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 Yann M' Vila nouvelle recrue de l'ASSE


Source :  Site Poteaux Carrés

Vendredi 12 janvier 2018        La video      L'avis de Laurent Huard et Nicolas Dyon

Le milieu de terrain, international à 22 reprises avec l’équipe de France, a signé un contrat d’une saison et demi en faveur de l’AS Saint-Etienne.

Communiqué officiel de l'ASSE
Ce vendredi soir, l’AS Saint-Etienne a conclu l’arrivée d’une recrue de dimension internationale. Yann M’Vila s’est en effet engagé jusqu’en 2019 avec le club. Le joueur avait préalablement trouvé un accord avec le Rubin Kazan pour être libéré de son contrat.

Né en 1990, à Amiens, Yann M’Vila découvre le football à l’Entente Sains-Saint Fuscien avant d’intégrer les équipes de jeunes de l’Amiens SC. En novembre 2004, il rejoint le centre de formation du Stade Rennais, où il devient champion de France des 18 ans et remporte la Coupe Gambardella en 2008. Lors de la finale, il inscrit un but splendide face aux Girondins de Bordeaux. Les Bretons, emmenés par Yann M’Vila, mais aussi Kévin Théophile-Catherine et Vincent Pajot, s’imposent contre les Bordelais (3-0).

Il signe ensuite son premier contrat professionnel en juillet 2008 et débute en Ligue 1 Conforama le 16 août 2009. Dès sa première saison, il dispute 39 rencontres avec son club formateur. En trois saisons et demi à Rennes, il prend part à 126 rencontres de l’élite et porte même le brassard de capitaine.

En janvier 2013, Yann M’Vila s’engage en faveur du Rubin Kazan. Il sort alors d’un brillant début de carrière, marqué par plusieurs sélections en équipe de France. Lancé chez les Bleus par Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset le 11 août 2010 face à la Norvège, Yann M’Vila impressionne par ses qualités techniques et établit même un record de passes réussies face au Luxembourg en mars 2011 (124) avant d’inscrire un but décisif en Albanie, six mois plus tard (1-0).

En 2014, il est prêté pour une saison à l’Inter Milan, puis s’envole pour Sunderland, où il dispute 37 rencontres de Premier League. De retour au Rubin Kazan en 2016, il vient aujourd’hui de rompre son contrat avec le club russe pour effectuer un retour attendu en France sous le maillot de l’ASSE.

International dans toutes les catégories de jeunes, des U17 ans jusqu’aux Espoirs, il compte également 22 sélections avec les A.

A l’ASSE, Yann M’Vila portera le numéro 6.

Yann M’Vila : «Je suis très heureux de revenir en France et en Ligue 1 avec un coach, Jean-Louis Gasset, que je connais particulièrement bien. J’espère réussir de belles choses avec l’ASSE. Mes objectifs sont simplement de jouer le maximum de matches, de faire de bonnes prestations et d'aider l'équipe et réaliser une belle deuxième partie de saison. J’arrive dans un vestiaire que je connais déjà un peu et que j’espère découvrir encore davantage.  J'ai joué avec Vincent (Pajot), Kévin (Théophile-Catherine), mais aussi Cheikh (M’Bengue) et Rémy (Cabella) en Espoirs. J’ai déjà eu l'occasion d'apprécier les supporters de Geoffroy-Guichard quand j'étais adversaire. Maintenant, je suis un des leurs. »

Roland Romeyer, Président de l'AS Saint-Etienne: «La signature de Yann M'Vila montre toute notre amibiton et notre détermination. Yann correspond totalement au profl de renfort que nous avions défini: un joueur qui constitue une valeur ajoutée sur le plan technique, leader sur le terrain avec une grande expérience et beaucoup de caractère ! L'ASSE a des ressources et nous nous donnons les moyens de rebondir lors de cette deuxième partie de saison. L'arrivée de Yann montre aussi que l'ASSE reste un club attractif.»

Communiqué de la LFP

La première recrue de l'AS Saint-Etienne pour ce mercato hivernal est un international français : le milieu de terrain Yann M'Vila !

Libéré par le Rubin Kazan (64 matchs, 2 buts), le milieu de terrain Yann M'Vila s'est engagé jusqu'en 2019 avec l'AS Saint-Etienne. L'international français (22 sélections, 1 but) retrouve la Ligue 1 Conforama, qu'il avait quittée en janvier 2013 après trois saisons et demi (126 matchs, 2 buts) avec son club formateur, le Stade Rennais. M'Vila a également connu des expériences en Serie A (8 matchs à l'Inter Milan en 2014/2015) et en Premier League (37 matchs, 1 but à Sunderland en 2015/2016). A l'ASSE, il retrouvera deux anciens coéquipiers rennais : Kévin Théophile-Catherine et Vincent Pajot.

L'Equipe revient sur la signature de M'Vila à l'ASSE

La dernière édition de l'Equipe revient sur la signature de Yann M'Vila à l'ASSE. Extraits. 

"Délesté d'un gros salaire (500 000 € net mensuels), le Rubin Kazan a libéré le joueur des deux ans et demi de contrat qu'il lui restait et lui a versé une indemnité de départ. M'Vila a accepté de ramener son salaire au plafond du salary cap stéphanois (90 000 € brut mensuels). A cette somme, s'ajouteraient toutefois plusieurs primes lui permettant de gonfler ses revenus à un peu moins de 200 000 € mensuels.

 Il n'a pas rejoint les Verts pour l'argent mais grâce à l'entregent de Jean-Louis Gasset. C'est avec le tandem que ce dernier formait avec Laurent Blanc qu'il a honoré ses 22 sélections en équipe de France. Ce rapport de confiance unissant les deux hommes a convaincu l'ancienne sentinelle des Bleus à opter pour les Verts, plutôt que pour le Benfica Lisbonne ou Galatasaray, pourtant mieux-disants financièrement.

 Gasset et M'Vila pourront retravailler ensemble dès aujourd'hui. Si la fédération russe délivre sa lettre de sortie à temps, M'Vila pourrait même débuter en vert demain après-midi, face à Toulouse. Il a en effet continué à s'entraîner en solitaire mais il n'a toutefois plus disputé de match depuis le 9 décembre. Il reste sur une première moitié de saison pleine (20 matches toutes compétitions confondues). Il devrait donc vite être compétitif."

L'avis de Frédéric Antonetti

Sur Eurosport, Frédéric Antonetti s'est exprimé, le 16 janvier, au sujet du nouveau numéro 6 des Verts Yann M'Vila, qu'il a entraîné trois saisons et demi au Stade Rennais.

 "Je suis content de le revoir. Je l'ai quitté il y a très longtemps maintenant, près de cinq ans. Je l'ai revu jouer à l'occasion. Notamment deux matches de Premier League avec Sunderland. Il n'avait pas retrouvé son physique. La technique, en revanche, était toujours là. Je ne sais pas comment il se sent physiquement actuellement mais s'il retrouve le niveau qu'il avait quand je l'entraînais, c'est une super affaire. M'Vila est un joueur très complet. Dans la récupération, il lit très bien le jeu et possède une qualité de passes au-dessus de la moyenne. Il sort très proprement le ballon pour les quatre joueurs offensifs.

Je l'ai connu très jeune. Il a parcours assez incroyable puisqu'il a connu 22 sélections entre ses 20 et ses 22 ans. Et à partir de là, il n'a plus fait les bons choix. Aujourd'hui, il a peut-être du caractère. Mais c'est un garçon très gentil et qui ne sait pas dire non. A cette époque, il n'a pas fait les bons choix et ça s'est gâté pour lui quand il a touché le très haut niveau. Ce n'était pas la meilleure période des Bleus et il a pris tout ce que ce milieu peut donner de mal. Il s'est pourri au contact de joueurs et le foot n'était plus sa priorité. C'est un immense gâchis parce qu'il n'a pas su garder la tête froide.

Parmi tous les joueurs que j'ai vu rejoindre l'équipe de France A ou Espoirs, j'ai constaté deux façons de vivre une convocation. Soit cela vous donne de la confiance et vous explosez comme Hugo Lloris soit vous gâchez votre talent en cédant aux sirènes du foot comme Yann M'Vila. Après, sa carrière est très loin d'être terminée. Il n'a que 27 ans et il peut encore retrouver son niveau."

Yann M'Vila : "Etre un leader sur le terrain"    la video 

Présenté officiellement à la presse aujourd'huiA, Yann M’Vila a évoqué le rôle déterminant de Jean-Louis Gasset dans son arrivée dans le Forez. Le milieu de terrain est déterminé à devenir un leader technique de son équipe pour faire remonter l’AS Saint-Etienne au classement.

Pourquoi avez-vous choisi l’AS Saint-Etienne ?
Jean-Louis Gasset m’a proposé un très bon challenge et je suis venu directement. Je n’ai pas hésité une seule seconde. J’ai travaillé deux ans avec lui et je n’en garde que des bons souvenirs. Alors je me suis dit pourquoi pas ? C’est un excellent coach qui dit ce qu’il ce qu’il pense à ses joueurs sans passer par quatre chemins ou par des intermédiaires.
 
Que vous a inspiré la situation de l’ASSE avant la trêve ?
Ça ne m’a pas fait peur du tout. J’ai vécu bien pire à Sunderland. Moi, plus c’est chaud, plus j’aime !
 
Après le Rubin Kazan, revenir en France était-il une priorité pour vous ?
Non, pas spécialement. Le Rubin Kazan a eu des problèmes financiers, ils ont dû faire un peu de ménage dans leur effectif. Moi, sportivement, je m’y sentais bien. Revenir en Europe me fait plaisir, ma femme est heureuse de pouvoir revenir en France.
 
L’équipe de France fait-elle partie de vos objectifs ?
L’objectif que je me suis fixé c’est de jouer et de faire de bons matches pour réaliser une bonne deuxième partie de saison avec l’AS Saint-Etienne car l’équipe n’est pas à sa place. Personnellement, je n’ai jamais fait une croix sur l’équipe de France, ça a toujours été dans un coin de ma tête. Aujourd’hui, j’ai un coach qui peut m’emmener très haut mais c’est à moi de mettre tous les ingrédients pour.
 
Parlez-nous de vos premiers pas à Saint-Etienne. Comment avez-vous été accueilli par vos coéquipiers ?
J’ai été très bien accueilli. En plus des anciens coéquipiers que j’ai connu à Rennes, j’ai découvert de très bons gars. On sent vraiment une cohésion dans le vestiaire, un esprit de famille.

Comment avez-vous vécu la rencontre face à Toulouse ?
Dimanche dernier, Saint-Etienne a pris trois points, je suis content pour le club. L’ambiance a été très bonne et ça a beaucoup aidé l’équipe. Les footballeurs ne peuvent pas aller très loin sans supporters.
 
Que répondez-vous à ceux qui s’interrogent sur votre retour en France ?
Je comprends que mon arrivée interpelle mais je n’ai rien à répondre ou plutôt je répondrai sur le terrain. Si je fais de bons matches, l’opinion changera. Personnellement, je n’ai aucun doute sur moi. Le jour où j’en aurai, j’arrêterai.
 
Quels enseignements tirez-vous de votre parcours ?
En Italie, j’ai beaucoup appris tactiquement. A Sunderland ou en Russie, j’ai appris le combat. Il fallait courir le plus possible et aller au duel. C’est quelque chose qui manquait à mon jeu. Avant, je ne jouais que quand j’avais le ballon. Je sais que ma carrière a connu des hauts et des bas mais c’est la vie. Je ne peux m’en  prendre qu’à moi-même si je n’ai pas connu mieux. Aujourd’hui, je ne suis plus le même homme qu’avant. J’ai 27 ans, j’ai mûri. Je suis marié, j’ai quatre enfants et j’ai pris de l’expérience à l’étranger. Maintenant j’ai la chance de me rattraper. C’est à moi de bien bosser de montrer que je me suis trompé. J’ai quitté la France par la petite porte, à moi de faire ce qu’il faut pour sortir par la grande si l’occasion se représente.
 
Pensez-vous pouvoir endosser un rôle de leader à Saint-Etienne ?
J’ai souvent joué ce rôle par le passé. C’était le cas à Rennes mais aussi à Sunderland ou en Russie alors que je ne parlais pas la langue. Ici, il y a déjà des leaders dans le vestiaire. Mon objectif n’est pas de prendre de leur place. Ce qui m’intéresse c’est d’être un leader sur le terrain. 

Les dérapages de Yann M'Vila  (L'Equipe du 29 janvier 2018)

Yann M'Vila, qui fera ce week-end son retour dans sa ville natale à l'occasion de la 24e journée de L1, aura droit demain dans la Pravda à un long rappel de ses dérapages. Extraits. 

"Il parlait, comme un ancien, de sa paternité à dix-huit ans, de ses origines modestes dans un quartier populaire d'Amiens ("Cela m'a appris à ne pas faire n'importe quoi [...] Croyez-moi, je suis loin de flamber avec mon argent"). Il a alors vingt ans, tout pour lui, et, pourtant, rien ne colle avec ce qui va suivre.

 En très peu de temps, il va basculer des pages sportives à celles des faits divers, de la cour du Real à celle de Crystal Palace pour finalement atterrir au Rubin Kazan. Au moins, il ne prit personne en traître. En 2010, dans le magazine L'Équipe, il lâcha : "Des conneries, j'en ai fait et j'en referai." Il tint parole et son avocat de l'époque, Thierry Fillion, eut du boulot : violences infligées à un automobiliste qui aurait proféré des insultes racistes, embrouille avec des supporters bretons après l'élimination en Coupe face à Quevilly, garde à vue de vingt-quatre heures après avoir frappé un mineur de dix-sept ans de son entourage, passage devant la commission de discipline après l'Euro 2012 pour ne pas avoir salué ni Olivier Giroud ni le sélectionneur Laurent Blanc au moment de son remplacement contre l'Espagne.

Des avertissements sans frais auxquels il ne prit pas garde, selon Fillion : "Il n'avait pas dealé de la drogue, pas battu sa compagne ou causé un accident de voiture mais il a accumulé plein de petites histoires médiocres sur de courtes périodes. Même le vol dont il a été victime (par deux jeunes femmes dans un hôtel de Montpellier en août 2011) a alimenté cette mauvaise image. Il lui fallait vraiment partir." Surtout après la virée nocturne avec quelques joueurs de la sélection des Espoirs (Griezmann, Mavinga, Ben Yedder, M'Baye Niang) la veille du match de barrage retour de l'Euro 2013 contre la Norvège, en octobre 2012. Il sera suspendu de sélection nationale jusqu'au 30 juin 2014 et on ne le revit plus chez les Bleus.

 Ancien directeur du centre de formation de Rennes, Patrick Rampillon, face au déroulé de cette demi-décennie, s'interroge sur ce milieu talentueux, arrivé à quatorze ans, passé d'une victoire en Gambardella en 2008 à sa première titularisation en L 1 en août 2009 : "C'est un bon garçon qui a fait l'unanimité auprès de ses entraîneurs mais on a peut-être raté quelque chose avec lui." Peut-être ses éducateurs l'ont-ils vu trop beau, trompés par ses discours en apparence matures alors que sa situation familiale n'était "pas équilibrée" (Rampillon) entre la séparation tendue de ses parents et la responsabilité qu'il eut de gérer, à dix-huit ans, un enfant mais aussi un père et un frère aîné (Yohan, ancien pro à Dijon et AC Ajaccio) en perdition. Un proche parle d'un "entourage délétère" qui ne cessa de grandir, de le dévorer et l'essorer sans qu'il ne s'y oppose, "livré à lui-même".

 "Il a été très sollicité, il a perdu les pédales, estime Antonetti. C'était un jeune joueur, doué, qui aimait le foot. Puis il a connu le succès, l'argent, et il s'est plus ou moins intéressé à son sport. Il pensait que ce serait toujours comme ça. C'est un gentil garçon qui ne sait pas dire non." Ses "faux copains" voulaient aller à Londres en jet privé pour voir un match de foot ? L'international français (22 sélections) leur laissait sa carte bancaire... Jérôme Leroy se rappelle lui avoir fait un peu la morale, sans le juger : "Il sortait après les matches, et alors ? Tout le monde fait des conneries. Je lui disais à lui et (Yacine) Brahimi : "Prenez ma place, ce n'est pas normal que je sois encore sur le terrain. Vous pouvez vous amuser mais le travail, c'est le travail.” Combien de fois je le leur ai dit !" L'Amiénois n'écouta pas, n'eut bientôt plus de filtre, ni de limites, et Antonetti, qui proposa à M'Vila de l'héberger chez lui, finit par se résigner face à sa cour perverse et invasive. "C'est un homme généreux, on pouvait tout lui demander, reconnaît Chris Mavinga, son ami. Aujourd'hui, il a fait le grand ménage." Ses agents (qui n'ont pu être joints), aussi, ont tenté de le raisonner, mais comme ils le confiaient à un intime : "Avec Yann, on n'y arrive pas." 

Il a donc fallu qu'il "touche le fond pour se relever, analyse Mavinga. II a eu une prise de conscience." Et le fond, ce fut la Russie, exil doré, en janvier 2013, pour un salaire démentiel (3 M€ par an puis 5 M€ après sa prolongation en décembre 2016) qui faisait passer la pilule du déclin sportif. La première année, il se morfondit mais put alors compter sur la bienveillance du staff, surtout après avoir saccagé, avec des proches, une villa sur l'île de la Réunion en décembre 2013. Puis vint un prêt à l'Inter Milan, en juillet 2014, pour retrouver de la visibilité. Huit matches, trois titularisations valident l'échec.

L'été suivant, il retrouve des couleurs à Sunderland, en prêt encore, et Wahbi Khazri découvre "un homme à l'inverse de l'image qu'il véhicule. Très respectueux, agréable à vivre. Ses bêtises, il en avait conscience, il regrettait surtout par rapport à l'équipe de France car il sait qu'il n'a rien à envier à certains." En Angleterre, il participe au maintien des Black Cats, "avec les mêmes qualités mais pas le même volume de jeu" (Antonetti). L'exil russe l'a affaibli sportivement mais apaisé, selon Mavinga : "Quand tu pars en Russie, tu vois les vrais, ceux qui te suivent. Les autres attendent ton retour en France pour te gratter. Maintenant, il s'en fout d'avoir 10 000 potes. Il ne veut plus être dans le même bourbier."

C'est le sens du message qu'il diffuse depuis son arrivée à Saint-Étienne et auquel veulent croire ceux qui ont encore foi en lui, "parce qu'il n'a que 27 ans" (Antonetti), "parce que le talent n'a pas disparu" (Mavinga). On le dit épanoui, apaisé, depuis qu'il a refait sa vie, papa de quatre enfants et particulièrement pieux à en croire ses messages sur les réseaux sociaux. Khazri l'imagine "très revanchard. Il va faire de grandes choses. Il est très content de revenir en France, il a envie qu'on parle de lui." En bien, cette fois, seulement en bien."

Les dessous du transfert de Yann M'Vila

L'Equipe du 30 janvier nous rappelle que l'ASSE n'a pas eu besoin du feu vert de la FIFA pour faire signer Yann M'Vila. Extraits.

 "En neuf alinéas, la FIFA donne au footballeur la procédure à suivre quand il subit des arriérés de paiement. Conseillé par Alexandre Zen Ruffinen, le fils de Michel, ancien secrétaire général de la FIFA, M'vila a d'abord mis son club en demeure en ayant « notifié par écrit le défaut de paiement au club débiteur » et en ayant « accordé un délai d'au moins dix jours au club pour que celui-ci se conforme à ses obligations financières » (alinéa 3). Le Rubin Kazan ne lui ayant pas donné satisfaction, le joueur pouvait donc saisir la chambre des litiges de la FIFA. Il n'a pas eu à le faire car les dirigeants russes, craignant une sanction, ont préféré négocier une rupture de contrat à l'amiable. Beaucoup de clubs, notamment en Turquie, privilégient ce type d'arrangement.

Une chance pour Saint-Étienne, qui n'a payé aucune indemnité de transfert et qui a évité de se retrouver partie prenante d'un conflit arbitré par la FIFA. Car si le Rubin Kazan avait privilégié le bras de fer, Yann M'vila se serait tourné vers l'instance internationale. Le milieu de terrain aurait alors adressé à la chambre de résolution des litiges (CRL) de la FIFA un premier courrier dans lequel il aurait expliqué ne plus être payé, et donc se considérer comme un joueur libre. Pour la FIFA, le non-paiement de salaire est « une juste cause » pour rompre son contrat unilatéralement. M'vila aurait ensuite déposé une plainte auprès de la FIFA à l'encontre du club russe afin de récupérer son argent. Entre-temps, le joueur aurait pu signer librement à Saint-Étienne, et obtenir de la FIFA un coup de main pour obtenir rapidement son CIT (certificat international de transfert). Quelques mois plus tard, la CRL aurait rendu sa décision, mais pas forcément en faveur du joueur.

 Elle aurait pu estimer que la rupture du contrat était abusive et condamner M'vila ainsi que Saint-Étienne. En effet, la FIFA précise, dans l'article 17 de la réglementation sur le statut et les transferts des joueurs, que « si un joueur professionnel est tenu de payer une indemnité, le joueur professionnel et son nouveau club seront solidairement et conjointement responsables du paiement de celle-ci » (alinéa 2). Et Saint-Étienne aurait pu être sanctionné sportivement, avec une interdiction de recrutement. Car « un club qui signe un contrat avec un joueur professionnel ayant rompu son ancien contrat sans juste cause est présumé, jusqu'à preuve du contraire, avoir incité ce joueur professionnel à une rupture de contrat » (alinéa 3). Saint-Étienne n'aurait pas pris le risque de recruter l'ancien Rennais, si l'histoire ne s'était pas réglée en amont."