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Championnat (journée 12)
ASSE - Lyon : 0-5
Des Verts au-dessous de tout
Source :  Site Poteaux Carrés

Dimanche 5 novembre 2017                  

La fiche du match    Le film du match    La video du match

Les réactions :    Rémy Cabella   Romain Hamouma    Léo Lacroix   L'hommage à Jérémy Clément et Fabien Lemoine

Ce dimanche soir, les Verts ont subi une lourde défaite dans un match marqué par la blessure de Romain Hamouma et l'expulsion de Léo Lacroix.

Le match

Le derby n'est pas un match ordinaire. Ce dimanche soir, c'est un scénario hors norme qui s'est écrit sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. La rencontre a en effet basculé dès la 10e minute quand Romain Hamouma, remarquablement bien lancé par Vincent Pajot, a buté sur Lopes. Comme aux dominos, tout s’est alors écroulé. L’attaquant s’est claqué en tirant le corner qui a suivi. Et son ballon a pris la direction d’un pied lyonnais qui a aussitôt déclenché la contre-attaque. Pour couronner le tout, Depay a glissé le ballon entre les jambes de Ronaël Pierre-Gabriel et trompé Stéphane Ruffier d'un tir dans le petit filet. On s'est aussitôt dit que le match était fini avant même d'avoir réellement commencé (ASSE 0-1 OL, 11e). L’ASSE devant courir après le score, l’OL a alors joué la carte du contre. Très habile dans cet exercie, Fekir a fixé la défense stéphanoise pour mieux ajuster Stéphane Ruffier (ASSE 0-2 OL, 26e).

Menée 2-0, l’ASSE a tenté de relancer la machine et s'est créé des occasions. Hélas, les Verts n'ont pu faire plier l'OL. A la pause, Cheikh Mbengue a dû céder sa place sur blessure. Puis, dès le début de la seconde période, Clément Turpin a anéanti les derniers espoirs stéphanois en expulsant Léo Lacroix, jugé coupable d’une faute sur Fekir. Réduits à dix, les Verts ont fait ce qu'ils ont pu. La soirée a tourné au cauchemar quand Diaz, d'un tir puissant (ASSE 0-3 OL, 58e) et Traoré (ASSE 0-4 OL, 65e) ont donné plus d'ampleur au score. En toute fin de match, Fekir a inscrit un cinquième but avant de toiser le Kop Sud (ASSE 0-5 OL, 85e). Une attitude qui a provoqué la colère des supporters. La match a dû être interrompu quelques minutes.
 
«Je demande pardon aux supporters, a humblement déclaré Oscar Garcia, l’entraîneur de l’ASSE. C’est mon jour d’entraîneur le plus triste.»

Les réactions

Oscar Garcia est revenu hier soir en conférence de presse sur l'humiliante défaite de ses protégés.
"Je demande pardon à nos supporters. C’est mon jour le plus triste comme entraîneur. Tout nous a été contraire, trois blessés qui m’ont obligé à faire mes trois changements. Lyon a frappé deux fois en première période et marqué deux buts. Nous, on a eu une occasion et on n’a pas marqué. Ensuite il y a l’expulsion. À la mi-temps je pense que le score était excessif par rapport à ce que les joueurs ont donné et, ensuite, l’expulsion nous a fait très mal. Est-ce que je me sens fragilisé ? Non. C’est vrai que c’était le match que voulions le plus gagner pour nos supporters mais ça ne s’est pas passé comme ça. C’est dur, nous devons nous relever comme le club l’a toujours fait. Il y a des semaines où on est bien, d’autres pas. C’est ainsi pour toutes les équipes. Nous sommes dans une situation un peu compliquée. C’est difficile de dire ça après un tel match, mais j’espère une réaction dès le prochain match. On a toujours dit qu’on doit aborder match par match et faire le bilan en fin de saison."

A l'issue de cette 12e journée, l'ASSE reste 6e mais compte désormais 5 points de retard sur le 5e (Nantes).

Dans la dernière édition du Progrès, Vincent Pajot revient sur le cauchemardesque derby de dimanche dernier. Extraits : "Pour ma part, je connais l’importance du derby. On a honte d’avoir perdu de cette manière. Je comprends la frustration des supporters, je suis autant en colère qu’eux. Je ne pense pas qu’il y ait de tricheurs dans l’équipe. On va essayer de leur redonner du plaisir tout en étant conscient qu’il faudra attendre le retour à Lyon pour tout effacer. J’en ai parlé avec Loïc. De l’extérieur, il m’a dit qu’il avait vu une certaine envie de bien faire les choses mais que cela n’avait pas tourné dans le bon sens. Il faut enchaîner, gagner et faire honneur à notre maillot. Pour cela, il faut déjà que l’on retrouve les valeurs stéphanoises. Nos valeurs. Qu’on mouille le maillot. On n’a pas joué le derby comme on aurait dû. C’est-à-dire comme des vrais guerriers. Cela passe par une remise en question de tout le monde.
Sur certains matchs, il nous est arrivé de moins presser, de moins être au combat. Or, c’est ce qui fait notre force. On n’a pas les qualités de certaines équipes. On savait que l’OL nous était supérieur techniquement, que ce n’était pas dans ce domaine qu’on gagnerait mais grâce à d’autres valeurs. Il faut compenser. C’est ce qui nous manque en ce moment. On ne peut pas se contenter de jouer à la baballe. Le discours du coach est toujours bien passé. Il faut prendre du recul, être patient. On a une équipe plus jeune. Il y a aussi plus de nationalités. Avec la barrière de la langue, c’est compliqué de transmettre des messages. On a perdu des cadres. Il faut du temps pour que les joueurs s’affirment, prennent conscience que leur statut a changé et qu’ils peuvent aussi devenir cadres."

Dans la dernière édition du Progrès, Robert Herbin revient à son tour sur le cauchemardesque derby : "C’est un moment pénible à vivre. Le résultat est une humiliation. Je condamne ce comportement stupide de ceux qui allument des fumigènes alors que le match a commencé. De tels agissements sont révoltants. Le match a été arrêté plusieurs minutes, c’est dingue tout de même. Ceux qui s’amusent à ça sont vraiment des cons, le club va être sanctionné, payer une amende importante sans doute, c’est fou ! 
Je ne vois pas un plan de jeu chez les Verts, rien de bien défini dans l’organisation et l’absence de Loïc Perrin ne peut pas tout expliquer. Les Verts donnent toujours l’impression d’être à la limite. Ce n’est pas rassurant. La cohésion semble presque inexistante. Sont-ils capables de réagir au niveau de la direction, du staff, des joueurs, de s’imposer une exigence ? Je n’en sais fichtre rien."

Tout à tour panthère buteuse et buteur guignol, Bafé Gomis y va de son petit mot quant à la bêtise de Nabil : " Moi je n'aurais pas fait cela. Mais voilà, c'est quelqu'un qui a grandi à Lyon, qui s'identifie beaucoup à ce club et je pense qu'il n'a pas mesuré l'importance de ce geste et surtout l'impact qu'il peut avoir après. C'est une petite erreur de jeunesse. "

Dans l'édition rhodanienne du Progrès, deux jeunes lyonnais commentent le derby tristement historique d'hier soir.
Houssem Aouar"Je ne m’attendais pas à vivre un premier derby comme ça et à gagner haut la main. On peut se vanter d’être rentré dans l’histoire. On avait très bien préparé ce match. On ne l’a pas joué avant, on était sereins et surtout on est resté dans le match quoi qu’il arrive. Dans le foot, on sait qu’il y a des gestes provocateurs mais ce n’est pas une raison pour rentrer sur le terrain. Ca dégrade l’image du football."
Lucas Tousart : "On a parfaitement maîtrisé notre sujet et c’est ça qu’on va retenir. Nabil a exprimé sa joie à sa manière. Il faut plus retenir ce qui s’est passé sur le terrain que ce qui s’est passé en fin de match. Avant ce geste, c’était une soirée à garder dans les mémoires. Ce qui s’est passé derrière ce geste, c’est inadmissible avec l’envahissement du terrain. Il ne faut pas qu’incriminer Nabil ce soir."

Dans l'Equipe du mardi 7 novembre, Nabil Fékir revient sur sa célébration qui a mis le feu aux poudres dimanche soir à Geoffroy-Guichard. Extraits.
"Cela n’exprime en aucun cas de la méchanceté de ma part. Il n’y avait rien de prémédité dans ce geste.  Un derby entre Lyon et Saint-Étienne, c’est un match plus que spécial pour toute la région. On représente notre club, nos supporters et notre ville dans une rivalité qui existe depuis un très long moment. Et dimanche, on a marqué le coup !  Chacun est libre de célébrer un but comme il l’entend. Après, c’est vrai que certains sont plus susceptibles, acceptent moins que d’autres ce type de célébrations.
Mon geste, je ne le regrette pas. Après, c’est vrai que si j’avais su tout ce que cela aurait engendré, même si je ne pouvais l’imaginer, je ne l’aurais pas fait. Mais le geste en soi, je ne le regrette pas. C’est un match à part. De notre côté comme du leur. Comme à chaque derby, j’ai ressenti des émotions particulières sur le terrain et cela a sûrement contribué à cette célébration. Franchement, ce n’était pas une réponse à un traitement particulier ou autre. Je le répète, je l’ai fait à l’instinct, sans aucune arrière-pensée.
Ce derby entre dans l’histoire par le score. Pour les supporters lyonnais, cette célébration restera dans les mémoires. Mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus important pour moi. Ce qui m’importe, c’était de rendre fier notre peuple. Je suis lyonnais, l’OL, c’est mon club de cœur, c’est ma vie, c’est tout. C’est grâce à lui que je suis là aujourd’hui. C’est aussi pour ça que j’ai  voulu brandir ce maillot. Je suis imprégné par cette culture du derby depuis le centre de formation."

Les blessés

Alors que Ronaël Pierre-Gabriel a fait son retour hier soir, Gabriel Silva a dû déclarer forfait avant cet épouvantable 115e derby de l'histoire. Selon la dernière édition du Progrès, le Brésilien a ressenti une douleur musculaire au mollet.
Gabriel Silva a donc été frappé à son tour par l’épidémie de blessures au mollet sévissant dans le Forez :
"Son mollet gauche s’est déchiré lors du dernier entraînement précédant la venue des vilains. Il n’a rien dit. Mais la douleur se révélant vive, il a finalement dû déclarer forfait, dimanche. Son indisponibilité est évaluée à trois semaines. Cheikh M’Bengue, son remplaçant, est, lui, sorti à la mi-temps. Mais il ne souffre que d’une contracture à l’ischio-jambier droit. Quant à Pierre-Gabriel, sorti à la 67eminute, il ressentait des crampes aux deux mollets, dues à l’intensité du match qui coïncidait avec sa reprise. Comme pour Monnet-Paquet, victime d’une grosse contusion à la hanche en première mi-temps, il ne s’agit que de bobos."


Sur la chaîne de l'Equipe, Bernard Lions a annoncé cet après-midi lors de la rediffusion du derby que Romain Homain souffrait d'un profonde déchirure qui risque de le tenir éloigné des terrains pendant deux mois. Pour rappel, le numéro 21 des Verts est sorti dès la 10e minute du match en tirant un corner qui a permis aux vilains d'ouvrir le score.

Oscar Garcia : "Nous devons nous relever"

Après la sévère défaite subie ce dimanche soir dans le derby, Oscar Garcia rappelle que rien n’a souri à son équipe. Il a évoqué les blessures et faits de jeu qui ont plombé la soirée stéphanoise. Il a tenu à présenter ses excuses au Peuple Vert.

L'occasion manquée de Romain Hamouma et le corner qui suit constituent-ils le tournant du match?
Tout nous a été défavorable. En première période, Lyon a tiré deux fois au but et a marqué deux buts. Nous avons eu  eu des occasions mais nous n'avons pas marqué. Je trouve donc que le résultat à la mi-temps est injuste et l’expulsion après la pause nous a fait beaucoup de mal. Nous avons eu trois blessés qui m’ont obligé à faire rapidement tous mes changements. Je tiens à demander pardon à nos supporters pour ce résultat. C’est mon jour le plus triste depuis que je suis entraîneur. C’était le match que nous avions à coeur de gagner pour nos supporters. C’est un coup dur mais nous devons nous relever, comme ce club l’a toujours fait.

Que pensez-vous du geste de Nabil Fékir?
A 5-0, je pense qu’il n’avait pas besoin de faire ce type de célébration.

Comment expliquez-vous les difficultés actuelles de votre équipe?
Non, toutes les équipes connaissent des hauts et des bas pendant une saison. Aujourd’hui, la situation est un peu compliquée mais nous espérons faire vite mieux. Il ne faut pas accabler l’équipe après ce match. J’espère beaucoup de mes joueurs sur les prochains matches, j’attends une réaction de leur part. Quoi qu’il en soit, on ne doit pas changer notre approche. Il faut prendre les matches les uns après les autres, c’est en fin de saison que nous pourrons faire le bilan.

L'ASSE condamne l'envahissement du terrain

L’AS Saint-Etienne a décidé de porter plainte contre X après l’envahissement du terrain qui a provoqué l’interruption du match contre l’OL, dimanche dernier au stade Geoffroy-Guichard. Le club condamne avec fermeté les actes d’individus isolés qui n’étaient pas contrôlés par les responsables des groupes ultras, lesquels avaient cessé toute activité et commencé à quitter le stade après le quatrième but inscrit par l’équipe lyonnaise.
 
L’ASSE déplore ces incidents qui se sont produits lors de la scène de joie de Nabil Fekir, consécutive au cinquième but lyonnais, mais souligne la bonne concertation avec les autorités publiques et les représentants de la Ligue de Football Professionnel pour permettre la reprise du match que le club a mené à son terme.

Communiqué de la LFP : rien de bon pour l'ASSE ?

La LFP a publié lundi 6 novembre un communiqué qui n'augure rien de bon pour l'ASSE.
"La Ligue de Football Professionnel condamne l’ensemble des incidents survenus lors de la rencontre AS Saint-Etienne – Olympique Lyonnais du 5 novembre 2017. Dès jeudi, la Commission de Discipline de la LFP ouvrira une instruction de ce dossier et étudiera l’ensemble des incidents : les comportements violents d’avant-match justement condamnés par le Préfet de la Loire, les banderoles d’incitation à la haine, le nombre très important de fumigènes ainsi que les événements ayant conduit à l’envahissement du terrain qui a provoqué l’interruption de la rencontre durant 40 minutes. Ces faits ternissent l’image du derby et compromettent le déplacement des supporters adverses lors des prochaines rencontres opposant ces deux clubs."

La réaction de François Clerc

Dans l'Equipe du jour, l'ex-lyonnais et ancien Vert François Clerc revient sur le derby cauchemardesque d'hier soir. Extraits.

 "Il y a eu trop d’écart entre les deux équipes et il a donc manqué de suspense. Saint-Etienne a eu trop d’éléments contraires. Et le match a été plié après l’expulsion de Lacroix. La rencontre avait plutôt bien démarré pour les Stéphanois. Ils évoluaient haut, essayaient de faire du jeu et ils prennent ce coup derrière la tête. Au départ, je pensais qu’ils allaient davantage attendre et laisser la possession aux Lyonnais. Mais sans doute qu’ils doutaient et qu’ils avaient envie de se rassurer en attaquant d’entrée, devant leur public. Cette tactique a permis aux Lyonnais de mieux jouer de leur vitesse en contres…Contrairement aux années précédentes, ils excellent en attaques rapides, avec notamment leurs nouveaux joueurs sur le plan offensif. Les quatre de devant vont très vite. À la moindre perde de balle des Stéphanois, ils en ont profité à 200 %. L’absence de Loïx Perrin dans ce type de match a été fortement préjudiciable pour Saint-Étienne, à la fois sur le plan technique et celui de l’expérience. C’est indéniable. Il possède un vécu et rassure ses coéquipiers. Mais il faut aussi souligner les absences de Cabella et Diony sur le plan offensif. À l’image de Fekir, Cabella a cette capacité d’apporter un plus dans ce type de match. Finalement,ça a tourné à la déroute et j’ai peur que ce soit une cassure pour Saint-Étienne, déjà par rapport à ses supporters."

La réaction de Ffabien Lemoine

Après avoir donné le coup d'envoi du cauchemardesque derby de dimanche soir, Fabien Lemoine essaye de positiver dans Le Progrès du jour. Extraits.

 "J’étais supporter stéphanois. Il y a des soirs où rien ne se passe comme on le souhaiterait. Maintenant, il va falloir se relever. Franchement, j’avais mal pour eux. Je leur souhaite de repartir de l’avant. Dimanche, il y avait quelques absents. Loïc, c’est l’équilibre de l’équipe. Il la "porte". On est hyper proche avec Romain. Il aurait pu être le héros. Il se blesse sur la première action de but. Il a hésité entre rester sur le terrain et continuer ou bien arrêter. Il y a ce corner, dans l’euphorie, il va le tirer. Romain a du caractère, il va revenir et aider l’équipe à rebondir.

 Je ne suis pas inquiet pour les Verts ! Même si je ne l’ai pas côtoyé très longtemps, j’ai apprécié Oscar Garcia. C’est vraiment quelqu’un de bien. Il essaie de mettre des choses en place. Cela peut prendre un peu de temps. L’effectif est de qualité. Il faut un supplément d’âme. Apprendre à connaître l’environnement. L’ASSE n’est pas un club comme un autre. Geoffroy-Guichard n’est pas un stade comme un autre. Et le derby n’est pas, non plus, un match comme un autre. Il va falloir que les joueurs montrent beaucoup de caractère pour redonner de l’amour aux gens. Parce qu’entre l’ASSE et les supporters, c’est une histoire d’amour.

 Le club a connu des situations bien pires. Aujourd’hui, l’ASSE est 6e de Ligue 1 et pas 20e. Ok, les Verts ont perdu le derby, c’est un match. Lyon est venu gagner dans le Chaudron. Pour se rattraper, il faudra aller gagner dans leur grand stade. La saison est longue. Les mecs peuvent largement redresser la barre. A Sainté, il faut jouer avec beaucoup de gnac. Ce qui compte, c’est se dépouiller les uns pour les autres. Fékir aurait pu fêter son but différemment, certes. Mais il était dans l’euphorie du match, avec toute la pression qu’il y avait autour. Il est le leader de l’OL, le capitaine, celui qui fait le jeu. Il a parlé avant le match, il a assumé derrière. Dans quelques années, on retiendra qu’il a été l’homme du derby."

Roland Romeyer sous le choc

Selon la dernière édition du Progrès, Roland Romeyer est encore sous le choc du derby.

 "Il a passé la nuit de dimanche à lundi à L’Etrat, sans pouvoir fermer l’œil, en essayant de comprendre tout ce qui venait de lui tomber sur la tête. Roland Romeyer multiplie les entretiens individuels pour savoir ce qui cloche. Hier, il a fait le point avec une partie des membres du staff d’Oscar Garcia. Il rencontrera les autres aujourd’hui. Puis ce sera au tour des joueurs la semaine prochaine lorsqu’ils seront au complet."

 Dans le quotidien régional, le président directoire de l'ASSE sort enfin de son silence pour porter plainte contre les envahisseurs.

 "On n’a pas le droit de faire ça. Ce qu’il s’est passé est très grave. Cela m’a beaucoup affecté. Les Green Angels avaient plié leurs bâches à partir du 4e but, les Magic Fans aussi. Ils allaient partir. D’après les échos que l’on a, ceux qui ont envahi le terrain ne sont pas des personnes qui sont membres du collectif des Magic Fans. Il ne s’agissait pas d’un envahissement organisé. Heureusement que l’on a pu aller jusqu’au terme du match. J’ai eu le préfet. Lui et le délégué m’ont dit que je pouvais féliciter les membres du service de sécurité, qu’ils avaient bien géré la situation."

Didier Tholot défend Léo Lacroix

Sur le site Be Soccer, l'ex-attaquant des Verts Didier Tholot, qui a eu sous ses ordres Léo Lacroix au FC Sion, défend le défenseur central stéphanois expulsé dimanche dernier contre les vilains.

 "Léo peut être très intransigeant sur l'homme, il dispose d'une agressivité naturelle, c'est une de ses qualités, mais dans le même temps il doit garder ses nerfs. Il a une belle opportunité avec l'équipe de Suisse. Il a une marge de progression, notamment au contact de joueurs de Ligue 1 où il y a des clients. Pour moi, avec la Nati, il n'est pas un faire-valoir. Pendant son enfance et sa jeunesse, il a eu des soucis qu'il a su surmonter. C'est ce qui fait de lui quelqu'un de très mature et avide de compétition."

Dominique Rocheteau revient sur le derby

Bernard Caiazzo et Roland Romeyer s'étant murés dans un assourdissant silence suite à la débacle d'hier soir, c'est l'Ange Vert qui s'est exprimé ce soir sur RMC. Vous avez raté l'intervention un brin balbutiante de Dominique Rocheteau ? Poteaux Carrés vous l'a intégralement retranscrite !
"C’est plus que la gueule de bois, je crois qu’il n’y a pas beaucoup de sommeil. On a raté notre derby, c’est une vraie gifle, une grosse déception. J’emploierais même le mot désolation pour les supporters. Ils attendent tellement ce derby, pour eux c’est une date hyper importante. Et voilà, on se prend une claque. Alors, après, on peut bien sûr évoquer plein de raisons. C’est vrai que le pire des scenarios, vous l’avez vu comme moi... Déjà, Lyon nous est supérieur, ça on le sait. Sur une saison, Lyon est largement supérieur bien sûr. Mais sur un match, comme on l’a montré ces dernières années, on a gagné les trois derniers derbys à Geoffroy-Guichard avec Christophe. Je pense qu’on rivalisait avec eux.

 Et moi j’espérais. Oscar Garcia, tout le monde espérait faire un grand match. Hélas, ça a mal démarré. De toute façon ça a mal démarré dès le départ (sic). Moi j’ai vécu les préparations de Christophe, c’est vrai que c’étaient des préparations, comment dire… On connaît le caractère de Christophe. Il remontait la mécanique, il remontait les joueurs. Là, c’était une préparation différente mais enfin Oscar, lui, il parle beaucoup sur un plan organisation tactique, technique. Mais il a son staff aussi, il y avait des personnes de son staff aussi qui ont vécu des derbys. On avait bien préparé ce derby. Mais bon, quand on prend rapidement un but comme ça, après ce n’est pas évident !

 Je n’ai pas reparlé avec Romain Hamouma, on n’a pas vu les joueurs aujourd’hui. Ils étaient au repos, on les verra demain. On va se parler, on va essayer de retrouver une certaine, comment dire… Pour rebondir, retrouver une certaine, euh… Je crois qu’il faut retrouver… On a, on ne peut pas rivaliser bien sûr avec Lyon, avec les individualités, avec Paris, avec Monaco. Mais on a d’autres qualités à… faire valoir. Ça on le sait. On a une équipe jeune puisqu’on avait hier trois ou quatre jeunes de la formation. Je pense à Maïga, au petit Rony Gabriel, Bamba bien sûr. On a pas mal de jeunesse dans cette équipe, donc voilà. Voilà, après une claque comme ça, il va falloir rapidement… Mais bon, ça, je n’ai pas de doutes parce qu’Oscar Garcia a été un grand joueur. J’estime que c’est un grand entraîneur. C’est un compétiteur. Il va tout faire pour qu’on rebondisse le plus rapidement possible.

 Je ne cautionne pas l’envahissement de terrain bien sûr. Mais bon, dans le sport. J’aime beaucoup Nabil Fékir, pour moi c’est un grand joueur. Nabil Fékir c’est un très grand joueur. Mais dans le sport il faut toujours rester humble. Tout peut aller très vite dans les deux sens. Ce geste, c’est un manque de discernement. Un manque quelque part d’intelligence. Alors c’est vrai qu’il a fait un grand match, il a eu un match difficile, mais il n’a pas à faire ça, pas à 5-0. A 5-0, il faut réfléchir un petit peu. On est dans un contexte de derby, dans un contexte électrique. On sait comment ça se passe avec les supporters des deux clubs. Donc c’est un geste provocateur et je dirais presque humiliant dans la mesure où il y a 5-0. Donc voilà, qu’il soit plus grand que ça, quoi !

 Les envahissements de terrain, malheureusement, ça se passe partout. Si je savais comment faire pour que les choses changent, je répondrais. C’est sûr qu’on ne peut pas cautionner ça, même si ça a été bien géré hier. Le match a repris alors que dans beaucoup de cas le match ne reprend pas. Ça a été géré assez rapidement. Nous, personnellement, les dirigeants, on était satisfaits que les supporters lyonnais puissent venir à Geoffroy-Guichard. On estime que dans un derby il doit y avoir les supporters des deux clubs. Ça doit être une fête, même si malheureusement ça engendre énormément de sécurité. Malheureusement, ça s’est mal passé. J’ai peur que par la suite il y ait des sanctions. Je ne veux pas m’avancer mais j’ai peur que les supporters adverses ne puissent plus venir au stade. Et ça c’est un peu dommage, ce n’est plus le football."

Après être intervenu sur RMC avant-hier soir, Dominique Rocheteau s'exprime mercredi 8 novembre dans l'Equipe. Extraits.

 "Nous sommes meurtris après cette grande claque. C’est le mot. On parle aussi de désolation. Ce sont des mots forts, mais on ne peut pas parler d’accident car cela fait un mois que nous vivons des jours difficiles. De là à tirer des enseignements... J'ai vu Oscar ce mardi matin. Il ne se trouve pas dans la démarche 'un départ. Oscar a été un grand joueur au Barça et, donc, un compétiteur. Il est très déçu, comme tous les Stéphanois. Il aurait pu présenter sa démission. Mais non. La direction est derrière lui. Il ne vit pas reclus avec ses trois adjoints, comme vous avez pu l’écrire. Après, bien sûr, ils sont souvent ensemble car ils sont étrangers. On lui fait confiance.

 La majorité adhère à sa manière d’entraîner. C’est facile pour certains d’entre eux de dire que ses séances sont rythmées, qu’ils ont  retrouvé la joie de s’entraîner, et puis de dire tout d’un coup le contraire après le derby. Les joueurs se montrent très respectueux d’Oscar Garcia et de ses consignes, même s’il y a eu un problème avec Romain. Les déclarations de Florentin Pogba à Bryan Dabo avant de remplacer Mbengue après la mi-temps face à Lyon ? Des joueurs mécontents et des caméras, il y en a maintenant partout. C’est une réflexion d’un joueur pendant un match. Franchement, ça me passe à côté.

 On est sixièmes, avec dix-huit points. Je reste persuadé qu’on ne s’est pas trompés sur nos joueurs, comme Assane Diousse. Il est jeune et il convient de lui laisser un peu de temps, de stopper cette hémorragie et de retrouver toutes nos forces et nos blessés. On a coutume de dire que personne n’est irremplaçable. Mais chez nous, si. Et je le regrette. Je cite Loïc Perrin comme je peux citer Rémy Cabella, car c’est un leader technique. Sans eux, ça change la donne. Je ne vais pas citer Loïs Diony, même s’il est un titulaire indiscutable, sur lequel je compte beaucoup. Avec Loïc et Rémy, Loïs forme notre colonne vertébrale.

 Avec quinze départs et sept arrivées cet été, on a ce problème d’absence de leaders  qui s’affirment. Les leaders présents sur la pelouse dimanche l’étaient avant le coup d’envoi. Il s’agissait de Jérémy Clément et Fabien Lemoine. Mais ils sont partis. J’étais triste de voir partir Beric mais c’était le choix de tous, il n’a pas encore retrouvé son niveau d’il y a deux ans. Je le suis en Belgique, où il ne joue pas beaucoup. Je pense que les Verts sont à l'abri d'une saison noire. En 2012-2013, on perd le derby, on reste sur une série d’une victoire en sept matches et cela ne nous a pas empêchés de gagner la Coupe de la Ligue. Le propre des grands clubs, c’est de redondir. Et Saint-Étienne est un grand club."

Retour sur les incidents

L'Equipe de mardi 7 novembre revient sur les incidents qui ont émaillé le cauchemardersque derby d'avant-hier soir. Extraits.

 "Déjà caillassés le long du trajet, les 850 supporters lyonnais se sont vite retrouvés en contact avec leurs homologues stéphanois. La sectorisation entre le parcage visiteur et la tribune des Magic Fans mitoyenne demeure en effet poreuse, malgré la rénovation de Geoffroy-Guichard pour l’Euro2016. Seule une barrière de trois mètres de haut en métal séparait Lyonnais et Stéphanois. Elle a plié sous la pression des supporters, dont certains sesont blessés dans l’action.

 L’utilisation des canons à eau et des lacrymos a permis d’éviter un trop long contact entre les deux camps. Selon Antoine Mordacq, commissaire de police, patron de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, "on a dû recourir à la force pour éviter le pire." Quatorze supporters ont tout de même été blessés, dont cinq évacués, plus deux policiers. En plus de cinq interpellations, une enquête a été ouverte par la direction départementale de la sécurité publique de la Loire pour identifier et interpeller les fauteurs de trouble. Les vidéos devraient permettre d’y parvenir. Y compris côté visiteurs, où des sièges ont été arrachés, des WC détruits. Saint-Étienne-Métropole, le gestionnaire du Chaudron, a chiffré les dégâts entre 30 000 et 40 000€. L’OL a fait savoir qu’il réglerait la note.

 Elle risque de s’avérer salée pour Saint-Étienne. Ce 115e derby de l’histoire a été interrompu à deux reprises. Des supporters ont pénétré sur le terrain côté nord. D’ordinaire disciplinés, les Magic Fans souffrent de l’absence de leurs leaders. Dix huit d’entre eux (ex-Green y compris) sont interdits de stade depuis qu’ils ont cassé, sans heurts ni violence, le huis clos lors de la venue de Rennes le 23 avril dernier. La mansuétude des stadiers, souvent Stéphanois d’origine, pose aussi problème. La politique de l’ASSE, qui place parfois ses supporters au-dessus de l’institution, interpelle.

Le constat du commissaire Mordacq se veut dès lors sans appel: "On a été confrontés à des comportements violents et dangereux. L’image laissée par les supporters des deux camps est consternante aussi bien pour eux, leurs clubs, que le football. Il y a eu des invectives, des violences, des comportements graves et ce malgré le dispositif de sécurité. Il y avait une volonté des supporters des deux camps d’en découdre. Comme il y avait une volonté de certains Stéphanois d’entrer sur la pelouse. Cette intrusion était organisée."

Dossier mis en délibéré par la LFP
Comme on pouvait s'y attendre, la commission de discipline de la Ligue a décidé de mettre en instruction le dossier relatif au "comportement des supporters de l'ASSE" lors du derby, en pointant leurs "tifos, nombreux engins pyrotechniques et l'envahissement du terrain ayant provoqué l’interruption de la rencontre."
"Après lecture du rapport des délégués, du visionnage des images, et de la saisine du Conseil National d’Ethique, en raison de la nature des faits, la Commission décide de mettre le dossier en instruction. L'ASSE et le vilain Nabil Fekir sont convoqués pour la séance du jeudi 30 novembre 2017."
La Ligue n'ayant pris aucune mesure conservatoire (ni huis clos, ni délocalisation), les Verts pourront donc compter sur le soutien de tous leurs supporters le vendredi 24 novembre à 20h45 pour la réception de Strasbourg. On aura noté que la grosse commission épargne les supporters des vilains, qui ont pourtant dégradé le parcage et déployé une sale banderole.

Les supporters lyonnais se sont illustrés

S'il n'y a malheureusement pas de débat sur le terrain - et qu'il convient de ne pas occulter le ridicule des Verts hier soir, nos voisins font une nouvelle fois étalage de toute leur classe, à tous les étages.
Si l'on ne rouvrira pas le débat Fékir ici, on pourra cependant parler de ses coéquipiers et supporters.
Dans une vidéo (retirée depuis) postée sur les réseaux sociaux, on entend clairement le vestiaire lyonnais évoquer les "consanguins de mes couilles" pour parler des Stéphanois.
 Côté supporters, Le Progrès rapporte ces quelques photos qui se passent de commentaires. Sur ce point, toujours selon le quotidien régional, Saint-Etienne Métropole aurait décidé de porter plainte.

France 3 Auvergne Rhône-Alpes est revenu en images sur les déprédations commises par les supporters lyonnais lors du derby - où l'on apprend que nos pauvres victimes de voisins ont jeté sur des supporters Verts de gros morceaux de faïence "récupérés" sur des toilettes brisées (ce qui n'est pas du tout dangereux, n'est-ce pas !) :   les images des dégradations commises par les supporters lyonnais

Aulas crache toujours son venin avec sa mauvaise foi légendaire

Le président des lyonnais évoque le cas Fékir dans l'Equipe du 7 novembre.

 "C’est un scandale que vous parliez de cas Fekir. Ce n’est pas le cas Fekir, c’est le cas AS Saint-Étienne. Dans quel pays est-on ? Nabil s’est fait matraquer pendant tout le match, nos supporters ont été matraqués à leur arrivée dans une zone où même les CRS ont été repoussés, le terrain a été envahi, et vous parlez de cas Fekir ? Comment peut-on entrer dans un stade avec 122 fumigènes, pour ne parler que de ceux qui ont été recensés? Comment peut-on laisser des gens entrer dans le stade avec des cailloux, qui ont blessé plusieurs de nos supporters? Si vous regardez bien les images, vous verrez que l’envahissement de terrain est venu du côté nord, que l’incident a eu lieu côté sud, et que les supporters avaient déjà commencé d’envahir la pelouse quand Nabil a retiré son maillot. Nous, on fait un communiqué au sujet des dégâts commis par nos supporters et on va légitimement les prendre en charge. Mais arrêtez de parler de cas Nabil. Il a enlevé son maillot, c’était une erreur, mais une erreur que je comprends, après toutes ces fautes, ces intimidations. On lit dans les tribunes des appels à la haine, des "pas de grâce, pas de pitié" ,et il y a un cas Nabil ? La vérité est que ce n’est pas la première fois qu’il y a des incidents au stade Geoffroy Guichard et que le club a toléré beaucoup trop d’incivilités."

Autre exemple de mauvaise foi : Bruno Génésio qui défend Nabil Fékir

Bruno Génésio prend la défense de son capitaine dans la dernière édition rhodanienne du Progrès en faisant une vilaine allusion à la semellle de Kevin Théophile-Catherine sur le Rennais Ismaila Sarr. Extraits : "Je m’interroge sur ce que l’on veut faire du foot français. Veut-on protéger les artistes, et Nabil en fait partie ? Le public vient au stade pour voir des grands joueurs. Alors qu’est-ce qu’il y a de plus grave, brandir son maillot après un cinquième but, sans geste obscène, sans rien d’autre ou blesser un joueur qui reste cinq mois sans jouer ? On en a beaucoup trop fait sur ce maillot brandi par Nabil. Cette convocation devant la commission de discipline est surprenante et mal placée. Et puis franchement, même les supporters stéphanois ont dit que si un joueur de l’ASSE avait fait ça à Lyon, il aurait eu une statue!"

Le commentaire de Stéphane Guy, commentateur de Canal Plus

Le commentateur de Canal Plus Stéphane Guy parle évidemment des Verts dans un entretien paru aujourd'hui sur So Foot. Extraits.

 "J’ai très peu de souvenirs télévisuels du foot en réalité. Le rapport ne s’est pas créé comme ça. Le foot, c’était d’abord jouer. J’étais très mauvais, mais j’étais passionné : je passais ma vie à jouer au foot, dès qu’on avait cinq minutes. Après, c’est le rapport avec ton père aussi qui t’emmène au stade. Pour moi, c’était le stade Jacques-Fould, le CS Alençon... quand je n’étais pas puni ! J'étais numéro 9, je ne courais pas beaucoup, donc on me mettait devant et je marquais. J'étais un joueur pitoyable, mais c'est la passion, les copains. On jouait sur la place de l'église, au stade, on allait voir Alençon jouer en D3 ou en D4 à l'époque. Le premier match que j'ai vu, c'était Marseille-Saint-Étienne. On est en 1979, j'ai neuf ans, à l'époque de Platini, notre héros de jeunesse. Saint-Étienne a gagné 5-3 avec un but de Platini, et un doublé de Rocheteau. C'est le premier souvenir de stade que j'ai.

Honnêtement, lorsqu'on sort du stade Geoffroy-Guichard dimanche dernier, je me dis qu’on a fait le taf et qu’on l’a bien fait. Je ne suis pas connecté, je ne regarde pas ce qu’il se dit sur moi, je ne le l’ai pas lu et je ne veux pas regarder ça, même si je sais que j’en ai pris plein la gueule. J'ai la confiance de mon patron, Thierry Cheleman, et c'est très important. Aujourd’hui, je pense encore que Fekir n’aurait pas dû faire ça, ce qui ne veut pas dire qu’il doit prendre douze matchs de suspension, hein. J’ai réagi sur l’instant : au moment où il enlève son maillot, je sens un danger immédiat, je sens qu’il va se passer un truc et il se passe un truc. Je n’ai pas le temps à ce moment-là de savoir s'il y a un lien entre le geste de Fekir et l’envahissement de terrain. L’émotion de Fekir sur l’instant, je la partage même à 1000%, et je ne suis ni juge ni censeur.

 Le commentateur est le prescripteur, et quand tu es au stade, tu respires la chose différemment : aujourd’hui, les stades sont des cocottes-minute. Il y a eu des drames dans le foot et il y aura des drames dans le foot. Ou alors, il faudra faire autre chose en matière de sécurité que ce qu’on a vu à Saint-Étienne. Je ne vais pas au stade pour ça. J’y vais comme un gamin qui va commenter un match de foot pour ses copains. C’est ça la démarche. Là, au bout de trente secondes, c’est déjà fini et pendant sept minutes, on ne parle déjà plus de foot. Que dans un stade de foot, en France, on laisse un tifo énorme avec écrit La Haine se déployer... Est-ce que les gens se rendent compte ? C’est invraisemblable. On peut dire que c’est un hommage à Kassovitz, mais j’y crois moyen."

Bruno Génésio revient sur le derby (Poteaux Carrés le 24 décembre 2017)

L'entraîneur des vilains Bruno Génésio revient sur le cauchemardesque derby du 5 novembre dernier dans la dernière édition rhodanienne du Progrès. Extraits.

 "J’ai été menacé, ma famille aussi, et ce n’est pas tolérable. C’est facile de déverser la haine sur les réseaux. Mais, qui sont ces gens ? Comment ne peut-on pas les identifier quand ils dépassent les limites ? Jérémy Morel a reçu des menaces de mort. Quand on a annoncé la mort de Mathieu Valbuena, ses parents ne savaient pas si c’était vrai. Je trouve cela inadmissible. Il faut sanctionner ces gens-là. On est dans un pays où on n’a pas le droit de menacer de mort. Mais, on est loin de ça. Quand je vois ce qui se passe avec l’ASSE aussi, ça ne me réjouit pas.

 Le derby gagné 5-0 à Geoffroy-Guichard sera mon meilleur souevenir d'entraîneur quand je serai à la retraite. Je ne sais pas si ce record aura été battu. La célébration de Nabil Fékir ? Sur le coup, je m’étais dit, qu’est-ce que j’aurais pensé si un Stéphanois avait ça au Groupama Stadium ? J’aurais été énervé, je l’aurais sans doute mal pris en tant que Lyonnais. Mais en revoyant ce qui s’est passé, j’ai compris qu’en marquant à ce moment-là, on est dans un état second. Finalement, il n’y avait rien de méchant, de provocateur, d’agressif.

 Comment l'interpréter ? C’est juste le délire d’un mec qui marque le 5e but d’un derby historique et dont les émotions prennent le pas sur le reste. C’est indescriptible pour des gens qui n’ont jamais vécu cela. Il l’a fait de manière tellement inconsciente qu’il n’a pas pensé qu’il avait déjà deux cartons jaunes, et qu’en enlevant son maillot, il serait suspendu. Il a oublié ce que cela impliquait et, après coup, j’ai trouvé toutes ces critiques un peu déplacées"

Christophe Dugarry et Emmanuel Petit évoquent l'attitude de Nabil Fékir

Sur RMC, Christophe Dugarry a donné son avis sur la célébration par Nabil Fékir du 5e pion des vilains à GG.

 "Fekir aurait dû s'abstenir. Moi, j'étais un chambreur professionnel, sans cesse dans la provoc' :  avec les adversaires, le public, les arbitres... Quand j'entends, à la fin, Fekir nous dire qu'il ne va pas s'excuser - ça d'accord, pas de souci, je ne lui demande pas ça - et qu'il n'est pas dans la provoc'... Mais qu'il arrête, car ce n'est pas vrai, qu'il ne nous fasse pas croire qu'il n'était pas dans la provoc' ! Je l'ai fait moi aussi, et même dans ce stade de Saint-Etienne, avec Bordeaux. On avait gagné 2-1, j'avais marqué et j'avais dit :"Rentrez à la mine, allez chercher les pioches !". J'avais chambré, voilà. Ces provocations existent, ont toujours existé et existeront toujours, surtout chez les plus grands joueurs. Mais il faut assumer, ne pas faire croire qu'on n'a pas voulu chambrer, qu'on ne savait pas. Car si ça dégénère, le joueur il aura une part de responsabilités. Moi, quand je le faisais, je savais que ça pouvait dégénérer, je prenais le risque de le faire, que ça dérape... Ne faisons pas passer les footballeurs pour plus bêtes qu'ils ne sont. Il n'y a pas de "Je n'ai pas fait exprès", comme quand le défenseur met un coup de coude à l'attaquant sur un duel..."

Dans France Football, Emmanuel Petit valide la célébration du but de Nabil Fekir lors du dernier derby.

 "Excusez-moi, on va voir des matches pour suivre ce genre de joueurs! Les Neymar, Mbappé, Messi et tous ceux qui font marcher l’industrie du football... Fekir s’est fait tabasser tout le match par des mecs qui voulaient se le farcir.C’est du chambrage, c’est clair, une réaction d’orgueil après avoir humilié les Verts chez eux. Comment le lui reprocher,après un 5-0, deux buts et un matraquage systématique? Sincèrement, il n’insulte personne, il n’y a pas d’agressivité."

 

Le patron de la lutte contre le hooliganisme évoque les incidents

Nouveau patron de de la division nationale de lutte contre le hooliganisme, Antoine Mordacq évoque les récents incidents du derby dans France Football.

 "Dans les deux cas d’envahissement de terrain survenus cette saison, Lens et Saint-Etienne, il s’agit de supporters mécontents des résultats. Les deux clubs ont d’ailleurs un peu le même profil, avec un soutien populaire important, des stades toujours pleins. Il ne s’agit pas d’un manque de compétences car sus l’impulsion de la LFP, il y a eu une professionnalisation des clubs dans la sécurité, avec la création des DOS (directeur organisation sécurité) depuis les années 2000. Même dans les clubs qui ont encore une gestion à l’ancienne, la fonction sécurité est la première qui s’est professionnalisée pour une raison simple : la responsabilité, notamment juridique.

 A Saint-Etienne, il y a des supporters remuants depuis quelques temps. Le club fait des efforts pour améliorer la sécurité et renouer avec les supporters. Il ne s’agit pas de montrer du doigt tel ou tel club. Depuis le début de saison, on essaie d’aller dans le sens de la loi du 10 mai 2016 qui vise à développer le dialogue et impose aux clubs de nommer des référents supporters, salariés du club, ne relevant pas de la sécurité mais en capacité de discuter avec les supporters, de préparer les rencontres, de connaître les animations. Mais ce doit être du donnant-donnant : les supporters obtiennent plus de chose, mais en échange, ils prennent des engagements et doivent les tenir.

Dans certains clubs, comme Saint-Etienne, c’est encore compliqué. C’est difficile de responsabiliser les supporters car la culture supporter originelle ne correspond pas à pas sur l’idée d’un fonctionnement avec des représentants. Beaucoup considèrent qu’ils sont des collectifs ne voulant pas être chapeautés, encadrés. Mais ça évolue. Beaucoup ont compris qu’ils avaient tout intérêt à être plus organisés pour être entendus. D’où les référents dans les clubs, d’où la création d’associations transversales comme l’ANS qui regroupent des groupes de différents clubs… sauf évidemment ceux qui refusent d’être représentés. A eux d’être suffisamment représentatifs et d’assumer le respect de leurs engagements. En Allemagne, cela fonctionne bien car les groupes de supporters sont très bien structurés.

 Il n’y a pas une solution unique. Depuis l’instauration de l’état d’urgence, il y a eu des interdictions et des restrictions de déplacements pour, dans un certain nombre de cas, une question de disponibilité des forces de l’ordre. Depuis le début de saison, il n’y a eu que deux interdictions : Nice-Naples et OM-PSG. Cela doit rester exceptionnel car, de toute façon, il faut s’assurer que l’interdiction est respectée, donc monopoliser des forces de l’ordre, certes moins nombreuses. En revanche, il y a davantage d’encadrement de déplacements, des arrêtés fixant le nombre maximum de supporters visiteurs et indiquant les règles à suivre pour se rendre au stade.

 Pour des matches particuliers comme Saint-Etienne – Lyon, cela me semble utile. On ne peut pas autoriser 2 000 supporters lyonnais à se déplacer. A Saint-Etienne, ils étaient 850, un nombre acceptable pour assurer la sécurité de la rencontre, et 500 policiers, ce qui paraîtra déjà exorbitant à ceux qui ne suivent pas le football. Il faut trouver le meilleur équilibre. Je ne sais pas si on est en retard par rapport à nos voisins. Peut-être sur le sujet des référents, appelés SLO (Supporter Liaison Officers), notamment en Allemagne, où le modèle est né. Il faut maintenant que la fonction s’intègre dans le paysage. Mais on n’est pas en retard sur la sécurité autour des stades ou sur les dispositifs de sécurité privée, qui fonctionnent très bien."