ponctué par un but assassin des Bretons à la 95^e minute.

Avec 75% de possession de balle et 15 tirs tentés en première période, Guingamp imprimait dès son entame le rythme de la rencontre, la première de Jean-Louis Gasset à la tête de l’équipe professionnelle de l’ASSE. Les Bretons ne cadraient que quatre tentatives, heureusement toutes sorties par un Jessy Moulin très efficace et auteur de deux parades de haut niveau face à Diallo (5^e) et Ikoko (44^e). Entre-temps, au cœur de la domination locale, Alexander Söderlund avait perpétué une tradition bien malheureuse pour les Verts : celle de finir régulièrement les matches en infériorité numérique. Auteur d’un tâcle non maîtrisé sur Lucas Deaux, le Norvégien était exclu par Johan Hamel (26^e) et solutionnait en quelque sorte les données du problème pour les Verts : ces derniers devaient, plus que jamais, rester unis pour revenir avec un résultat positif.

A peine entré en jeu, Hernani se montrait une nouvelle fois décisif, chassant un ballon dans le camp adverse, puis, après un relais avec Rémy Cabella, ouvrant le score d’une belle frappe croisée dans l’angle de la surface (EAG 0-1 ASSE, 67^e). On se prenait à croire à un hold-up parfait. Un doux rêve qui ne durait finalement que trois minutes, puisque le coup-franc vicieux de Bénézet, touché par personne dans la surface, trompait Jessy Moulin (EAG 1-1 ASSE, 70^e). Du rêve au cauchemar, il n’y avait qu’un pas, franchi par En Avant dans l’ultime souffle de la rencontre. A la 95^e minute, Jimmy Briand reprenait de la tête un centre de Yannis Salibur (EAG 2-1 ASSE, 90^e+5), alors que les Verts s’apprêtaient à décrocher un point mérité. Allongés sur la pelouse, ou prostrés sur le banc de touche, le visage interdit et les yeux embués, leur tristesse était profonde. Elle restera vivace encore longtemps.

Si les Ligériens ont été victimes d’un scénario cauchemardesque ce soir, Jean-Louis Gasset rappelle que les Verts ne sont pas passés loin d’un match nul malgré leur infériorité numérique. L'entraîneur de l’ASSE compte sur la trêve et le mercato pour remettre en place toutes les pièces du puzzle stéphanois et offrir une belle année 2018 au peuple vert.

Quelle est votre première impression à chaud après cette rencontre?
2017 est une année très difficile pour l’AS Saint-Etienne… Le scénario de ce soir en est une preuve évidente.

Que retenez-vous de ce match?
Le scénario catastrophe ! Nous ne pouvons pas finir un match à onze. C’est peut-être parce que nous sommes nerveux, joueurs et staff compris. C’est pour cette raison que retrouver la sérénité sera primordial. En dehors de ça, je ne peux rien reprocher à mes joueurs. Nous avons joué à dix, nous avons changé de schéma à la mi-temps pour bien défendre et pouvoir contrer lorsque ce serait possible. Tout s’est passé comme prévu puisque nous avons réussi à ouvrir le score. Guingamp a eu la possession et nous a dominés sans avoir vraiment d’occasions tranchantes. Puis, nous avons pris un but sur un coup-franc excentré que personne n’a touché, puis un autre, à 30 secondes de la fin. C’est la période qui veut ça. En ce moment, trois ou quatre clubs en France sont dans le dur, Saint-Etienne en fait partie. Mais vu l’état d’esprit affiché, j’ai beaucoup d’espoir.

Comment avez-vous vécu les premières minutes de la rencontre?
Quand une équipe n’est pas en confiance, qu’elle est habituée à prendre des buts dans les première minutes de jeu ou à jouer à 10 au bout d’une heure, nous faisons ce qu’on peut pour éviter ces situations. Alors en début de match, nous avons joué long et remonté le bloc. C’est normal qu’on ne développe pas un football chatoyant. Nous sommes dans le dur, c’est logique que nous ayions tenté de défendre ce point qui nous aurait donné un peu d’oxygène.

Comment le passage de témoin a-t-il été organisé entre Julien Sablé et vous?
Hier soir, nous avons eu une réunion avec le Président et Dominique (Rocheteau). L’annonce a été faite aux joueurs avant la causerie mais ça n’a rien changé à la préparation de la rencontre. Nous avions mis en place l’équipe hier.

Sur quel point précis allez-vous vous pencher en premier lieu après ce match?
C’est un puzzle global qu’il faut construire dans le calme. Depuis que je suis arrivé, je sens que tout le monde est nerveux comme si nous étions décrochés avec une dizaine de points de retard. Mais il y a des années comme ça où les événements se goupillent moins bien. Pourtant on voit des équipes qui retrouvent la 6e ou la 8e place grâce à une petite série de trois matches. Il faut espérer qu’en janvier, nous aurons la bonne équipe, le même état d’esprit que ce soir et que nous prendrons les points contre nos adversaires directs.

Quelles sont les perspectives pour l’ASSE?
Quand nous aurons récupéré nos blessés, nos suspendus et que nous aurons fait un bon mercato, nous aurons des jours meilleurs surtout avec de la solidité et de la sérénité. Aujourd’hui, les joueurs ne sont pas totalement en confiance. Avec tous ces ingrédients réunis, l’année 2018 sera bien plus prolifique pour les Verts.

Selon Opta, l'ASSE a réussi seulement 85 passes hier soir au Roudourou. C'est le deuxième pire total sur les 10 dernières saisons derrière Ajaccio contre Paris en août 2013 (83). En arrière Sainté a contrôlé le ballon 20 % du temps contre l'En Avant Guingamp. C'est le plus faible taux de possession des Verts dans un match de Ligue 1 depuis que l'agence de statistiques sportives les analyse, soit 2006-2007. Si l'EAG n'a arraché la victoire que dans le temps additionnel, la fomation costarmoricaine a écrasé son adversaire au nombres de tirs (27-3), de corners (10-0), de centres (53-4).

A l'issue de la défaite des Verts à Guingamp, le nouvel entraîneur stéphanois Jean-Louis Gasset a réclamé de la sérénité à ses joueurs et à son staff, trop nerveux hier au Roudourou à l'image d'un Fabrice Grange expulsé pour avoir insulté Antoine Kombouaré.

"Le passage de témoin avec Julien s’est passé mardi soir, il y a eu une réunion avec le président et Dominique. Il y avait un problème de règlement, il fallait s’y plier. Cela été annoncé aux joueurs avant la causerie, avant la rencontre. On a joué dans le schéma que nous avions décidé et avec presque les mêmes joueurs. Julien sera dans le staff. Il voulait apprendre. Moi aussi il m’a fallu un temps d’adaptation. J’ai découvert des joueurs. Je suis là depuis trente jours et j’ai l’impression d’être là depuis trois ans.

Qu’est-ce que vous voulez que je reproche aux joueurs ? Ils ont joué à dix, ont bien défendu. On s’est réorganisé pour jouer sur des contres et cela a marché comme prévu, mais on prend cette égalisation sur un coup-franc que personne ne touche et ce but dans les dernières secondes. Par rapport à l’état d’esprit, j’ai beaucoup d’espoirs. Il faut finir nos matches à onze. Il faut retrouver la sérénité, c’est primordial. Il y a trop de nervosité, dans le staff, chez les joueurs.

Quand on récupérera les blessés, les suspendus et avec un mercato réussi, 2018 sera beaucoup plus prolifique pour les Verts. Il y a du boulot, mais j’ai l’impression que le plus gros chantier est de redonner confiance aux joueurs. C’est un tout, c’est un puzzle qu’il faut construire, mais dans le calme. On dirait qu’on a dix points de retard. Il y a des moments comme ça où ça se goupille mal. Il faut espérer qu’en janvier dans des matches importants contre des adversaires directs, on aura la bonne équipe et qu’on prendra des points."

S"il savoure le succès de son équipe, le latéral gauche guingampais Franck Tabanou n'oublie pas son ancien club dans la dernière édition du Progrès.

"On a attendu la 94e pour prendre l’avantage. Ce sont les plus belles victoires, cela nous a pris aux tripes car il est toujours difficile de jouer contre un bloc bas. Après leur but, on a essayé d’être plus pressants alors que jusque-là nous étions plus patients. Ce but à la dernière seconde résume bien la spirale négative dans laquelle se trouve Sainté en ce moment. On a su surfer dessus. L'ASSE, c’est un club qui m’a beaucoup apporté, j'adore ce club. Cela dit, on n’est que six points devant lui, le championnat est long. Il va falloir qu’ils se reposent, qu’ils repartent de l’avant. Le vent va tourner. Ce fut compliqué pour eux après le carton rouge. Je les ai trouvés bien organisés, bien en bloc. Ils sont difficiles à contourner. Il faut qu’il s’appuie sur cette assise, sur cette solidarité qu’ils doivent retrouver pour avance."

"On est tombé sur une équipe de Saint-Étienne qui nous a posé des problèmes, a bien défendu. J’ai une pensée pour les Verts. On ne travaille pas pour enfoncer l’adversaire, les collègues. On leur souhaite de repartir de l’avant. J’ai de la peine pour eux."

Dans Le Progrès du jour, Robert Herbin revient sur la 22e et dernière défaite stéphanoise de l'année 2017 avant de commenter le changement d'entraîneur. Extraits.

"J’ai trouvé que les Verts avaient fait preuve à Guingamp d’un regain d’énergie, qu’il y avait un peu plus de cohésion dans leur jeu. Ils ont cherché à résister, pas à dominer. L’expulsion de Soderlund a constitué un handicap indéniable, elle me paraît un peu sévère. Les arbitres, actuellement sont aussi mauvais que certaines équipes. Certes, l’ASSE a joué durant 70 minutes à dix mais elle a eu des difficultés à bien utiliser le ballon. C’est dommage car ses partenaires ont ensuite bien défendu, avec beaucoup de générosité.

J’espère que la trêve va mettre de l’ordre dans les cerveaux et dans les pieds des joueurs. L’ASSE doit dans un premier temps retrouver une assise défensive. Elle a vécu une série de rencontres guère convaincantes. Durant cette première moitié de saison, face à des adversaires accessibles, l’ASSE a montré un football sans grande conviction.Je pense que la nomination de Jean-Louis Gasset au poste d’entraîneur est une bonne chose. Il a de l’expérience et Julien Sablé pourra apprendre à ses côtés."

Et pour trouver trace d'une première partie de saison aussi mal embarquée il faut revenir aux années avant CG.
Décembre 2008 et 2009 pour être précis. Dans les deux cas avec Perrin aux manettes, les Verts faisaient pâle figure et passaient Noël respectivement à la 17è et à la 18è place.

Dans le premier cas, en 2008, avec 19pts au compteur. Dans le second cas, avec Galtier fraichement nommé pour sauver ce qui pouvait l'être, avec 16 maigres points.
A chaque fois pour finir 17ème à l'issue de la saison, avec 40 points en mai 2009 comme en mai 2010.
Avec 20 points, on a donc si on en juge ce passé qu'on croyait révolu, les moyens d'y croire.