Les Stéphanois ont dominé l’ensemble de la rencontre, ont eu plusieurs opportunités de se qualifier mais ont finalement cédé lors de la séance des tirs au but. La défaite est cruelle !

Le match

Après la rencontre à Nice, où ils avaient fait mieux que jeu égal avec les Aiglons, les Stéphanois sont rentrés de leur troisième déplacement de la semaine avec une nouvelle désillusion. L’élan de la Coupe de France leur avait permis, il y a peu, de bien débuter l’année 2018 face à Nîmes (2-0). Cette fois, au stade de l’Aube, ils ont manqué des occasions de but nettes qui auraient dû leur offrir sur un plateau une qualification qu’ils méritaient. Troyes en a profité. Frustrant et rageant. D'autant que Jean-Louis Gasset avait décidé de laisser ses joueurs cadres au repos. Certains jeunes ont saisi l'occasion de se montrer.

Si les Verts dominaient les débats en début de rencontre, c’est bien eux qui concédaient l’ouverture du score. Sur une mauvaise passe en retrait de Cheikh M’Bengue, Jessy Moulin était obligé de commettre l’irréparable sur Thinan dans un mauvais remake du but encaissé à Metz (23e). Benjamin Nivet, rompu à l’exercice, ne tremblait pas sur le point de penalty et lançait les siens, déjà vainqueurs par le plus petit des écarts au tour précédent grâce à leur éternel numéro 10 (ESTAC 1-0 ASSE, 24e). Par la suite, les Stéphanois avaient la mainmise, mais ni Ben Karamoko (28e,  34e), ni Hernani (38e) ne pouvaient convertir la domination stéphanoise.

Les hommes de Jean-Louis Gasset mettaient moins de trois minutes à réagir en deuxième mi-temps. Sur un bon centre de Jonathan Bamba, Habib Maïga poussait le ballon au fond des filets d’une reprise pleine de réussite (ESTAC 1-1 ASSE, 48e). Les Verts prenaient nettement l'ascendant. Alexander Söderlund aurait pu marquer dans la foulée (49e). Puis, il délivrait un bon ballon pour Romain Hamouma (57e), alors que Hernani tentait sa chance sur coup-franc (56e, 68e).

Si Tinhan s’illustrait timidement (73e), tout comme Grandsir, un peu plus tard (87e), ce sont bien les Stéphanois qui se créaient les meilleures opportunités. Jonathan Bamba oubliait Romain Hamouma sur sa gauche (74e) puis Vagner Dias Gonçalves, entré en jeu quelques minutes auparavant, enchaînait roulette et frappe enroulée juste au-dessus du cadre (80e). Jean-Louis Gasset lançait Dylan Chambost et Mahdi Camara, qui vivaient ainsi leurs débuts en pro. Aucune des deux équipes ne se détachait avant la fin du temps réglementaire.

Au cours d’une prolongation plutôt fermée, Alexander Söderlund avait la balle de la qualification, cinq minutes avant les tirs au but. Sur un centre d’Habib Maïga, le Norvégien ne cadrait pas une reprise alors qu’il se trouvait pourtant en position idéale (115e). C’était aussi le cas de Dylan Chambost qui voyait sa frappe déviée finir sa course sur le poteau gauche de Samassa (119e). Malheureusement, les Troyens allaient faire payer aux Stéphanois leur manque de réalisme lors de la séance de tirs au but. Jessy Moulin détournait la tentative de Bellugou, mais Alexander Söderlund ratait ensuite la tienne. C’était aussi le cas de Hernani, qui laissait Benjamin Nivet envoyer les siens en 8e de finale. Les (courtes) aventures en coupes terminées, les Verts n’ont plus que le championnat. Et il faudra, cette fois, concrétiser les opportunités de marquer.

Premier match en pro pour Dylan Chambost et Mahdi Camara

Dylan Chambost et Mahdi Camara ont disputé leur match officiel avec le groupe professionnel. Les deux réservistes se sont tous deux illustrés pour leur première apparition avec l’équipe fanion.

Parmi les joueurs issus du groupe de National 3 retenus par le staff technique pour le 16e de finale de Coupe de France, Dylan Chambost et Mahdi Camara ont été lancés dans le grand bain hier par Jean-Louis Gasset. Entrés en jeu lors des dix dernières minutes de jeu du temps règlementaire, les deux milieux de terrain ont évolué un peu plus d’une demi-heure sur la pelouse du Stade de l’Aube.
 
Loin d’être passifs, les deux réservistes se sont complètement fondus dans le collectif professionnel. Ils sont même passés tout près d’un but qui aurait certainement offert une victoire méritée aux Verts. Le capitaine du groupe de Laurent Battles a notamment vu son tir renvoyé par la transversale (119e) alors que le tir du milieu défensif arrivé en provenance du FC Martigues avait frôlé un peu plus tôt le montant gauche du but gardé par Samassa (108e). 

Jean-Louis Gasset : "Un match que nous devions gagner"

Comme à Nice, l’entraîneur stéphanois regrette que ses hommes ne soient pas récompensés de leurs efforts au cours de la rencontre.

Dans quel état d’esprit êtes-vous après la rencontre ?
C’est vraiment une déception car, si nous avions disputé un combat de boxe, nous aurions gagné aux points. Malheureusement, la réussite nous fuit. Nous avons des occasions, la maîtrise. Nous avons fait tout ce qu’il fallait malgré un peu de déchet technique, notamment dans nos centres. Je suis déçu car je n’ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs. Ni aux anciens, ni aux jeunes qui ont fait une bonne rentrée.

Les joueurs sont-ils marqués par cette élimination contre le cours du jeu ?
Ils sont très déçus eux aussi car ils pensaient avoir le match en main. C’est une rencontre que nous devions gagner. Nous débrieferons demain. Je suis surtout déçu pour mes jeunes joueurs. Dans l’état d’esprit, nous méritons autre chose qu'une défaite lors de nos deux derniers matches. A Nice, c’était frustrant. Aujourd’hui, nous devions obtenir la qualification. Malheureusement, il manque la victoire et c’est ce qui fait mal.

Êtes-vous inquiet ?
Le match le plus important de la semaine reste celui de Caen. Je ne dois pas être inquiet, surtout pas. Quand je vois ce match, et la prolongation, je suis content d’avoir laissé certains joueurs à la maison. Avec 120 minutes en plus pour eux, j'aurais été inquiet concernant mon effectif. Quand j’ai vu la série de matches, 5 en 14 jours, j’ai pris cette décision. C’est un choix calculé. La priorité reste le championnat. Même avec une équipe remaniée, des jeunes joueurs, je pense que nous avons fait le match qu’il fallait. Au vu du nombre d’occasions et de la possession de balle, c’est un match que nous aurions dû remporter.

Les réactions

Ayant comme à Metz provoqué l'ouverture du score adverse, Cheikh Mbengue a fait son mea culpa en zone mixte hier au Stade de l'Aube suite à l'élimination des Verts par Troyes comme le rapporte Le Progrès et l'Equipe : "Je fais encore une erreur et on prend le but. C’est un peu la même action qu’à Metz. Je fais le mauvais choix. Ce sont des choses à ne pas refaire. Je vais travailler pour ne plus que cela arrive. C’est dommage car sur l’ensemble du match, on ne mérite pas de perdre aux tirs au but. On sait que le football se joue sur des détails et j’ai fait une erreur. Je l’assume complètement. C’est le foot, ça arrive. Tout le monde fait des erreurs. Mais depuis que je joue au foot, c’est l’une des rares fois, avec Metz, où je commets de telles fautes de jugement. Il y a des moments dans la vie où il faut savoir faire le dos rond, passer au-dessus et avancer. J’accepte la critique, tout ce que l’on dira sur moi.Je suis désolé pour tout le monde, pour mes coéquipiers parce qu’eux, ils ont fait ce qu’il fallait. On a poussé, on a eu les occasions. Si on était parvenu à rester à 0-0 plus longtemps, on aurait pu gagner ce match"

Ronaël-Pierre Gabriel revient sur le match d'hier dans la dernière édition du Progrès. Extraits : "On a été solidaire. L’équipe a fait un grand match. Sur le terrain, il y avait des joueurs qui devaient montrer ce dont ils étaient capables. Certains ont saisi leur chance. Des jeunes sont rentrés dans le groupe, cela montre qu’il y a une bonne cohésion. Sur un plan personnel, cela faisait longtemps que je n’avais pas fait un match comme ça. Cela fait toujours du bien de retrouver le terrain. Je suis assez content de moi. J’ai pris un coup sur le tibia en première mi-temps. C’est pour ça que je suis sorti en fin de match."

Dans le Progrès, Robert Herbin revient sur l'élimination des Verts en Coupe de France. Extraits : "Je crois que c’est la première fois que je vois un joueur commettre deux fois la même erreur en une semaine. C’est affolant. Ce sont des comportements que je n’ai pas connus. Peut-être que notre classement délicat, le fait de devoir batailler, perturbe les joueurs. On a l’impression très souvent que le ballon leur brûle les pieds. Jean-Louis Gasset avait fait le choix de laisser toute une équipe à Saint-Étienne pour préparer le match contre Caen. Même si ce n’est pas ce que j’aurais fait si j’avais été à sa place, c’est un calcul que l’on peut comprendre. Dans le contexte actuel, ce choix peut s’avérer intéressant. La réponse, c’est samedi qu’on l’aura. À mon époque, c’était différent. On tournait avec une quinzaine de joueurs dont 7 ou 8 de bon calibre."

Jean-Louis Garcia heureux

L'entraîneur troyen Garcia est ravi d'être sorti vainqueur du premier jeanlouisco de l'histoire, comme il l'a expliqué hier soir en conférence de presse : "C’est bien, on est qualifié et on élimine Saint-Étienne. Je suis très heureux, surtout du courage, de la volonté affichée. La première période a été maîtrisée, les Stéphanois n’ont pas été très dangereux. Ensuite, les Stéphanois ont marqué ce but et ont eu plus de maîtrise mais on est resté dangereux sur les transitions, les attaques rapides. Après, il y a eu la fatigue et avant la prolongation, Jean-Louis Gasset m’a dit en rigolant : "On va directement aux penalties ?" Eux aussi en avaient plein les bottes. C’est là qu’on voit que supprimer les prolongations en coupe de la Ligue est une bonne solution. On a eu un brin de réussite avec le poteau et il y a pour eux la reprise de Soderlund juste à côté, mais on aurait pu avoir un autre penalty sur la faute de Pogba sur Grandsir."