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 Neven SUBOTIC : un homme de valeur(s)


Source :  Site Poteaux Carrés

Vendredi 9 février 2018             

L'Equipe du jour publie une interview sympathique de Neven Subotic. Extraits.

 "Le Borussia et Saint-Étienne sont deux clubs similaires. Notamment au niveau des supporters. Entre le mur jaune de Dortmund et le mur vert de Saint-Étienne, la seule différence, c'est la couleur. Même si le stade n'était pas plein lors de mes débuts devant Caen, j'ai ressenti qu'il était le coeur de la ville et que les résultats du club dictaient l'humeur des Stéphanois. Ils étaient encore nombreux à Amiens, alors que c'est loin de leur ville. Tout joueur qui a évolué dans un tel club sait que cela lui donne une grande responsabilité.

 Le classement des Verts à la trêve ne m'a pas fait peur car j'ai compris qu'il était anormal. Saint-Étienne vient de disputer la Ligue Europa quatre fois de suite. La régularité dans la performance, c'est ce que je recherchais. J'avais besoin d'un gros challenge et ce club me l'offrait. J'aime me mettre en difficulté, tirer le meilleur de moi-même et m'en sortir. Découvrir un nouveau pays, la culture française et sa langue, que j'espère parler le plus vite possible, m'apportera un enrichissement personnel dans ma vie actuelle et future.

 J'ai apprécié la communication des responsables du club, leur authenticité et leur manière de s'adresser directement à moi. Loïc Perrin m'a téléphoné avant mon arrivée. Il m'a parlé, un peu en anglais, de façon très directe et honnête, en m'expliquant les choses telles qu'elles étaient et comme je l'aurais fait, s'il était venu en Bundesliga. De par son vécu, il sait comment le club et la Ligue 1 marchent. C'est vraiment le capitaine. Peu de clubs peuvent compter sur un joueur qui l'incarne autant. Il me fait penser à Steven Gerrard à Liverpool. Perrin, c'est un capitaine cinq étoiles pour mon intégration.

 Je sais tout ce qui s'est passé ici, les changements d'entraîneurs comme la défaite dans le derby. Pour en avoir disputé avec le Borussia contre Schalke 04, je sais l'importance d'un derby. Je sais aussi que tout ne va pas redémarrer d'un coup de baguette magique. Mais ce qu'il y a de bien dans le foot et dans la vie, c'est que le nouvel an permet de repartir sur autre chose. On a vu devant Caen, quand on s'est retrouvés menés, qu'on est en mesure de réagir et de se battre tous ensemble. Mathieu a donné tout ce qu'il a dès son premier match, à Amiens. C'est le signe d'une intégration parfaite et que les nouveaux joueurs reviennent en forme.

 J'ai hâte de jouer ces grands matches contre Paris, Lyon, Monaco et Marseille. On a une chance contre l'OM. Le football est fait de belles histoires. Avec le Borussia, je me suis souvent retrouvé dans la peau du favori, comme le sera Marseille, et j'ai perdu des matches à notre portée. On ne pouvait pas mieux préparer cette grosse bataille qu'avec deux victoires. À 90 %, on n'arrivera pas à battre Marseille. Mais à 100 %, on lui rendra la tâche difficile. Ce sera un bon test. À Dortmund, j'ai appris à toujours regarder vers le haut. C'est devenu une habitude. Ce match face à Marseille constitue le prochain kilomètre de notre marathon. C'est tout. On ne voit pas la ligne d'arrivée.

 Ce contrat avec l'ASSE, c'est comme avec une femme : il faut la conquérir tout de suite, et c'est pareil pour elle. Après, tu te donnes du temps pour vérifier si vous êtes faits l'un pour l'autre. Il s'agit d'un délai parfait, car tu ne peux pas te mentir. Sur une semaine, oui. Pas sur dix-huit mois. Et comme on n'est pas sûrs que ça marche entre nous, ça ne servait à rien de s'engager plus longtemps. C'est donc un bon arrangement pour le club, qui a besoin de minimiser les risques quand il fait signer un grand joueur, et pour moi, qui dois tout de suite donner le meilleur."

 

De sa Yougoslavie natale jusqu’à Saint-Etienne en passant par les États-Unis ou l’Allemagne du Borussia Dortmund, le parcours de Neven Subotic est marqué par le goût de l’effort et de l’engagement. Des qualités qu’il met au service du club du Forez depuis le 25 janvier dernier.

UN PARCOURS ATYPIQUE

« J’ai été repéré en Floride, sur le terrain où je jouais dès que j’avais du temps libre. Je me mesurais toujours contre des joueurs plus âgés que moi ou des travailleurs sud-américains qui venaient jouer en jeans et bottes de sécurité dès qu’ils étaient en pause. L’entraîneur-adjoint de l’équipe nationale U17 des États-Unis m’a vu jouer et proposé de passer les tests pour intégrer un centre réunissant les 40 meilleurs jeunes du pays en vue de la Coupe du Monde. C’est là où j’ai découvert toute la partie tactique du football, où me positionner sur un terrain. J’ai été retenu pour la Coupe du Monde U17 qui se jouait au Pérou et à notre retour l’entraîneur m’a demandé si j’aimerais jouer en Europe. J’ai été mis en relation avec un manager et j’ai signé à Mayence où j’ai rencontré Jürgen Klopp que j’ai suivi à Dortmund. »

LA FONDATION NEVEN SUBOTIC

« Notre action est dirigée sur les zones les plus pauvres et les plus rurales d’Afrique là où les habitants gagnent moins de 2 dollars par jour et ne bénéficient d’aucune aide de l’État. On parle de zones où les habitants payent leurs « impôts » en jours de travail d’intérêt public. Dans ces régions, il n’est pas rare que les enfants doivent se lever très tôt pour faire les 2 à 3 heures de marche qui les séparent du premier point d’eau. Ils reviennent chargés de bidons d’une vingtaine de litres d’eau boueuse dont vous et moi ne voudrions pas et n’ont plus assez d’énergie pour marcher de nouveau plusieurs heures pour aller à l’école. Le but de notre fondation est d’installer des sources d’eau potable à 15 minutes de marche maximum pour que les enfants aient le temps d’aller étudier. On sait qu’avec cette eau, l’hygiène et la santé s’amélioreront et que l’éducation que recevront les enfants les aidera à avoir un meilleur avenir.
Toute ma vie on m’a aidé alors je trouve normal de faire de même. M’engager et aider les personnes est une manière de rendre le soutien que moi et mes parents avons pu recevoir. Mon but n’a pas été de « rembourser » mais plutôt d’aider d’autres personnes pour leur permettre d’en aider d’autres à leur tour. C’est avec ces comportements que petit à petit le monde deviendra meilleur parce que je ne pense pas qu’on soit plus heureux en amassant égoïstement toujours plus d’argent. »