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 Les révélations de Jean-François LARIOS


Source :  Site Poteaux Carrés

Mercredi 15 novembre 2017        

Dans son autobiographie "J'ai joué avec le feu" qui paraît aujourd'hui aux éditions Solar, Jean-François Larios révèle qu'il s'est dopé à Saint-Etienne, et laisse entendre que d'autres anciens Verts en ont fait de même. Extraits.

 "La première fois que j'ai touché au dopage, c'était avant mon premier grand match de Coupe d'Europe. Face au PSV Eindhoven (1-0, le 20 octobre 1976, en huitièmes de finale aller de la Coupe des clubs champions européens). Les Néerlandais, comme les Allemands d'ailleurs, étaient alors physiquement en avance sur tout le monde. Le football total et génial développé par les Hollandais Volants de l'Ajax Amsterdam du début des années soixante-dix imposait une grande capacité à répéter les efforts. Le Captagon, ou fénétylline, est un stimulant de la famille des amphétamines, qui comprend notamment la méthamphétamine et l'ecstasy. Cette drogue entraîne une augmentation du rythme cardiaque, une plus grande résistance à la fatigue, une vigilance accrue et une perte de jugement provoquant un sentiment de toute-puissance.

 L'un des membres du corps médical de l'AS Saint-Étienne m'a tendu une petite pilule blanche dans le vestiaire, avant l'échauffement : “Prends des vitamines. C'est pour te motiver.” Je venais de fêter mes vingt ans et je m'apprêtais à disputer mon premier match de Coupe d'Europe, comme titulaire en plus. Je fais quoi ? J'ai donc avalé le cachet, sans trop vraiment comprendre de quoi il s'agissait. À l'époque, il n'y avait pas de contrôles antidopage. Une fois sur le terrain, j'ai senti une montée en puissance pendant un moment. Ensuite, ç'a été une catastrophe pour moi. Le captagon m'a bouffé au point de vue énergétique. Au bout d'une heure, j'ai ressenti des crampes et j'ai dû céder ma place à Alain Merchadier. J'ai ensuite eu besoin de vingt-quatre heures pour retrouver un cycle normal. Pareil pour le souffle. Et impossible de dormir après cela. C'est comme quand tu prends une ecstasy pour pouvoir danser toute la nuit en discothèque. Tu peux le faire, descendre trois bouteilles de vodka et, quand tu rentres chez toi, non seulement tu n'es pas fatigué, ni saoul, mais en plus tu ne dors pas.

J'ai pourtant repris du Captagon par la suite. Mais j'insiste : pas régulièrement, seulement pour les grands matches. Et y compris à Bastia, où je devais jouer tous les trois jours jusqu'en finale de la Coupe de l'UEFA (0-0, 0-3 face au PSV Eindhoven, les 26 avril et 9 mai 1978). J'ai continué à reprendre des “vitamines” à mon retour à Saint-Étienne, en 1978. En toute connaissance de cause, cette fois-ci. Certains de mes équipiers m'ont expliqué de quoi il en retournait exactement. Ils m'ont ressorti l'histoire du produit que les médecins donnaient aux cancéreux pour calmer leurs douleurs. Ça ne pouvait donc pas faire de mal. Je n'ai jamais vraiment su si c'était vrai d'ailleurs. Et, à vrai dire, je m'en fichais un peu à l'époque. On jouait pour la “gagne” et moi, je voulais tout le temps gagner.

 J'ai donc gobé une petite pilule blanche, une demi-heure avant le coup d'envoi d'un grand match. Mais je ne me suis jamais dopé par injection. J'en ai pourtant subi. Mais c'était pour m'éviter d'avoir mal. Une fois, par exemple, je souffrais terriblement d'une blessure à un pied. Je ne pouvais pas jouer. Mais, à Saint-Étienne, ils ne te laissaient jamais te reposer. Ils m'ont donc bandé le pied et fait deux piqûres pour l'anesthésier, une avant le match, l'autre à la mi-temps. Tu ne sens alors plus ton pied. Mais quand l'anesthésie passe, c'est terrible. Tu morfles. En fait, ils calmaient nos douleurs comme ils pouvaient. Souvent avec de la cortisone. À force d'en prendre, ça te bousille. Je crois que c'était de la cortisone, parce que, en fait, je ne savais pas ce qu'ils m'injectaient. Même aujourd'hui. Après, il faut que ton corps l'avale et le digère. Le problème, c'est qu'il ne peut pas tout éliminer. J'ai définitivement arrêté de gober des pilules de Captagon quand j'ai quitté les Verts, au creux de l'hiver 1983. Ça t'aide physiquement, mais ce n'est pas ça qui te fait mieux jouer au foot. Surtout, ce machin t'attaque le cerveau. Car les effets qu'il produit vont à l'encontre du fonctionnement de ton corps : le jour où tu touches à ton corps, tu le dérègles, il est obligé de compenser et ça entraîne des dommages."

Dans la dernière édition du Parisien, Jean-François Larios revient sur sa liaison fatale avec Christelle Platini et confirme qu'il s'est dopé comme Johnny Rep. Extraits.

 "C’est l’histoire d’Adam et Eve, la faute originelle. Mais c’était un coup de foudre, une véritable histoire d’amour. On pensait qu’on était bien cachés mais cela s’est ébruité malheureusement… Avec lui, on ne s’adressait plus la parole. Pas même un bonjour. Mais on continuait à jouer ensemble. Quand on a un contrat, on ferme sa gueule. On était au milieu du championnat, il y avait la Coupe du monde qui arrivait… En janvier 1982, je vais voir le sélectionneur Michel Hidalgo pour lui expliquer la situation. Je lui propose que pour le bien de l’équipe, je vais prétexter une blessure et ne pas aller au Mondial. Il a refusé. Mais j’étais devenu tricard. C’est lui qui décidait qui joue ou pas en équipe de France. Je le savais, j’ai pris mes responsabilités. Cela aurait été différent si cela avait été un joueur lambda. Il y a des choses comme celles-là qui se sont passées dans d’autres clubs et ce n’est pas sorti. Une femme qui part avec le meilleur ami de son mari, cela arrive parfois dans la vie. Finalement, elle m’a dit au revoir au téléphone, elle a choisi de ne pas rester avec moi. J’ai dû l’accepter. Avec lui, nous nous sommes revus une seule fois en 2001 sur une plage de l’île Maurice. Je faisais un footing et lui sortait de l’eau. Il s’est juste pris la tête entre les mains en me voyant mais on n’a pas eu un mot.

Je ne me suis pas dopé à tous les matchs mais juste lors de grandes occasions pour être à l’égal des Hollandais ou des Allemands. Une fois, on prend une raclée à la maison face à Mönchengladbach. Moi j’avais pris du Captagon mais, eux, ils avaient vraiment autre chose, des cocktails qu’on ne connaissait pas. Ils étaient très en avance. Vous pensez que lorsque l’Ajax Amsterdam est trois fois champion d’Europe avec Cruyff et toute la clique, ils étaient clairs ? Johnny Rep me disait : "viens, on va prendre une petite pastille" en rigolant. Mais on ne se sentait pas coupables. On ne savait pas ce qu’on nous donnait. On parlait de vitamines. Mais ce n’était que des amphétamines. Après, on a inventé mieux que cela avec l’EPO, les hormones de croissance… Aujourd’hui, les joueurs ont des cadences folles mais sont mieux encadrés par des médecins, des diététiciens, des kinés, des coachs personnels et même des psys. Il n’y a plus les excès qu’on a connus. Ce serait impossible pour eux de vivre comme je l’ai fait."